01 Mar

Fillon candidat malgré tout : réactions.

François Fillon lors de sa déclaration ce matin à Paris. Photo MaxPPP

François Fillon lors de sa déclaration ce matin à Paris. Photo MaxPPP

Il sera convoqué le 15 mars (deux jours avant la clôture des candidatures) par les juges en vue de sa mise en examen dans l’affaire des emplois présumé fictifs. Mais il ne renoncera pas. Le candidat Les Républicains appelle ceux qui le suivent à « résister ». Alors ces soutiens locaux ont-ils entendus le message ?

Il y a évidemment les inconditionnels à l’image de Jean-Marie Belin, président du comité de soutien Fillon bien avant le premier tour de la Primaire. Ceux-là sont confortés dans leur choix et plus que jamais convaincus de la pugnacité et du bon droit de leur candidat. Et quand on demande à ces partisans de la première heure si la campagne ne va pas être encore plus difficile sur le terrain, ils contestent.

«Je crois que les gens en ont marre, sur le terrain on le voit bien. Ils ont changé d’avis. Il y a deux semaines, ils étaient réticents. Là, ils sont revenus vers François Fillon et ils disent trop c’est trop, c’est de l’acharnement» explique Jean-Marie Belin. Malgré tout, nombreux sont ceux chez Les Républicains à estimer qu’il sera difficile d’aller chercher des électeurs au-delà de leurs sympathisants habituels.

Trop tard pour changer de toute façon

Qu’est-devenue l’hypothèse d’un autre candidat ou le fameux plan B ? « Trop tard à 15 jours du dépôt de candidature » et puis « rien n’était prévu dans les statuts » s’accordent à dire des élus LR. Y compris ceux qui étaient pro-Juppé comme Pierre Esplugas, porte-parole de LR31 : «Les juges n’ont pas laissé à François Fillon d’autres choix que de se maintenir. Soit il se retire et c’est déjà trop tard puisque la période des parrainages a déjà commencé, la clôture des candidatures c’est le 17 mars, on voit mal comment se retourner, et l’essentiel est que les français aient un véritable choix, soit il continue et ça permet justement ce véritable choix ».

Bref élus et militants LR devront faire avec, qu’ils le veuillent ou pas. C’est le cas de Damien Laborde candidat LR sur la 6ème circonscription de Haute-Garonne pour les Législatives. « Pour ce scrutin, je me suis engagé auprès de mes militants, et sur le plan financier, et puis je ne suis pas tenté par Macron».

Pas de commentaires sur le départ de Le Maire

Damien Laborde avait soutenu Bruno le Maire lors de la Primaire de la droite. « Je prends acte de sa démission. Il avait dit qu’en cas de mise en examen il se retirerait, il l’a fait ». L’élu columérin n’ira pas plus loin dans le commentaire reconnaissant toutefois ironiquement que « nous avons une justice extrêmement rapide ».

A noter que les investitures pour les Législatives ne sont pas totalement bouclées, toutes les paroles ne sont donc pas libérées. Et puis autre élément de calendrier électoral, c’est demain qu’Emmanuel Macron communiquera son programme. Militants et élus de la droite traditionnelle y verront donc plus clair quant à savoir s’ils sont macron-compatibles et suivront avec attention le détail du projet de l’ancien Ministre de l’Economie…

Ce devrait également être le cas des centristes de l’UDI. Jean-Christophe Lagarde a décidé de suspendre leur participation à la campagne de François Fillon. Le président de l’UDI 31, lui, reste diplomate. A l’origine soutien d’Alain Juppé, une fois Fillon sorti de la Primaire, il reconnaît avoir plutôt soutenu un programme plus qu’un homme. Et Pierre Médevielle de parler d’une Présidentielle de plus en plus compliquée…

Patrick Noviello (@patnoviello)

27 Fév

Présidentielle : Insoumission, mode d’emploi

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang Ngoc conseiller régional NGS et auteur de "Un insoumis devrait dire ça..." Photo Max PPP

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang Ngoc conseiller régional NGS et auteur de « Un insoumis devrait dire ça… » Photo Max PPP

« Un bréviaire clé en main », c’est ainsi que Liêm Hoang Ngoc, conseiller régional Nouvel Gauche Socialiste en Occitanie, décrit son ouvrage. Mais l’économiste de formation au-delà de livrer des éléments de langage souvent imparables, porte un regard acéré sur les finances publiques et les choix politiques qui les ont régies ces dernières années.

A l’heure où la rupture semble être consommée entre Mélenchon, dont l’auteur est le conseiller économique, et Hamon, le constat est sans appel : « l’horizon de la plupart d’entre eux n’est plus le socialisme, c’est-à-dire le contrôle de la production et de la répartition des richesses par les salariés, pour les salariés. La recomposition politique du pays a commencé ».

Le revenu universel coulé

Un peu plus loin dans le livre, Liêm Hoang Ngoc explique aussi comment la réforme de l’impôt façon Hollande n’a pas eu lieu et appelle au « grand soir fiscal ». Une fois Hollande essoré, le manuel de l’insoumission économique n’épargne pas non plus Benoît Hamon. Son cheval de bataille de « revenu universel » est descendu en flamme. « Allouer à chaque citoyen (qu’il soit riche ou pauvre) un revenu universel de 750 euros (…) en supprimant la protection sociale obligatoire permettrait même de supprimer une fois pour toute la cotisation sociale considérée comme une « charge », d’augmenter substantiellement les profits et de concéder des miettes aux pauvres ».

Je vous laisse découvrir également le chapitre sur « le salaire à vie et la sécurité sociale intégrale » où l’on apprend au passage que 68% des ayants droits au RSA n’y ont pas recours… Un chapitre où l’auteur formule en revanche des options très claires notamment sur « l’Etat employeur en dernier ressort » ou la réorientation du CICE.

La France n’a plus de politique industrielle

Autre phrase définitive mais qui fait réfléchir : « la vérité est que la France n’a plus de politique industrielle » et qu’elle a renoncé à aménager le territoire. « Les Pôles de compétitivité régionaux ont pris le relais, dans une logique purement girondine où l’interaction entre PME innovantes et universités rendues « autonome » devait accoucher de régions en concurrence les unes avec les autres. Las, les flux financiers consacrés aux pôles de compétitivité sont constamment restés faibles et le financement des universités autonomes n’intéresse aucune entreprise privée. »

Comment créer de l’emploi alors ? Le temps de travail reste encore trop élevé selon le conseiller régional NGS. Les 35h façon Aubry auraient créés 350 000 emplois. Mais aujourd’hui, « la France reste bloquée au-dessus de 40 heures. Cela est dû au recours aux heures supplémentaires.» « Pour enclencher une dynamique de créations d’emplois, seule une baisse substantielle de la durée effective est de nature à libérer les plages horaires nécessaires pour l’embauche massive de travailleurs supplémentaires ». Et le « plein-emploi » de surgir dans la conclusion.

Utopies ou solutions ?

Je rassure ceux qui auraient peur de tomber sur une retranscription du programme économique de Jean-Luc Mélenchon, même si quelques concepts pourront fleurer bon l’utopie pour « certains éditorialistes ou économistes non hétérodoxes », cet ouvrage ouvre des perspectives et les idées développées le sont suffisamment clairement pour faire réfléchir. Bref ce petit livre peut largement éclairer tout un chacun sur les politiques économiques publiques en général. Mais « un insoumis devrait dire ça » au format très pratique va surtout rapidement être dans toutes les poches des militants pro-Mélenchon en campagne. C’était le but.

 

Patrick Noviello (@patnoviello)

22 Fév

La députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault consacrée « pilier de l’Assemblée ».

La XIVe législature est terminée. Les travaux de l’Assemblée sont suspendus jusqu’à l’élection d’un nouveau chef de l’Etat et de nouveaux député(e)s. Rendez-vous en juin prochain. Mais c’est le temps du bilan. Une parlementaire d’Occitanie, la députée tarn-et-garonnaise Valérie Rabault, décroche le titre de « pilier de l’Assemblée ». Explication.

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne

Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne

Le classement des député(e)s est quasiment un sport national. L’exercice vire régulièrement au jeu de massacre. Généralement, c’est l’occasion de pointer l’absentéisme des représentants de la Nation. Mais, pour une fois, le podium ne ressemble pas à un échafaud. Une agence spécialisée dans la communication et l’influence a couronné les députés les plus influents.

L’idée d’influence est subjective. Néanmoins, le palmarès est établi sur la base de trois critères. Le premier concerne le nombre d’amendements déposés et adoptés ainsi que les rapports réalisés. C’est un paramètre fiable car il est, par définition, quantifiable. De plus, les données sont accessibles facilement et vérifiables sur le site de l’Assemblée Nationale.

Trop souvent les classements des député(e)s retiennent la signature d’amendements. Mais ce critère est très fragile. En effet,  c’est un acte quasi-automatique (une simple formalité accomplie par les secrétariats des groupes parlementaires). Il ne traduit pas forcément un véritable travail législatif. L’Agence Rumeur Publique a choisi une approche plus fine et précise : l’adoption des amendements déposés.

Le second critère concerne les références dans la presse locale et nationale.

Enfin, troisième pièce du puzzle, le suivi sur les réseaux sociaux, Twitter et Facebook.

Ces trois critères correspondent à trois profils de député(e)s : les « stars des médias », les « pros de l’influence  » et les « piliers de l’Assemblée ».

C’est dans cette dernière catégorie que Valérie Rabault arrive largement en tête. Son statut de rapporteure du budget explique ce classement. Valérie Rabault reconnait elle même que cette fonction lui fournit une véritable force de frappe. La préparation de la loi des finances et du budget place Valérie Rabault au coeur du travail parlementaire.

Mais son influence ne se limite pas à son statut. Dotée d’une forte personnalité, Valérie Rabault n’a pas hésité à faire entendre sa voix. Y compris contre son camp. En 2015, Valérie Rabault a chiffré les cadeaux fiscaux fait aux entreprises par le gouvernement Valls. Un an plus tard, en 2016, la députée socialiste a même entamé un véritable bras de fer autour d’une augmentation la taxe audiovisuelle et a obtenu (au forceps) une exonération de CSG pour les retraités les plus modestes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

13 Fév

Jacques Mézard, chef de file des sénateurs RDSE, « Macron est le plus proche de valeurs radicales »

Jacques Mézard s’exprime rarement. Le président du groupe RDSE au Sénat est un pilier du PRG et un soutien fort d’Emmanuel Macron. Mais il intervient peu dans les medias. Dans une interview exclusive, Jacques Mézard explique pourquoi il s’est mis En Marche avec Emmanuel Macron. Le patron des sénateurs radicaux de gauche évoque également les réactions de la direction de son parti à son ralliement.

Jacques Mézard, président du groupe RDSE au Sénat et soutien d'E Macron. Photo MaxPPP

Jacques Mézard, président du groupe RDSE au Sénat et soutien d’E Macron. Photo MaxPPP

Le Blog Politique. Vous êtes ce soir, en Haute-Garonne, pour animer une réunion du mouvement d’Emmanuel Macron, En Marche ! Pourquoi ?

Jacques Mézard. Deux raisons. J’ai été invité par la députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra. Mais En Marche m’a également identifié pour venir parler de la question de la ruralité. En tant que sénateur du Cantal, je suis censé pouvoir en parler (rire).

Le Blog Politique. Pourquoi avez-vous rejoint Emmanuel Macron ?

Jacques Mézard. Depuis l’été, je marche aux côté d’Emmanuel Macron. Je souhaite qu’une nouvelle génération prenne les commandes. Et pour ça on peut faire confiance à Emmanuel. Il incarne une révolution du bon sens et chaque jour j’en suis de plus en plus convaincu.

Emmanuel Macron incarne une révolution du bon sens

Le Blog Politique. Une révolution du bon sens ? C’est-à-dire ?

Jacques Mézard. Nous avons besoin de rassembler les sensibilités et de dépasser les fractures qui passent au milieu des deux grands courants que sont la droite et la gauche. Des fractures qui se situent au niveau de la fiscalité, de l’Europe, des questions sociales. Au Sénat, je préside un groupe dans lequel on sait ce que veut dire la liberté de vote. Je suis bien placé pour savoir ce qui se passe quand Les Républicains ou les socialistes refusent de voter ou s’opposent alors qu’ils d’accord sur le fond. Nous avons un besoin impérieux de dépasser les clivages. Le danger c’est le vote des extrêmes ; 40% des français sont prêts à voter pour l’extrême gauche ou l’extrême droite. Nous sommes face à une véritable urgence.

40% des français sont prêts à voter pour les extrêmes. Nous sommes devant une urgence.

Le Blog Politique. Au delà du contexte politique, qu’est ce qui vous a poussé à rejoindre Emmanuel Macron ? Comment êtes vous passé du PRG à Emmanuel Macron ?

Jacques Mézard. Je ne me voyais pas voter pour un socialiste ou un candidat de droite. Emmanuel Macron est le plus proche des valeurs radicales qui sont les miennes depuis toujours. Il faut libérer la société et libérer l’économie. Mais il faut également un Etat protecteur et régulateur. Un Etat qui protège les plus faibles.

Emmanuel Macron est le plus proche des valeurs radicales.

Le Blog Politique. Comment se passe les relations avec votre parti. Un parti qui a participé à une primaire organisée par le PS et qui doit donc soutenir le vainqueur, Benoît Hamon ?

Jacques Mézard. Je n’ai strictement aucune agressivité contre l’exécutif du PRG. D’ailleurs je ne me suis jamais exprimé sur les positions de l’exécutif. Je dis simplement que de très nombreux élus nationaux, locaux et militants PRG ont rejoint le PRG et c’est une bonne chose. Par ailleurs, je précise que personne ne peut mettre en doute ma fibre radicale. Une fibre qui est la mienne depuis ma jeunesse.

Jacques Mézard et Jean-Michel Baylet, ancien président du PRG dans la cour de l'Elysée. Photo AFP/Bertrand Langlois

Jacques Mézard et Jean-Michel Baylet, ancien président du PRG dans la cour de l’Elysée. Photo AFP/Bertrand Langlois

Le Blog Politique. Existe-t-il des négociations entre le PRG et Emmanuel Macron ? Travaillez-vous à un rapprochement entre le PRG et le mouvement En Marche ?

Jacques Mézard. J’ai l’habitude d’être clair et Emmanuel l’a dit de manière catégorique. Il n’y aura pas d’accord avec quelque parti que ce soit. Les soutiens se font à titre individuel.

Les soutiens à titre individuel.

Le Blog Politique. Une critique revient en boucle. Emmanuel Macron n’aurait pas de programme. Votre réaction ?

Jacques Mézard. C’est l’argument numéro 1 des adversaires de notre mouvement. Mais il suffit d’aller sur le site En Marche ! ou il suffit de lire les discours de Lyon, Clermont ou Quimper. Emmanuel Macron a des idées et fait des propositions. Nous avons des bases fortes et des éléments programmatiques. Je peux parler pendant des heures de nos propositions. Mais le but n’est pas de faire un catalogue de 50 ou 130 mesures. Les français savent bien que les catalogues tiennent uniquement le temps de la campagne. En réalité, ce qu’il faut, c’est un socle très net, sur le fondamental.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

11 Fév

Le député de l’Hérault, Sébastien Denaja, porte parole de Benoît Hamon

Ce samedi 11 février, Benoît Hamon a dévoilé son équipe de campagne. Un Occitanien intègre le staff des porte-paroles. Le nom du président de l’Aude, André Viola, a circulé. Le gersois Philippe Martin pouvait également figurer dans le casting. Mais, finalement, le député de l’Hérault, Sébastien Denaja, est le seul « régional » a figuré dans l’organigramme.

Sebastien Denaja, député de l'Hérault. Photo : Patrick Kovaric/AFP

Sebastien Denaja, député de l’Hérault. Photo : Patrick Kovaric/AFP

Après sa victoire à la primaire, François Fillon a constitué une équipe de campagne pléthorique. Le candidat de la droite a voulu respecter les équilibres internes de sa famille politique. Cette intention a débouché sur un organigramme impressionnant : 200 personnalités. Benoît Hamon a été confronté au même problème que François Fillon. Le socialiste a dû jongler avec les courants et les écuries du parti. Mais le résultat est moins « massif » que pour son concurrent de droite.

L’équipe de campagne de Benoit Hamon est ramassée. Néanmoins, elle respecte le principe d’une synthèse. L’équilibre est loin d’être parfait. Les proches d’Arnaud Montebourg sont largement représentés. Un seul « Vallsiste ». Il s’agit du sénateur-maire, Luc Carnouvas. Enfin, un soutien de François Hollande.


La large part de « Montebourgeois » et la présence, dans la catégorie société civile, de l’économiste Thomas Piketty, donne une coloration (très nette) à l’équipe de campagne de Benoît Hamon. Thomas Piketty a régulièrement critiqué la politique économique de François Hollande et les amis d’Arnaud Montebourg se sont frontalement opposés au gouvernement Valls. Notamment au sujet de la loi Travail et du « 49-3 ».

Néanmoins, un soutien de François Hollande, « cohabite » avec Aurélie Filipetti dans le groupe des porte-paroles. Sébastien Denaja a soutenu Vincent Peillon lors de la primaire. Le parlementaire de l’Hérault a même été le porte-parole de l’ancien ministre de l’Education Nationale. Néanmoins, ce ralliement était lié à l’abandon (en rase campagne) du président de la République (sortant).

Historiquement, Sebastien Denaja se définit comme un pro-Hollande. Après avoir été proche de Ségolène Royal, le député de l’Hérault a soutenu l’action et même une candidature de François Hollande pour 2017. Désormais, il porte la parole de Benoit Hamon. Il partage au moins une chose avec le candidat de la présidentielle : les coups de griffe de Manuel Valls.

Pendant la campagne de la primaire, Benoît Hamon a subi les critiques acerbes de l’ancien premier ministre. En février 2016, en plein hémicycle, le député de l’Hérault a subi une attaque mordante de la part de Manuel Valls.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

09 Fév

Les socialistes d’Occitanie veulent enrichir le programme de Benoît Hamon

Lundi 6 février, les principaux élus et responsables du  PS se sont réunis à Carcassonne. L’idée d’un appel à l’unité (autour de Benoît Hamon) a été lancé. Mais le texte restait à rédiger. Deux jours plus tard, le mercredi 8 février, le document a été finalisé et signé par les 80 premiers signataires.

Benoît Hamon, le 10 janvier à Montpellier (photo : AFP)

Benoît Hamon, le 10 janvier à Montpellier (photo : AFP)

La réunion de Carcassonne avait un objectif et une finalité. L’objectif (implicite mais transparent) était d’affirmé le leadership de Carole Delga sur le PS d’Occitanie. Mais la finalité était beaucoup plus immédiate : lancer un appel à l’unité autour de Benoît Hamon. L’appel est principalement axé sur un leitmotiv : se mobiliser autour du vainqueur de la primaire. Ce leitmotiv est synonyme d’amnistie et d’une certaine amnésie. Il permet aux « Vallistes » de faire oublier qu’ils n’ont pas miser sur le bon candidat. C’est le cas du député de la Haute-Garonne, Gérard Bapt. Le parlementaire est un réformateur convaincu et il n’a jamais caché son hostilité à la ligne « à gauche toute » de Benoît Hamon. Mais c’est aussi le cas de Carole Delga et d’André Viola (président de l’Aude) qui ont fortement soutenu l’ancien premier ministre pendant la primaire.

Désormais, « Vallistes », « Hamonistes » et « Peillonistes » se retrouvent autour d’un appel au rassemblement. Le ciment de l’unité passe par l’apport d’une expérience commune :

Nous voulons lui apporter (ndlr à Benoît Hamon) notre expérience de terrain, nos réussites en matière économique et social, qui permet à des femmes et des hommes de progrès de diriger la très grande majorité de nos départements et de notre région.

Les signataires proposent leur service à Benoît Hamon :

Nous voulons enrichir son programme pour la France, en s’appuyant sur des politiques publiques aux résultats avérés.

Selon nos informations, la ligne entre Benoît Hamon et les socialistes d’Occitanie n’est pas encore ouverte. Le candidat à la présidentielle peut compter sur son représentant régional, le président du Gers,Phillipe Martin pour faire circuler les informations et remonter les propositions. Mais les échanges entre Benoît Hamon et ses soutiens d’Occitanie restent encore au niveau des (bonnes) intentions.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Premiers signataires de l’appel à l’unité autour de Benoît Hamon :
Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée,députée de la Haute-Garonne.

ARIEGE :
Jean-Christophe Bonrepaux 1er secrétaire fédéral
Henri Nayrou. Président du Conseil départemental
Alain Fauré. Député
Alain Duran. Sénateur
Robert Meler. Maire de Foix
Kamel Chibli. Vice-président de la Région

AUDE :

Jean Brunel 1er secrétaire fédéral
André Viola. Président du Conseil départemental
Marie-Hélène Fabre. Députée
Jean-Paul Dupré. Député
Roland Courteau. Sénateur
Gisèle Jourda. Sénatrice
Eric Andrieu. Député européen
Régis Banquet. Président de Carcassonne Agglo
Jacques Bascou. Président du Grand Narbonne
Alain Geniès. Candidat aux élections législatives

AVEYRON :

Bertrand Cavalerie. 1er secrétaire fédéral
Marie-Lou Marcel. Députée
Alain Fauconnier. Maire de Saint-Affrique
Sarah Vidal.Candidate aux élections législatives

GARD :

Jean Denat 1er secrétaire fédéral
Denis Bouad. Président du Conseil départemental
William Dumas. Député
Fabrice Verdier. Député
Katy Guyot. Candidate aux élections législatives
Nelly Frontanau. Candidate aux élections législatives
Catherine Eysseric. Candidate aux élections législatives

HAUTE-GARONNE :

Sébastien Vincini 1er secrétaire fédéral
Georges Méric. Président du Conseil départemental
Martine Martinel. Députée
Françoise Imbert. Députée
Catherine Lemorton. Députée
Kader Arif. Député
Gérard Bapt. Député
Christophe Borgel. Député
Patrick Lemasle. Député
Claude Raynal. Sénateur
André Mandement. Président du Muretin Agglo
Jacques Oberti. Président du SICOVAL
Karine Traval-Michelet. Maire de Colomiers
Dominique Fouchier. Maire de Tournefeuille
Nadia Pellefigue. Vice-présidente de la Région
Joël Aviragnet. Candidat aux élections législatives
Sandrine Floureusses. Candidate aux élections législatives
Camille Pouponneau. Candidate aux élections législatives
Marie-Caroline Tempesta. Candidate aux élections législatives
Isabelle Hardy. Candidate aux élections législatives

GERS :

Michaël Aurora 1er secrétaire fédéral
Philippe Martin Président du Conseil départemental,
député
Gisèle Biémouret Députée
Franck Montaugé Sénateur
Jean-Louis Guilhaumon Vice-président de la Région
Francis Dupouey Candidat aux élections législatives

HERAULT :

Hussein Bourgi 1er secrétaire fédéral
Kléber Mesquida. Président du Conseil départemental, député
Christian Assaf. Député
Fanny Dombre-Coste. Députée
Sébastien Denaja. Député
Frédéric Roig. Député
Henri Cabanel.Sénateur
Marie Passieux. Candidate aux élections législatives

LOT :

Laurent Fabre 1er secrétaire fédéral
Martin Malvy. Président du Grand Figeac
Jean-Marc Vayssouze. Maire de Cahors
Vincent Labarthe. Vice-président de la Région, candidat aux élections législatives

LOZERE :

Aurélie Maillols 1ère secrétaire fédérale, vice-présidente de la Région.

HAUTE-PYRENEES :

Philippe Dussert 1er secrétaire fédéral
Viviane Artigalas. Maire d’Arrens-Marsous

PYRENEES-ORIENTALES : 

Ségolène Neuville 1ere secrétaire fédérale, secrétaire d’Etat
Hermeline Malherbe-Laurent. Présidente du Conseil départemental,sénatrice
Robert Olive. Député
Pierre Aylagas. Député
Alexandre Reynal. Candidat aux élections législatives
Marie-Pierre Sadourny. Candidate aux élections législatives

TARN :

Antoine Khademi 1er secrétaire fédéral par intérim
Thierry Carcenac. Président du Conseil départemental,sénateur
Claire Fita. Conseillère régionale. Candidate aux élections législatives.
Jacques Valax. Député.
Linda Gourjade. Députée.

 

TARN-ET-GARONNE :

Valérie Rabault 1ere secrétaire fédérale, députée
Dominique Sardeing-Rodriguez Présidente groupe PS du Conseil départemental

07 Fév

EDITO : Affaire Fillon, le légal et le moral

François Fillon, lors de son point presse du lundi 6 février à son QG de campagne, Paris. AFP PHOTO / Martin BUREAU

François Fillon, lors de son point presse du lundi 6 février à son QG de campagne, Paris. AFP PHOTO / Martin BUREAU

S’il n’y avait qu’une phrase que je retiendrais du point presse du candidat de la droite et du centre hier, ce serait celle-ci : « Tout cela était légal. Mais suis-je autant quitte sur le plan moral ? » Et le candidat de la droite de s’en prendre une nouvelle fois aux journalistes : « Ce n’est pas au système médiatique de me juger. C’est aux français de décider. »

Parce que la question est certainement celle-ci : qu’est-ce que les électeurs sont en mesure d’accepter désormais ? François Fillon le dit lui-même : « J’ai agi selon un usage légal dont il est clair que les français ne veulent plus ». Etre dans la légalité suffit-il aux yeux de l’opinion ? Je ne crois pas. L’ancien député de la Sarthe le dit sans détour : « s’il faut réformer le système, alors faisons-le ». Il n’est pas le premier à le promettre et certainement pas le dernier.

Une fois encore à l’endroit des médias, François Fillon a eu cette phrase : « Vous en avez trop fait et les français sont en train de s’en rendre compte ». Là encore, je ne crois pas. Ne doit-on parler que de légalité ou doit-on aussi s’aventurer sur le terrain, certes glissant, de la morale ? Dans ce blog par exemple, combien de polémiques a-t-on soulevé qui ne relevaient pas forcément de l’illégalité mais qui posaient clairement une question d’éthique en politique.

Non, nous ne donnons pas de leçon. Qui serions-nous pour en donner ? En revanche, nous observons le comportement de celles et ceux qui se soumettent au suffrage populaire, celles et ceux qui édictent un programme politique, celles et ceux qui sont censés montrer, si ce n’est l’exemple, tout du moins une direction. Evidemment être irréprochable n’a jamais garanti l’efficacité d’un projet politique.

Pour conclure, être dans la légalité, parfois ça ne suffit pas. Hier, François Fillon qui estime ne pas avoir enfreint la loi n’a-t-il pas, malgré tout, présenté ses excuses aux français ? D’ailleurs, ce sont eux et pas nous qui auront le dernier mot dans cette histoire.

Patrick Noviello 

30 Jan

Victoire de Benoît Hamon, Jean-Claude Perez, député de l’Aude : « la moitié va aller chez Macron et l’autre moitié va torpiller Hamon »

Les résultats du second tour de la primaire sont nets. Benoît Hamon est élu avec un score important au niveau national. En Occitanie, seuls l’Aude et les Pyrénées-Orientales offrent une (courte) majorité au grand perdant du scrutin, Manuel Valls. Malgré une victoire éclatante, Benoît Hamon est confronté à une redoutable défi. Celui du Rassemblement. Pour le député de l’Aude, Jean-Claude Perez, c’est mal parti.

Jean-Claude Perez, député de l'Aude. Photo MaxPPP

Jean-Claude Perez, député de l’Aude. Photo MaxPPP

Pour le député ex-PS, Jean-Claude Perez, la victoire de Benoît Hamon est inquiétante. Le parlementaire audois se demande si les départements ruraux ne vont pas être oubliés. Mais, surtout, Jean-Claude Perez pronostique une « implosion-dislocation du PS :

La moitie du PS va aller chez Macron et l’autre va passer son temps à torpiller Hamon

Jean-Claude a claqué de manière brutale et surprenante la porte du parti socialiste. Ce n’est plus une voix qui vient de l’intérieur du PS. Mais celui qui reste toujours un parlementaire de gauche exprime tout haut une crainte qui circule dans les rangs socialistes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

28 Jan

Primaire de la gauche, un ancien député PS appelle à porter plainte contre les journalistes

La menace n’est pas nouvelle. Lors de la réunion (hebdomadaire) du groupe PS à l’Assemblée, ce mardi 24 janvier, l’organisateur de la primaire a prévenu. Christophe Borgel, est prêt à attaquer en justice toute personne mettant en cause la sincérité du vote. Y compris la presse. Le député de la Haute-Garonne n’est pas le seul à brandir le glaive judiciaire.

 Lors du 1er tour, plusieurs journalistes ont « testé » le scrutin et ils ont réussi à voter deux fois. Pour un ancien député de la Haute-Garonne, le test réalisé par les journalistes est frauduleux. Une solution s’impose : un dépôt de plainte.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Les deux tours se suivent et ne doivent pas se ressembler. L’organisateur de la primaire, Christophe Borgel promet un accès transparent aux résultats du 2nd tour de la primaire. Il a fallu attendre trois jours pour connaître la participation au 1er tour. Mais ce dimanche 30 janvier, le « cafouillage » reconnu par les organisateurs ne va pas se reproduire. Des précautions sont prises et l’organisation est renforcée.

Dimanche 22 janvier, lors du 1er tour, le « grand bazar » a commencé avec test effectué par des journalistes. Plusieurs journalistes ont réussi à voter deux fois. L’oeil du cyclone s’est formé une fois les bureaux de voter fermés. Chiffres (introuvables) de la participation. Publication puis rectification de faux résultats. Mais le premier « nuage noir » remonte au « crash-test » des journalistes du Monde et de BuzzFeed.

Un parlementaire à la retraite (mais en pas en retrait des réseaux sociaux) propose une solution pour éviter ce genre de « couac ».

Sur sa FaceBook, le socialiste haut-garonnais rappelle à ses camarades un principe : « le double vote est totalement illégal. C’est un devoir de porter plainte« . C’est non seulement un devoir mais c’est simple : « ils sont clairement identifiés« .

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A bon entendeur…

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Électeurs d’Occitanie, vous aimez l’actualité politique !

Photo MaxPPP

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Les échéances électorales à venir vous intéressent-elles ? C’est l’objet d’une enquête CEVIPOF/IPSOS Sopra Stéria réalisée pour France Télévisions auprès de 1500 personnes dans notre région. Précisons que toutes les personnes interrogées sont inscrites sur les listes électorales. La dernière vague réalisée du 10 au 15 janvier révèle qu’ici plus qu’ailleurs,  vous êtes friands d’actualité politique. Détail de cette enquête.

En Occitanie, presque un sondé sur deux (46,6%) dit avoir « recherché des informations sur l’actualité politique ». Seule l’Ile de France fait mieux avec 49,5%. Plus d’un sondé sur quatre (26%) dit « avoir déjà suivi une campagne électorale sur Twitter ». Certes ce chiffre est beaucoup plus bas quand il s’agit de « visiter le site d’un candidat ou d’un parti » : 16,8%.

Intéressés mais pas militants »

Cette série de réponses permet de voir que l’intérêt pour la politique et les élections n’est sans doute pas aussi faible que cela. En revanche quand il s’agit de s’investir ou de choisir… Là, le constat est sans appel : moins d’un sondé sur dix s’est déjà « inscrit comme soutien, ami ou follower d’un parti ou d’un candidat sur leur site internet ou sur les réseaux sociaux ».

Moins d’un sondé sur cinq a retweeté ou commenté des événements liés à une campagne électorale. A peine plus d’un sur dix a partagé le même type d’information. On consulte donc, on s’intéresse mais avant tout pour soi-même. Un constat réalisé sur des habitudes de pratique numérique, sans doute pas si éloignées que ça de l’attitude en société.

Enfin, une personne interrogée sur trois reconnaît « recevoir des informations politiques sur les réseaux sociaux », preuve que les campagnes s’inscrivent plus que jamais sur le web.

Patrick Noviello