12 Oct

L’économie régionale selon Carole Delga

Samedi, la candidate socialiste a présenté les grandes lignes de son programme économique face à des chefs d’entreprise. C’était lors du Forum Forces d’Innovation pour l’Emploi dans notre région. Plus d’incantations que d’outils concrets. Mais Carole Delga a le mérite d’ouvrir enfin la bataille des propositions.

Carole Delg ttête de liste PS-PRG aux régionales

Carole Delga tête de liste PS-PRG aux régionales

« Nous allons changer d’échelle » lance en introduction de son discours l’ancienne secrétaire d’Etat en charge de l’artisanat, au cas où certains ne l’aurait pas encore compris. Elle inscrit dès le début de son allocution la région comme « chef de file pour l’action pour le développement économique ». La loi Notre était moins claire que cela sur cette compétence. Carole Delga s’en empare, comme la plupart des autres candidats.

« Dès le mois de janvier, je lancerai une large consultation auprès des acteurs économiques et de la recherche, des syndicats des réseaux consulaires et d’un spectre large de parties prenantes, afin de coproduire la stratégie régionale de développement économique et d’innovation. » Voilà de quoi mettre l’eau à la bouche de l’assistance. « Et après ? » comme aurait dit un célèbre intervieweur qui nous manque.

La commande publique ne devra pas faillir

L’ancienne ministre reconnaît une « période de crise de l’investissement ». Elle prévient donc : « la commande publique ne devra pas faillir. La nouvelle région ne devra marquer aucun temps mort. » Des mots qu’elle avait déjà du adresser aux professionnels des Travaux Publics qui l’avaient invitée la semaine dernière à leur Assemblée Générale. Et la candidate socialiste d’asseoir sa légitimité : « en raison de ma connaissance du fonctionnement régional, je serai la plus à même de remplir ces missions. Je garantirai, dans l’intérêt général, une continuité dans la mise en œuvre des dossiers ». Sous-entendu, ne pariez pas sur l’inconnu…

Et concernant ces investissements attendus, la LGV y compris Toulouse-Narbonne et Montpellier-Barcelone est clairement évoquée de même que le « numérique pour tous ». Technologie toujours, Carole Delga s’engage à créer deux « cités des start-up », l’une à Montpellier, l’autre à Toulouse. Le « pas de jaloux » est resté au cœur de l’exposé de la Commingeoise que ce soit entre les deux métropoles, entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ou entre villes et campagnes. Ces Régionales ne devront décidément oublier personne ou plutôt ne froisser aucun territoire.

L’ancienne locataire de Bercy n’a pas non plus oublié un de ses anciens domaines de tutelle, l’économie sociale et solidaire, collaborative ou circulaire « au service de nouveaux modèles d’entreprises ». Nouveauté et tendance encore, à côté des filières où « notre région est en pointe (agriculture, agro-alimentaire, santé, aéronautique et spatial), la région doit soutenir des projets d’innovation selon Carole Delga : e-santé, drones et avions du futur etc…

Défendre un patriotisme économique régional

La région compensera mais ne pourra pas tout faire, budget oblige. La candidate sollicitera donc l’Etat quand c’est possible, à l’image de l’enveloppe d’un milliard d’euro que la Caisse des dépôts vient de dégager pour l’économie littorale : « avenir des stations balnéaires, des ports, des logements à rénover, des aménagements côtiers à réaliser pour faire face à l’érosion de la côte et se protéger des catastrophes naturelles ».

Et puis on votera pour ces régionales en plein sommet international sur le climat, une nouvelle occasion donc pour démontrer que développement économique et environnement font bon ménage. Priorité aux énergies nouvelles donc dans le carnet de route éco de Carole Delga : « filière hydrogène, biogaz, biocarburants éolien, géothermie ». Bref ça ca va chauffer mais dans le bon sens du terme.

L’éolien continue à avoir le vent en poupe. Exemple concret cité : le projet off-shore au large de Gruissan. Le littoral préservé et producteur d’énergie propre mais aussi voire surtout une véritable manne touristique. Pour Carole Delga, la nouvelle région « dispose de tous les atouts pour devenir leader dans l’économie du bien-être et créer des milliers d’emplois dans l’économie touristique. »

La région aide, subventionne mais elle doit aussi « mobiliser des fonds privés et impulser la constitution de fonds d’investissements régionaux ». « La région doit favoriser la compensation et non la tutelle ( …) optimiser  financement public et financement privé ». La tête de liste PS-PRG donne un gage de réalisme en ouvrant le prisme des ressources financières au-delà de l’Etat ou des collectivités territoriales. « Trop souvent, nous ne sommes pas assez fiers de ce que nous sommes » conclue-t-elle en appelant à « défendre un patriotisme économique régional». Bref une ligne très Macron mais avec des accents de Montebourg, de quoi capitaliser des soutiens.

 

Patrick Noviello

Haute-Garonne : un professeur de médecine et un patron toulousain sur la liste Saurel

Un cadre d’Airbus, un médecin du SAMU, un cardiologue réputé, une sociologue, des chefs d’entreprise et 5 élus locaux. Philippe Saurel vient de dévoiler les 16 premiers noms de sa liste en Haute-Garonne. Une liste validée et en partie pilotée par le leader régional des « Citoyens du Midi ». Mais le casting a été composé par la tête de liste départementale, Mathilde Tolsan.

Mathilde Tolsan précise : « Des gens ont candidaté au cours de l’été. D’autres l’ont fait en apprenant que j’étais tête de liste (NDRL en septembre). C’est une photographie de la société. L’idée était que tout le monde puisse être représenté et que l’on obtienne un maillage du territoire. Le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest sont représentés sur la liste et c’est une liste de citoyens. En tout 3 ou 4 personnes ont eu des cartes sur l’ensemble des candidats ».

Parmi les noms rendus publics cet après-midi, lundi 12 octobre, on retiendra celui d’une figure du milieu médical et d’une personnalité issue du monde de l’entreprise.

Chef de service en cardiologie pédiatrique au CHU de Toulouse, président de la Fédération Française de cardiologie, Philippe Acar est en 6ème position sur la liste.

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Le professeur de médecine justifie sa décision par son souhait de participer « à la construction de la nouvelle grande région ». Une construction à laquelle il participe au travers « de la mise en place de la collaboration médicale entre le CHU de Toulouse et celui de Montpellier ».

Le champ opératoire de la seconde personnalité de la liste Haute-Garonaise est celui du commerce et du sport. Thomas Fantini est l’emblématique  patron du groupe « La Compagnie des Pergos » (4,2 millions de CA, 4 restaurants, 3 sandwicheries, 6 comptoirs et des clubs de sport) . Vice-président de le CGPME, Thomas Fantini a été approché, dans le passé, par des partis de droite et de gauche. Il n’a jamais été tenté. Thomas Fantini estimait trop délicat de concilier son statut de commerçant et l’appertenance à un parti.

Thomas Fantini estime que Philippe Saurel est « quelqu’un qui laisse s’exprimer les citoyens et qu’il est possible de passer des messages« . Face à cette nouvelle opportunité, « c’est le moment d’y aller ». Ce ralliement ne va pas laisser indifférent l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen. En effet, Thomas Fantini a été le fer de lance de la contestation d’un projet de Bus (BHNS) porté par l’ancienne municipalité. Un projet qui importait une avenue de Lardenne sur laquelle est installé le restaurant de Thomas Fantini. Cette contestation a couté de nombreuses voix à Pierre Cohen. Indirectement, Thomas Fantini a participé à la défaite de l’ancien maire PS de Toulouse.

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Enfin, un autre nom va faire « causer ». Il s’agit de Sophie Iborra. La fille de la députée socialiste occupe la 5eme place sur la liste. Communicante de profession, fondatrice d’un Club Economique Toulousain, Ex-aequo, Sophie Iborra insiste : «  Je n’ai jamais été membre d’un parti et c’est la première fois que je brigue un mandat. Philippe Saurel incarne un engouement citoyen. Le mouvement qu’il incarne est en phase avec la réalité de la société et c’est le seul rempart face aux extrémistes ».

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L’investiture de Sophie Iborra, de Thomas Fantini et Philippe Acarde comme des 13 autres membres de la liste « Citoyens du Midi » ne clôture pas la liste haute-garonnaise. Philippe Saurel et Mathilde Tolsan doivent encore trouver 22 noms. Une autre série d’annonces doit donc intervenir dans les prochaines jours. Le feuilleton n’est pas terminé et c’est calculé. Ce « feuilletonnage » n’est pas simplement une technique de communication : occuper le terrain médiatique. C’est également une stratégie politique : faire campagne sans vraiment faire campagne tout en faisant campagne.

Laurent Dubois

11 Oct

Philippe Saurel et les « Citoyens du Midi » lancent leur programme

Hier, samedi 10 octobre, Philippe Saurel a réuni ses têtes de listes départementales à Toulouse. Deux jours auparavant, le maire de Montpellier et leader régional des « Citoyens du Midi » a bouclé, en Ariège, la désignation de ses 13 représentants dans les 13 départements de la Grande Région. Philippe Saurel va continuer à composer ses listes. Elles doivent être prêtes pour le 25 octobre. En attendant, les « Citoyens du Midi » lancent l’élaboration de leur programme. 

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale « Citoyens du Midi »

Demain, lundi 12 octobre, Philippe Saurel va continuer à présenter ses listes départementales. Le matin, à Montpellier, il va dévoiler les 20 premiers noms d’une liste héraultaise qui doit en comporter 32. L’après-midi, à 16 heures, ce sera au tour de la Haute-Garonne et de Toulouse : 16 candidats seront annoncés. D’après nos informations, des personnalités de premier plan seront à l’affiche.

Parallèlement à cette série d’investitures (débutée fin juillet), Philippe Saurel travaille au programme. Comme le précise le maire de Montpellier :

 » La santé, les transports, l’agroalimentaire et le tourisme vont faire l’objet de séminaires de travail. Mais avec comme fil rouge, le développement économique et sans oublier la question des villes, moyennes ou grandes

Concrètement, les 13 têtes de listes départementales vont se répartir les thématiques. Pierre Verdier (Tarn) va piloter le chantier tourisme. Régis Cailhol (Aveyron) et Rose Cambon (Tarn-et-Garonne) vont se charger de l’agroalimentaire et de l’agriculture.

Philippe Saurel se chargera des transports.

La synthèse des travaux se fera lors de la réunion (selon les mots de Philippe Saurel) « du conseil des têtes de liste ». Un conseil qui s’est déjà réuni deux fois. Des réunions qui se déroulent à Toulouse ou à Labège. Philippe Saurel insiste sur un point. Comme pour la composition des listes départementales, le maire de Montpellier « ne décide pas tout seul, c’est le conseil des têtes de liste qui co-produira le programme ».

Laurent Dubois

 

Un maire LR se retire de la liste de Dominique Reynié

Semaine noire pour Dominique Reynié. Mardi le candidat LR publie, de sa propre initiative, son casting départemental ce qui déchaine les foudres des instances nationales son parti. Le lendemain, mercredi 7 octobre, Dominique Reynié subit la colère de Nicolas Sarkozy et doit ravaler les promesses qu’il a faites à l’UDI. Deux jours plus tard, les Centristes de la Grande Région rappellent le camouflet subi par Dominique Reynié et mettent publiquement en cause ses chances de réussite. Aujourd’hui, ce dimanche 11 octobre, Dominique Reynié pouvait espérer un peu de répit. C’est loupé. Un maire retire sa candidature et écrit une lettre pour justifier sa décision.

Dominique Reynié. Tête de liste régionale de la droite et du centre

Dominique Reynié. Tête de liste régionale de la droite et du centre

Dominique Reynié peut se consoler. Une autre tête de liste régionale a connu les affres  de démissions en rase campagne. Carole Delga a vécu le scénario en Haute-Garonne. Dans le Tarn-et-Garonne, la candidate PS-PRG a même vu une de ses candidates basculer dans le camp adversaire. Ces moments sont toujours désagréables à vivre. Cela renvoie une image de tangage et révèle un malaise interne.

Dominique Reynié n’avait vraiment pas besoin de cela. Après une rude semaine, à moins de deux mois du 1er tour, c’est une goutte de plus dans le calice. D’ailleurs, le choix du moment n’est pas (forcément) innocent. Le démissionnaire, un maire de l’Hérault, est un proche du meilleur adversaire (interne) de Dominique Reynié : le sénateur Républicain, Jean-Pierre Grand. L’élu local, médecin de son état, a voté pour lui aux dernières sénatoriales et a publiquement affiché son soutien.

Les instances départementales LR justifient le retrait de sa candidature :

 » Il ne souhaite pas s’engager compte tenu de ses obligations ».

Cette version des faits ne cadre pas avec les explications fournies par…l’intéressé lui même. Dans une lettre que s’est procurée Régionales 2015 Bruno Enjalbert explique sa décision. L’ex-candidat parle d’un Dominique Reynié « qui réduit la ruralité à l’entretien des routes » et exprime son désaccord avec la composition de la liste héraultaise.

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Laurent Dubois

 

 

 

 

 

[L’interview du Dimanche] Jean-Christophe Lagarde : « les négociations avec Nicolas Sarkozy avancent »

Le président des Centristes au centre des Régionales. Jean-Christophe Lagarde et l’UDI peuvent servir de force d’appui et faire l’appoint dans un scrutin qui s’annonce serré dans certaines régions. Le président de l’UDI est au coeur des négociations avec Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas de tout repos. Dans l’Oise, en Bretagne mais aussi en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon des électrons libres s’agitent. Faux communiqués de presse. Réunions « pirates » et gesticulation médiatique. Jean-Christophe Lagarde doit gérer des barons locaux remuants. Le député de Seine-Saint-Denis traverse ces tumultes au volant de sa voiture et les écouteurs sur les oreilles. Le président de l’UDI multiplie contacts et déplacements sur le terrain. Le lendemain d’une visite en Corse, Jean-Christophe Lagarde livre sa vision de la réforme régionale et fait un bilan d’étape de ses négocations avec Les Républicains.

Jean-Christophe Lagarde. Président de l'UDI, maire de Drancy et député de Seine-Saint-Demis

Jean-Christophe Lagarde. Président de l’UDI et député de Seine-Saint-Demis

Régionales 2015- Dans un sondage publié cette semaine, 89% des français ont entendu parler de la réforme des Régions mais une majorité rejette la fusion. Vous comprenez ce rejet ? Comment l’expliquez-vous ?

Jean-Christophe Lagarde. Oui je le comprends. Car le regroupement des régions a été décidé par M. Hollande tout seul dans son bureau, sans vraie concertation, au mépris de nombreuses identités locales, sans vision cohérente, mais uniquement avec un calcul électoraliste clanique en faveur de ses camarades PS. C’est regrettable car un regroupement de régions est indispensable pour leur donner une réelle force d’entrainement et de booster économique ; pour leur permettre d’ouvrir les portes de l’Europe et du monde.

Régionales 2015-Pour vous, des régions plus grandes c’est une étape vers plus d’autonomie régionale ou un simple mecano institutionnel ?

Jean-Christophe Lagarde. A l’UDI nous sommes fédéralistes. Ce qui veut dire que nous voulons une plus grande autonomie des territoires afin de leur permettre d’adapter les règles aux particularités et aux enjeux spécifiques locaux. Nous sommes convaincus que c’est à partir de nos territoires que nous pourrons redémarrer l’économie française et inventer de nouveaux modèles efficaces, compétitifs, porteurs d’emplois et de croissance.

Régionales 2015- D’après vous, les élections régionales seront de vraies élections régionales, centrées sur les dossiers régionaux ou une consultation nationale ?

Jean-Christophe Lagarde. Elles seront naturellement les deux. Il y a tellement de colère légitime contre M. Hollande, ses mensonges et ses erreurs que ce scrutin aura évidemment aussi une signification nationale. Mais il ne faut pas que cette colère reste stérile, par exemple en se fourvoyant vers une extrême droite sans projet, qui ne fait que capitaliser toutes les frustrations de la société française. En choisissant les listes UDI-LR, nos compatriotes peuvent choisir un vrai projet de développement régional pour l’économie, les transports ou la formation de nos jeunes et en même temps sanctionner lourdement les amis de M. Hollande.

Régionales 2015- Les électeurs vont voter à quelques jours des fêtes de noël. Que vous inspire le choix de ce calendrier ?

Jean-Christophe Lagarde. Encore un bidouillage honteux du pouvoir pour essayer d’échapper à la sanction qu’il mérite. Les français n’auront évidemment pas la tête aux enjeux de création de ces grandes régions. Cela va générer une forte abstention et donc favoriser le vote de protestation, une vote négatif, au lieu de donner aux régions la force de projets ambitieux et cohérents que portent nos candidats.

Régionales 2015-Vous négociez actuellement avec Nicolas Sarkozy. Un bilan d’étape ?

Jean-Christophe Lagarde. Les négociations avancent, parfois difficilement mais rien d’anormal. Une alliance c’est mettre des idées et des projets en commun et assurer les électeurs que leurs opinions seront représentées de façon équilibrée à travers la liste des candidats.

Régionales 2015-En Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, votre candidat, en cas d’accord avec LR, sera Dominique Reynié. Il est contesté en interne. Pour vous, c’est juste un reflexe corporatiste face à un candidat issu de la société civile ou il y a un problème Reynié ?

Jean-Christophe Lagarde. Il y a toujours un peu de tensions quand une personnalité nouvelle émerge. Mais Dominique Reynié apporte du sang neuf à l’opposition dans cette région. Et vous verrez qu’une fois l’équilibre trouvé pour les compositions de liste, il sera le seul en capacité de l’emporter. Avec lui nous pouvons éviter la poursuite de l’échec d’une gauche divisée au point de ne plus assumer son triste bilan et la victoire du désespoir que porte l’extrême droite. Dominique Reynié peut ramener l’espoir dans cette nouvelle grande région.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

10 Oct

Jean-Luc Moudenc au centre des tensions entre l’UDI et Les Républicains

Ce samedi 10 octobre l’UDI Régionale se réunit à Toulouse. Les Centristes sont vent-debout contre le partage des places avec leur partenaire Républicain. Mercredi dernier, le 7 octobre, le parti de Nicolas Sarkozy a investi ses candidats dans les 13 départements de la Grande Région. Pour l’UDI, le compte n’est pas bon. La Haute-Garonne est au coeur de la crise. L’influence et les choix de Jean-Luc Moudenc est au centre des tensions. Explication.

Jean-Luc Moudenc ©MaxPPP

Jean-Luc Moudenc ©MaxPPP

Philippe Folliot (député du Tarn), Philippe Bonnecarrère (sénateur du Tarn) et Pierre Médevielle (sénateur de la Haute-Garonne) vont se retrouver aujourd’hui, à partir de 14 heures, autour d’une table.  Objet de la réunion : rééquilibrer une distribution des places que les Centristes jugent inacceptable.

Bien évidemment, il y a une part de « théâtre » et d’esbroufe dans la partie qui s’ouvre. Le parti de Jean-Christophe Lagarde sait parfaitement qu’il peut difficilement établir un rapport de force. Hier, vendredi 9 octobre, des rumeurs sur la constitution d’une liste autonome (appuyée par des Républicains exclus de la liste Reynié) a circulé. La rumeur est même remontée jusqu’aux oreilles du patron LR des élections, Ange Sitbon. C’est évidemment totalement fantasque. C’est trop tard (moins de 60 jours avant le 1er tour) et trop compliqué (comment débloquer le budget).

D’après nos informations, deux noms focalisent les tensions. Celui de Laurence Massat (conseillère régionale sortante) et de Jean Iglèsis (avocat et responsable départemental de l’UDI). Malgré des promesses non tenues dans le Lot et le Gers, l’UDI ne souhaite pas mener bataille sur ces deux têtes de liste perdues.

Laurence Massat bénéficie du soutien de Philippe Folliot et de Philippe Bonnecarrère. Les deux tarnais souhaitent que la belle-soeur de la mairie d’Albi (Stéphanie Guiraud-Chaumeil) trouve une place éligible.

Lors de la Commission nationale d’investiture de l’UDI, le 29 septembre dernier, il a été « acté » que les places 3, 6 et 8 (toutes éligibles) sont réservées aux Centristes. Problème, Laurence Massat n’est pas dans ces créneaux.

Document le procès-verbal de la CNI de l’UDI :

Ce mauvais classement est lié à l’hostilité de Jean-Luc Moudenc. Le maire de Toulouse a voulu choisir « ses » UDI. Sa préférence est allée vers un de ses adjoints, Jean-Jacques Bolzan. Laurence Massat paye son passé et un passif avec le locataire du Capitole. Elle a soutenu l’adversaire historique de Jean-Luc Moudenc : Christine de Veyrac. De plus la conseillère régionale (sortante) a été candidate aux législatives de 2012 face à…Jean-Luc Moudenc. Eliminée au 1er tour, elle n’a pas appelé à voter au 2nd pour l’actuel maire de Toulouse.

Les Centristes peuvent menacer de casser les accords régionaux pour sauver le soldat Massat. C’est toujours possible. Mais c’est totalement improbable. L’UDI a trop à perdre. Le parti de Jean-Christophe Lagarde a globalement obtenu ce qu’il demandait au niveau régional (notamment dans l’Hérault avec un proche du président de l’UDI) comme au niveau national. Une réparation 30% UDI-70%LR.

Derrière le nom de Laurence Massat se joue également une autre partie.

Une revanche par rapport à l’investiture de Dominique Reynié. Philippe Bonnecarrère n’a toujours pas digéré l’élection du politologue parisien. Le sénateur tarnais était candidat et a bénéficié pendant un temps du sponsor du maire de Toulouse.

Document – lettre aux adhérents de l’UDI :

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Philippe Bonnecarrère estime que Jean-Luc Moudenc a trahi sa confiance. Le fait de secouer le « cocotier » permet à la fois de déstabiliser Dominique Reynié mais aussi de contester le leadership de Jean-Luc Moudenc.

Philippe Bonnecarrère n’est pas le seul à faire du billard à plusieurs bandes. Derrière la question des places UDI et de l’accord avec LR, Philippe Folliot met également sur la sellette Dominique Reynié. Dans un courrier adressé aux adhérents de l’UDI, le responsable de l’UDI parle d’un « désaveu et d’un affaiblissement » de la tête de liste régionale.

La rebellion des Centristes a toutes les chances de faire « pschittt ». 

Un communiqué de presse rageur est toujours possible. Mais une liste alternative ou une remise en cause des accords est de la pure politique fiction.

De l’épisode il restera « juste » des frictions et des frustrations mises sur la place publique. A moins de deux mois du 1er tour et après une séquence difficile pour Dominique Reynié, c’est déjà cher payé.

Laurent Dubois 

09 Oct

Sondage TNS-Sofres : aux programmes candidats !!!

En milieu de semaine prochaine, la presse languedocienne doit publier un sondage. Une autre étude est en cours de réalisation du côté d’un quotidien midi-pyrénéen. Ces deux publications vont relancer les commentaires sur la percée d’un Onesta et le score d’un Aliot Mais, en attendant, un autre sondage mérite vraiment un coup d’oeil. Il ne porte pas sur les intentions de vote. Il a été Réalisé par la TNS-Sofres du 2 au 7 septembre 2015 (échantillon de 1005 sondés) pour le compte de l’Institut de la Gouvernance territoriale et de la Décentralisation. La principale leçon de l’étude va à rebours d’une conviction colportée par les médias et présente chez les candidats. Les français veulent des régionales qui s’occupent des problèmes régionaux. Les électeurs ne souhaitent pas transformer les régionales en élection nationale.

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Le sondage TNS-Sofres comporte plusieurs chapitres. Le premier porte sur le jugement des français à l’égard de la fusion des Régions. Il est majoritairement négatif. 40% des sondés estiment même que c’est une très mauvaise chose. Parmi ces opinions négatives 59% estiment que la fusion va remettre en cause leur identité régionale et 56% considèrent que les grandes régions ne vont pas répondre aux besoins de la population locale. Dans les médias et les discours politiques, l’argument « des régions plus grandes sont des régions plus fortes » n’est visiblement pas entendue par l’opinion publique.

Dans une campagne qui n’en finit pas de commencer, les candidats ne se positionnent pas suffisemment sur le sujet de la Fusion. C’est comme si le sujet était réglée depuis le vote de la loi. C’est  faux. C’est même une erreur tactique.

Carole Delga parle de la « Région comme d’une Chance ». Mais le slogan semble trop léger face aux bataillons de « régio-sceptiques ». Du côté de la droite et du centre de Dominique Reynié, la Fusion est réduite à un avantage économico-économique : la compétition internationale, une meilleure adaptation aux logiques entrepreneuriales. Là encore, cet argumentaire n’est pas à la hauteur du scepticisme qui entoure la fusion des régions.

L’abstention s’annonce très forte. Dans le sondage TNS-Sofres, 55% des sondés déclarent s’intéresser peu ou pas du tout au scrutin. Ce chiffre peut se redresser et évoluer. Mais avec un calendrier qui met le père-noël au milieu des urnes, la règle « plus on s’approche du scrutin, plus on s’intéresse à l’élection » est loin d’être évidente.

Sans un travail de fond, le sentiment anti-fusion va se transformer en « vote-sanction ».

Un « vote sanction » qui défavorise Carole Delga et Dominique Reynié. En effet, déserter l’isoloir profite aux partis qui mobilisent le plus et qui sont les plus politisés : les contestataires de droite et de gauche,le FN et la « gauche de la gauche ».

A noter que le score des « regios-sceptiques » est moins élevé en Midi-Pyrénées et Languedoc et Roussillon (40%) qu’en Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine (57%). Mais il est largement supérieur à celui de la Basse et la Haute-Normandie (22%).

Autre point de fort du sondage TNS-Sofres : les sondés veulent de vraies régionales. En Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, 59% des sondés estiment que les problèmes locaux vont dicter leur vote. Ce chiffre est contradictoire avec la majorité de français (49%) qui veulent se servir des régionales pour sanctionner François Hollande. Mais le désir de régionales vraiment régionales s’impose tout de même.

A moins de deux mois du scrutin, cette attente suppose une véritable mobilisation programmatique des candidats. Pour l’instant ils ont passé beaucoup de temps et d’énergie à monter des listes. Ils ont évoqué la ruralité (Carole Delga, Louis Aliot, Gérard Onesta), la sécurité et les routes (Dominique Reynié), la démocratie régionale (Philippe Saurel, Gérard Gnesta). Aucun thème ne s’est imposé. Aucun débat de fond n’a percé.

Cette lacune risque de se payer « cash » avec une abstention lourde et historiquement forte.

Laurent Dubois

 

 

La présidente de l’Université de Toulouse, Marie-France Barthet, sur la liste Onesta

Après une semaine sur les routes et une série d’investiture aux 4 coins des 13 départements de la Grande Région, Gérard Onesta revient sur ses terres toulousaines. Ce vendredi 9 octobre, le leader d’Europe-Ecologie présente ses colistiers dans son département de la Haute-Garonne. Il a trouvé une tête chercheuse. Et pas des moindres. La présidente de l’Université de Toulouse, Marie-France Barthet se lance, pour la première fois, dans le grand bain politique et rejoint Gérard Onesta.

Marie-France Barthet, présidente de l'Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées

Marie-France Barthet, présidente de l’Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées

Après des études de mathématiques, Marie-France Barthet a soutenu une thèse en informatique. Professeur à l’Université Toulouse I Capitole, Marie-France Barthet n’est pas restée enfermer dans son laboratoire et ses recherches sur les relations « homme-machine ». L’universitaire toulousaine a été Déléguée Régionale à la Recherche et à l’Innovation avant de devenir de 2004 à 2007 conseillère pour l’enseignement auprès du Recteur d’Académie et du Préfet de Région.

En juin 2012, Marie-France Barthet a été élue présidente de l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées. Cette structure regroupe 21 établissements supérieurs (Ecole Nationale de l’Aviation Civile, Ecole des Mines Albi-Carmaux, IEP Toulouse…) et 5 organismes de recherche dans 10 villes des 8 départements de Midi-Pyrénées.

L’Université de Toulouse remplit 3 missions : la vie étudiante, la valorisation de la Recherche et le développement international.

Le recrutement de Marie-France Barthet constitue un véritable atout pour Gérard Onesta. Elle apporte son expérience et ses réseaux sur un des piliers de la future Grande Région : la recherche et l’enseignement supérieur. 

Le ralliement de Marie-France Barthet valorise également une liste classée à « la gauche de la gauche ». Une liste qui pourrait être réduite à une liste « protestataire et contestataire ». L’affichage de Marie-France Barthet à côté de personnalités issues de la lutte sociale ou du combat écologique permet de renvoyer l’image d’une liste qui peut avoir le nez dans le dossier.

Laurent Dubois

08 Oct

Républicains : nouveau coup de force en Haute-Garonne

Les Régionales 2015 sont de véritables « essoreuses » pour les deux grands partis en course. Le PS a été secoué, pendant des mois, par des négociations avec son partenaire PRG. C’est désormais réglé (au moins jusqu’aux  négociations de 2nd tour). Mais cela a chahuté sec. Du côté des Républicains, après le psychodrame de hier au soir, la machine à « tanguer » continue.

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Ce jeudi 8 octobre la liste départementale de la Haute-Garonne a « fuité » dans la presse. Problème, d’après nos informations, cette liste est une « vraie-fausse » liste. Certains des noms rendus publics pourraient ne plus figurer dans le casting final. Après le coup de force de Dominique Reynié, c’est au tour des instances départementales de LR31 de tenter un passage au « forceps ».

Contacté par téléphone, le responsable des élections LR, Ange Sitbon déclare : « les listes définitives ne sont pas encore publiées et nous ne savons pas si cela sera fait demain, après demain ou dans 10 jours ».

Cette déclaration est conforme à la « jurisprudence » du vice-président de la CNI, Alain Marleix. Ce dernier a toujours affirmé que la CNI est seule compétente pour publier les listes. L’ancien ministre a également toujours répété que les instances nationales des Républicains ont du temps pour peaufiner les listes. En effet, au regard des statuts, celles-ci ne seront pas (définitivement) validées avant le vote du « Parlement du Parti », le Conseil National. Un vote qui doit intervenir le 7 novembre.

Laurent Dubois

Ancien directeur du théâtre « Sorano » à Toulouse, Didier Carette rejoint Louis Aliot (FN)

INFO FRANCE 3 – La commission nationale d’investiture du Front National doit valider la candidature lundi. Mais c’est une simple formalité. Une figure de la scène culturelle toulousaine va rejoindre la liste départementale de Louis Aliot en Haute-Garonne. Il s’agit de l’ancien directeur du théâtre Sorano de Toulouse, Didier Carette.

Didier Carette (Photo : maxPPP)

Didier Carette (Photo : MaxPPP)

Didier Carette a dirigé le théâtre du Sorano de 2003 à 2011. Il a démissionné suite à un différend avec la municipalité (socialiste) de l’époque. Lors d’une conférence de presse, il avait justifié son départ en disant : « se casser avant d’être chassé ». Didier Carette a laissé la trace d’une programmation audacieuse qui faisait (dans la tradition du Sorano) une part belle aux œuvres classiques. Le public garde notamment en mémoire, un « Cyrano » explosif.

Après son départ du Sorano et la fin de son compagnonnage avec la compagnie Ex-Abrupto (avec qui il a monté plus de 25 pièces), Didier Carette s’est lancé dans l’écriture et l’apiculture. Selon sa propre formule, il voulait « vivre dans les bois ».

Il en ressort pour une place éligible sur la liste de Louis Aliot. Ce ralliement va faire couler de la salive dans le milieu culturel. Le Front National continue son « ouverture » en recrutant une personnalité connue et reconnue dans un univers (la culture) qui est traditionnellement perçu comme une poche de résistance face au FN.

L’ancien maire PS de Toulouse Pierre Cohen n’a pas manqué de réagir à cette information de France 3. Pour lui, « les masques tombent », indique-t-il sur son compte facebook :

Les masques tombent. On nous a fait, en 2010, un procès en sorcellerie lorsque Carette, alors Directeur du Sorano, avait…

Posted by Pierre Cohen on jeudi 8 octobre 2015

Laurent Dubois