02 Fév

Violences présumées sur une collaboratrice : la députée Isabelle Attard boycotte une visite ministérielle de Jean-Michel Baylet.

Vendredi 2 février, Bernard Cazeneuve et son ministre de l’Aménagement du Territoire, Jean-MIchel Baylet,  doivent se rendre en Normandie.  La députée du Calvados refuse de participer à l’événement en raison de la présence, dans la délégation gouvernementale, de Jean-Michel Baylet. En octobre dernier, la parlementaire écologiste a interpellé, dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, l’ancien sénateur du Tarn-et-Garonne sur une affaire de violence sur une ancienne collaboratrice.

Jean-Michel Baylet. ministre de l'Aménagement du Territoire. Photo MaxPPP

Jean-Michel Baylet. ministre de l’Aménagement du Territoire. Photo MaxPPP

A priori, l’événement n’a rien de polémique. Le premier ministre doit « simplement » signer un Contrat de Plan Etat-Région. Une signature qui doit, notamment, profiter au musée de la tapisserie de Bayeux. Mais la participation de Jean-Michel Baylet donne lieu à un incident protocolaire. La députée du Calvados décline l’invitation de la préfecture :

J’ai appris ce matin la présence du ministre Jean-Michel Baylet. Je ne participerai pas à cette hypocrisie qui consisterait à accueillir un homme dont j’ai dénoncé les agissements graves et qui ne devrait pas être ministre.

Par ses propos, Isabelle Attard fait référence à une séance à l’Assemblée remontant au 6 octobre dernier. En plein débat sur la loi Montagne, la députée du Calvados a interpellé Jean-Michel Baylet au sujet d’un dépôt de plainte. Une plainte visant l’actuel ministre de François Hollande et portant sur des violences envers une ancienne collaboratrice.

L’affaire a déclenché un tourbillon médiatique. Le site BuzzFeed a notamment évoqué une transaction financière pour acheter le silence de la victime.

Une pétition a également circulé sur le Web pour demander la démission de Jean-Michel Baylet.

L’ancien sénateur du Tarn-et-Garonne a réagit en menaçant de saisir la justice pour diffamation.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Pénélope Gate : aucune désertion dans les rangs selon le représentant de François Fillon en Haute-Garonne.

François Fillon est au centre d’un véritable champs de tir. Un député de son camp demande son retrait. La presse multiplie les révélations et les sondages sont mauvais. En Occitanie, les pro-Filllon sont discrets. La prudence et le silence sont la règle. Dans ce concert de mutisme, le représentant de François Fillon en Haute-Garonne prend la parole. Jean-Marie Belin dément toute infléchissement dans la mobilisation des comités locaux.

François Fillon Photo MaxPPP

François Fillon Photo MaxPPP

Il est urgent d’attendre. En Occitanie, la droite régionale ne se bouscule pas pour soutenir François Fillon. Les soutiens régionaux était peu nombreux avant le Pénélope Gate. Ils deviennent carrément transparents.C’est n’est pas vraiment étonnant. Jean-Luc Moudenc a exprimé (publiquement) des réserves sur le programme de François Fillon. Une violente tempête secoue le navire. L’opinion publique lâche le député de Paris. Ce n’est pas maintenant que le maire de Toulouse va se transformer en « parangon » de François Fillon.

Dans ce contexte, c’est un non élu qui se fait le défenseur du candidat de la droite. Jean-Marie Belin déclare :

Aucune défection dans les 8 comités locaux thématiques de François Fillon en Haute-Garonne. Ils sont fidèles. Il y a une réunion à Balma. Une autre est prévu ce soir (ndlr jeudi 1er février). Ce sont des représentants de la société civile et ce ne sont pas des gens qui attendent par peur de se mouiller. Ils réagissent en chef d’entreprise ou en agriculteurs. Ce qu’ils sont. Ils ne lorgnent pas des places et des investitures. Ils avancent en se disant que la présidentielle est proche et que quoi qu’il arrive on ne peut pas perdre de temps. Je tiens à leur rendre hommage

L’hommage rendu par Jean-Marie Bellin à ses « troupes » résonne comme une critique (en creux) des élus. D’un côté des élus timorés et, de l’autre, des soutiens issus de la société civile. Des soutiens sans arrière pensée qui vont jusqu’au bout de leur engagement. Jean-Marie Bellin ne cache cependant les doutes qui règnent dans les rangs « fillonistes » :

Il y a des doutes mais de pas de doute sur la candidature de François Fillon.

Jean-Marie Bellin parle de la « pureté de cristal » des comités Fillon. Des comités dévoués et dénués d’opportunisme. Malgré sa pureté, le cristal peut se briser.

Les prochaines semaines seront décisives pour tester, en Haute-Garonne comme dans le reste de l’Occitanie, la solidité des « fillonistes ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Anne-Marie Idrac, patronne de l’aéroport de Toulouse, soutien embarrassant pour Macron ?

Une nouvelle personnalité de centre droit rallie l’ex-ministre de l’Economie en vue de la présidentielle : Anne-Marie Idrac. Secrétaire d’Etat aux transports d’Alain Juppé, secrétaire d’Etat chargée du commerce extérieur de François Fillon et ancienne patronne de la RATP, elle est actuellement présidente du conseil de surveillance de l’aéroport de Toulouse. Ce qui ne manque pas de déclencher les critiques dans notre région notamment celles des opposants à la privatisation de la plateforme aéroportuaire.

Anne-Marie Idrac (Photo : MaxPPP)

Anne-Marie Idrac (Photo : MaxPPP)

Pour rappel, Médiapart avait notamment dénoncé « un pacte d’actionnaire secret » entre l’Etat (Emmanuel Macron était alors Ministre de l’économie), et les actionnaires chinois. Encore dernièrement sur notre blog, un autre candidat à la Présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan réagissait à cette privatisation forcée : « C’est une trahison, une faute économique. On a laissé une plateforme vitale pour notre industrie livrée à l’espionnage. C’est un pillage organisé ! Macron, c’est l’homme des multinationales. C’est l’imposteur de cette élection et je le dirai et répéterai ».

Pour Myriam Martin, conseillère régionale « Ensemble » (Front de gauche), « il est incompréhensible que les pouvoirs publics cautionnent de telles collusions d’intérêt, dont le ralliement de Mme Idrac n’est qu’un des symptômes ». Elle qualifie ce ralliement de « retour sur investissement ». L’avocat des opposants à la privatisation de l’aéroport va même plus loin en se demandant si ce n’est pas « une contrepartie du superbe emploi doré qu’a offert M.Macron à Mme Idrac ». « Il va falloir que M.Macron s’explique »  conclue Maître Christophe Lèguevaques.

Les soutiens d’Emmanuel Macron en Haute-Garonne, eux, ne voient pas où est le problème, au contraire très satisfaits voir venir à eux d’autres alliés que des socialistes déçus. « Anne-Marie Idrac fait partie des personnalités de droite qui ont rejoint le mouvement « En Marche » » insiste Michaël Nogal. « Elle est retirée de la vie politique mais elle a eu une belle carrière. Aujourd’hui, elle est gestionnaire de l’aéroport de Toulouse, aéroport qui se tient bien financièrement et donc les polémiques sur son ralliement, on les juge inutiles. Le dossier de cession a été géré par le prédécesseur d’Emmanuel donc ce n’est pas un sujet pour nous » conclue le référent d’En Marche en Haute-Garonne.

Quant à Anne-Marie Idrac, elle ne s’exprime pas. Il est pourtant prévu qu’elle prenne la parole samedi à Lyon… au meeting d’Emmanuel Macron.

Patrick Noviello (@patnoviello)

01 Fév

Pénélope Gate : un peu de réconfort pour François Fillon en Haute-Garonne

C’est une première. Ce mercredi 1er février, un député LR  « lâche »  publiquement François Fillon. Le parlementaire évoque ouvertement un débarquement du candidat à la présidentielle. François Fillon peut toutefois trouver un peu de réconfort du côté de la Haute-Garonne. La députée Laurence Arribagé affiche, en plein Pénélope Gate, son soutien à l’ancien premier ministre.

Laurence Arribagé avec François Fillon et Jean-Luc Moudenc (Photo : AFP)

Laurence Arribagé avec François Fillon et Jean-Luc Moudenc (Photo : AFP)

Le hasard fait bien les choses. A moins que cela ne soit volontaire. L’équipe de François Fillon lance une contre-offensive sur Twitter en lançant le hashtag #StopChasseàLHomme. Et, quasi simultanément, la députée de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé, met un clip en ligne sur Facebook. Un clip dans lequel la parlementaire lance sa campagne et revendique le soutien de François Fillon.

Les images font défiler des lieux connus des toulousains : la Place Saint Etienne, les Bords de Garonne, le pont Neuf. Et le film est scénarisé autour d’un avion en papier. Un avion fabriqué et lancé par le délégué de circonscription, Johnny Dunal, et qui circule de mains en mains. Au fil de la trajectoire, la question des territoriaux ruraux, l’avenir des jeunes, le rétablissement de l’autorité ou de l’Europe sont évoquées.

Et d’un seul coup, le slogan fuse :

Pour une élue (ndlr Laurence Arribagé) engagée auprès de François Fillon.

La phrase est prononcée dans un mouvement de bras lançant l’avion en papier. Le fameux avion fil d’ariane du clip. Les mauvais esprits pourront toujours voir dans cette métaphore « aéronautique » une allusion inconsciente à un risque de crash. Mais ce ne serait que du mauvais esprit.

Plus sérieusement, il sera intéressant de voir combien de temps ce clip va rester en ligne.

Laurent Dubois (@laurentdub).

François Fillon lance le hashtag #StopChasseàLHomme

François Fillon subit une véritable offensive mediatico-judiciaire. Les révélations s’accumulent et l‘hypothèse d’un plan B circule de plus en plus. Mais l’équipe du candidat à la présidentielle contre-attaque sur les réseaux sociaux et demande aux militants d’Occitanie (comme du reste de la France) d’occuper le terrain avec le hashtag #StopChasseàLHomme.

François Fillon @AFP Photo / Thierry Charlier

François Fillon @AFP Photo / Thierry Charlier

Le mail est arrivé sur les PC, Mac et autres smartphones ce mercredi 1er février en fin de matinée. Les militants Les Républicains d’Occitanie et leurs « camarades » des autres régions sont priés de monter au front pour défendre François Fillon. La réplique prend la forme d’un Hasthag #StopChasseàL’Homme.

L’ancien premier ministre se défend en dénonçant un complot. Les « petites mains » sont invités à relayer le message sur Twitter. Pour motiver les troupes, le staff reprend la rhétorique utilisée par François Fillon dans les médias :

Notre candidat fait l’objet d’attaques abjectes pour déstabiliser la campagne. Jamais une telle opération d’une telle ampleur n’a été menée pour essayer d’éliminer un candidat autrement que par la voie démocratique.

Le staff de François Fillon ne se contente pas de dénoncer des basses manœuvres. Le but du courriel est de sonner le tocsin :

Pour dire qu’il est urgent que cesse cette chasse à l’homme, nous lançons le hashtag #StopChasseàLHomme. Il faut faire monter ce hashtag dans les tendances Twitter, merci à chacun de tweeter un maximum de ces messages dès réception du mail et tout au long de la journée.

Cette contre-offensive numérique sera mesurable sur Twitter. Il sera possible de vérifier son éventuel succès. Mais, en toute hypothèse, l’initiative porte un nom technique : arrêter un incendie avec une petite cuillère.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Sébastien Nadot : « Sauf miracle, je n’aurai pas les 500 signatures pour la présidentielle »

Le Toulousain, candidat du Mouvement des Progressistes de Robert Hue, n’a pas encore jeté l’éponge. Mais il sait qu’il ne devrait pas parvenir à collecter les 500 parrainages d’élus pour se présenter à l’élection présidentielle.

Sébastien Nadot (Photo : MaxPPP)

Sébastien Nadot (Photo : MaxPPP)

« Sauf coup de poker et décision d’une grand partie de nous aider, je ne vois pas comment on va y arriver », reconnaît Sébastien Nadot, investi candidat à l’élection présidentielle de 2017 par le Mouvement des Progressistes, le parti de Robert Hue. 

A l’heure actuelle, il ne compte que 110 promesses, dont il n’est pas sûr qu’elles vont se transformer en signatures fermes, notamment, en ce qui concerne les élus de gauche, après la victoire de Benoît Hamon à la primaire. « Cest Robert Hue lui-même qui est le responsable de la collecte des signatures, explique Sébastien Nadot, et sa notoriété nous a assuré un seuil minimal de signatures, mais cela ne sera pas suffisant ». Le mouvement et son candidat se sont donc fixer jusqu’à mercredi prochain, le 8 février, pour prendre la décision d’arrêter la campagne.

C’est le jeu démocratique (…) On partait d’un peu trop loin »

Pour autant, le candidat n’est pas particulièrement remonté contre le système des 500 signatures d’élus : « C’est le jeu démocratique. Cela empêche notamment la prolifération de candidatures totalement farfelues. Mais ça permet aussi de mesurer que la démarche citoyenne est compliquée. J’ai manqué de relais médiatiques nationaux. Je ne suis pas parvenu à séduire les élus avec mon projet, en étant un candidat entièrement nouveau, totalement inconnu. Et puis nous n’avons pas les moyens de mettre des gens sur le terrain, partout, pour aller voir les élusOn partait d’un peu trop loin« .

D’autant que cette année, les règles ont changé : il faut toujours 500 signatures d’élus (maires, parlementaires, conseillers régionaux ou départementaux) répartis sur au moins 30 départements mais, c’est la nouveauté, ce sont les élus eux-mêmes qui doivent envoyer leur parrainage au Conseil constitutionnel (et plus le candidat qui les collecte). Tous les parrainages sont également publiés au journal officiel.

EN VIDEO / « Un candidat nommé Nadot » (reportage des étudiants en journalisme de Sciences Po Toulouse, Marie Desrumaux et Raphaël Brosse) :

Un autre « petit » candidat, Philippe Poutou, du NPA, galère également dans sa recherche des 500 signatures. Et le temps presse. Il a publié une vidéo, humoristique, dans laquelle il raconte cette chasse aux parrainages.

EN VIDEO / la chasse aux signatures de Philippe Poutou :

Le Mouvement des Progressistes avait choisi de ne pas participer à la primaire de la gauche, ce qui n’a pas aidé en matière de notoriété. La page de la présidentielle est donc en train de se tourner pour le prof de sports toulousain. Mais l’aventure politique n’est pas terminée. Le Mouvement des Progressistes compte déjà 60 candidats dans une vingtaine de départements. En Haute-Garonne, Sébastien Nadot sera candidat sur la 9ème circonscription. C’est Charles Hue, syndicaliste et fils de Robert Hue, qui représentera le mouvement sur la 5ème circonscription et Sébastien Kinach sur la 4ème.

FV (@fabvalery)

31 Jan

Affaire Pénélope Fillon : des assistants parlementaires d’Occitanie réagissent

L’affaire Pénélope Fillon déborde largement les colonnes de la presse. Elle alimente, à flux tendu et quasiment en temps réel, Facebook et Twitter. Les dernières révélations autour d’un badge de l’Assemblée (dont ne dispose pas la femme de François Fillon) font réagir des assistants parlementaires d’Occitanie. Dans l’Hérault et le Gard, des collaborateurs parlementaires publient leur badge et affirment : pas de badge, pas de travail à l’Assemblée.

Pénélope et François Fillon (Photo : MaxPPP)

Pénélope et François Fillon (Photo : MaxPPP)

Ce mardi 31 janvier, Les enquêteurs perquisitionnent à l’Assemblée Nationale. Les policiers cherchent des preuves matérielles au sujet de l’emploi de Pénélope Fillon. Des éléments ont « fuité » dans la presse. Madame Fillon ne dispose pas d’une adresse mail et d’un badge de l’Assemblée. Ces révélations ont fait réagir les assistants parlementaires d’Occitanie. Un collaborateur du député de l’Hérault (par ailleurs 1er fédéral du PS), Hussein Bourgi, a publié son badge sur Facebook. Un de ses collègues du Gard (travaillant au Sénat) a fait de même.

Le commentaire qui accompagne cette publication est sans équivoque :

Tous les assistants parlementaires (y compris ceux qui travaillent en circonscription) ont un badge.

Le collaborateur de la députée (PS) de l’Hérault, Fanny Dombre Coste, met en avant sa pratique professionnelle pour dénoncer un mensonge de la part de François et Pénélope Fillon :

Ce badge doit être en permanence visible, il est donc porté autour du cou. Autrement il est impossible de circuler dans les couloirs de l’Assemblée Nationale, d’accéder au bureau du député ou de la députée pour lequel ou laquelle on travaille. Ce badge permet d’ouvrir les portes sécurisées des immeubles où se trouvent les bureaux des députés.

Ce n’est pas la première fois que des collaborateurs parlementaires réagissent. Plusieurs collaborateurs de l’Assemblée ont défendu leur métier suite aux révélations de l’affaire Pénélope Fillon.

Les dernières révélations du Canard Enchaîné ne vont pas faire retomber la tension. Dans son édition du 1er février (dont la Une est disponible sur Twitter) l’hebdomadaire révèle et réévalu le montant des salaires perçus. Ce ne sont pas 500 000 mais 900 000 euros qui ont été versés par l’Assemblée Nationale à Pénélope Fillon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

L’Ariègeois Alain Fauré dément être parmi les députés PS qui refusent de soutenir Benoît Hamon

340432Le député PS de l’Ariège a démenti mardi faire partie des premiers signataires de l’appel des « réformistes » qui demandent un « droit de retrait » pour ne pas soutenir le candidat issu de la primaire, trop à gauche selon eux.

17 députés socialistes ont signé mardi un appel invoquant un « droit de retrait » de la campagne présidentielle après la désignation par les électeurs de la primaire de gauche de Benoît Hamon. Dans cette liste, fournie à la presse par l’un des signataires, on trouve le nom du député PS de l’Ariège Alain Fauré : 

Mais mardi soir, Alain Fauré a démenti avoir signé cet appel. Il s’agirait donc d’une erreur de la part des autres députés à l’origine de l’appel. Il confirme à France 3 qu’il n’a pas été sollicité pour signer le texte. 

Selon ces députés, proches de Manuel Valls, c’est le positionnement trop à gauche de Benoît Hamon qui les empêche de le soutenir. François Loncle, l’un des signataires, a ainsi résumé la situation, en deux temps selon lui : « le refus du programme de Benoît Hamon d’abord, et l’éventuel ralliement à un autre candidat ensuite ». Sans aucun doute : Emmanuel Macron.

Alain Fauré n’a jamais manqué de soutenir le gouvernement de Manuel Valls. Il avait notamment longuement expliqué sur notre blog pourquoi il soutenait fermement la loi El Khomri. Mais, pour autant, il ne demande donc pas actuellement à se retirer de la campagne présidentielle de Benoît Hamon.

« J’étais en Ariège ce mardi et je n’ai pas été sollicité pour signer cette tribune. Mon nom a sûrement été ajouté à la liste parce que j’ai participé à des réunions des réformateurs ».

Mais sur le fond, s’il indique avoir l’intention de respecter les règles du parti, sa critique de Benoît Hamon est sévère et nous confie :

Je ne partage pas du tout la plupart des idées de Benoît Hamon et j’attends avec délectation le moment où il va devoir assumer le bilan du quinquennat. En revanche, je sais aussi que viendra le moment où il devra gommer certaines de ces idées et de ses propositions et ça ne pourra que créer de la frustration. Mais j’ai trop critiqué l’attitude des frondeurs ces dernières années pour le devenir à mon tour. Je respecterai les règles du PS ».

Cela a le mérite d’être clair.

FV (@fabvalery)

30 Jan

Carole Delga se pose en future patronne du PS régional

INFO LE BLOG POLITIQUE – Le 6 février prochain, la présidente (PS) d’Occitanie réunit à Carcassonne, dans l’Aude, les éminences roses de la Région. Les 1er fédéraux, parlementaires et présidents de départements (socialistes) sont conviés à une « grand-messe » dédiée à l’unité du parti. L’invitation est (co)signée par les 13 responsables départementaux du PS d’Occitanie.

Carole Delga et Benoît Hamon à l'Université d'été du PS. 2015. Photo MaxPPP

Carole Delga et Benoît Hamon à l’Université d’été du PS. 2015. Photo MaxPPP

Le choix du lieu n’est pas neutre. La ville de Carcassonne est à la charnière des deux ex-régions désormais fusionnées. C’est le meilleur endroit pour réunir des élus et des militants midi-pyrénéens et languedociens. Mais, au delà de l’aspect géographique, c’est surtout un site politiquement symbolique. L’Aude est le seul département d’Occitanie (avec les Pyrénées-Orientales) a avoir placé Manuel Valls devant le grand vainqueur de la primaire, Benoît Hamon.

Cette exception audoise peut difficilement laisser Carole Delga indifférente. La présidente de Région est des plus forts soutien de l’ancien premier ministre en Occitanie. Carole Delga partage cette spécificité avec une autre personnalité régionale : le président du département de l’Aude, André Viola.

Carole Delga s’est investie dans la campagne des primaire.  Suite au cuisant échec de Manuel Valls, Carole Delga aurait pu faire profil bas et le dos rond. Mais la présidente d’Occitanie préfère reprendre la main. Cette initiative est bien perçue par des responsables départementaux du PS. L’un d’entre eux exprime ce qui résume, d’après lui, l’objectif de la réunion : « C’est pour savoir ceux qui vont aller chez Macron« .

Dans l’entourage de Carole Delga, la raison d’être de la réunion est claire. La philosophie est simple : « plus c’est compliqué à Paris et plus il faut s’appuyer sur la force collective« . Une force collective (régionale) qui passe (notamment) par une assise départementale : 9 départements sur 13 sont PS et 11 sont de gauche.

Au delà de la justification sur le fond, le « symposium » de Carcassonne traduit un objectif stratégique.

Carole Delga se pose en chef de file politique de la nouvelle grande région.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Le « ni-ni » de Sylvia Pinel : ni Hamon, ni Macron

Dimanche 29 janvier, Benoît Hamon a remporté le second tour de la primaire organisée par le PS. A peine les résultats connus, Sylvia Pinel a écrit aux cadres et aux militants de son parti. La présidente du PRG soutenait Manuel Valls et elle a immédiatement tiré les conclusions de l’écrasante victoire de Benoît Hamon. Sylvia Pinel parle d’une sanction de la politique menée depuis 2012 par François Hollande et Manuel Valls. Mais elle réaffirme surtout l’incompatibilité politique entre le projet de Benoit Hamon et la ligne des radicaux de gauche. La présidente du PRG met également en garde contre les ralliements à Emmanuel Macron.

Sylvia Pinel et Benoît Hamon, en 2013, alors collègues au gouvernement (Photo : MaxPPP)

Sylvia Pinel et Benoît Hamon, en 2013, alors collègues au gouvernement (Photo : MaxPPP)

Le courrier ne s’est pas fait attendre. Le texte est ciselé. Il est possible que sa rédaction soit antérieure à la promulgation des résultats. Mais un fait est évident. A peine la défaite de Manuel Valls consommée, Sylvia Pinel a immédiatement écrit à ses camarades de parti. La lettre débute par un constat et un acte de contrition  :

Ce soir les électeurs de gauche ont sanctionné la politique menée depuis 2012. Présents dans tous les gouvernements depuis l’élection de François Hollande, partie prenante à l’Assemblée comme au Sénat de la majorité des politiques menées, nous portons certainement une part de responsabilité dans la défaite.

Le mea culpa est léger et relève du service minimum. Mais Sylvia Pinel reconnaît un fait indéniable : la défaite de Manuel Valls est également la défaite du PRG. De Sylvia Pinel en passant par Jean-Michel Baylet, Annick Girardin et Thierry Braillard, plusieurs figures PRG ont participé aux gouvernements de François Hollande. Mais ce n’est pas cet aveu qui constitue le cœur du courrier de Sylvia Pinel. Une phrase est beaucoup plus lourde de sens :

Le candidat issu des primaires citoyennes ne porte pas aujourd’hui un projet en phase avec notre programme.

Sylvia Pinel tempère un peu le verdict (« hormis en matière de droits sociaux »). Mais il est sans appel. Ce n’est pas surprenant. La présidente du PRG et une (large) partie de son parti revendiquent une ligne sociale-libérale. Le scénario catastrophe que refusait d’admettre Sylvia Pinel se réalise. Le PRG est lié par les résultats de la primaire puisqu’il a accepté de participer à la compétition. C’est la loi du jeu et du genre. Bref, les radicaux de gauche doivent soutenir le vainqueur même s’il s’appelle Benoît Hamon. La pilule est amère et difficile à avaler.

Mais ce n’est pas le pire. Dans la galerie des « horreurs » politiques (version PRG), la place d’honneur n’est pas occupée par Benoît Hamon. C’est Emmanuel Macron qui « bénéficie » de ce statut. Ce n’est pas la première fois que Sylvia Pinel recadre ses troupes et clou au pilori Emmanuel Macron. Mais la fin de la primaire fait monter la pression. Des parlementaires PRG ont rejoint Emmanuel Macron avant l’élection de Benoît Hamon. Mais le mouvement risque de s’amplifier. Selon nos informations, au moins 25 présidents de fédérations départementales sont prêts à rallier l’ancien ministre de l’Economie. Plusieurs personnalités du parti ont déposé des candidatures pour un « dossard » Macron aux législatives.

Dans son courrier Sylvia Pinel est tranchante. L’appel lancé par le patron des sénateurs de son parti, Jacques Mézard, est ouvertement épinglé :

Comment prétendre que les appels à signer ou à voter pour un autre candidat que celui de son parti relèvent d’un militantisme exemplaire ?

Mercredi 8 février, un conseil national doit se tenir. La question des « dissidents » pourrait être abordée. Des sanctions peuvent tomber. L’exclusions d’un député-maire a déjà été prononcée. Cette pratique est assez nouvelle et elle est en rupture avec une « jurisprudence » Baylet. A plusieurs reprises, dans le cadre de plusieurs scrutins, l’ancien président du PRG se contentait de prononcer des « mises en congés ». En cas de victoire ou même de défaite, la « brebis égarée » pouvait toujours rentrer au bercail. Le PRG est un petit parti. Autant éviter les « hémorragies » et les pertes de cotisations qui vont avec.  La nouvelle équipe, constituée autour de Sylvia Pinel, est moins « subtile ». Le couperet tombe plus facilement. Même si, passé un certain seuil, les exclusions ne pourront pas se multiplier.

En attendant, Sylvia Pinel mobilise ses troupes. La présidente du PRG annonce l’investiture d’un « maximum de candidats aux législatives« .

Pour la présidentielle, Sylvia Pinel est enfermé dans un Ni-Ni, « Ni Hamon, Ni Macron ». Il lui reste donc une seule option le « Et-Et » : Et le PRG et le PRG !

C’est pas gagné.

Laurent Dubois (@laurentdub)

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