Deux proches de l’ancien maire de Blagnac, Bernard Keller, s’affrontent. Ce scénario improbable agite la campagne. Un scénario sur fond d’opération immobilière.
Le maire (sortant) de Blagnac va affronter une autre liste en mars prochain. Rien de plus normal et banal dans le cadre d’une élection municipale. Sauf que la concurrence émane de la même « fratrie ». Joseph Carles a reçu les clés de l’hôtel de ville des mains de Bernard Keller et son adversaire, une architecte de 53 ans, préside le comité de soutien de…Bernard Keller.
Les divorces et les règlements de compte en famille n’ont pas attendu les municipales de 2020 et la ville de Blagnac pour exister. Mais un cran est franchi en Haute-Garonne.
En effet, c’est l’ancien maire qui est pointé du doigt s’agissant du duel « fratricide ». Bernard Keller téléguiderait la liste contre son successeur et aurait même démarché des candidats. Un scénario accrédité par par plusieurs témoins qui affirment avoir été contactés par Bernard Keller.
Contacté par France 3 Occitanie, ce dernier précise : » je ne suis plus candidat (ndlr : aux Municipales) et je n’ai pas d’autre déclaration à faire que celle parue » dans la presse régionale. Autrement dit, Bernard Keller renvoie à une interview publiée le 14 janvier dernier dans les colonnes de la Dépêche du Midi. Une interview dans laquelle l’ex maire regrette la « division » qui oppose son successeur et la présidente de son comité de soutien (désormais tête de liste), Chantal Canut.
Même ligne s’agissant de l’éventuelle motivation de l’ancien maire. Pourquoi Bernard Keller pousse-t-il une liste contre son héritier politique ? L’ancien maire ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet.
Selon nos informations, une affaire immobilière explique son entrée en campagne.
Le 21 juin 2019, la mairie de Blagnac a refusé de signer un permis de construire. Motif : le permis n’était pas conforme au plan local d’urbanisme (PLU).
L’arrêté de refus, affiché en mairie et que France 3 Occitanie a consulté, porte sur un projet immobilier mené par un promoteur. Un collectif d’une quarantaine d’appartements sur 3206 m2 devait être construit sur une propriété appartenant à…Bernard Keller.
Suite au refus de la mairie actuelle, le promoteur a renoncé au projet et Bernard Keller a perdu la vente. Le promoteur a tout simplement fait valoir une réserve habituelle dans les compromis de vente : l’obtention d’un permis de construire.
C’est donc une déconvenue immobilière qui expliquerait la tournure très particulière que prend la campagne des municipales à Blagnac.
Une campagne qui prend des airs de vendetta politique sur fond de plus-values immobilières.
Laurent Dubois (@laurentdub)