26 Jan

Présidentielles : on a retrouvé Christine de Veyrac…chez Emmanuel Macron

Depuis les municipales de 2014, Christiane de Veyrac a disparu des écrans radars. Après sa défaite électorale, l’ancienne eurodéputée et adjointe à la mairie de Toulouse (2001-2008) a quitté la scène politique. Cette éclipse (totale) pouvait parfaitement convenir à son meilleur et plus constant adversaire, l’actuel locataire du Capitole, Jean-Luc Moudenc. Mais, selon nos informations, Christine de Veyrac est de retour. Un retour qui n’est pas toulousain. Il est parisien et dans l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron.

Christine de Veyrac, Photo MaxPPP

Christine de Veyrac, Photo MaxPPP

Tous les mardis soir, Christine de Veyrac participe, depuis sa création, aux réunions du comité politique d’En Marche !, le mouvement d’Emmanuel Macron. Des réunions qui se déroulent dans les locaux de campagne du candidat à la Présidentielle, 99 rue de l’Abbé Groult à Paris.

L’ancienne présidente de l’UMP31 se contente de revenir par la porte « nationale ». Mais un éventuel retour toulousain, sous la forme d’une influence sur les investitures aux législatives ou d’une candidature avec le dossard « Macron », ne manquerait pas de secouer le landerneau.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

25 Jan

Non-cumul des mandats : une loi à revoir ?

François Fillon avait dit qu’il ne reviendrait pas dessus. Les autres candidats à la Présidentielle également. Et pourtant… Selon le Journal du Dimanche, des sénateurs ont pris l’initiative de tenter de modifier cette loi pour « rester aussi des élus de proximité ». Si personne ne confirme ouvertement cette information, de nombreux parlementaires ont, au mieux, du mal à digérer cette obligation voire ne l’appliqueront pas d’ici la fin de leur mandat local.

Plusieurs sénateurs, maire de petites communes réclament un cumul sous conditions. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE

Plusieurs sénateurs, maire de petites communes réclament un cumul sous conditions. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE

« Je ne vous cache pas que cette loi, elle nous emm… » Voilà ce que vous lâcheront bon nombre de parlementaires, aussi maires de petites ou moyennes communes, quand vous leur parlez du non-cumul. « Moi je veux bien qu’on ne puisse pas être sénateur-maire de Marseille ou de Lyon mais de communes plus petites, oui ! On est censé être les représentants des territoires et donc y rester connectés » tempête Pierre Médevielle.

Le sénateur UDI de Haute-Garonne a abandonné toute activité professionnelle depuis qu’il a été élu au Palais du Luxembourg. Quand il aura lâché son mandat de maire de Boulogne-sur-Gesse, commune du Comminges de moins de 1500 âmes, il reconnaît, avec regret, que sa mairie ne verra plus forcément passer tous les lundis et vendredis le parlementaire qu’il est devenu.

Parlementaire pour encore quelques semaines, élu d’un territoire rural lui aussi, Philippe Martin a décidé de ne pas se représenter à la députation dans le département du Gers qu’il va donc continuer à présider. Mais concernant ses confrères élus sénateurs, il partage la même analyse que Pierre Médevielle. « Le rôle du Sénat, assemblée des collectivités locales fait que historiquement le lien entre les communes et leurs représentants paraît logique. Le non-cumul vise aussi à avoir la capacité de s’occuper de tous ses mandats. Sénateur et maire c’est compatible, si la commune est petite ».

Tenir compte du seuil démographique »

Autre sénateur, autre territoire, l’élu LR du Tarn et Garonne, François Bonhomme va dans le même sens : « Cette règle de non-cumul absolu ne prends pas en compte le seuil démographique, et c’est regrettable ». Le maire de Caussade souligne aussi que pendant ce temps-là d’autres élus continuent à cumuler allègrement tout en n’ayant pas de mandats exécutifs. « On voit beaucoup de Présidents de départements en France qui en cumulant des Présidence de syndicats ou autre ont des rétributions élevés sans être sous le coup de la loi » surenchérit Pierre Médevielle.

Autre écueil souligné par nos deux sénateurs, la différence de traitement entre eux et les députés. « Lors de l’étude du texte, ils ont eu le dernier mot comme d’habitude et nous imposent de rendre nos mandats en cours d’année et avant leur fin. Alors que c’est le suffrage universel qui nous les a donnés » conteste François Bonhomme. « Je pense qu’il y a un problème de constitutionnalité » critique même Pierre Médevielle.

Non-Cumul dans le temps »

« On va avoir un personnel politique qui n’aura aucune expérience locale de terrain. Ce sera la prime aux apparatchiks. Mais ça on s’en apercevra dans quelques années » poursuit François Bonhomme. « Je crois également au non-cumul dans le temps » souligne pour terminer Philippe Martin. « Moi, je me suis appliqué trois mandats de députés, quand certains en font six, sept, huit…» Fatalistes, Pierre Médevielle et François Bonhomme ne croient pas à un retour en arrière : « je pense que les candidats à la Présidentielle ont compris que ce n’était pas le sujet majeur. Et puis les plus mauvais avocats de la modification de cette loi sont bien évidemment les politiques eux-mêmes » confesse le sénateur Tarn et Garonnais.

Patrick Noviello

24 Jan

Présidentielle : Charlotte Marchandise « candidature citoyenne »

La candidate de la Primaire.org, primaire citoyenne en ligne est à Toulouse pour 4 jours. L’objectif : aller à la rencontre des populations évidemment mais aussi convaincre les élus de lui faire confiance en la parrainant. Détail de sa démarche et de sa vision de la politique du futur. Entretien.

Charlotte Marchandise dans la ville de Rennes où elle est élue municipale. Photo MaxPPP

Charlotte Marchandise dans la ville de Rennes où elle est élue municipale. Photo MaxPPP

Le Blog Politique : Pouvez-vous nous rappeler comment vous en est arrivée à candidater à la Présidentielle à l’issue de cette Primaire Citoyenne ?

Charlotte Marchandise : Il s’agit d’une démarche pour sortir de l’hégémonie des partis. C’est une élection citoyenne qui a été lancée par un avocat et un informaticien. 500 personnes se sont inscrites sur le site et 200 candidatures ont été validées. Pour cela, il fallait avoir recueilli 500 parrainages citoyens. Nous nous sommes retrouvés à 12 pour le premier tour puis à 5 au second. J’ai obtenu 27 000 voix. Pour info, c’est plus que le candidat Europe Ecologie Les Verts à l’issue de leur Primaire, c’est plus que Jean-François Copé pour celle de la droite et du centre et c’est plus que Sylvia Pinel ou pour celle de la gauche.

Le bien commun est plus large que la droite et la gauche »

Le Blog Politique : Vous êtes plutôt à gauche, non ?

Charlotte Marchandise : C’est curieux, je me suis toujours positionnée à gauche jusqu’à ce que j’entre véritablement en politique. A Rennes, je suis élue sur une liste EELV, Front de Gauche et Société Civile dont je suis. Le bien commun est plus large que la gauche et la droite. C’est une valeur collective. Voilà pourquoi je ne ferme la porte à personne.

Le Blog Politique : Qu’avez-vous mis en avant pour être élue à cette Primaire.org ?

Charlotte Marchandise : j’ai toujours dit que j’avais un projet de société mais que j’étais incapable de le mettre en place toute seule. C’est une méthode pour construire ce projet collectivement que je propose. La société civile a écrit le projet, je vais le mettre en musique.

Le Blog Politique : Justement, quelles sont les lignes forces de votre programme ?

Charlotte Marchandise : Une justice sociale fondée sur l’éducation, la santé et tout ce qui fait le bien vivre. Ensuite une transition économique et énergétique pour résister à la crise économique, aux changements géopolitiques et au réchauffement climatique. Parce qu’il faut penser l’écologie de manière globale, ce n’est pas simplement une lubie de bobo ! Enfin une politique internationale, d’Europe démocratique et de paix. On arrête de vendre des armes à des pays qui ne sont pas des démocraties par exemple.

Le Blog Politique : Vous rencontrez des élus de la région en ce moment. Que leur dites-vous pour qu’ils vous fassent confiance ?

Charlotte Marchandise : D’abord, je les écoute et je leur explique ma démarche. Il est préoccupant d’entendre dire que les français pensent que leurs élus ne s’occupent pas d’eux. C’est contre cela que je vais lutter. L’objectif est de travailler avec les élus sur le long terme.

Lancer un maire-funding »

Le Blog Politique : Et ça marche ? Vous avez recueilli beaucoup de parrainages sur les 500 nécessaires pour être au premier tour de la Présidentielle ?

Charlotte Marchandise : J’en suis au tout début. Là, j’en ai une vingtaine de signés et une centaine quasiment sûrs. Nous avons fourni un kit à 400 volontaires. Et souvent, ces derniers me disent : « Ah mais oui, je connais un maire ou un élu. Je vais aller le voir ! » Nous lançons une sorte de maire-funding comme les crowdfunding. Nous avons aussi une lettre de Jean-Paul Delevoye, l’ancien président des maires de France, qui soutient notre démarche, tout en soutenant Macron.

Le Blog Politique : Et Macron justement ? Lui aussi se dit en dehors des partis avec son mouvement en marche, non ?

Charlotte Marchandise : Oui mais les ficelles sont un peu grosses là. Il est plus libéral que Fillon sur certaines choses (Rires). Je comprends l’engouement qu’il suscite. Les gens ont besoin de rêver. Macron a le mérite de créer cet engouement. Mais son logiciel est un logiciel du XXème siècle.

Le Blog Politique : « Les gens veulent rêver », ils veulent aussi du renouvellement mais pas forcément de grands bouleversements. Or vous, vous leur proposez une assemblée constituante et en attendant un gouvernement de transition de deux ans. Vous n’allez pas effrayer l’électeur là ?

Charlotte Marchandise : Il y a un gros consensus sur le fait que la constitution doit être modifiée. Elle a été faite sous De Gaule et notre Président vit dans un palais. On peut le faire mais ensemble. On a des modèles qui marchent en France. Regardez les jurés d’Assises. Si on forme les participants, que des experts indépendants sont invités aux débats qui seront tous filmés, on peut construire, même si le mot peut sembler un fort, un « récit national ». Cette transition et le gouvernement qui va avec dureraient effectivement deux ans.

Arriver à faire retrouver confiance aux citoyens »

Le Blog Politique : Est-ce que votre démarche se poursuivra sur d’autres scrutins ?

Charlotte Marchandise : Absolument. Je fais aussi campagne pour qu’on ait des candidats aux Législatives et que tous les mouvements citoyens se joignent à nous pour cela. Il y en a assez des 75% d’hommes blancs de plus de 50 ans dans les assemblées. Puis nous poursuivrons sur les Européennes et surtout les Municipales. Ce que l’on fait à Rennes est un exemple. Le pouvoir y est partagé avec les habitants. On leur laisse poser leurs questions, c’est le contraire du référendum où une seule leur est imposée.

Le Blog Politique : Quel est votre point de repère pour savoir si votre démarche prend ?

Charlotte Marchandise : Si on arrive à créer un label citoyen, à l’image des mouvements municipalistes espagnols, de Pampelune, Madrid ou Barcelone. Si on arrive à avoir une dizaine de députés qui peuvent s’allier à d’autres pour pousser des propositions. Si on arrive à faire retrouver confiance aux citoyens !

Le reportage d’Emmanuel Wat :


Présidentielle : Charlotte Marchandise candidate « citoyenne » en campagne Toulouse

Propos recueillis par Patrick Noviello

 

 

23 Jan

Primaire de la gauche : Sylvia Pinel mieux ou moins bien que Jean-Michel Baylet ?

Première candidature pour Sylvia Pinel mais seconde participation du PRG. En 2011, c’est Jean-Michel Baylet qui portait, dans la primaire, les couleurs des radicaux de gauche. Six ans plus tard, l’héritière politique est-elle à la hauteur de son prédécesseur ? Sylvia Pinel fait-elle aussi bien ou mieux que Jean-Michel Baylet ? Réponse.

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet. Photo AFP Jean Leoty

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet. Photo AFP Jean Leoty

Des doutes et un flou entourent les chiffres de la participation et les résultats de la primaire organisée par le PS. Mais, selon le site des Primaires Citoyennes, Sylvia Pinel a obtenu 1,98 % des voix. 31 703 électeurs ont voté pour la présidente du PRG. Au niveau national, Sylvia Pinel fait bien mieux que Jean-Michel Baylet. En 2011, l’actuel ministre de François Hollande a recueilli seulement 17055 voix, 0,64% des suffrages exprimés.

Aucun doute. Sylvia Pinel surpasse son mentor politique. Elle double quasiment le score du PRG.

En revanche, dans le Tarn-et-Garonne, fief historique de Jean-Michel Baylet, Sylvia Pinel est à la peine. Son score départemental est de 11,5% des voix. C’est moins bon que le résultat, en 2011, de Jean-Michel Baylet : 14%. 1000 voix séparent l’ancien patron du PRG de la nouvelle présidente du parti.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Primaire de la gauche : Sylvia Pinel confrontée au « risque » d’une victoire de Benoît Hamon

1,98% des voix et direction Manuel Valls. A peine les résultats connusSylvia Pinel a annoncé son ralliement à l’ancien premier ministre. Le scénario était prévisible et même prévu. En revanche, la grande surprise, c’est Benoît Hamon. Une défaite de Manuel Valls est possible. Pour ne pas dire probable. Le PRG risque de devoir soutenir (contraint et forcé par les règles de la primaire) le vainqueur, Benoît Hamon. Cette perspective sème le trouble au sein des radicaux de gauche.

Sylvia Pinel, photo AFP/Joel Saget

Sylvia Pinel, photo AFP/Joel Saget

« Aucune surprise, elle aurait pu attendre une demi-heure de plus. C’était précipité. Mais ce n’est pas grave« . Pour un cadre du PRG, le ralliement de Sylvia Pinel à Manuel Valls était couru d’avance. Ce responsable ne franchit pas un pas supplémentaire en prétendant que c’était le but. Participer uniquement pour se rallier et apporter un soutien à Manuel Valls. Mais, une chose est certaine. La proximité entre Manuel Valls et la direction du PRG est évidente. Le numéro 2 du parti, Guillaume Lacroix a longtemps travaillé aux côtés de l’ancien premier ministre. Sylvia Pinel ne cache pas sa détestation envers Emmanuel Macron. Mais la présidente du PRG ne fait pas (non plus) mystère de sa compatibilité politique et personnelle avec Manuel Valls.

En revanche, ce qui n’était pas écrit, c’est l’irruption du trublion Hamon. Au lendemain du 1er tour, Manuel Valls se retrouve en position délicate. L’ancien premier ministre aborde le second tour avec un double boulet : une arithmétique défavorable (7 points de retard et des réservoirs de voix faibles) et une mauvaise dynamique politique. Ce schéma est totalement contraire aux prévisions de Sylvia Pinel. Dans les instances nationales de son parti, Sylvia Pinel n’a pas cessé de clamer sa conviction : Valls va gagner car il ne peut pas perdre.

Au moment de s’engager dans la primaire, une partie du parti a mis en garde Sylvia Pinel. Attention. Les statuts de la primaire exigent de soutenir le vainqueur. Si Arnaud Montebourg gagne ou si Benoît Hamon l’emporte, il faudra soutenir cette gauche socialiste. C’est impossible. Plusieurs cadres et élus PRG revendiquent une ligne sociale-libérale. Une ligne réaffirmée par Sylvia Pinel lors des débats télévisés de la primaire. Une ligne incompatible avec le positionnement idéologique d’un Montebourg ou d’un Hamon.

Un cadre du PRG déclare :

On ne pourra jamais se mettre derrière Hamon. J’ai reçu des appels de plusieurs élus du parti qui ne veulent pas prendre ce risque et qui préfèrent aller chez Macron. Ce qui se passe est calamiteux pour le PRG. Franchement, tout est possible. Le PS risque de ressortir explosé de la primaire mais le PRG est également en danger. Une victoire de Hamon peut permettre de clarifier les positions des uns et des autres. Mais cela peut également accélérer les ralliements à Macron.

Le PRG n’a plus de candidat en piste pour le 2nd tour. Mais, le parti est, plus que jamais, concerné par les résultats de la primaire.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

20 Jan

Juliette Méadel, secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes : « La France a changé de monde le 19 mars 2012 à Toulouse »

Juliette Méadel dépose une gerbe en hommage aux victimes des attentats, à l'école Orh Torah de Toulouse. Photo S.Compan/France3 Midi-Pyrénées

Juliette Méadel dépose une gerbe en hommage aux victimes des attentats, à l’école Orh Torah de Toulouse. Photo S.Compan/France3 Midi-Pyrénées

La secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes était ce jeudi à Toulouse. Elle est allée se recueillir à l’école Orh Torah en mémoire des victimes des attentats de mars 2012. Juliette Méadel a aussi évoqué l’ouverture du troisième procès de la catastrophe d’AZF.

Rappelant une à une le nom des victimes de Mohamed Mérah, Juliette Meandel a déclaré que s’attaquer à elles et à l’enfance notamment «c’était une attaque contre l’humanité ». « La France a donc changé de monde le 19 mars 2012, ici, à Toulouse. Nous sommes maintenant dans une époque où nous devons d’abord protéger les français. C’est ce que nous faisons tous les jours. Nous devons aussi faciliter leur retour à une vie normale ».

Pour cela, la secrétaire d’état est venue présenter au Service d’Aide aux Victimes d’Information et médiation (Savim) son guichet unique d’aide aux victimes. « Moi, je veux que partout en France, les victimes de terrorisme aient accès à ce guichet ». 5500 en France, 50 d’entre elles vivent à Toulouse selon la Ministre, frappées à Toulouse évidemment, Nice, Paris, ou encore Ouagadougou.

Eviter d’ajouter de la douleur à la douleur »

Pour aider ces victimes, la Préfecture coordonne l’ensemble des acteurs afin, comme le rappelle Juliette Méadel, « d’éviter d’avoir à ajouter de la douleur à la douleur par des démarches administratives parfois complexes ». Douze pour l’instant en France, l’objectif est d’installer un de ces guichets uniques dans chaque département d’ici la fin du quinquennat.

Il y a l’administration mais il y a aussi la justice et ses décisions que les victimes ont parfois du mal à comprendre. La secrétaire d’état a donc évidemment abordé le dossier du troisième procès AZF. « Ce procès va se tenir à Paris parce que c’est d’abord l’application d’une décision de la cour de cassation. Nous appliquons bien évidemment le droit mais nous facilitons la vie aux victimes en prenant en charge l’ensemble des frais ».

Et Juliette Méadel de préciser : « Pour que les victimes aient accès à la vérité, il faut que le procès puisse se tenir dans les meilleurs conditions possibles, et c’est donc dans ces conditions-là que le procès se tiendra à Paris ». Premier jour d’audience : mardi.

Patrick Noviello

17 Jan

Présidentielle : Dupont-Aignan dénonce « l’imposteur » Macron et refuse toute alliance avec Fillon

 

Nicolas Dupont-Aignan, candidat à l’élection Présidentielle pour son parti « Debout la France » était lundi en réunion publique à Montauban après avoir visité le Lot. Il nous livre ses ambitions et dévoile les points forts de son programme.

Voeux à la presse de Nicolas Dupon-Aignan, le 9 janvier dernier. Photo MaxPPP

Voeux à la presse de Nicolas Dupon-Aignan, le 9 janvier dernier. Photo MaxPPP

 Le Blog Politique : Vous avez déclaré que dans cette Présidentielle vous alliez faire une surprise pour les 20 millions d’abstentionnistes qui ne se reconnaissent pas en ceux qui gouvernent depuis 20 ans. Est-ce à eux que vous vous adressez prioritairement quand vous faites des déplacements comme aujourd’hui dans le Lot et le Tarn et Garonne ?

 Nicolas Dupont-Aignan : Je ne les distingue pas des autres électeurs. Mais je leur dis : « quand est-ce que vous allez arrêter de voter pour des gens qui vous font du mal ? » Jamais l’élection n’a été aussi ouverte.  20 millions de gens ont refusé ce système aux Régionales. Ils en ont assez des imposteurs comme Macron, Valls ou Fillon qui ont déjà tous gouverné ce pays. Moi je leur donne le choix.

 

Le Blog Politique : Vous répétez que les français veulent une rupture avec le système, sans tomber dans les extrêmes et que c’est ce que vous leur offrez. Mais en quoi rompez-vous avec le système ? En quoi êtes-vous si différent vous qui avez déjà été candidat à l’élection Présidentielle en 2012 par exemple ?

Nicolas Dupont-Aignan : Moi j’ai quitté l’UMP quand ce parti et ses dirigeants n’ont pas respecté le choix des français qui avaient voté contre le traité européen.

Je refuse toute alliance avec ceux qui sont soumis à Bruxelles »

Le Blog Politique : Vous dites que « Debout La France » a fait autant de voix aux élections régionales que Les Verts ou le Front de Gauche. Mais eux ont accepté, comme ici au conseil régional d’Occitanie, de gouverner aux côtés des socialistes. Pour ce qui vous concerne, refuserez-vous toute alliance éventuelle avec Les Républicains et François Fillon ?

 Nicolas Dupont-Aignan : Je refuse toute alliance avec ceux qui sont soumis à Bruxelles. Regardez, aujourd’hui les Verts et le Front de Gauche qui ont rejoint le PS n’ont plus aucune crédibilité. Si on rétablit un contrôle au frontière, si on annule la directive sur les travailleurs détachés, alors on pourra discuter avec François Fillon. Mais on en est loin… Et je n’attends rien des gens responsables du désastre français.

 

Le Blog Politique : Vous êtes en Tarn et Garonne, un département où le Front National réalise de gros scores ces dernières années. Selon vous, « c’est la première fois qu’à la Présidentielle, il va y avoir un programme patriote et structuré sans être Front National ». Aujourd’hui, vous adressez-vous aux électeurs du FN ou à ceux qui pourraient être tentés de les rejoindre ?

Nicolas Dupont-Aignan : Je m’adresse à tous les électeurs français. Je veux que les patriotes gagnent. Les français ne veulent pas du FN parce qu’ils ne veulent pas aller à l’aventure. C’est pour ça que je propose un programme sérieux et de bon sens. Je n’ai jamais diabolisé le Front National. Certains élus de chez eux nous rejoignent même parfois. Mais il faut passer d’un vote contestataire à un vote constructif.

L’Aéroport de Toulouse livré à l’espionnage »

Le Blog Politique : « Patriotisme économique » cette fois-ci. Vous n’êtes pas tendre avec Emmanuel Macron à qui vous reprochez je cite « d’avoir vendu l’aéroport de Toulouse aux chinois ». Est-ce une faute politique selon vous ? Et si oui en quoi ?

Nicolas Dupont-Aignan : C’est une trahison, une faute économique. On a laissé une plateforme vitale pour notre industrie livrée à l’espionnage. C’est un pillage organisé ! Macron, c’est l’homme des multinationales. C’est l’imposteur de cette élection et je le dirai et répéterai.

 

Le Blog Politique : Faut-il renationaliser ?

Nicolas Dupont-Aignan : Pas forcément. Mais pourquoi se séparer de nos infrastructures qui marchent ? Hier c’était les autoroutes, aujourd’hui les barrages hydro-électrique. Pourquoi casser ce qui fonctionne ? Je ne suis pas un collectiviste. Quand Toyota construit ses voitures à Valenciennes, je suis pour Toyota. Mais je veux relocaliser un million d’emplois et baisser les impôts des entreprises, françaises ou étrangères, qui investissent en France.

 

Le Blog Politique : Vous dénoncez une mauvaise Europe trop « bureaucratique » qui aide pourtant les agriculteurs des territoires que vous avez parcourus aujourd’hui. Quelle Europe proposez-vous alors ?

 Nicolas Dupont-Aignan : Ce n’est pas de l’argent européen qui aide nos agriculteurs. C’est de l’argent français qui transite par Bruxelles. Soit on renégocie la PAC, et c’est ce que je préfèrerais, soit on renationalise. Mais attention, je ne suis pas contre l’Europe. Contrairement à Marine Le Pen, je ne veux pas de « Frexit ». Au contraire, je suis pour les programmes de coopération européens à l’image de ce qui a été fait pour Airbus. On pourrait agir sur des domaines comme la voiture propre, l’aide aux pays africains. Parce que si on ne veut pas qu’ils viennent chez nous, il faut les aider à rester dans leur pays.Pour ce qui est de l’Europe et pour vous donner une image, je ne veux pas qu’on la quitte, je veux qu’on renégocie les règles de la copropriété.

Je veux relocaliser un million d’emplois »

Le Blog Politique : Vous devriez présenter votre programme le 1er février prochain. Pouvez-vous nous en donner quelques lignes-forces ?

Nicolas Dupont-Aignan : Je suis pour un retour du contrôle aux frontière pour savoir clairement qui rentre chez nous. Je souhaite relocaliser un million d’emplois privés sur notre territoire, ce qui va assainir notre système social. Moi je ne fais pas les choses à l’envers comme François Fillon. Je relance d’abord l’économie plutôt que de sacrifier nos fonctionnaires.

 

Le Blog Politique : Mais comment le relocalise-t-on ce million d’emplois ?

Nicolas Dupont-Aignan : Par la commande publique. 75% de cette commande doit aller à des entreprises qui produisent sur notre territoire, et pas forcément des entreprises françaises d’ailleurs, Toyota produit à Valenciennes et Renault construit des voitures en Bulgarie.

Je veux également créer un fond de relocalisation de 10 milliards d’euros pour aider au retour d’entreprises dans des zones défavorisées en emploi. Je diviserai donc par deux l’impôt des sociétés qui investissent sur ces territoires pour au moins dix ans.

Et puis je veux relancer le pouvoir d’achat. Pour cela, je reverserai à des retraités à faibles revenus les 8 milliards d’euros qu’on donne en trop à l’Europe. Soit six millions de personnes qui recevront 100 euros de plus de retraites.

 

Le Blog Politique : Mais vous les récupérez où ces 8 milliards ?

Nicolas Dupont-Aignan : Nous versons 21 milliards d’euros à l’Europe pour qu’elle nous en reverse 13. Il manque donc 8 milliards. C’est le « i want my money back » de Thatcher !

Le Blog Politique : Vous avez récemment cité De Gaulle dans une interview : « Les Etats n’ont pas d’amis. Ils n’ont que des intérêts. » Faut-il que le futur Président de la République, peut-être vous donc, discute avec Messieurs Trump, Poutine et Al Assad ?

 Nicolas Dupont-Aignan : Bien sûr il faut discuter avec tout le monde ! Si on n’avait pas tué Kadhafi, on aurait moins de migrants. Et je n’étais pas ami avec Kadhafi. Si on avait discuté avec Al Assad, on n’aurait pas eu les attentats de Paris. Et je ne suis pas ami avec Al-Assad. Si nous n’avions pas pris des mesures contre Vladimir Poutine, nos agriculteurs pourraient encore exporter vers la Russie. Et je ne suis pas ami avec Poutine. Je suis évidemment prêt à discuter avec Monsieur Trump. Je veux juste du bon sens et ma candidature est placée sous ce signe.

Propos recueillis par Patrick Noviello

 

16 Jan

Investitures LR pour les législatives : demandez les listes en Occitanie !!!

Samedi 14 janvier, la Commission Nationale d’Investiture (CNI) des Les Républicains a arrêté la liste des candidats pour les législatives de  2017. Une première mouture est intervenue en juin dernier, avant la primaire de novembre 2016. La victoire surprise de François Fillon a soulevé une interrogation : l’ancien premier ministre et nouveau leader de la droite va-t-il rebattre les cartes ?

Dans l’ouest de la France et notamment dans le Morbihan, des investitures ont été retouchées.

L’Occitanie est également concernée. En Haute-Garonne, l’UDI se voit attribuée deux circonscriptions : la 5 et 8. L’intervention personnelle de l’ancien ministre André Rossinot a permis de décrocher la circonscription du Comminges. Une circonscription destinée à l’ancien conseiller régional centriste et proche d’André Rossinot, Jean-Luc Rivière.

Cette nouvelle configuration coûte son investiture à un Républicain : Xavier Spanghero. Ce dernier n’exclut pas de se présenter sans l’étiquette de son parti.

Des négocations entre l’UDI et le parti de François Fillon sont toujours en cours. Le président de l’Alliance Centriste, le député du Tarn, Philippe Folliot déclare : « les négociations sont interrompues devraient reprendre sous peu« . Selon un responsable centriste, cela jouera à la marge en Occitanie. Le Gard pourrait être concerné et un autre département de l’ex-Languedoc-Roussillon. Mais cette source précise : « ce qui a été décidé en CNI samedi est gravé dans le marbre et ne bougera pas en ce qui concerne notre région ».

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Assemblée Nationale. Photo MaxPPP

Ariège

1ère circonscription : Aude Resseguier.

2ème circonscription : Philippe Calleja.

Aude

1ère circonscription : Miren de Lorgeril.

2ème circonscription : Michel Py.

3ème circonscription : Catherine Vergé.

Aveyron

1ère circonscription : Yves Censi.

2ème circonscription : André At.

3ème circonscription : Arnaud Viala.

Gard

1ère circonscription : Réservée

2ème circonscription : Pascal Mourrut.

3ème circonscription : Muriel Dherbecourt.

4ème circonscription : Christophe Rivenq.

5ème circonscription : Léa Boyer.

6ème circonscription : Richard Flandin.

Haute-Garonne

1ère circonscription : François Chollet.

2ème circonscription : Christine Gennaro-Saint.

3ème circonscription : Laurence Arribagé.

4ème circonscription : Bertrand Serp.

5ème circonscription : Réservée.

6ème circonscription : Damien Laborde;

7ème circonscription : Françoise Borret.

8ème circonscription : Réservée.

9ème : Simone Pauzin-Fournié.

10ème circonscription : Arnaud Lafon.

Gers

1ère circonscription : Réservée.

2ème circonscription : Bernard Nato.

Hérault

1ère circonscription : Réservée

2ème circonscription : Nancy Canaud.

3ème circonscription : Catherine Dardé.

4ème circonscription : Laurence Cristol.

5ème circonscription : Catherine Rouillé-Pasquali.

6ème circonscription : Elie aboud.

7ème circonscription : Gilles d’Ettore.

8ème circonscription : Arnaud Julien.

9ème circonscription : Stephan Rossignol.

Lot

1ère circonscription : Aurélien Pradié;

2ème circonscription : Réservée.

Lozère

1ère circonscription : Pierre Morel-à-l’Huissier.

Hautes-Pyrénées

1ère circonscription : Réservée.

2ème circonscription : Clément Menet.

Pyrénées-Orientales

1ère circonscription : Daniel Mach.

2ème circonscription : Fernand Siré.

3ème circonscription : Danièle Pages.

4ème circonscription : Jacqueline Irles.

Tarn

1ère circonscription : Réservée sortant UDI.

2ème circonscription : Anne-Michèle Blanchi.

3ème circonscription : Bernard Carayon.

Tarn-et-Garonne

1ère circonscription : Brigitte Barèges.

2ème circonscription : Mathieu Albugues.

Rappel : Les élections législatives de 2017 se dérouleront les 11 et 18 juin 2017.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

15 Jan

L’organisateur de la primaire de la droite, Thierry Solère, se moque de l’organisateur de la primaire de la gauche, Christophe Borgel

La tension monte à gauche. Ce dimanche 15 janvier, à quelques heures du second débat de la primaire, le premier enjeu est l’audience. Jeudi dernier le score a été largement inférieur au premier débat de la droite. 2 millions de téléspectateurs en moins.

Le chiffre n’a pas échappé au maitre d’oeuvre de la primaire de la droite, Thierry Solère. Dans un sms envoyé à son homologue  socialiste, le député Christophe Borgel, le nouveau porte partole de François Fillon, a « chahuté » son « collègue ».

Christophe Borgel, député de la Haute-Garonne et n°3 du PS. Photo MaxPPP

Christophe Borgel, député de la Haute-Garonne et n°3 du PS. Photo MaxPPP

Deux personnalités politiques vont garder un oeil appuyé sur leur smartphone : Sylvia Pinel et Christophe Borgel. La candidate PRG est qualifiée de « star » des réseaux sociaux par…la presse de son mentor politique, Jean-Michel Baylet. La seule femme de la primaire devra vérifier si elle conserve son statut.  Même si ses « lauriers » reposent sur deux récurrences : Qui est Pinel ? et des remarques (rarement élégantes) sur son…physique.

Mais une autre personnalité (absente du plateau mais au coeur de la primaire) a également intérêt à surveiller son portable. A la différence de Sylvia Pinel, Christophe Borgel n’aura pas besoin de suivre le fil de Twitter. Un simple regard sur les Sms va suffire.

Le lendemain du premier débat, l’organisateur de la primaire a reçu (selon le quotidien Le Parisien) un Sms ironique et un brin moqueur :

Bon, c’est pas mal l’audience de ton débat, même s’il y a beaucoup plus de téléspectateurs quand le décor est bleu.

Le commentaire provient d’un spectateur avisé (principal acteur de la primaire de la droite), Thierry Solère.

Christophe Borgel et Thierry Solére se connaissent et se fréquentent. Le député des Hauts-de-Seine a profité de l’expertise et de l’expérience de son homologue de la Haute-Garonne lorsqu’il a organisé la primaire de la droite, en novembre 2015. L’élève fait la leçon à son ancien « professeur » ès primaire.

La prochaine copie ne sera pas nécessairement meilleure. Christophe Borgel est en charge d’une primaire ultra-courte, enfermée dans un calendrier serré. En moins de trois semaines, 4 débats télévisés sont prévus. 3 avant le 1er tour du 22 janvier et 1 entre les deux tours.

Cette densité présente un risque : un effet de saturation et des téléspectateurs qui zappent.

A suivre et verdict dans une quinzaine de jours.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

13 Jan

Primaire : la gauche a-t-elle le ciel contre elle ?

C’est vieux comme Montesquieu. Le climat influence les lois. Le philosophe bordelais explicite cette évidence dans son célèbre essai « L’Esprit des Lois« . La météo annonce des températures sibériennes et une vague de neige sur l’ensemble du pays. L’Occitanie est concernée. Et si les trottoirs glissants et un thermomètre gelé grippait le 1er tour de la primaire de la gauche. Petit essai (pas complètement sérieux mais pas totalement farfelu) de météo politique.

Photo MaxPPP

Photo Max PPP

Une élection, c’est une affaire de mode de scrutin. Majoritaire ou proportionnel. Un vote, c’est une question de dynamique politique. Mobilisation ou abstention. Mais un rendez-vous électoral c’est aussi une somme de détails pratiques. Nombre de bureaux de vote et facilité d’accès aux urnes. Sur ce dernier point, la primaire organisée par le PS souffre de quelques faiblesses. Des votants vont devoir faire des kilomètres ou, en zone urbaine, emprunter des transports en commun. Des transports en commun qui, le dimanche, sont moins fréquents.

Mais il existe également un paramètre totalement imprévisible : la météo. Le parti socialiste a choisi le mois de janvier pour organiser sa primaire. En soi, ce n’est pas important. L’hiver n’est pas nécessairement une saison défavorable. Sauf que la semaine précédent le 1er tour, celle du 16 au 22 janvier, va être marquée par un froid polaire. Bien-sûr, la météo n’est pas une science exacte. Les prévisions à 10 jours sont encore plus friables et peu fiables. Mais, si la neige et la « froititude » sont bien au rendez-vous cela peut influencer le résultat et la mobilisation.

Si, de surcroît, les départements concernés par l’alerte neige et verglas sont des fiefs socialistes (Comminges en Haute-Garonne, Ariège) alors le coup de froid ne se limitera pas au ciel.

Les intempéries ont déjà « frappé » la primaire de la gauche. Jeudi 12 janvier, soir de la retransmission du 1er débat télévisé, 190 000 foyers ont été privés d’électricité en NormandieCe sont autant de téléspectateurs potentiels » perdus ». Après une tempête handicapante, c’est un froid paralysant qui risque de s’abattre sur l’élection du dimanche 22 janvier.

Face à ce sombre horizon, les organisateurs de la primaire peuvent (toutefois) trouver un peu de réconfort et de chaleur. L’enthousiasme de votants prêts à braver la bise et les congères ? C’est pas évident. L’électorat de gauche ne s’enflamme pas forcément pour la primaire. Mais bon, il est toujours possible d’y croire.

Il reste surtout une source d’espoir : que la météo se trompe.

Laurent Dubois (@laurentdub)