07 Fév

EDITO : Affaire Fillon, le légal et le moral

François Fillon, lors de son point presse du lundi 6 février à son QG de campagne, Paris. AFP PHOTO / Martin BUREAU

François Fillon, lors de son point presse du lundi 6 février à son QG de campagne, Paris. AFP PHOTO / Martin BUREAU

S’il n’y avait qu’une phrase que je retiendrais du point presse du candidat de la droite et du centre hier, ce serait celle-ci : « Tout cela était légal. Mais suis-je autant quitte sur le plan moral ? » Et le candidat de la droite de s’en prendre une nouvelle fois aux journalistes : « Ce n’est pas au système médiatique de me juger. C’est aux français de décider. »

Parce que la question est certainement celle-ci : qu’est-ce que les électeurs sont en mesure d’accepter désormais ? François Fillon le dit lui-même : « J’ai agi selon un usage légal dont il est clair que les français ne veulent plus ». Etre dans la légalité suffit-il aux yeux de l’opinion ? Je ne crois pas. L’ancien député de la Sarthe le dit sans détour : « s’il faut réformer le système, alors faisons-le ». Il n’est pas le premier à le promettre et certainement pas le dernier.

Une fois encore à l’endroit des médias, François Fillon a eu cette phrase : « Vous en avez trop fait et les français sont en train de s’en rendre compte ». Là encore, je ne crois pas. Ne doit-on parler que de légalité ou doit-on aussi s’aventurer sur le terrain, certes glissant, de la morale ? Dans ce blog par exemple, combien de polémiques a-t-on soulevé qui ne relevaient pas forcément de l’illégalité mais qui posaient clairement une question d’éthique en politique.

Non, nous ne donnons pas de leçon. Qui serions-nous pour en donner ? En revanche, nous observons le comportement de celles et ceux qui se soumettent au suffrage populaire, celles et ceux qui édictent un programme politique, celles et ceux qui sont censés montrer, si ce n’est l’exemple, tout du moins une direction. Evidemment être irréprochable n’a jamais garanti l’efficacité d’un projet politique.

Pour conclure, être dans la légalité, parfois ça ne suffit pas. Hier, François Fillon qui estime ne pas avoir enfreint la loi n’a-t-il pas, malgré tout, présenté ses excuses aux français ? D’ailleurs, ce sont eux et pas nous qui auront le dernier mot dans cette histoire.

Patrick Noviello