07 Oct

Un match « Sarkozy-Reynié » sous extrême tension

Un Sarkozy volcanique et éruptif. Une extrême tension. Les participants de la Commission Nationale des Investitures (CNI) des Républicains ressortent d’un épisode que beaucoup qualifient d’incroyable. La réunion de ce mercredi 7 octobre va rester dans les esprits. Des sarkozystes historiques ont déjà connu un Nicolas Sarkozy en colère. Ce n’est rien par rapport à ce qu’ils viennent de vivre. Dominique Reynié a gagné certains arbitrages. Mais il doit céder sur certains départements : le Gers, le Lot, l’Hérault et les Pyrénées Orientales. 

Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy

Avant la rencontre avec les Midi-Pyrénéens et Languedociens, le cas de Nadine Morano (déchue de sa tête de liste régionale suite à ses propos sur la France « de race blanche ») a sérieusement échauffé Nicolas Sarkozy. Mais la question des listes de Dominique Reynié ne l’a absolument pas calmé. Au contraire. La température est montée d’un cran.

La tonalité générale était simple. Nicolas Sarkozy a rappelé à Dominique Reynié qu’il doit respecter les règles du jeu. Ce rappel a été assorti d’une menace : Dominique Reynié accepte les décisions de la CNI ou il n’est plus tête de liste. C’était clair, net et tranchant.

Dans la journée, un proche de Nicolas Sarkozy avait donné le ton. La publication « sauvage », sans l’accord des instances nationales LR, de listes départementales  a été qualifié de « coup de trop ». Lors de la CNI, Christian Estrosi est allé dans le même sens en déplorant cette publication la veille de la réunion des instances nationales.

Sur le fond, la liste « Reynié » a été déchirée s’agissant du Lot et du Gers.

Comme prévu lors d’une précédente réunion (préparatoire), le Lot et le Gers restent dans l’escarcelle LR et reviennent respectivement à Aurélien Pradié et Gérard Dubrac. Dominique Reynié était hostile à ses deux candidatures et proposait deux personnalités UDI (Christophe Terrain dans le Gers et Michel Roumegoux dans le Lot).

Dans l’Hérault, Dominique Reynié était opposé à l’investiture d’Arnaud Julien (secrétaire départemental LR). D’après nos informations, la CNI a validé cette investiture.

Malgré un sérieux et violent « recadrage », Dominique Reynié ne sort pas complétement désavoué d’une CNI hors norme. Mais il va rester des traces.

Dominique Reynié avait déjà des relations difficiles avec certaines personnalités nationales LR. L’épisode de ce soir ne va pas arranger les choses. Au-delà des Républicains, Jean-Christophe Lagarde (le président de l’UDI) n’a également pas du tout apprécié la méthode Reynié.

Au niveau régional, Dominique Reynié va également payer les pots cassés. D’après nos informations, Jean-Luc Moudenc (présent lors de la CNI) a mal vécu le tohu-bohu organisé par Dominique Reynié.

Mais le bilan n’est pas complètement négatif. Dominique Reynié peut compter sur le soutien sans faille de la maire de Montauban. Brigitte Barèges a, d’ailleurs, une nouvelle fois manifesté en CNI son appui.

Comme le dit un soutien de Dominique Reynié, « le remontage de bretelle aurait pu être plus violent ». Dominique Reynié a assumé une opposition face à Nicolas Sarkozy. Cette audace lui vaut un certain respect. Avant de rentrer dans la salle de la CNI, Dominique Reynié a envisagé de claquer la porte. Selon nos informations, la tête de liste régional a manqué rendre les clés.

Mais son attitude déterminée, face à Nicolas Sarkozy, lui a permis de marquer des points auprès de certains responsables régionaux.

Le vrai bilan se fera dans les urnes. Mais une chose est certaine. Moins de soixante jours avant le scrutin, les Républicains ont connu leur « crise des missiles ». Ils sont passés, dans un climat d’extrême tension, très près d’un accident nucléaire.

Laurent Dubois

Haute-Garonne : le « vrai-faux » repêchage de Bernard Keller

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Ce mercredi 7 octobre, le comité directeur du PRG s’est réuni. S’agissant de la Haute-Garonne, les instances nationales du parti de Jean-Michel Baylet ont établi un classement. Il correspond aux places attribuées sur la liste de Carole Delga en vertu d’un accord « PS-PRG ». Une liste qui comprend 38 noms. Voici le nom des qualifiés :

Christophe Delhaye. Conseiller régional sortant.(6eme position).

Michelle Garrigues. Conseillère régionale sortante et Vice-présidente de la Région (7eme position).

Bernard Keller. Maire de Blagnac (14eme position).

Monique Fallières. Elue local (23eme position).

Ce casting ne correspond pas totalement au vote des instances départementales du PRG31. Michelle Garrigues et Bernard Keller n’étaient pas dans la liste des 3 hommes et 3 femmes issue du vote fédéral.

Ce vote était consultatif et les instances nationales ont donc « repêché » la conseillère régionale et le maire de Blagnac. Ce dernier a bénéficié du soutien des socialistes qui ont plaidé sa cause. Carole Delga a personnellement soutenu Bernard Keller. D’après nos informations, ces pressions ont été utiles et le revirement par rapport au vote des instances fédérales mécontente Jean-Michel Baylet. Le patron du PRG a quitté, de mauvaise humeur, le comité directeur avant la fin.

En toute hypothèse, la place de Bernard Keller est un siège éjectable. Il obtient une « mauvaise » place. Une 14eme position (pratiquement) inéligible. 

Carole Delga doit atteindre au 1er tour 27% des suffrages exprimés pour décrocher 13 élus en Haute-Garonne. Dans les derniers sondages, Carole Delga est créditée de 20 à 22 points. Entre les deux tours, les cartes seront rebattues et Bernard Keller pourra remonter dans la liste. Mais c’est extrêmement aléatoire. Tout est lié non seulement aux résultats de la liste « PS-PRG » mais également au score et aux revendications de Gérard Onesta. En cas (probable) de fusion au 2nd tour, Europe-Ecologie, Carole Delga va devoir intégrer les Verts, le PC et le Front de Gauche. Ces nouveaux arrivants vont « boucher » l’horizon de Bernard Keller et d’autres candidats PS-PRG qui se trouvent en milieu de liste.

En attendant, Bernard Keller figure sur une liste dont il devait être absent suite au vote de la fédération haute-garonnaise. Le maire de Blagnac a sauvé sa tête. Mais c’est un « vrai-faux » sursis.

Laurent Dubois

 

 

 

06 Oct

EELV/PC : Charles Marziani dénonce « une erreur politique » de Gérard Onesta

Charles Marziani Photo E.Grimaud

Charles Marziani
Photo E.Grimaud

Tout semblait pourtant bien ficelé quand Gérard Onesta est venu nous présenter sa liste d’union avec le Front de Gauche et les Régionalistes samedi dernier dans « La Voix est Libre ». Il semble que tout ne soit pas aussi bien réglé. Charles Marziani, actuel vice-président PC de la région Midi-Pyrénées vient d’écrire une lettre ouverte au leader d’Europe Ecologie les verts.

Au cœur de la polémique : la, seulement, 8ème place de la chef de file communiste Dominique satge, sur la liste EELV/FG en Haute-Garonne. « Il est pour le moins incompréhensible pour les communistes de constater que la force la plus importante du Front de Gauche en Haute-Garonne ne sera pas en 2ème position sur la liste » s’irrite Charles Marziani. Et le communiste de mettre dans la balance « 40 000 voix » qui auront du mal à se reconnaitre. « Ce positionnement, s’il n’est pas modifié aura des conséquences sur la mobilisation des militants ».

Accord non validé en Haute-Garonne et dans l’Hérault

Charles Marziani souligne la grogne de ces mêmes militants dans les plus importants départements de la future grande région, Haute-Garonne ou Hérault où l’accord avec les Verts n’est pas validé.

Revenant au positionnement de sa leader départementale, il avertit sèchement Gérard Onesta : « je souhaite que cette erreur politique soit corrigée dans les jours qui viennent. (…) Nous avons besoin de nous sentir respectés ».

La constitution des listes n’est donc pas un long fleuve tranquille. Cet épisode supplémentaire nous le démontre une nouvelle fois.

 

P.N

Accord UDI-LR : le coup de force de Dominique Reynié

Ce mardi 6 octobre, Dominique Reynié a annoncé un accord entre son parti, Les Républicains, l’UDI, le Modem et « Chasse, Pêche, Nature et Tradition ». Il a également publié les noms des têtes de listes dans les 13 départements, dont 3 à l’UDI. D’après nos informations, c’est une initiative personnelle de Dominique Reynié. Les instances nationales de son parti n’ont pas été informées. Des responsables nationaux de LR rappellent que la question de la place de l’UDI a été tranchée mercredi dernier lors d’une réunion présidée par le président des Républicains.

Dominique Reynie, tête de liste "Les Républicains", candidat de la droite du centre et de la société civile. AFP PHOTO / REMY GABALDA

Dominique Reynie, tête de liste « Les Républicains », candidat de la droite du centre et de la société civile. AFP PHOTO / REMY GABALDA

L’annonce de Dominique Reynié d’un accord entre LR et ses partenaires du centre a visiblement été faite sans l’accord des instances nationales des Républicains. Selon une source proche de Nicolas Sarkozy, Dominique Reynié n’a pas informé son parti de son initiative. Il s’occupe d’une question qui doit être tranchée mercredi par la Commission Nationale d’Investiture.

La démarche de Dominique Reynié s’apparente à un coup de force. D’après un responsable national des Républicains, deux points d’achoppement demeurent entre l’UDI et LR : le Gers et le Lot. Dans ces deux départements, Dominique Reynié souhaite voir désigner des têtes de listes UDI.

Pour un proche de Nicolas Sarkozy, il n’est pas question de laisser le Lot à l’UDI. Conformément à ce qui a été décidé, mercredi dernier, lors d’une réunion présidée par Nicolas Sarkozy, le Lot doit non seulement revenir aux Républicains mais également à Aurélien Pradié. Dominique Reynié s’oppose à l’investiture du maire de Labastide-Murat. Contacté par téléphone, un responsable national LR estime que cette opposition ne remettra pas en cause une décision qui doit être validée mercredi.

Dans le Gers, Dominique Reynié s’oppose également à l’investiture du maire de Condom (et ancien député), Gérard Dubrac. Un responsable national de LR estime, (après avoir rappeler que la question des accords électoraux n’est pas de la compétence de Dominique Reynié) que le Gers doit revenir aux Républicains. Pour cette source, pas question de revenir sur ce point.

Or dans le document publié par Dominique Reynié ce mardi (voir ci-dessous), l’UDI obtient trois têtes de listes dans le Gers (Christophe Terrain), les Hautes-Pyrénées (Catherine Corrèges) et le Lot (Michel Roumegoux).

Voici le document avec les têtes de listes annoncées par Dominique Reynié :

L’annonce de Dominique Reynié agace également du coté de Toulouse. Un responsable régional précise : « Tout cela est contraire à la Charte Moudenc (NDLR élaborée au moment de l’élection à Sète de la tête de liste régionale) signée par  Reynié. Il est écrit noir sur blanc que Reynié ne doit pas s’occuper des relations avec l’UDI ».

L’intrusion de Dominique Reynié dans l’arène des listes départementales n’est pas sans risque. La tête de liste régionale essaie d’imprimer son autorité. Mais, en cas (probable) d’invalidation de certains de ses choix par le CNI, Dominique Reynié va devoir endosser un revers.

Dominique Reynié est confronté à l’hostilité de certaines fédérations. Un camouflet ne va pas arranger les choses. En toute hypothèse, il va devoir acquitter une facture et assumer une fracture avec les instances nationales des Républicains.

Nicolas Sarkozy a appris, en milieu d’après-midi, l’initiative de Dominique Reynié. Le président des Républicains ne doit pas participer à la CNI (même s’il peut toujours se déplacer). Mais le calendrier tombe bien. Il va voir Dominique Reynié le jeudi 8 octobre lors d’un meeting à Béziers.

Il pourra lui dire, de vive voix, ce qu’il pense de son initiative.

 

Laurent Dubois

 

Philippe Saurel reporte la désignation de sa tête de liste ariégeoise

Cet après-midi, Philippe Saurel devait boucler son tour de piste des têtes de listes départementales. Le maire de Montpellier et leader des « Citoyens du Midi » vient d’annuler la conférence de presse prévue dans le 13eme et dernier département : l’Ariège.

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Cette investiture était doublement symbolique. Il s’agissait de la fin du commencement. Avec Pamiers, Philippe Saurel terminait un cycle départemental entamé en juillet dernier. Cela le rapprochait du vrai début : la validation de ses listes. Pour un homme politique comme Philippe Saurel (qui ne dispose pas des réseaux et du vivier de candidats d’un parti), la seule présentation de listes est un « événement » politique. Cela mesure sa capacité à s’implanter hors de son fief montpelliérain. Mais aussi sa force d’attractivité et la capacité de « résistance » d’un PS qui est la principale « cible » de Philippe Saurel.

Mais l‘Ariège est également, en soi, un symbole. C’est une terre dans laquelle le PS est, de plus en plus, concurrencé par la « gauche de la gauche ». L’époque Bonrepaux (du nom de l’ancien président historique du département) est révolue. La carte électorale bouge (avec notamment des percées du Front National). Mais l’Ariège reste un département « verrouillé » par le PS et donc une terre inhospitalière pour Philippe Saurel. Pour les « Citoyens du Midi », le département est un (petit )challenge. La constitution d’une liste une victoire en-soi.

L’annulation, dans la dernière ligne droite, de la conférence de presse ariégeoise n’est pas simplement liée à un problème d’agenda. Mais, d’après Philippe Saurel, c’est une simple péripétie. Il déclare :

L’Ariège, ce n’est pas cuit mais ce n’est pas mur

D’après nos informations, le nom de Michel Teychenné circule et l’intéressé est prêt à franchir le pas. Mais, à la place de l’ancien député (PS) européen (proche de Lionel Jospin), Philippe Saurel préférait le profil d’une femme.

A suivre

Laurent Dubois

Référendum pour l’union de la gauche : «un acte de confiance» selon Christophe Borgel.

Du 16 au 18 octobre, le PS organise un référendum pour appeler à l’union de la gauche pour ces régionales. L’état-major socialiste, Christophe Cambadélis en tête, veut prouver que la majorité des sympathisants de gauche est pour l’union dès le premier tour. En face un autre référendum est lancé par les militants de gauche sur les mêmes dates pour «que le gouvernement tienne ses engagements et mène une politique de gauche» .Analyse avec Christophe Borgel, député socialiste de Haute-Garonne et secrétaire national du PS aux élections.

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Le blog des Régionales : D’où est née cette idée de référendum ?

Christophe Borgel : L’idée est née du constat de la réalité de la division à gauche. On s’est rendu compte que cette division, dans un certains nombre de régions, ça permettait au FN de l’emporter ou de sortir en tête au premier tour.

Ensuite, d’après les enquêtes d’opinion, nous nous sommes aperçus que les électeurs de gauche semblaient dans leur grande majorité favorables à l’union.

Enfin, nous avions envie de faire évoluer notre rapport aux électeurs et aux sympathisants de gauche…

Alors justement sur cette participation citoyenne, concrètement ça va marcher comment ce vote ?

Il s’agit du vote des électeurs de gauche. C’est un acte de confiance à leur endroit. Les urnes sont dans la rue au vu et au su de tout le monde. Il y a une charte. Le fait de s’inscrire sur le listing de vote vaudra acceptation de cette charte.

Comment seront identifiés les votants ?

Il faut qu’ils laissent leur  nom et prénom, ainsi que leur adresse mail et code postal On n’est évidemment pas à l’abri d’un électeur de droite votant pour décrédibiliser le scrutin. Mais normalement ça devrait bien se passer.

Pour Saurel, il n’y a que lui-même qui trouve grâce à ses yeux »

Que répondez-vous aux accusations de Philippe Saurel ? Lors d’une de nos émissions, le maire Divers Gauche de Montpellier candidat sur ces Régionales, a mis en cause le vote dans les Fédérations PS disant que des militants mettaient parfois trois bulletins dans les urnes ou qu’on faisait voter les morts ?

C’est incroyable avec lui comme on est tout le temps dans l’aigreur que ce soit pour le PS, la région, ou toutes les initiatives possibles. Finalement, il n’y a que lui-même qui trouve grâce à ses yeux.

Avez-vous une «jauge» ou un objectif qui, s’il est rempli, signifiera le succès de ce référendum ?

Pour ordre d’idée, au congrès du PS on avait eu 60 000 votants. Lors de la consultation chez Les Républicains sur les réfugiés, 50 000 personnes se sont exprimées. Dès qu’on aura dépassé 100 ou 150 000 votants, on aura dépassé le scrutin militant. On est plus dans une votation citoyenne qu’un scrutin interne. En plus le tout en un temps record. Cette initiative a été décidée le 19 septembre pour un vote moins d’un mois plus tard.

La division de la gauche peut être responsable de la victoire du FN »

Comment interprétez-vous le contre-référendum lancé par Julien Bayou d’Europe-Ecologie Les verts « Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous que le gouvernement tienne ses engagements et mène une politique de gauche » ?

Il ne s’agit pas d’EELV mais de quelques militants d’extrême gauche. Le même Julien Bayou s’était moqué de notre référendum et quinze jours après il essaie de le parodier. C’est bien la preuve que nous les dérangeons et que notre démarche a du sens.

Justement, quel message principal souhaitez-vous adresser avec ce vote citoyen ?

La division de la gauche n’est pas responsable de la montée du FN. En revanche elle peut être responsable de la victoire du Front National dans certaines régions.

Propos recueillis par Patrick Noviello

05 Oct

L’ex-centriste Maithé Carsalade explique son ralliement au FN

Son investiture a fait couler de l’encre et de la salive. Une « centriste » patentée qui se laisse tenter et bascule au Front National, ce n’est pas banal. Maithé Carsalade est passée de Dominique Baudis et François Bayrou au tandem Marine Le Pen/Louis Aliot. Depuis cette annonce, surprenante et même déconcertante, le landerneau politique s’interroge. Maithé Carsalade compte des amis dans les rangs de la droite comme de la gauche. Ancienne adjointe au Capitole, elle a tissé des amitiés sur tous les rangs. Comme le dit un socialiste : « je tombe à la renverse ». Comment expliquer le parcours de la nouvelle tête de liste du Front National ? L’ex-centriste qui revendiquait des valeurs humanistes partage-t-elle les thèses frontistes ? Pour la première fois, Maithé Carsalade explique son ralliement au Front National.

Maïté Carsalade, tête de liste FN en Haute-Garonne et ancienne adjointe centriste

Maïté Carsalade, tête de liste FN en Haute-Garonne et ancienne adjointe centriste à la mairie de Toulouse

Régionales 2015-Comment êtes-vous passée du Centrisme au Front National ?

Maithé Carsalade. En 2008, j’ai arrêté la mairie. Mais je n’ai pas arrêté dans ma tête. Suite à la vente de notre maison de la Côté-Pavée et avant de pouvoir intégrer notre nouvel appartement, je suis allée passer un an à Fleury dans l’Aude. Au moment des dernières municipales, j’ai rencontré un jeune homme de 28 ans et qui se présentait sur l’étiquette RMB (NDLR : Rassemblement Bleu Marine). Il était ouvrier soudeur dans une grosse entreprise de Béziers. Avec mon mari, nous avons accepté de compléter la liste. J’ai pris la carte du FN à cette occasion et je me suis occupée de la communication. Avec mon mari, nous avons des actifs fin de liste et nous avons obtenu 19% des voix sur une commune de 4000 habitants. Aux départementales, je ne suis pas allée sur la liste. Mais j’ai tout de même accompagné la liste et sur un canton très à gauche, nous avons réussi à recueillir 49% des voix  face au candidat socialiste.

Régionales 2015-Et pour les Régionales de 2015 ? Comment êtes-vous arrivée sur la liste de Louis Aliot ?

Maithé Carsalade. Par l’entremise de Serge Didier (NDLR avocat toulousain et ancien député de la Haute-Garonne) qui connait bien Louis Aliot.

Régionales 2015. Vous comprenez que votre passage de Dominique Baudis à Marine Le Pen puisse surprendre et même choquer ? 

Maithé Carsalade. Je me souviens des élections de 98 (NDRL : Régionales au cours desquelles l’élection d’un président de Région de Droite passait par les voix du FN). Marc Censi (centriste) n’a pas voulu prendre les 8 ou 9 voix FN qui permettaient d’être élu et je me souviens de Dominique Baudis, des larmes aux yeux, disant : « c’est foutu ». Laurence Arribagé (NDLR députée de la Haute-Garonne) dit que Dominique Baudis doit se retourner dans sa tombe. Il ne faut pas faire parler les morts. Mais Dominique Baudis se retournerait dans sa tombe s’il entendait NKM (NDLR Nathalie Kosciusko-Moriset) appeler à voter pour les socialistes.

Régionales 2015-Votre adhésion au Front National est-elle liée à la personnalité et aux idées de Marine Le Pen ? 

Maithé Carsalade. Je ne l’ai vu qu’une fois. En revanche, je vois souvent Louis (NDLR Aliot). Marine Le Pen est une jeune femme qui fait preuve d’engagement et de volonté.

Régionales 2015-L’ancienne centriste que vous êtes dresse un droit d’inventaire sur les idées du FN ou vous adhérez à l’ensemble des idées frontistes ? 

Maithé Carsalade. Je suis d’accord sur l’architecture. Je retiens deux points forts : la souveraineté nationale et l’éducation. L’éducation est vraiment fondamentale. Je suis un défenseur absolu de l’école.

Régionales 2015-Et sur la question de l’immigration et des migrants ?

Maithé Carsalade. Je ne suis pas contre l’immigration. Mais il faut arrêter car il faut aider les populations qui sont là. A partir d’un moment on est débordé, il faut arrêter. C’est comme une éponge pleine d’eau elle ne peut pas absorber plus. Pour les migrants, il faut se mettre à la place des gens qui les voient arriver et qui n’ont pas de logements sociaux. Quand j’étais maire de quartier, j’ai dû attendre 3 ans avant de trouver un logement pour une famille qui vivait à six dans un appartement. Il faut arrêter de massacrer les gens comme ça. On ne peut pas violer la conscience des gens en permanence. Pour les migrants, depuis dix jours plus un mot dans les medias. Pourquoi ? Ils ne continuent plus à arriver ? Ce n’est pas parce qu’il y a de la désinformation que le problème des migrants n’existe plus.

Régionales 2015-En cas d’élection, comment envisagez-vous votre place dans l’hémicycle régional ?

Maithé Carsalade. Je ne me projete pas. J’entends de voir les résultats. Mais je pars pour faire gagner la liste.

Régionales 2015-Vous avez avancé sur la composition de votre liste départementale ? Il y aura d’autres surprises ?

Maithé Carsalade. C’est Louis Aliot qui s’occupe de la liste. Je vais sur le terrain. Mais, effectivement, il y aura encore un nom qui va faire parler. Il existe une porosité dont je suis l’exemple avec Chantal Dounot-Sobraquès (NDLR ancienne adjointe au maire de Dominique Baudis).D’ailleurs on ferait mieux de se demander pourquoi on fait le grand saut.

Régionales 2015-Louis Aliot veut passer la barre des 30 points au 1er tour. Pour arriver à ce résultat, il doit prendre des points à Dominique Reynié. Comment jugez-vous votre principal concurrent ?

Maithé Carsalade-Dominique Reynié a beau dire qu’il est né dans l’Aveyron. Il a un discours parisien. Il n’arrive pas à rassembler son camp. Nous, au contraire, nous sommes unis. Louis Aliot ferait un super président de Région. Il a une belle pratique des choses. Il n’est pas agressif. Il est posé et réaliste. Nous pouvons faire sauter le verrou.

Régionales 2015-Dominique Reynié a un style original. Il saute en parachute ou met sur Facebook son cours de karaté. Comment jugez-vous son style ?

Maithé Carsalade. Il se prend pour Poutine. Mais Poutine c’est tout de même un mec.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

Pyrénées-Orientales : une agricultrice sur la liste de Gérard Onesta

La « Yaris » hybride, louée par Gérard Onesta, commence son périple régional. 1000 kilomètres dans la journée. Ce matin Perpignan puis, dans la foulée Nîmes et Montpellier. La première des trois conférences de presse vient de se terminer. Dans les Pyrénées Orientales, c’est une agricultrice bio (installée dans les montagnes catalanes) qui va, avec son équipe, animer la liste départementale. Judith Carmona n’est pas encarté dans l’une des composantes du « Projet En Commun » : PC, PG ou Europe Ecologie.

Judith Carmona, agricultrice

Judith Carmona, agricultrice

Mais elle est secrétaire nationale de la Confédération Paysanne. Spécialiste de la Politique Agricole Commune (PAC), elle est en charge des relations avec les institutions.

Laurent Dubois

04 Oct

Tarn-et-Garonne : un Universitaire « engagé » tête de liste pour le « ProjetCommun »

Cette semaine, le « Projet En Commun » va annoncer ses têtes de listes départementales. A partir de lundi, Gérard Onesta, Marie-Pierre Vieu et Guilhem Seyriès vont organiser 13 conférences de presse dans les 13 départements de la Grande Région. Mardi, le 6 octobre, ce sera au tour de Montauban et du Tarn-et-Garonne. D’après nos informations, la tête de liste viendra de Toulouse. ll s’agit du professeur de droit, Serge Regourd.

Serge Regourd, professeur de droit et tête de liste départementale "Projet En Commun"

Serge Regourd, professeur de droit et tête de liste départementale « Projet En Commun »

Serge Regourd a formé des générations d’étudiants à l’Université Capitole 1. Agrégé de droit public, directeur de masters et ancien doyen de la Faculté d’Administration Economique et Sociale, Serge Regourd ne découvre pas le Tarn-et-Garonne. Son père a été un maire communiste du département et il est propriétaire d’une maison sur ses terres familiales.

Serge Regourd n’a jamais été encarté au PC. C’est sa première candidature à une élection. Mais il a été toujours été un compagne de route de la gauche. Défenseur du service public, Serge Regourd est une « spectateur engagé ». Régulièrement invité dans les médias, il n’a jamais caché son agacement face à une « libéralisation » du rail ou la disparition des maisons de services publics.

A quelques encablures d’une retraite universitaire, Serge Regourd bascule dans la politique active. Des discussions avec Pierre Laurent et une proximité avec Marie-Pierre Vieu lui ouvrent les portes d’une deuxième vie.

Grand amateur de cinéma, Serge Regourd a écrit un livre sur les « seconds rôles ». Dans le Tarn-et-Garonne, son nom sera au sommet de l’affiche électorale. Sa connaissance des réseaux médiatiques et son expérience des débats vont, probablement, faire de lui une des figures de la campagne.

Laurent Dubois

 

 

 

[Décryptage] Combien de candidats dans chaque département ?

 

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Tout au long de la semaine, le « Projet En Commun » va annoncer ses listes départementales. Gérard Onesta, Marie-Pierre Vieu et Guilhem Seyriès organisent 13 conférences de presse dans les 13 départements de la Grande Région. Mercredi soir, le comité directeur du PRG doit investir ses candidats et permettre ainsi de ficeler la liste de Carole Delga. Le même jour, la Commission Nationale d’Investiture des Républicains va valider les castings départementaux de Dominique Reynié. Combien de candidats dans chaque département ? Réponse ci-dessous :

 

Extrait de la loi du 17 décembre 2014 relative à la délimitation des régions, à la modification du calendrier électoral et à l'organisation des élections régionales

Extrait de la loi du 17 décembre 2014 relative à la délimitation des régions, à la modification du calendrier électoral et à l’organisation des élections régionales.

 

Laurent Dubois