05 Fév

Municipales dans le Tarn : un bataillon de généraux en campagne

Une véritable pluie d’étoiles sur la campagne tarnaise. Trois généraux se présentent aux élections municipales dans le Tarn.

Photo AFP : Daniel Meyer

Le Tarn décroche une nouvelle « spécialité locale » : le nombre de généraux en campagne. Un « 5 étoiles » et un « 2 étoiles » à Albi. Un général de division sur la commune de Rabastens. C’est un vrai déploiement de force. Evidemment, tous ces généraux ont raccroché le képi.

Les officiers d’active ne peuvent pas s’engager dans une bataille électorale.  A l’instar d’autres fonctionnaires, ils doivent attendre 6 mois (après leur radiation des cadres) avant de pouvoir être candidat. Les trois généraux tarnais respectent, bien évidemment, cette règle.

Un gendarme « 3 étoiles » à Rabastens

Ils sont tous à la retraite. Le plus jeune est Nicolas Guéraud. A 60 ans, il a décroché sa troisième étoile de général de division le 26 janvier 2013. Mais il a quitté l’inspection générale de la gendarmerie nationale en 2017. Le jeune retraité est passé par le commandement de la région de gendarmerie du Nord-Pas-de-Calais et la sous direction des systèmes informatiques et d’information.

Désormais son horizon est fait de réunions publiques et de tractage. Le général monte au front à la tête d’une liste qu’il qualifie de « sans étiquette ». Son programme intègre, bien évidemment, la tranquillité publique. Mais ce n’est pas la seule référence à un long parcours dans la gendarmerie. En novembre dernier, lors de la présentation de sa liste, Nicolas Guéraud a mis en avant son expérience professionnelle.

« Le métier de gendarme exige le dévouement et l’engagement, se mettre au service des autres et veiller à la paix sociale » a déclaré la tête de liste.

A Albi, la gendarmerie est également représentée et par son ancien grand patron.

Deux généraux face à face du côté d’Albi

Rolland Gilles a occupé la fonction de directeur général de la gendarmerie nationale. Depuis les années 50, la direction était entre les mains d’un préfet ou d’un magistrat de haut rang. Le général d’armée (5 étoiles) Roland Gilles a été le second militaire à occuper la fonction pendant plus de 2 ans (1er juillet 2008-7 avril 2010), avant d’être remercié par Nicolas Sarkozy.

Après la gendarmerie, Rolland Gilles a changé d’habit en devenant ambassadeur de France en Bosnie-Herzégovine, jusqu’en 2016. Il est toujours très actif. Le général conseille des entreprises au travers d’une société qu’il a monté après son départ à la retraite.Pour Rolland Gilles, une implication locale est naturelle. Le général d’armée  a fait sa scolarité au lycée Lapérouse  ou il a été pensionnaire. Sa famille vit à Albi et il est très attaché à la ville.

En revanche, un engagement électoral est moins évident. Il est le fruit d’une rencontre avec la maire sortante, Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Une rencontre qui s’est déroulée à l’occasion d’une manifestation sportive (de niveau international) initiée par Rolland Gilles.

Un second général (deux étoiles) se positionne sur les municipales à Albi. Et, comme son collègue gendarme, sa participation au combat politique n’est pas liée à un plan de bataille. Le général Rémy Duval a croisé la route de Muriel Roques-Etienne.

L’officier du génie se retrouve sur la liste suite à un échange, lors d’une réunion publique. Deux généraux face à face,  sur deux listes concurrentes, le scénario n’est pas banal. Mais dans l’entourage de Muriel Roques-Etienne, on rappelle une chose : « nous n’avons pas été chercher un général ».

Laurent Dubois (@laurentdub)