26 Oct

Un week-end politique plein de piques et de polémiques

Le week-end des 24 et 25 octobre est censé être, sur le calendrier, un week-end de repos. Pour de nombreux midi-pyrénéens et languedociens, il est synonyme de vacances. Mais pour les candidats en campagne, c’est l’effervescence.

La droite et le centre sont en pleine ébullition. L’affaire Reynié a transformé le week-end en « chaudron » bouillant. Mais, pour des raisons différentes, le climat n’a pas été plus calme à Gauche. Evidemment, difficile d’atteindre sur l’échelle de Richter le niveau de séisme des Républicains. Mais il y a eu des secousses de l’autre côté de l’échiquier politique.

A Gauche, entre un candidat aux régionales PS et Cécile Duflot les tweets ont fusé. Un des colistiers de Carole Delga,Remi Demersseman-Pradel, a « vertement » réagi à la présence de la responsable « écolo » lors d’un hommage à Rémi Fraisse.

Capture d’écran 2015-10-25 à 23.26.49

Un an après la mort tragique du jeune manifestant à Sivens, plusieurs manifestations se sont déroulées dans la Région. Mais, aux yeux de Rémi Demersseman-Pradel, la présence de Cécile Duflot relève de la récupération politique.

Capture d’écran 2015-10-25 à 23.24.54Les Verts et le PS ont vocation à se retrouver au second tour. Mais, en attendant, la campagne n’est pas (toujours) pavée de roses. Il ne faut rien exagérer. Les relations entre Gérard Onesta et Carole Delga ne sont pas épineuses. Mais ce petit épisode (sans conséquence politique) montre que les nerfs peuvent être rapidement à vif.

Autre friction : une lettre ouverte (pas piquée des vers bien qu’elle soit en prose) adressée par la tête de liste en Haute-Garonne de Philippe Saurel à Carole Delga. Visiblement, Mathilde Tolsan a regardé notre émission de samedi. Une émission qui avait pour invitée : Carole Delga.

Les propos tenus par la tête de liste PS-PRG  sur le plateau de France 3 Midi-Pyrénées ont suscité une vive réaction de la représentante haute-garonnaise du maire de Montpellier.

Capture d’écran 2015-10-25 à 23.38.27La contre-attaque porte sur les personnes et les brevets de sincérité politique. Cela s’appelle du « ping-pong « par supports interposés. La télé d’un côté. Facebook-twitter de l’autre.

A la différence des échanges entre Cécile Dufflot et Rémi Demersseman-Pradel, le « clash » était prévisible. Depuis le début de la campagne, les tirs tendus entre le PS et le camp Saurel sont fréquents. Mais il existe un point commun entre les deux échanges.

Les adversaires du moment deviendront peut-être les alliés de demain. C’est très probable s’agissant d’Europe-Ecologie et du PS. Mais c’est également possible du côté du duel « Saurel-Delga ».

Le verdict des urnes imposera  des ralliements. Pas forcément des ralliements avec une signature au bas d’un accord. Mais au minimum des transferts de voix entre des « sauréliens » de gauche qui préféreront le rose pale de Carole Delga au bleu marine de la droite ou du FN. Du côté du PS, il faudra bien siphonner toutes les voix pour finir en tête.

Toutes ces combinaisons n’enlèvent rien à une évidence qui crève les yeux.

Les piques et polémiques entre la gauche et la gauche (sans parler de l’affligeante affaire Reynié) risquent d’alimenter un parti. Un « vrai-faux » parti qui menace de devenir le 1er parti des Régionales. Celui des abstentionnistes.

Laurent Dubois

 

25 Oct

Nouvelle turbulence pour Dominique Reynié : sa directrice de campagne démissionne

La semaine noire continue. Depuis les révélations, faites sur le site internet de France 3 Midi-Pyrénées, au sujet de son éligibilité, Dominique Reynié est au coeur d’une véritable tempête politico-médiatique. La polémique ne s’est pas calmée ce week-end. Au contraire. Suspension des opérations électorales suite à la démobilisation des militants. Réunion tendue, dimanche 25 octobre, avec les têtes de liste départementales et autour de l’avocat de Dominique Reynié. Et, ultime goutte dans le calice : une démission de la directrice de campagne en Haute-Garonne.

reynie

Dans plusieurs « circonscriptions » des différentes fédérations  de la Grande Région, les militants ont laissé les tracts dans les cartons. Les troupes LR sont sous le choc et accusent le coup. Elles attendent des éclaircissements avant de reprendre la campagne. Demain, lundi 26 octobre, une réunion doit se tenir sur l’affaire Reynié. Le même jour, Nicolas Sarkozy a prévu des rendez-vous téléphoniques pour faire le point avec plusieurs personnalités régionales. Cette « mobilisation » va peut-être dissiper le brouillard. Mais, en attendant, dans les rangs Républicains, l’horizon est bouché.

En Haute-Garonne, une démission assombrit encore le tableau.

La directrice de campagne de Dominique Reynié, Simone Pauzin-Fournié lâche prise. En aout dernier, cette ancienne candidate aux départementales (suppléante de Marianne Lalanne-de-Laubadère) exprimait, sur Facebook, son soutien et son enthousiasme envers la candidature de Dominique Reynié.

Capture d’écran 2015-10-25 à 19.36.59

Visiblement, l’enthousiasme a disparu et a laissé la place à un ras-le-bol. D’après nos informations, les déboires actuels de Dominique Reynié ne sont pas seuls en cause. Des relations compliquées avec l’entourage (proche) de la présidente de la Fédération LR31, Laurence Arribagé ont également pesé dans la balance.

Selon plusieurs sources, Simone Pauzin-Fournié ne quitterait pas seulement la direction de campagne. Elle aurait également retiré sa candidature sur la liste haute-garonnaise de Dominique Reynié.

Laurent Dubois

 

21 Oct

Ariège : l’ancien maire de Saint-Girons tête de liste pour le FN

L’ancien maire de Saint-Girons a promis de revenir. Après deux mandats, Bernard Gondran a essayé de retrouver le chemin de l’Hôtel de Ville lors des dernières municipales . Il n’a pas réussi son retour aux affaires. Mais il revient à l’occasion des régionales. Bernard Gondran portera les couleurs du Front National. 

25102013526a9e0e8f9fa

Pour Louis Aliot, l’Ariège n’est pas un département comme les autres. Sa mère, Thérèse, est la numéro 2 du FN ariégeois (un peu comme son fils est le numéro 2 du FN national) et elle a été candidate pour les municipales. Dans les rangs de la droite départementale, certains pariaient d’ailleurs sur sa candidature.

Mais, finalement, l’ancien maire (1995-2008) et ex conseiller général (1992-1998) a été choisi. Bernard Gondran a été membre de l’UMP et il va retrouver un concurrent avec qui il a eu l’occasion de croiser le fer : Philippe Calléja. Le maire de Saverdun et conseiller régional (sortant) est la tête de liste départementale des Républicains.

Dans le passé, Bernard Gondran a publiquement ciblé le leader Républicain en le traitant, dans la presse locale, de « mou qui ne s’intéresse pas aux affaires du département  » et de cumulard. La match « Gondran-Callèja » a commencé bien avant que le ring des Régionales ne soit installé.

L’annonce de l’investiture de Bernard Gondran a, d’ailleurs, suscité un éclat de rire dans l’entourage de Philippe Callèja :

Il est incontrôlable, Louis Aliot n’a pas fini de se faire des cheveux blancs.

S’agissant de son ralliement au Front National, Bernard Gondran a précisé, dans une interview remontant à son mandat de maire qu’il ne s’occupait pas du FN et de savoir si un conseiller municipal était ou non au Front National.

Cette époque est révolue. Bernard Gondran va devoir non seulement s’intéresser au FN mais également défendre ses intérêts électoraux.

Pour le Front National, l’Ariège reste toujours (moins que l’Aveyron mais plus que le Tarn) un terre de mission. Les dernières municipales ont montré des fissures  (larges) dans ce bastion traditionnel de la gauche. Mais l’Ariège demeure un territoire difficile pour le Front National.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

20 Oct

Gérard Onesta et Philippe Saurel sur les mêmes rails

La « dure » vie d’un candidat en campagne, ce sont des kilomètres pour quelques minutes à une tribune. C’est que viennent de vivre Philippe Saurel, Dominique Reynié, Gérard Onesta et Louis Aliot. La Fédération Languedocienne des Travaux Publics a réuni les 4 principaux candidats sur une même estrade. Quatre fois deux minutes et pas d’échanges croisés. C’était le tempo imposé. Gérard Gnesta a respecté le cahier des charges. Il rentre de Montpellier avec le sentiment que son « aller-retour » a au moins permis de constater un accord avec Philippe Saurel.

Capture d’écran 2015-10-20 à 22.18.12

Gérard Onesta a fait un « aller-retour » Toulouse-Montpellier. Il rentre avec le sens du devoir accompli. Mais avec la conviction que le vainqueur, à l’applaudimètre, ce n’est pas lui. Hier, lors d’un exercice comparable à SciencesPo, il est sorti plutôt content. L’ambiance « potache » lui a convenu et plu. Face à la proposition, formulée par Carole Delga, d’un ordinateur pour « tous » les lycéens, il a pu répondre : « et moi je propose en plus un scooter avec deux pleins ». Gérard Onesta a « chahuté » la candidate socialiste sur la (trop) grande générosité d’une promesse électorale qui risque de faire le bonheur de familles « aisées ». Des famille dont les enfants sont déjà équipés et qui vont pouvoir revendre l’ordinateur offert par la Région sur Ebay.

Capture d’écran 2015-10-20 à 22.32.30

L’ambiance avec le Fédération des TP était différente. Les jeux de mots de Gérard Onesta ont été éclipsés par le succès de Louis Aliot. Gérard Onesta estime que c’est le leader du FN qui a remporté l’applaudimètre. Evidemment, cela le chagrine. Gérard Onesta regrette que les attaques contre la concurrence espagnole ou italienne aient été « plébiscité » par un public de patrons de travaux publics.

En revanche, il a apprécié une sorte d’entente cordiale et de consensus avec Philippe Saurel. Le maire de Montpellier a insisté sur les failles financières du projet de LGV Paris-Toulouse. Philippe Saurel a rencontré le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, qui lui aurait avouer une évidence : il n’existe aucun financement pour mettre sur les rails la LGV.

Gérard Gnesta est exactement sur cette ligne.

La tête de liste « Nouveau Monde » n’a pas forcément gagné des voix. Mais Gérard Onesta a pu constater qu’il partage la même voie que Philippe Saurel.

Ainsi va la campagne des Régionales. Des longues distances pour vivre, parfois, un rapprochement. Devant d’autres micros et d’autres publics, le même phénomène peut se reproduire. Mais s’il se répète de la même façon et avec le même concurrent (Philippe Saurel) cela va finir par intriger et même inquiéter.

Plus le 1er tour approche et plus les scénarios les plus improbables semblent crédibles. Evidemment, c’est un effet d’optique.

Un responsable des radicaux de gauche est prêt à parier sa chemise qu’une alliance de second tour entre Gérard Onesta et Philippe Saurel est possible. D’après lui, elle est même programmée. Cette personnalité « avisée » n’était pas dans la salle réservée par la Fédération Languedocienne des TP. Heureusement, il se serait convaincu que le « duo » Onesta-Saurel autour de la LGV préfigure une fusion.

C’est totalement irréaliste.

L’arc-en-ciel « Rouge-Vert » de « Nouveau Monde » n’est pas soluble dans le « saurelisme ». Mais, avec la te sou de la campagne, le moindre « indice » semble confirmer l’improbable.

Ainsi vont les Régionales.

Laurent Dubois

 

 

 

18 Oct

Sébastien Vincini : « 3600 votants et 96% pour le oui »

Les urnes, les cahiers d’émargements et les militants sont de retour au siège de la Fédération et dans les sections. Après trois jours de mobilisation, c’est le temps des dépouillements et des listes de recollement. En Haute-Garonne, 120 bureaux de vote étaient déployés sur tout le département. Sébastien Vincini, le 1er secrétaire du PS31, livre les premières leçons et les premiers chiffres du Référendum sur l’Unité de la Gauche.

Sébastien Vincini, 1er secrétaire de la Fédération du PS 31

Sébastien Vincini, 1er secrétaire de la Fédération du PS 31

Régionales 2015-Après trois jours de mobilisation quel bilan faites-vous ?

Sébastien Vincini. C’était sportif d’organiser en 15 jours un vote. Mais pour une fédération comme la notre avec un fort ancrage local et beaucoup de sections, cela s’est bien passé. On a pu être partout et en nombre. Je pense que l’on devrait organiser plus souvent des référendums et des pétitions. Nous avons rempli notre objectif de mobilisation avec plus de 1600 militants sur le terrain. Je mets au défi n’importe quel autre parti de mettre des urnes dans les villes et les villages avec des militants et pendant trois jour. Je mets notamment au défi ceux qui ricanent à gauche d’organiser une telle opération sur tout le département.

Régionales 2015-Tout le week-end les médias et les réseaux sociaux ont ironisé sur le fait qu’Astérix ou Nicolas Sarkozy pouvaient voter. En Haute-Garonne, il y a eu de la triche ou des votants qui ont voté plusieurs fois ?

Sébastien Vincini. Les usurpations d’identité, c’est vraiment ridicule. C’est comme venir voter avec une fausse carte d’identité le jour d’une élection, ça peut marcher une fois sur deux.

Régionales 2015-Comment avez-vous dépouillé les bulletins ? 

Sébastien Vincini. Durant les trois soirs du vote, nous avons centralisé les recollements à la fédération. Je peux le dire franchement. Vendredi soir, j’ai eu peur. Nous avons eu à peine 350 votants. Mais j’ai été rassuré les soirs suivants. Au final, c’est une belle opération. Pour le dépouillement, c’était informatisé avec des tableaux Excel. J’ai chargé Christophe Lubac (NDLR maire PS de Ramonville) de gérer les opérations. En plus, j’ai sollicité un membre de la Haute Autorité (NDLR : une instance de contrôle des opérations électorales). Marie-Laure Fages était présente.

Régionales 2015-Combien de votants au final ?

Sébastien Vincini. Tous les bureaux n’ont pas été dépouillés. Mais, à 18 heures, nous étions à 3400 et je pense que nous finirons dans les 4000 votants. S’agissant du vote internet, on doit être dans les mêmes chiffre. On connaitra le résultat exact plus tard car il y avait une procédure de validation. Les bureaux de vote qui ont le mieux fonctionné étaient sur les marchés. Certains ont eu 30 votants et d’autres 100. Je n’ai pas encore les chiffres nationaux. Mais si on est dans les 200 000 ce ne sera pas mal.

Régionales 2015-Et le résultat de la consultation ?

Sébastien Vincini. 96% de « oui ». Je suis d’ailleurs surpris que les défenseurs du « non » ne se soient pas davantage mobilisés. Nous aurons les résultats définitifs demain. Mais au delà du résultat, il y a également une mobilisation qui nous a permis de faire passer le message de l’Unité.

Propos recueillis par Laurent Dubois

Nicolas Sarkozy saisi de la question de l’inégibilité de Dominique Reynié

Le sénateur de l’Hérault, Jean-Pierre Grand vient d’adresser, ce dimanche 18 octobre, une lettre à Nicolas Sarkozy. Le parlementaire Républicain s’interroge sur l’éligibilité de Dominique Reynié. Depuis le jour de son investiture et le début de la campagne, Dominique Reynié est confronté à une forte hostilité de la part de certains  barons de la droite régionale. Jean-Pierre Grand a, d’ailleurs, toujours été le fer de lance de cette opposition. Mais, avec la question de l’éligibilité de Dominique Reynié, on franchit un cap et la fronde monte d’un cran. Sans parler d’une question explosive : Dominique Reynié peut-il être éliminé par une chausse trappe juridique ? 

5876999

Dominique Reynié doit être candidat dans l’Aveyron. Il est inscrit sur les listes électorales d’Onet-le-Château. Contacté par Régionales 2015, le maire de la commune, Jean-Philippe Keroslian confirme cette inscription :

« Dominique Reynié a fourni les documents pour s’inscrire et l’inscription a été transmise à la commission électorale. Je n’ai reçu aucune notification de rejet. C’est donc, j’imagine, qu’il n’y a pas de problème ».

Interrogé sur la question d’une inscription de Dominique Reynié sur le rôle des contributions directes (un critère de l’éligibilité d’un candidat) le maire d’Ornet-le-Château s’est contenté d’une réponse laconique : « je ne sais pas ».

Dans le courrier adressé au président des Républicains, Jean-Pierre Grand met en cause la fragilité du lien juridique qui permet l’inscription de Dominique Reynié : un certificat d’hébergement.

Capture d’écran 2015-10-18 à 18.56.40

De son côté, Dominique Reynié justifie, sans problème, de sa domiciliation : il est inscrit sur les listes électorales, l’adresse d’Onet-le-Château figure sur sa carte d’identité, il dispose d’un numéro de téléphone et de plusieurs autres pièces. De plus, Dominique Reynié précise qu’il dispose d’un bail locatif. Il est inscrit sur les rôles des impôts. Pour lui, les insinuations autour de son éligibilité relèvent purement et simplement de la diffamation.

Il a d’ailleurs, à la suite de nos révélations, fait paraître le courrier qu’il a adressé en réponse à Jean-Pierre Grand, où il réfute ses arguments et conteste son interprétation des textes en vigueur :

La querelle juridico-politique soulevée par Jean-Pierre Grand est désormais sur le bureau de Nicolas Sarkozy. L’ancien chef de l’Etat va devoir se prononcer. Mais, même si le service juridique des Républicains, « valide » le dossier de Dominique Reynié, le mal est fait. L’instrumentalisation politique et l’exploitation polémique de l’affaire ne vont pas manquer.

Les interrogations autour de l’égilibilité de Dominique Reynié renvoie le politologue à un « parachutage ». Une accusation qui agace Dominique Reynié et dont il a essayé de se défaire en…sautant en parachute. En créant un feuilleton ( les médias vont scruter la réaction de Nicolas Sarkozy), Jean-Pierre Grand enferme le politologue dans son statut de parisien.

Même éteinte, la polémique sur l’éligibilité de Dominique Reynié restera un mauvais coup.

En toute hypothèse, la préfecture de Région va se prononcer sur le dossier Reynié. Comme, c’est le cas pour tous les autres candidats. La régularité des candidatures est examinée par le bureau des élections. Neanmoins, même en cas (probable) de blanc-seing, il restera des traces. Dominique Reynié peut compter sur ses adversaires pour saisir l’occasion de le déstabiliser.

Louis Aliot a immédiatement réagi en disant : ‘il va passer pour un charlot’. Cette réaction à chaud n’est que la première réplique d’une série de piques qui vont s’inviter dans la campagne.

Ce procès politique n’est pas le pire.

C’est évidemment une (éventuelle) faille juridique dans le dossier de Dominique Reynié qui serait le plus redoutable. En 2008, l’ex-secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy, Rama Yade a été rayée des listes municipales de Colombes en raison d’un contentieux autour de sa domiciliation sur la commune.

Laurent Dubois

Nota bene : Jean-Pierre Grand, sénateur LR, figure en 31ème position sur la liste de Philippe Saurel « Citoyens du Midi » dans l’Hérault. Quant au maire d’Onet-le-Château, Jean-Philippe Keroslian, il est candidat à une place éligible sur la liste aveyronnaise… de Dominique Reynié. 

[L’interview du Dimanche] Danielle Simonnet : « le PS n’a plus aucun argument à part celui du FN »

Depuis deux jours, les socialistes organisent un « référendum » sur l’Unité de la Gauche. Sympathisants et militants sont invités à déposer un bulletin dans des urnes éparpillées sur les boulevards ou les marchés. Danielle Simonnet s’exprime sur cette opération. Une opération qui suscite parfois de simples sarcasmes mais le plus souvent une vraie irritation à la gauche du PS. C’est le cas de Danielle Simonnet. La porte-parole nationale du Parti de Gauche est en colère. Elle renvoie les socialistes à leur trahison de la gauche. Et même de la République. Danielle Simonnet (une ex-socialiste qui a participé à la fondation du PG avec Jean-Luc Mélenchon) adresse un véritable avertissement au PS au sujet des régionales. Attention le péril FN ne suffira pas à sceller des ralliements au second tour.

Danielle Simonnet, porte-parole nationale du PG et Jean-Luc Mélenchon. Photo : MaxPPP

Danielle Simonnet, porte-parole nationale du PG et Jean-Luc Mélenchon. Photo : MaxPPP

Régionales 2015-Quel jugement portez-vous sur le référendum organisé, ce week-end, par le PS ?

Danielle Simonnet. Quelle mascarade. Le PS donne des leçons d’unité alors que ce sont les socialistes qui n’ont pas cessé de diviser la gauche. La loi Macron, ce n’est pas de gauche. La loi sur les retraites, ce n’est pas de gauche. La loi sur le Renseignement, ce n’est même plus la République. Le vrai référendum il aura lieu aux régionales. C’est à ce moment que le vrai référendum aura lieu : dans de vraies urnes et la sanction populaire ne fait pas de doute.

Régionales 2015-A quelles conditions une unité de la Gauche pourrait, selon vous, se produire ?

Danielle Simonnet. L’unité ne pourrait se faire que sur un programme de rupture. C’est ça qui est en jeu. L’unité, elle peut se faire dans le soutien aux salariés d’Air France (NDRL poursuivis suite à des violences commises sur des cadres d’Air France). Certainement pas en étant du côté des DRH et des patrons. Les régionales se préparent dans un contexte de rupture et c’est le PS qui l’a choisi.

Régionales 2015-Et l’argument du FN ? Une unité de toute la gauche pour faire front au Front ? 

Danielle Simonnet. Le PS n’a plus aucun argument à part celui du FN. Les socialistes ont renoncé au socialisme. Ils ne se sont jamais converti à l’écologie. Ils ont même renoncé à la République au travers de la loi sur le Renseignement. Le FN, comme le référendum, c’est juste pour discipliner l’autre gauche, la vraie gauche. Le PS essaie de culpabiliser les électeurs sur une division fautive. Mais le seul et l’unique responsable, le vraie fautif, c’est le PS.

Régionales 2015-Dans certaines régions, c’est le cas en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, vous êtes allié au 1er tour avec Europe-Ecologie. Comment cela va se passer si les Verts veulent rejoindre le PS au second ?

Danielle Simonnet. Il y aura plusieurs cas de figure. Et le premier, c’est celui où l’on est en tête au 1er tour. Cela s’est produit aux municipales à Grenoble. Et là le PS n’était plus du tout dans l’unité. Il n’a pas soutenu nos listes. Le discours des socialistes sur l’unité est à géométrie variable. Dans ce cas, évidemment, nous nous maintenons au 2nd tour. Autre cas de figure, celui ou nous obtenons un score à deux chiffres. Si on fait plus de 10 points se posera la question de se maintenir. Et bien ce seront des assemblées régionales représentatives qui décideront. Ces assemblées sont composées de militants et de citoyens. Elles se réuniront le soir du 1er tour. Il y aura des discussions et elles prendront la décision. En aucun cas, il n’y a de préalable. Les assemblées décideront en toute liberté.

Propos recueillis par Laurent Dubois

17 Oct

« Crise » UDI-LR : urgent d’attendre

La semaine dernière, samedi 10 octobre, les centristes de la Région ont organisé une réunion de crise à Toulouse. Philippe Folliot (député du Tarn), Philippe Bonnecarrère (sénateur du Tarn) et Pierre Médevielle (sénateur de la Haute-Garonne) ont sorti tambours et trompettes (médiatiques) pour dénoncer le mauvais comportement de leur allié LR.

logo udi

Suite à la réunion, deux jours auparavant, des instances nationales des Républicains, l’UDI est entrée en résistance. Les centristes dénonçaient des promesses non-tenues (concernant notamment des têtes de liste dans le Lot et le Gers) et menaçaient de rompre les amarres.

Lors de la réunion toulousaine, l’idée d’une liste autonome a même été brandie. Un communiqué de presse au ton menaçant fixait un nouveau rendez-vous : le samedi 17 octobre. C’était aujourd’hui. Il ne s’est rien produit. Et pour cause.

Les responsables et élus des fédérations UDI du Languedoc-Roussillon et de Midi-Roussillon ont reçu un mail indiquant une évidence qui ne date pas de la semaine dernière : les discussions sont toujours en cours au niveau national.

Capture d’écran 2015-10-17 à 21.51.52

Cette « renationalisation » n’a rien de surprenant.

Dans une interview accordée à Régionales 2015, Jean-Christophe Lagarde a précisé que les négociations entre le président de l’UDI et Nicolas Sarkozy avancent. Mais qu’elles ne sont pas encore terminées.

Néanmoins, du côté des instances régionales de l’UDI, cela s’appelle une « chandelle » (ou l’art de se faire intercepter en l’air). Une chandelle qui se termine par un renvoi aux vestiaires.

Au delà du casting du match (un capitaine national ou régional), les résultats, pour Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon sont au rendez-vous. L’UDI a remporté une tête de liste dans les Pyrénées-Orientales. Cet essai transformé soulève une violente grogne des Républicains 66 et suscite même une démission.

Néanmoins, Jean-Christophe Lagarde peut revendiquer une victoire.

Laurent Dubois

Louis Aliot continue son « ouverture » : un chercheur dans l’Hérault

Louis Aliot, vice-président du Front National et tête de liste FN pour les régionales

Louis Aliot, vice-président du Front National et tête de liste FN pour les régionales

Louis Aliot continue son « ouverture ». Après l’ancien directeur du Théâtre Sorano en Haute-Garonne, un syndicaliste agricole gersois et une ex-centriste de la mairie de Toulouse, c’est un chercheur montpelliérain qui intègre la liste FN pour les Régionales.

Gilles Ardinat enseigne à l’Université Paul-Valery et au Lycée Henry IV de Béziers. Agrégé en géographie, il est l’auteur d’une thèse sur la mondialisation. Une thèse primée en 2012 par « Le Monde de la recherche universitaire » et qui a servi de trame à un livre : « La Mondialisation en 10 leçons ».

A 38 ans, Gilles Ardinat est un habitué des médias. France Culture, France Inter ou encore France 24, le géographe partage son temps entre l’enseignement, des conférences et des interventions médiatiques.

Gilles Ardinat, candidat FN dans l'Hérault

Gilles Ardinat, candidat FN dans l’Hérault

Le profil semble très loin du portrait type du candidat « frontiste ».

Le cheveu est ras. Mais le front (sans jeu de mot) n’est pas bas.

Gilles Ardinat a écrit dans « Le Monde Diplomatique » et sur « Mediapart ». Dans ses vidéos (consultables sur You Tube) le géographe ne « dérape » pas quand il évoque le conflit Syrien.

Tout cela ne cadre avec l’image « traditionnelle » d’un candidat FN.

Mais, dans le même temps, Gilles Ardinat a fréquenté le plateau d’une télévision sur le net, TV Libertés, dont le slogan est sans ambiguë (« la promotion de l’esprit et de la culture française au coeur des nations européennes ») et dont le fondateur, Philippe Milliau est un ancien conseiller régional FN.

De même, il a donné des conférences dans le cadre de la NAR : la Nouvelle Action Royaliste. Il faut toutefois préciser que ce cercle (au nom qui fleure bon les réseaux de la droite conservatrice) a également reçu l’éditorialiste d’un hebdomadaire de gauche, Jacques Juilliard du Nouvel Observateur.  Et même un historien, Christophe Prochasson, qui est actuellement un conseiller de François Hollande à l’Elysée.

Gilles Ardinat incarne cette nouvelle génération « frontiste » : un « bleu, blanc, rouge » assumé mais sans touche brune.

Louis Aliot a compris, avec un sens aigu du marketing, qu’il doit mettre en avant ces profils. Le but est simple : élargir l’assise du Front National.

Laurent Dubois

 

 

 

 

Dominique Reynié répond à la Dépêche du Midi sur la question des sondages

dsc018611_0

Dans son édition du 17 octobre, le quotidien régional « épingle » Dominique Reynié au sujet de son silence sur le sondage publié, jeudi dernier, par le groupe de presse de Jean-Michel Baylet. Après la publication de la 3ème étude de la campagne , le quotidien régional a sollicité une réaction de Dominique Reynié. Ce dernier n’a pas souhaité commenter l’étude réalisée par l’IFOP pour le groupe La Dépêche du Midi. Cette attitude lui vaut un article au vitriol. Le candidat de la Droite et du Centre a souhaité réagir :

Je n’ai pas refuser de répondre aux questions de la Dépêche du Midi. J’ai simplement précisé que je n’allais pas commenté un sondage qui me concerne. Et c’est valable pour tous les journaux. Je me concentre sur les dossiers de fond. Un sondage, c’est de l’ordre de l’opinion. La seule chose qui compte dans une élection, ce sont les résultats. Et, puis franchement, demander à des candidats de commenter leurs propres sondages, ce n’est pas un vrai sujet. En revanche, si au détour d’une interview un journaliste m’interroge sur un sondage évidemment, je ne vais pas me dérober.

 

Capture d’écran 2015-10-17 à 17.46.45

Laurent Dubois