08 Fév

Menacée de mort, Carole Delga porte plainte

La présidente du Conseil régional a reçu des menaces après l’incident de jeudi dernier en assemblée plénière qui l’a opposée à un élu du Front National.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.Photo : MaxPPP

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.Photo : MaxPPP

La présidente PS de la Région Occitanie a déposé plainte pour outrage et menace de mort. Un individu a posté un message sur le site du conseil régional dans la rubrique « contact ». Un message faisant référence à un incident avec le Front National lors de la dernière assemblée plénière et dans lequel sont proférées des menaces de mort.

Le message est le suivant :

Honte à Carole Delga qui ose enlever le micro d’un élu Front National. Cette info circule sur tous les médias. Bande de pourris de gauchiasses. Vous êtes la honte de la France et un jour on massacrera tous les socialos de merde. En espérant que la famille Delga se fasse égorger prochainement dans un attentat.

Le dépôt de plainte a été effectué mardi 8 février auprès des services de police toulousains. Selon nos informations, l’incident en plénière autour du micro et du Front National a également donné lieu à des insultes (souvent à caractère sexiste) sur les réseaux sociaux.

Après la parution de cet article sur notre blog, de nombreux messages de soutien ont été adressés à la présidente d’Occitanie de la part de membres de la majorité régionale mais aussi de l’opposition. Dans les rangs du FN, le numéro 3 Louis Alliot, a condamné ces menaces et l’élu lotois Emmanuel Crenne, avec qui Carole Delga avait eu le différend en assemblée plénière, a demandé « la peine maximale » pour l’auteur de ces menaces de mort :

De son côté, France Jamet, la présidente du groupe FN au Conseil régional a indiqué dans un communiqué :

Les élus du groupe FN RBM condamnent sans réserve, comme le Front National l’a toujours fait, toutes les violences, d’où qu’elles viennent et à l’égard de qui que ce soit !

Laurent Dubois (@laurentdub) avec FV (@fabvalery)

07 Fév

Ce qui s’est (vraiment) dit à la réunion des leaders socialistes d’Occitanie à Carcassonne

Une semaine après la victoire de Benoit Hamon, Carole Delga est à l’origine de l’initiative. Lundi 6 février, la présidente de Région a réuni, dans les locaux du PS de l’Aude, les parlementaires, présidents de départements, des maires et responsables fédéraux d’Occitanie. Les discussions ont porté sur Emmanuel Macron, son soutien montpelliérain Philippe Saurel, les Frondeurs ou encore le programme de Benoît Hamon.

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La réunion a débuté vers 17 heures 15. Elle s’est achevée bien après 19 heures. Pendant plus de deux heures, 60 grands élus et responsables socialistes ont échangé derrière les murs de la fédération départementale de l’Aude. Des parlementaires de la Haute-Garonne (Martine Martinel, Gérard Bapt, Claude Raynal, Kader Arif), de l’Hérault (Christian Assaf, Sébastien Dénaja), du Gers (Philippe Martin, Franck Montaugé), du Tarn-et-Garonne (Valérie Rabault) se sont réunis dans une salle autour de Carole Delga.

Delga à fond derrière Hamon !

La présidente de Région a ouvert la « séance ». Carole Delga a fortement soutenu Manuel Valls pendant la primaire. La défaite cinglante de l’ancien Premier ministre au niveau national mais aussi en Occitanie est un peu la sienne. Mais, dans son discours d’ouverture, Carole Delga a insisté sur un fait : Benoît Hamon est le vainqueur et les socialistes d’Occitanie doivent le soutenir.

La présidente de Région a également insisté sur une qualité de Benoît Hamon. Selon Carole Delga, le candidat à la présidentielle sait parler aux jeunes. Il fait revenir vers le PS des catégories de la population qui tournaient le dos aux socialistes.

Un participant salue la lucidité de la position de Carole Delga : « Je ne sais pas si elle le pensait vraiment. Mais elle paraissait sincère et franchement elle a été claire et sans aucune ambiguïté. C’est bien ce qu’elle a dit, c’était clair et net« .

Dans la salle, certains n’ont pas caché leur doute sur le programme de Benoît Hamon. Notamment au sujet du fameux revenu universel. Des parlementaires ont également exprimé leur agacement et même leur ressentiment envers les Frondeurs. Des Frondeurs proches de Benoît Hamon et qui ont « pollué », selon des députés, leur mandat.

Mais Carole Delga a réaffirmé le principe : tous derrière Benoît Hamon. Un autre participant a rapidement pris la parole pour aller dans le même sens. Conseiller d’un autre perdant de la primaire, Vincent Peillon, Kader Arif a plaidé pour un soutien sans faille de Benoît Hamon. L’ancien ministre de François Hollande a débuté son intervention par une critique de la primaire : une grave erreur. Mais une fois celle-ci organisée et les résultats connus, Kader Arif a insisté sur la nécessité d’être loyal et fidèle.

Pour appuyer ses propos, Kader Arif a insisté sur le fait qu’il a toujours été fidèle au parti. Même si cela lui a coûté. Un participant a vu dans ses propos une allusion à sa démission express et forcée du gouvernement de Manuel Valls.

Un meeting de Hamon à Toulouse ?

Pour passer du soutien politique à un appui pendant la campagne, un participant a proposé d’inviter Benoit Hamon en Occitanie. Les candidats socialistes clôturent, par tradition, leur campagne présidentielle à Toulouse. Les socialistes d’Occitanie vont proposer à Benoît Hamon de tenir son premier ou son dernier meeting dans notre région. Des participants ont également suggéré de faire remonter des propositions programmatiques à Benoît Hamon.

Ces pistes ont été jugée intéressantes mais insuffisantes par Valérie Rabault. De manière pragmatique, la rapporteure du Budget a insisté sur un fait : la victoire écrasante de Benoît Hamon en Occitanie. Puis, selon un participant, Valérie Rabault a demandé : on fait quoi maintenant ? Pour un des invités de Carcassonne, la question n’a pas vraiment reçue de réponse concrète.

Un député PS prêt à rejoindre Macron

Le seul véritable « accroc » de la réunion est venu d’un député de l’ex-Languedoc. Le parlementaire a ouvertement demandé du temps (15 jours) avant de se positionner. Il n’a pas caché son incompatibilité avec Benoît Hamon et son possible basculement chez Emmanuel Macron. Carole Delga est immédiatement montée au créneau pour contre-argumenter. Un participant retient deux choses de la séquence : l’argumentation de Carole Delga ne manquait pas de poids et le député en question a eu l’honnêteté de jouer la transparence.

L’évocation d’Emmanuel Macron ne s’est pas limitée au cas d’un député tenté par une sécession. Selon un participant, un de ses soutiens en Occitanie, Philippe Saurel a également été mis sur la sellette. Le député de l’Hérault, Kléber Mesquida a décoché des flèches. Pour un membre de la réunion, le ton n’était pas particulièrement virulent. Il s’agissait surtout de qualifier de « remake des régionales » l’implantation d’Emmanuel Macron en Occitanie. Philippe Saurel recyclerait les candidats de sa liste « Citoyens du Midi » des régionales de 2015.

Le dernier épisode Macron s’est déroulé à la fin de la réunion. Une partie des participants a quitté la salle lorsque une participante met en garde ses camarades. Attention de ne pas « insulter l’avenir ». Les sondages donnent une 2nd tour « Le Pen-Macron ». Si ce scénario se concrétise, les socialistes d’Occitanie (comme tous les autres socialistes de France et de Navarre) vont devoir voter Macron. Si les attaques sont trop brutales et frontales, ce ralliement (contraint et forcé) ne sera pas possible.

En attendant de voir si cette hypothèse se concrétise, les 60 socialistes réunis à Carcassonne ont décidé de préparer un appel. Un communiqué de presse doit « tomber » dans les prochains jours pour l’annoncer.

Laurent Dubois (@laurentdub)

EDITO : Affaire Fillon, le légal et le moral

François Fillon, lors de son point presse du lundi 6 février à son QG de campagne, Paris. AFP PHOTO / Martin BUREAU

François Fillon, lors de son point presse du lundi 6 février à son QG de campagne, Paris. AFP PHOTO / Martin BUREAU

S’il n’y avait qu’une phrase que je retiendrais du point presse du candidat de la droite et du centre hier, ce serait celle-ci : « Tout cela était légal. Mais suis-je autant quitte sur le plan moral ? » Et le candidat de la droite de s’en prendre une nouvelle fois aux journalistes : « Ce n’est pas au système médiatique de me juger. C’est aux français de décider. »

Parce que la question est certainement celle-ci : qu’est-ce que les électeurs sont en mesure d’accepter désormais ? François Fillon le dit lui-même : « J’ai agi selon un usage légal dont il est clair que les français ne veulent plus ». Etre dans la légalité suffit-il aux yeux de l’opinion ? Je ne crois pas. L’ancien député de la Sarthe le dit sans détour : « s’il faut réformer le système, alors faisons-le ». Il n’est pas le premier à le promettre et certainement pas le dernier.

Une fois encore à l’endroit des médias, François Fillon a eu cette phrase : « Vous en avez trop fait et les français sont en train de s’en rendre compte ». Là encore, je ne crois pas. Ne doit-on parler que de légalité ou doit-on aussi s’aventurer sur le terrain, certes glissant, de la morale ? Dans ce blog par exemple, combien de polémiques a-t-on soulevé qui ne relevaient pas forcément de l’illégalité mais qui posaient clairement une question d’éthique en politique.

Non, nous ne donnons pas de leçon. Qui serions-nous pour en donner ? En revanche, nous observons le comportement de celles et ceux qui se soumettent au suffrage populaire, celles et ceux qui édictent un programme politique, celles et ceux qui sont censés montrer, si ce n’est l’exemple, tout du moins une direction. Evidemment être irréprochable n’a jamais garanti l’efficacité d’un projet politique.

Pour conclure, être dans la légalité, parfois ça ne suffit pas. Hier, François Fillon qui estime ne pas avoir enfreint la loi n’a-t-il pas, malgré tout, présenté ses excuses aux français ? D’ailleurs, ce sont eux et pas nous qui auront le dernier mot dans cette histoire.

Patrick Noviello 

06 Fév

Au PRG, des voix s’élèvent pour soutenir Benoît Hamon

Alors que la direction du parti et sa candidate à la primaire Sylvia Pinel ont soutenu Manuel Valls et se sont démarquées de Benoît Hamon, des militants et élus, notamment dans notre région, veulent que le PRG se rapproche du candidat socialiste. Vraie rébellion ou volonté de ne pas mettre tous les oeufs radicaux dans le même panier ?

La députée européenne PRG Virginie Rozière

La députée européenne PRG Virginie Rozière

« Le temps de la discussion entre le PRG et Benoît Hamon est venu ». Dans une tribune, des militants et élus radicaux, parmi lesquels plusieurs d’Occitanie dont la députée européenne Virginie Rozière (photo ci-dessus), appellent leur parti à ouvrir les discussions avec le candidat du PS issu de la primaire.

Une forme de « rébellion » chez les Radicaux, alors que la gouvernance du parti et sa présidente, la Tarn-et-Garonnaise Sylvia Pinel, qui soutenaient Manuel Valls, disent ne pas se reconnaître dans le programme de Benoît Hamon, jugé trop à gauche ? Ou bien la volonté pour les Radicaux de mettre leurs oeufs dans plusieurs paniers, certains élus et militants étant déjà partis avec armes et bagages dans le sillage d’Emmanuel Macron.

En fait, sans doute un peu des deux, même si au PRG on a pas une culture de fronde. Jusqu’ici, c’est le patron qui tranchait : comprenez Jean-Michel Baylet. Sans doute que, avec son entrée au gouvernement et le parachutage de Sylvia Pinel à la tête du parti, les Radicaux sont moins bien gardés. D’où les désertions vers les rangs macroniens. Certains au PRG se placent donc dans une vraie filiation à gauche.

Le texte, intitulé « Avec Benoît Hamon, radicalement de gauche ? » (point d’interrogation inclus), pousse d’ailleurs autant le candidat socialiste à faire un pas vers les idées du PRG que les parti radical de gauche à ne pas négliger le succès croissant de Hamon dans les sondages.

Parmi les signataires on trouve donc la députée européenne du sud-ouest Virginie Rozière, le co-président de la fédération départementale du PRG de Haute-Garonne Pierre-Nicolas Bapt, ou celui de la fédération de l’Hérault Philippe Thinès ou encore le militant du Tarn-et-Garonne, membre du comité national et réputé proche de Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet, Jonathan Parise.

Quelle portée aura cet appel ? Face à la « fuite des cerveaux » vers Emmanuel Macron, certains radicaux ont senti que le moment était venu de montrer que le PRG porte aussi le mot « gauche » dans son nom.

Des oeufs. Plusieurs paniers.

A suivre.

FV (@fabvalery) avec Laurent Dubois (@laurentdub)

Le Front National a-t-il deux visages au Conseil Régional d’Occitanie ?

Vendredi 3 février, en pleine Assemblée Plénière du Conseil Régional, Carole Delga a arraché le micro d’un élu Front National. L’incident a rapidement circulé sur Facebook et Twitter. C’était prévisible. Mais, de manière plus surprenante, une contre-offensive a été immédiatement menée par le directeur de cabinet de la présidente de Région. Dans un tweet, Laurent Blondiau dénonce les postures qui virent à l’imposture du FN : le Front National « insulte » mais… vote les projets de Carole Delga. Vrai ou Faux ? Intox ou réalité ?

France Jamet  (Crédit : AFP)

France Jamet (Crédit : AFP)

Depuis le début du mandat, le nouveau conseil régional de la nouvelle grande région Occitanie est secoué par des incidents de séance. Un élu de gauche a fait cadeau d’un chapeau Panama à la présidente du groupe FN, France Jamet. Le geste faisait référence à un scandale (dit des Panama Papers) qui touche des proches de Marine Le Pen. Quelques temps plus tard, une altercation autour d’une prise de parole de l’élue Front de Gauche, Myriam Martin, et le cabinet de la présidente a tourné au pugilat verbal. De son côté le Front National n’est pas en reste. Une escarmouche entre un élu Frontiste du Lot, Emmanuel Crenne, et le représentant lotois des Les Républicains, Aurélien Pradié a manqué dégénéré en bagarre.

Dans ce « festival », la palme revient à la plénière du 3 février dernier. Pour la première fois, c’est la présidente de Région qui est directement descendue dans l’arène. Suivie de près par son directeur de cabinet. L’intervention de Laurent Blondiau prend la forme d’un Tweet. Un Tweet qui dénonce le double discours du FN : insultes d’un côté et votes positifs de l’autre.

France 3 Occitanie s’est procuré les chiffres des votes lors de 5 assemblées plénières de 2016 et des 7 commissions permanentes tenues en 2016. Pour les assemblées plénières cela représente 70 délibérations. S’agissant des commissions permanentes il s’agit de 1675 rapports.

Assemblées Plénières 2016 : un FN majoritairement « contre ».

Le Front National a voté « pour » 30 % des rapports présentés et « contre » 53 % des textes soumis au vote. Dans 20 % des votes, le FN s’est abstenu.

A titre de comparaison, l’opposition de droite « Union des Elus de Droite et du Centre » (UEDC) a voté « pour » 37 % des rapports présentés et contre 47 % des textes soumis au vote.

Commission Permanente 2016 : un FN majoritaitement « pour ».

Le Front National a voté pour 66 % des rapports présentés. Seuls 19 % des rapports sont rejetés. Preuve en en que dans son tweet, le directeur de cabinet de Carole Delga, qui parle de 80 % des décisions votés par le FN a un peu forcé le trait.

Le FN est loin du « score »  de la droite et du centre (UEDC) : 93 % de « pour » et 3 % de « contre ». Mais, au regard des chiffres, il est clair que le FN ne pratique pas l’obstruction systématique. Le principal groupe d’opposition (40 élus FN) vote largement les décisions prises par la majorité de la présidente (PS) du Conseil Régional. Contacté par France 3 Occitanie, la présidente du groupe FN, ne nie pas la réalité des statistiques. France Jamet justifie les votes majoritairement positifs en commission permanente  :

C’est en Plénière que se votent les projets et orientations. En revanche, en commission permanente, ce n’est pas politique. Ce sont des mesures individuelles. Quand on vote pour des agriculteurs ou des artisans, on ne vote pas « contre ». En commission permanente, on vote contre dès que c’est politisé. S’agissant des « Francas » (ndlr mouvement de jeunesse) ou des LGBT (ndlr associations Lesbien Gay Bi et Trans), on vote contre. Je trouve toute de même étonnant que l’on nous reproche de ne pas voter contre tout. C’est du masochisme ou une communication perverse. Carole Delga souhaiterait que l’on s’oppose à toutes les décisions ? C’est étonnant.

La prochaine Assemblée Plénière se déroulera le 30 juin prochain. Fin mars, le 24, une nouvelle commission permanente va se tenir. Ce sera l’occasion de vérifier si le FN maintient ses votes à géométrie variable.

Laurent Dubois (@laurentdub)

03 Fév

Pénélope Gate : le député UDI du Tarn, Philippe Folliot, « sommé » de démissionner de l’équipe de François Fillon

L’affaire Pénélope Fillon s’invite dans les législatives tarnaises. Le candidat PS, Patrice Bédier, demande à son futur adversaire, le député (sortant) Philippe Folliot de démissionner de l’équipe de campagne de François Fillon.

Philippe Folliot, député du Tarn Photo MaxPPP

Philippe Folliot, député du Tarn Photo MaxPPP

L’appel à la démission est purement symbolique. Philippe Folliot ne va pas se soumettre et se démettre parce que son concurrent le lui demande. Mais cet épisode (mêlant coup de com’ et sens tactique) montre que les présidentielles ne sont  les seules à être impactées par le Pénélope Gate. Mais surtout l’intrusion de l’affaire Fillon dans le paysage tarnais est révélatrice. La bataille sur la « 1ere » ne va pas manquer de sel.

Philippe Folliot est une figure « historique » de la politique tarnaise. Maire de Saint-Pierre-de Trévisy pendant 12 ans, conseiller général du Canton de Vabre durant 13 ans, 6 ans conseiller municipal de Castres, Philippe Folliot est député du Tarn depuis 14 ans. A ce CV politique (imposant) s’ajoute une passe très difficile pour le PS. Que ce soit nationalement ou localement. Sur le papier, le duel entre Philippe Folliot et Patrice Bédier est (parfaitement) déséquilibré. Le jeune socialiste entame son premier mandat local depuis les municipales de…2014. Et, en plus, son étiquette PS peut ressembler à une cible sur le front pour les électeurs.

Néanmoins, Patrice Bédier ne manque pas d’imagination. Lors de la campagne (interne) pour les investitures, l’ancien conseiller ministériel s’est déjà signalé par une initiative originale. Patrice Bédier a proposé d’associer les militants à la rédaction de lois. L’appel à la démission de Philippe Folliot illustre, une nouvelle fois, le sens de l’initiative et la capacité à surfer sur les événements de Patrice Bédier.

L’agilité ne suffit pas pour gagner des élections. Mais cela aide (incontestablement) à animer une campagne.

Du côté de Philippe Folliot, la réaction se réduit à un mot et à une pointe d’humour : « Aucune. Faut lui demander quand il (ndlr Patrice Bédier) rejoindra l’équipe de Benoît Hamon« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Législatives dans le Gard : Christophe Rivenq a-t-il tenté d’imposer sa femme ?

Christophe Rivenq a été investi pour les législatives dans le Gard. Selon nos informations, le conseiller régional (LR) renonce à sa candidature. Cette décision est liée à sa situation juridique. Le conseiller régional pouvait difficilement ignorer cette évidence. Selon plusieurs sources, la « vraie-fausse » candidature du Gardois pourrait être juste un jeu de billard à deux bandes : bloquer une place pour la « transmettre »… à sa femme.

Christophe Rivenq, président du groupe de l'Union de la Droite et du Centre au conseil régional. Photo : MaxPPP

Christophe Rivenq, président du groupe de l’Union de la Droite et du Centre au conseil régional. Photo : MaxPPP

Conseiller régional, directeur de cabinet et directeur général des services de la commune d’Alès et de l’Agglomération du Grand Alès, Christophe Rivenq est un cas unique en France. Le président du groupe d’opposition cumule 4 emplois et un mandat politique. L’accumulation, sur la même tête, de 4 casquettes dans deux collectivités différentes est légale. La loi du 21 avril 2016 sur la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires rappelle le seul principe applicable en la matière : le temps de travail et la rémunération ne doit pas dépasser 115 % d’un temps complet.

En revanche (et ce n’est pas une question de cumul) le simple fait d’exercer une fonction publique non élective est incompatible avec une candidature aux législatives. L’article LO 139 du Code Électoral est catégorique.

Christophe Rivenq n’est pas un fonctionnaire. Mais il exerce bien une fonction publique, sur la base d’un contrat de travail de droit public.

Selon une source, « Rivenq ne pouvait pas ignorer l’incompatibilité. Il a demandé l’investiture en toute connaissance de cause ».

Mais alors une question se pose. Pourquoi solliciter une investiture alors qu’une candidature est impossible ?

Une source livre une hypothèse :

Rivenq voulait bloquer, geler une place pour sa femme. On voit bien que les femmes ne portent pas vraiment chance aux politiques (ndlr : référence à l’affaire Pénopole Fillon). Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. Je ne sais pas s’il va aller jusqu’au bout. Mais il est certain qu’il a travaillé pour laisser sa place à sa femme.

Contacté par France 3 Occitanie, Christophe Rivenq confirme son retrait des législatives. Le conseiller régional précise également qu’il a parfaitement conscience, depuis le début, d’une évidence. Son investiture ne pouvait pas aller jusqu’à une candidature. En revanche, Christophe Rivenq dément (formellement) que sa femme puisse prendre sa succession. Nathalie Rivenq a été candidate aux départementales de 2015 sur le canton Alès 1. Mais, Christophe Rivenq est catégorique. Sa femme ne participera pas aux législatives de juin prochain :

Les gens sont étonnants et mal-intentionnés. Dans le contexte actuel, je cherche juste à protéger le nom de la personne qui va me remplacer. Mais son nom sera connu dans quelques jours.

Selon nos informations, l’heureuse « élue » pourrait être une adjointe au maire d’Alès et conseillère départementale, Marie-Christine Peyric. Christophe Rivenq « protégerait » son nom car son employeur (le maire d’Alès, Max Roustan) ne serait pas favorable à ce casting.

A suivre

Laurent Dubois (@laurentdub)

Voici le nouveau logo de la Région Occitanie… et son histoire !

Un peu plus d’un an après sa naissance, la Région Occitanie s’est dotée ce vendredi 3 février d’une nouvelle identité visuelle, dont nous vous racontons ici la (vraie) histoire.

IMG_0553Carole Delga, présidente PS de la Région Occitanie, a présenté ce vendredi 3 février aux élus et à la presse la nouvelle identité visuelle du Conseil régional. Il s’agit d’un visuel très stylisé où la croix occitane et les couleurs catalanes se mêlent. Un moment de plénitude et de calme au cours d’une assemblée plénière très mouvementée.

Le logo, puisqu’il s’agit de cela, a été dessiné par Léa Filipowicz, une designer illustratrice free-lance qui vit à Toulouse. Agée de 22 ans, originaire du Gers, a obtenu en juin dernier le diplîme de l’école toulousaine « Axe Sud ».

En effet, la Région avait lancé fin 2016 un « concours de talents » ouvert aux étudiants et diplômés des écoles d’art, de graphisme et de design. Le jury, réuni le 20 janvier dernier, a fait son choix… presque définitif.

En effet, d’après nos informations, le jury composé d’élus n’a retenu… que l’idée de la lauréate. Pour ne froisser personne, le logo a ensuite été « retouché » par des professionnels du secteur.  

Il faut rappeler qu’au moment de l’annonce de ce concours, des dents avaient grincé dans la région.  « C’est un peu comme si on demandait aux bricoleurs du dimanche de construire le prochain lycée«  expliquait pour France 3 Jean-François Audigier, le président du Club de la Comm qui regroupe les entreprises du secteur de la communication dans l’ex-région Midi-Pyrénées. 

Finalement, une rencontre avait eu lieu entre la Région et les professionnels et ceux-ci ont donc été associés à la nouvelle identité visuelle qui va se substituer au logo provisoire qui avait été dessiné fin 2015 par le service communication de la Région.

Aux habitants de cette nouvelle région de s’approprier ce nouveau logo.

FV (@fabvalery)

VIDEO – Incident au Conseil régional entre Carole Delga et le Front National

C’est une scène inédite que l’on a vécu ce vendredi au Conseil régional d’Occitanie : la présidente a physiquement tenté de retirer le micro à un élu du Front National qui invectivait la gauche.

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La scène filmée par les caméras de la Région pendant l’assemblée plénière à Montpellier est assez incroyable : on y voit la présidente PS du Conseil Régional Carole Delga s’opposer physiquement aux propos tenus par un élu du Front National.

A ce moment, la présidente était sortie de la salle de réunion pour raisons personnelles. La séance était alors présidée par la première vice-présidente Sylvia Pinel. Les échanges sont alors houleux entre la gauche et la droite. A son retour dans la salle, la présidente Delga entend un élu FN, Emmanuel Crenne, dire que les socialistes qui « ont voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 », n’ont pas de leçon de démocratie à donner aux élus FN. Elle passe près de lui, puis revient sur ses pas et tente de lui arracher son micro.

Moment de tension. La présidente reprend alors sa place à la tribune et rappelle qu’elle ne laissera jamais passer de tels propos. La séance a ensuite été suspendue et une réunion d’urgence organisée avec les présidents de groupe.

Depuis son élection à la présidence de la région Occitanie, Carole Delga, qui doit faire face à un groupe de 40 élus du Front National, principal groupe d’opposition, s’est positionnée à plusieurs reprises en « rempart » face à l’extrême-droite.

De retour en séance, elle a réaffirmé sa volonté d’éviter tout débordement dans les prises de paroles et fustigé les élus « qui veulent faire le buzz » :

Dans cette intervention, Carole Delga fait référence à l’article 23 du règlement intérieur de l’assemblée régionale. Cet article s’intitule : « Respect de l’ordre en assemblée plénière ». Il y est notamment écrit :

La présidente a la seule police de l’assemblée. Elle peut faire expulser de l’auditoire ou arrêter tout individu qui trouble l’ordre (…)

Après cet incident, des élus de droite, comme Elisabeth Pouchelon (LR/Haute-Garonne) regrettait « qu’une nouvelle fois, Carole Delga ne tient pas ses troupes ». Le groupe Front National lui a protesté contre une « agression » de la présidente contre l’un de ses élus.

FV (@fabvalery) avec LD (@laurentdub)

Politic Café #18 : affaire Fillon, polémique Macron et petits candidats

Politic Café

Dans la 18ème livraison hebdomadaire de notre module vidéo de commentaires sur l’actualité politique de la semaine :

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