16 Oct

Référendum du PS : rencontre et récit avec 3 militants de la section 2

Une table. Des affiches. Des bulletins de vote et une urne. Ce vendredi 16 octobre, vers 17 heures, trois militants de la section 2 du PS31 ont installé leur bureau de vote au milieu des passants et en bordure du tramway toulousain. C’est leur première opération dans le cadre du « référendum » sur l’Unité qui va se dérouler tout le week-end. Demain, Patrick Desforges, Patrick Vincourt et Bernard Rault seront à Esquirol. Dimanche ce sera le marché des Carmes. En attendant, ils sont à l’angle de la grande rue Saint-Michel et des Allées Paul Feuga. Récit.

Patrick Desforges, Bernard Rault et Patrick Vincourt

Patrick Desforges, Bernard Rault et Patrick Vincourt

La foule est celle des vendredis soirs. Elle se presse sur les trottoirs et quitte le tramway dans un froid sec. Un froid baigné de soleil et de ciel bleu. Patrick D, Bernard R et Patrick V finissent juste d’installer le « campement » : une table qui pourrait être de camping, deux affiches dont une est accrochée à un arbre par un cintre en métal, une urne en carton. Le secrétaire de section, Bernard Rault, va chercher les bulletins de vote. Il quitte le petit groupe. A peine les talons tournés, un homme s’approche. La cinquantaine, une polaire sur le dos et un sac à la main.

Le 1er votant ?

L’illusion tombe immédiatement.

Le passant qui s’est arrêté en voyant les affiches se lance dans une longue tirade contre la municipalité qu’il traite de fasciste s’agissant de sa gestion de l’urbanisme. Au passage, il parle de Jean-Christophe Cambadélis. Le 1er secrétaire du PS qui est à l’origine du référendum. Dans son enthousiasme, celui qui aurait pu être le 1er votant le transforme le patron de socialistes en…maire de Nîmes.

Seconde chance. Un jeune homme, moins de quarante ans, en vélo. Il a été stoppé dans sa course par la vision des affiches. Il engage immédiatement la conversation avec Patrick V. Il entame le dialogue avec un sourire franchement ironique : « il y a un OUI sur votre affiche. Mais on peut voter NON quand même ». Pressé par le temps, il se renseigne pour savoir si l’urne sera toujours là après 19 heures. Réponse : non.  Mais Patrick V a le bon réflexe : « vous pouvez voter sur internet ».

Le cycliste est soulagé et tourne les tallons en donnant l’impression de vouloir voter. Il le fera (peut-être) de chez lui, sur son PC. Sa question sur le « Non » n’est pas forcément bon signe. Jean-Christophe Cambadélis ne sera pas nécessairement satisfait de cet électeur.

Toujours pas de bulletin au fond de l’urne. Mais un troisième « client ». Rapidement, l’espoir tombe mais c’est pour la bonne cause. Le passant veut savoir comment adhérer au PS.

Le mouvement se calme. Un calme plat.

Au milieu des foulées qui les mènent vers la station de métro « Palais de Justice », de nombreuses personnes (hommes ou femmes, quelques jeunes mais surtout des adultes) tournent le regard vers le « bureau de vote ». Mais ils continuent leur marche vers le début du week-end.

Ce répit (sans qu’il y ait eu affluence) permet d’engager la conversation avec les deux Patrick et Bernard. Un des Patrick est agacé par une radio qui a mis en cause l’honnêteté du scrutin. Il montre le cahier d’émargement. C’est un gage de sincérité de ce scrutin « hors norme ». Patrick D a l’honnêteté et la franchise du nouveau militant. Pas de langue de bois de l’élu professionnel :  » c’est pour éviter que les gens trichent en votant plusieurs fois. On sait depuis le début qu’ils peuvent tricher ».

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Dans un geste, il fait défiler les pages entre ses doigts. Des pages nombreuses. Le cahier est épais. Patrick V ne finit pas sa phrase mais son geste parle pour lui. Pas évident que le cahier déborde de signatures. La crainte qui transpire à demi-mot  est celle d’un « pschitt ». Des objectifs ? Patrick V répond :  » non. Si nous avons 5000 votants dans toute la France, on va être ridicule. Si on atteint 200 000 ce sera bien. Mais c’est vrai que l’on a organisé le référendum dans des délais très brefs. Cela ne va pas aider ».

Les deux Patrick et Bernard se sont mobilisés. Ils sont sur le pavé toulousain. C’est donc qu’ils ont jugé le référendum utile. Mais leurs camarades ? Comment ont-ils réagi à l’initiative de Jean-Christophe Cambadélis ? Réponse de Patrick D : « au départ ils n’ont compris. Mais ensuite ils ont saisi que la question de l’unité va de soi. Le FN est très haut. L’émiettement de la gauche avec Saurel et Onesta, il y a trop d’éparpillement ».

45 minutes se sont écoulées depuis le début de la rencontre avec Patrick, Patrick et Bernard. Toujours pas de bulletin dans l’urne. Mais, pour les trois militants, ce n’est que le début du marathon. A 19 heures, ils vont démonter leur bureau de vote pour mieux le remonter (ailleurs) demain.

Laurent Dubois

 

 

Une « bombe » désarmorcée à la CCI de Toulouse

La bataille des régionales ce sont des passes d’armes dans les médias. Mais ce sont également des « compétitions » plus ou moins feutrées autour d’événementiels organisés par des syndicats professionnels ou des associations. Les candidats cherchent de la visibilité et une forme de reconnaissance. Un déjeuner « huppé » au milieu de chefs d’entreprises ou un débat avec des « cultureux » , c’est toujours bon pour l’image et les réseaux d’influence. Mais ce n’est pas forcément sans risque pour les autorités invitantes. Cette semaine, on a frôlé l’incident diplomatique avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse. 

Palais Consulaire de la CCI de Midi-Pyrénées

Palais Consulaire de la CCI de Midi-Pyrénées

Le 6 octobre dernier, la Fédération Régionale des Travaux Publics organise, à Toulouse, son Assemblée Générale. A cette occasion, Carole Delga et Dominique Reynié sont invités à débattre. Un tour de piste chez les patrons du BTP, c’est toujours bon à prendre. La truelle et la bétonnière, c’est (en terme de com) du lourd. Cela renvoie l’image de sérieux et le secteur a du poids économique.

D’après nos informations, les organisateurs ont fait le choix d’inviter les deux principaux candidats. Ceux qui (dixit une source) ont une chance de gagner. Louis Aliot, Philippe Saurel et Gérard Gnesta n’ont pas été conviés. Les trois « éliminés » n’ont pas tous garder le sourire. Louis Aliot et Philippe Saurel s’interrogent sur leur passage à la trappe.

Même « tension » autour d’une rencontre avec le milieu culturel à Montpellier.

Le 9 octobre dernier, Carole Delga (PS), Gérard Onesta (EELV), Philippe Saurel (DVG) et Christophe Cavard (ex-EELV) ont débattu face à 150 représentants du monde du théâtre, des arts de la rue et de l’audiovisuel. Dominique Reynié était invité. Mais sa chaise est restée vide.

En revanche, il n’a jamais été question de réserver une place pour Louis Aliot. On connait la nature des relations entre les professionnels de la culture et le FN. Les organisateurs ont redouté un coup de force. Mais Louis Aliot n’a jamais eu l’intention de s’inviter sans autorisation.

Les autorités invitantes ont eu de la chance.

Une chance qui a manqué faire défaut à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse. Elle doit héberger, à partir de la fin octobre, des rencontres économiques avec les têtes de liste pour les Régionales. Mais, dans un mail adressé à 5000, la CCI et ses co-organisateurs (le Medef et la CGPME) ont « oublié » la liste de Philippe Saurel.

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L’oubli est d’autant plus fâcheux que le numéro 2 de la liste haute-garonnaise de Philippe Saurel est…le vice-président de la CGPME, Thomas Fantini.

D’après nos informations, l’erreur va être réparée.

Cela évitera de poser des chaines sur les portes du Palais Consulaire.

Selon une source, Philippe Saurel était bien décidé à forcer le barrage.

Laurent Dubois

 

 

 

Aude : le parachutage d’un candidat PRG n’aura pas lieu

Dans un précédent article, Régionales 2015 a évoqué les péripéties de la liste PS-PRG dans l’Aude. Face au refus des socialistes catalans, un transfuge radical de gauche, Guy Esclopé, risquait d’atterrir chez leurs voisins audois. D’après nos informations, l’hypothèse est refermé. Carole Delga vient de l’annoncer au député de l’Aude, Jean-Claude Perez.

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Aujourd’hui, vendredi 16 octobre, le premier ministre, Manuel Valls a inauguré le musée-mémorial du camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales. En marge de la manifestation, Carole Delga vient de confirmer que Guy Esclopé ne sera pas candidat dans l’Aude.

La (farouche) résistance de la fédération audoise a porté ses fruits.

La reculade ne règle pas le problème Esclopé. Le président de la fédération PRG des Pyrénées Orientales est toujours personae non grata chez les socialistes de son département.

C’est la fin de l’épisode audois. Mais le feuilleton n’est pas terminé.

Laurent Dubois

 

 

 

 

15 Oct

[Décryptage] : la face sombre des sondages

Les sondages n’ont pas bonne presse. Tous les médias les reprennent ou les achètent. Tous les candidats sont suspendus aux chiffres et attendent fébrilement leur publication. Mais, dans le même temps, les études d’opinions sont régulièrement clouées au pilori. Leur manque de fiabilité est régulièrement mis sur la sellette. Mais cette critique est la face publique du « procès ». En coulisse, dans les états-majors politiques, c’est l’instrumentalisation des sondages qui fait, fréquemment, polémique. Les Régionales 2015 ne font pas exception. Petit coup de projecteur sur la face sombre des sondages.

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Des sondages bidonnés. Des scores injustifiables et incompréhensibles. Des échantillons téléguidés et destinés à obtenir la réponse souhaitée. Ces commentaires ne se font jamais face caméra ou en ON. Ces propos sont réservés aux confidences téléphoniques ou aux conversations en tête à tête. Ils se font entre « initiés » loin des (chastes) oreilles du grand public.

Philippe Saurel a publiquement mis en cause un sondage qu’il attribuait au PS. Les piques se sont affichées sur Twitter. En revanche, comme ses autres « camarades », Philippe Saurel n’a jamais brisé un tabou : les doutes et les accusations qui entourent quasi-systématiquement chaque sondage. Tout cela se fait en OFF.

Il y a une part de paranoïa et d’hystérie dans les soupçons de manipulation. Les instituts de sondage sont des professionnels. Dans le passé, on a connu des politiques qui achetaient des salles avec public. Mais il est totalement improbable qu’un sondage soit trafiqué avec des faux chiffres. La tension de la campagne, la fatigue et la nervosité peuvent rendre excessif et irréaliste.

On ne compte plus les remarques « sauvages » du genre : « on ne me fera pas croire que X ou Y peut faire 10 points ». Mais l’industrie des sondages est une industrie trop rémunératrice pour que le sondeur se comporte en « magouilleurs » à la solde du meilleur payeur. Le milieu est extrêment concurrentiel. Le premier qui brise la déontologie le paye « cash » par une mise hors jeu.

Chaque sondeur a ses clients privilégiés. Des clients VIP avec qui il entretient des relations commerciales suivies. Dans notre république, on bourre encore des urnes (et pas uniquement en Corse). Dans certaines élections, on téléguide des listes pour les mettre dans les « pattes » de l’adversaire. Mais on ne connait pas d’institut de sondage « corsaire » qui bidouille ses études.

Bref, les chiffres sont (toujours) vrais.

En revanche, certaines ficelles permettent d’orienter un sondage.

La plus simple est de jouer sur la liste des candidats testés.

Ainsi, pour faire baisser un concurrent, il suffit d’intégrer des listes « parallèles ». Des listes parallèles et « fictives » car elles ne seront jamais présentes sur la ligne de départ le jour du scrutin.

Le but est de faire baisser le concurrent.

Le sondeur peut éventuellement discuter l’opportunité d’intégrer un « petit candidat » dont le sérieux de la candidature n’est pas avéré . Mais le client est « roi ». Il peut dépenser son argent pour faire tester une liste « fantoche » dont la seule vocation est d’affaiblir Monsieur X ou Madame Y.

La méthode du sondage reste scientifique.

La taille de l’échantillon et la collecte se font dans les « règles de l’art ». Mais la représentativité du sondage est volontairement biaisée. Si, demain, on teste la candidature du Général de Gaulle aux Régionales on obtiendra sérieusement une réponse à une question absurde.

Pour un commanditaire qui veut émietter l’électorat de droite, la fin justifie le moyen. Peu importe l’absurdité du test, il faut simplement que des sondés se portent sur le Général de Gaulle.

Evidemment l’exemple du Général est caricatural. De manière plus réaliste, on pourrait imaginer une liste écologiste et citoyenne qui vient concurrencer une autre (vraie-fausse) liste écologiste et citoyenne. Pour un parti comme le PS, cela permettrait d’affaiblir le score de son concurrent de gauche.

Evidemment, c’est de la pure politique fiction. D’ailleurs, le dernier sondage publié n’a pas été commandé par le parti socialiste. Il a été acheté par le groupe de presse de Jean-Michel Baylet.

 En toute hypothèse, ce petit jeu n’est pas sérieux. Comme le soulignait l’ancien patron de CSA Opinion, Stéphane Rozès, dans un de nos précédents articles, les sondages n’influencent pas l’électorat.

Autant d’effort et d’argent pour, au final, que les lignes ne bougent pas. C’est cher payé. Sans parler d’une facture autrement onéreuse : le respect des électeurs.

Laurent Dubois

14 Oct

Une Malvy après Martin Malvy ?

Après 18 ans de présidence, Martin Malvy doit quitter, dans quelques semaines, l’Hôtel de Région. Et si Marie-Charlotte Malvy prenait la succession et entrait au Conseil Régional ? Le scénario court dans le Lot et parmi les rangs socialistes. Un des enfants du président sortant pourrait faire son entrée sur la liste lotoise. D’après plusieurs sources, l’hypothèse existe vraiment. Mais, pour les instances départementales, elle ne serait pas d’actualité. 

Martin Malvy sur le marché de Bretenoux dans le Lot

Martin Malvy sur le marché de Bretenoux dans le Lot

Martin Malvy est d’une extrême pudeur et d’une totale discrétion sur sa vie familiale. Des collaborateurs et des élus ont pu côtoyé, pendant des années, le président de la Région sans que jamais la moindre confidence ou une simple information ne filtre. Pourtant, depuis quelque temps, le prénom de l’un de ses enfants circule de manière insistante dans le Lot.

Le Lot, c’est le « fief » de Martin Malvy.

Conseiller général du département pendant 31 ans (1970-2001), maire de Figeac durant plus de deux décennies, les racines de Martin Malvy sont lotoises. Des racines qui lui ont donné les « ailes » pour atterrir au sommet du pouvoir national : le Palais-Bourbon, un ministère et deux secrétariats d’Etat.

Une Malvy qui débute une carrière politique dans le Lot, ce n’est pas simplement un retour au source. C’est une forme d’évidence. 

D’après une source, la tête de liste départementale pour les Régionales, Vincent Labarthe a annoncé la prochaine investiture de Marie-Charlotte Malvy à des militants socialistes.

Cette nouvelle serait fraichement accueillie :

ça « rouscaille » dans les rangs car déjà l’accord avec les radicaux passe très mal.

Bref, pour une partie du PS Lotois, pas question de laisser une place supplémentaire. ils doivent se « sacrifier »  au profit de leurs alliés radicaux. Impensable de charger la barque. Même s’il s’agit d’une Malvy.

Vincent Labarthe dément catégoriquement :

Aucun nom n’est associé à la 4ème place (NDRL : vacante depuis la démission de l’ancienne titulaire, Marie-Odile Decamp) et pas à ce nom (NDLR : celui de la fille de Martin Malvy).

Même son de cloche du côté du staff de Carole Delga :

La 4 Lot n’est pas attribuée pour l’instant. Et pas à la fille de Martin Malvy.

Contacté par SMS, le service de presse de Martin Malvy ne fait aucun commentaire. Aucune confirmation. Aucun démenti.

Cette réserve silencieuse est un (peu) troublante.

Les choses sont peut-être moins simples et évidentes que le prétendent Vincent Labarthe et l’entourage de Carole Delga. D’après nos informations, Martin Malvy serait attaché à une candidature de sa fille.

Le suspens ne devrait pas durer trop longtemps. L’annonce des listes départementales (dans le Lot comme dans le reste de la Grande Région) est prévue pour les prochains jours.

Laurent Dubois

 

 

Moins de dépenses ? Quels investissements ? Les candidats répondent

Nouveau signal d’alarme. La Cour des Comptes s’inquiète, une nouvelle fois, de la situation financière des collectivités locales. Des dépenses de fonctionnement trop importantes. Un investissement qui baisse. Les clignotants sont au rouge. Rien de neuf sous le soleil budgétaire. Mais la pente glissante risque de devenir franchement fatale. Les communes et les départements sont principalement concernées. Mais les régions ont devant elles un horizon plutôt sombre. Aucune réforme de la fiscalité régionale (qui reste toujours aussi peu dynamique) malgré le nouveau découpage de nouvelles grandes régions. Une Fusion qui va encore augmenter la charge des dépenses de fonctionnement. Dans ce contexte tendu, quelles sont les réponses des candidats à deux questions fondamentales : la maîtrise des dépenses de fonctionnement et la politique d’investissement.

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Régionales 2015-Vos engagements en matière de réduction des dépenses de fonctionnement ? Si vous jugez, évidemment, que c’est nécessaire.

Gérard Onesta. La moyenne de la situation budgétaire des collectivités territoriales relevée par la Cour des Comptes masque que si notre grande région est en situation dramatique sur le plan du chômage, elle reste en position relativement enviable sur le plan de l’endettement. Or, en période de grave crise, ne pas utiliser chaque marge de manœuvre d’intervention publique pour relancer l’activité sur des bases neuves est une vraie faute politique. Nous refusons par ailleurs d’entrer dans une logique purement comptable en séparant de façon trop technocratique fonctionnement et investissement. Seule la dynamique globale fait sens. Ainsi, aider ponctuellement au « fonctionnement » de l’économie sociale et solidaire est un vrai « investissement » générateur d’emplois rapidement pérennes et autofinancés. Nous serons extrêmement rigoureux dans la gestion budgétaire de l’Assemblée en supprimant toutes les dépenses somptuaires, en réaffectant les budgets inutiles, mais en dé-précarisant en même temps certains statuts de la fonction publique territoriale.

Carole Delga. Il faut faire la différence entre les dépenses de fonctionnement et celles d’investissement. Aujourd’hui, les dépenses de fonctionnement sont maitrisées dans la plupart des régions. Ainsi, en Midi-Pyrénées, elles n’ont augmenté que de 0,2% cette année. Elles servent à financer, entre autres, la formation professionnelle ou les dessertes ferroviaires. J’ai donc l’intention de poursuivre les grandes priorités régionales dans le cadre d’une maîtrise budgétaire constante, tout en réduisant au maximum les dépenses de l’institution, en communication par exemple.

Philippe Saurel. Comme à Montpellier et dans la Métropole : 0% d’augmentation des taux d’imposition (3 villes en France Paris, Nantes, et Montpellier). Il faut donc réduire les dépenses. Quelques exemples : la com, les cabinets pléthoriques les frais de représentation des élus les voyages …

Louis Aliot. On cherchera d’abord à savoir de combien nous disposerons pour fonctionner et à combien vont s’élever les besoins des nouvelles compétences. Qu’est que l’Etat prévoit financièrement pour réussir la fusion ? Sinon non remplacement des fonctionnaires territoriaux qui partent à la retraite et réorganisation des services et des directions.

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Régionales 2015-Votre politique en matière d’investissement ? 

Gérard Onesta. Gouverner c’est faire des choix : en ce qui concerne les investissements, les nôtres seront toujours concertés avec les citoyen(ne)s concerné(e)s (pouvant aller jusqu’à des budgets participatifs) mais également en rupture avec les grands projets inutiles qui remplissent les poches des lobbies privés mais vident, à dizaine de millions d’euros, les finances publiques. Nous amplifierons par ailleurs le mécanisme des « avances remboursables » que nous avons été les premiers à encourager, car contrairement aux subventions classiques, le même euro public peut ainsi être utile à plusieurs porteurs de projets successifs. Enfin, parce qu’on ne gère bien qu’en situation de responsabilité et de proximité, nous exigerons le retour d’une part d’autonomie fiscale régionale, supprimée par la droite et non rétablie par le PS.

Carole Delga.Il sera bien entendu nécessaire de choisir ses priorités. Notre avantage est que la dette consolidée des deux régions demeure inférieure à la moyenne des dettes régionales. Nous avons donc les moyens de financer nos priorités dans dégrader notre budget.

Philippe Saurel. Maintenir un bon niveau d’investissement pour les entreprises de toute la region. Il convient de tout repenser à l’aune d un nouveau territoire pour agir à une échelle pertinente commencer par un diagnostic territorial. C’est possible. Je l’ai fait à Montpellier

Louis Aliot. Investissent massif pour relancer les infrastructures de transports, le logement et le développement durable. Plan Marshall pour la ruralité avec mise en place des circuits courts et préservation des labels locaux. Patriotisme économique et protection des pme-pmi tpe-tpi…

Propos recueillis par Laurent Dubois

PS : Dominique Reynié a été sollicité comme les 4 autres « grands » candidats. Sa réponse sera mise en ligne dès réception.

13 Oct

PS-PRG : un candidat « suspendu » entre l’Aude et les Pyrénées-Orientales

Dans environ une semaine, les listes départementales issues de l’accord PS-PRG doivent être présentées à la presse. Dans l’Aude les derniers ajustements font grincer des dents. Dans le département, deux places sont réservées aux radicaux de gauche. La deuxième position est destinée au maire de Gruissan, Didier Cordorniou. Une neuvième place doit revenir à Monique Joseph. Mais un troisième homme risque d’être parachuté.

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Guy Esclopé est le président départemental du PRG des Pyrénées-Orientales. En bonne logique, il devrait être candidat sur ses terres. Seul problème, les socialistes catalans ne veulent pas l’accueillir sur leur liste. Lors des précédentes départementales, Guy Esclopé était candidat au 1er tour et aurait refusé d’appeler à voter pour son concurrent socialiste au 2nd. Ce contentieux lui vaut de prendre un (en)vol pour le département voisin de l’Aude.

Les socialistes audois sont aussi peu accueillants que leurs camarades catalans. Le député Jean-Claude Perez dévoile et condamne le parachutage. Le PS 11 a résisté aux exigences du PRG s’agissant d’une tête de liste convoitée par Didier Codorniou. Il monte de nouveau au créneau. Pas question de laisser une 3eme place au PRG.

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Un courrier (signé par les 3 députés audois, les 2 sénateurs du département, le 1er fédéral, le président du groupe PS au conseil départemental) a été adressé à Jean-Christophe Cambadélis et au patron des élections au PS, Christophe Borgel. D’après Jean-Claude Perez des assurances (verbales) ont été données pour trouver un terrain d’atterrissage à Guy Escalopé en dehors de l’Aude. Mais le député  ne croit pas à ses garanties (informelles) et porte l’affaire sur la place publique. Une affaire qui dure depuis la semaine dernière. Comme ses camarades, Jean-Claude Perez attend une officialisation.

Contactés par SMS, Christophe Borgel et Carole Delga n’ont pas souhaité (pour le moment ?) réagir.

En attendant, deux points sont certains.

Face à cette hostilité des socialistes audois, Guy Esclopé a toutes les « chances » de subir le sort de Didier Codorniou : un camouflet. La « fédé » du PS11 est extrêmement bien structurée et solide. Les instances nationales du parti socialiste ne pourront pas ébranler la citadelle. Il parait impensable et pratiquement impossible d’imposer la candidature de Guy Esclopé.

Seconde certitude, il va bien falloir trouver une solution.

Si ce n’est pas dans l’Aude, ce sera ailleurs.

Laurent Dubois

 

 

 

Haute-Garonne, le maire de Fronton remplace le maire (démissionnaire) de Léguevin

La confection des listes départementales est un art difficile. Et même périlleux. Respect de l’équilibre des territoires, des sensibilités politiques sans parler des susceptibilités personnelles. En Haute-Garonne, Les Républicains n’échappent pas à la règle. En interne des voix dénoncent une sous représentation de l’Ouest du département, un appauvrissement des profils socioprofessionnels. Le tout sur fond d’une mise en accusation de la patronne départementale des Républicains, Laurence Arribagé. 

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne et présidente LR31

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne et présidente LR31

La 5eme circonscription de Haute-Garonne (Fronton, Grenade, Viellemur-sur-Tarn, Toulouse 14) n’est pas représentée (en place éligible) sur la liste départementale pour les régionales. Même chose sur la 6eme (Cadors, Léguevin, Saint-Lys, Colombiers, Tournefeuille) depuis la démission du maire de Léguevin, Stéphane Mirc.

Laurence Arribagé n’a pas de culture politique et de vision globale. Elle a concocté une liste qui est loin de faire l’unanimité. L’accusation est brutale. Elle intervient dans un contexte de tensions internes. La Fédération LR31 connait de multiples démissions (4 dont la dernière est celle de son Trésorier). Dans les couloirs de la rue Gabriel Peri (siège toulousain des Républicains), on compare de plus en plus la présidence Arribagé à celle de Christine de Veyrac : flottements et un transfert du pouvoir vers un lieutenant. En l’occurence, Yoan Rault-Wita l’assistant parlementaire de la députée de la Haute-Garonne.

Dans cette ambiance, impossible de ne pas être prudent. Les flèches décochées contre la liste départementale sont-elles des piques (empoisonnées) ou de vraies critiques fondées ?

D’après nos informations, il existe bien un problème de leadership au niveau de la présidence départementale. En revanche, les accusations ciblant le déséquilibre territorial de la liste départementale sont démenties par Vincent Terrail-Novès.

Vincent Terrail-Novès, maire de Balma et tête de liste départementale en Haute-Garonne

Vincent Terrail-Novès, maire de Balma et tête de liste départementale en Haute-Garonne

Pour le maire de Balma et tête de liste départementale :

« On cherche des problèmes là ou il n’y en a pas. D’ailleurs, je peux le dire, c’est un scoop. Le mairie de Fronton, Hugo Cavagnac, va remplacer Stéphane Mirc à la 17eme place. Une place éligible. La 5eme circonscription va donc être représentée. Et s’agissant du périurbain, nous aurons des représentants de Castelmaurou et d’autres communes limitrophes de Toulouse. Mais nous aurons également des candidats de Luchon, Rieumes, la 1ere adjointe de Revel « 

Laurent Dubois

Debout La France : « Nos listes sont déjà constituées ! »

Damien Lempereur, candidat tête de liste "Debout La France". Photo MaxPPP

Damien Lempereur, candidat tête de liste « Debout La France ».
Photo MaxPPP

Damien Lempereur se démultiplie entre Tarbes où il travaille, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon où il fait campagne et Paris où il est membre du bureau national de DLF. Mais à moins de deux mois du premier tour, la tête de Liste affiche une confiance assumée.

 

Il le dit en toute franchise : il ne pensait pas constituer ses listes aussi rapidement. « La nomination de Dominique Reynié nous a bien aidés » confie sans détour Damien Lempereur. « Reynié a vraiment du mal à incarner Les Républicains » poursuit-il. Le candidat de la droite et du centre serait-il trop « droite molle » ? L’ancien directeur stratégique de la campagne présidentielle de Nicolas Dupont-Aignan en 2012 acquiesce. « Reynié incarne tout ce qui rend dingues les militants du parti Les Républicains».

 

D’ailleurs le candidat DLF se targue d’avoir récupéré pas mal de déçus de chez « Les Républicains ». « Dans le Tarn, Jean-Marc Bardou nous a rejoint et avec lui 50 anciens militants UMP. En Ariège, Jean-Etienne Hannequin, ancien secrétaire départemental adjoint LR est désormais le nôtre. En Tarn et Garonne, nous recevons également beaucoup de coups de mains de personnes écartées par Reynié. Enfin dans les Hautes Pyrénées, le conseiller départemental José Marthe fera prochainement conférence de presse commune avec nous».

 

« Une alternative patriotique mais républicaine »

 

La raison de ces prises de guerre, au-delà de Dominique Reynié ? « Beaucoup d’ex-UMP se sont sentis perdus dans la reformation de leur nouveau parti qui incarne une droite trop molle et mondialiste. On commence à incarner une droite sûre de ses valeurs sans tomber dans les dérapages » analyse Damien Lempereur. « Nous offrons une alternative patriotique mais républicaine contrairement au Front National »

 

Et la tête de liste de Debout La France de s’enthousiasmer : « Vous vous rendez compte ? Pour l’heure nous sommes crédités de 4% dans les sondages sans citer « la marque » Dupont-Aignan. C’est qu’il y a quelque chose ! » Et Damien Lempereur de s’enorgueillir de ses 150 personnes présentes lors d’une réunion publique en Aveyron alors que Laurent Wauquiez tenait meeting le même soir. L’objectif visé est de recueillir 10% des suffrages au premier tour. « En Languedoc-Roussillon, nous avons toujours fait des bons scores ». « Nos listes se sont constituées rapidement. Nous les déposerons le 2 novembre et d’ici là il y aura encore des surprises… »

 

« On veut faire le ménage »

 

Alors Debout La France semble séduire militants et candidats de droite, mais que propose ce parti au juste ? « On veut faire le ménage » lance d’entrée Damien Lempereur quand on lui parle de programme.  « Je suis le seul candidat à avoir signé la charte Anticor contre la corruption et pour l’éthique en politique ». Un candidat qui propose que les élus soient indemnisés en fonction de leur présence, un candidat qui veut diviser par deux le nombre de vice-présidence et qui souhaite que tout élu condamné pour corruption soit inéligible à vie.

 

Sur le plan économique, DLF prône la priorité aux entreprises nationales et locales, qui n’emploient pas de travailleurs détachés et ce afin d’éviter le dumping social. « Une de nos premières actions si nous sommes élus sera de demander l’annulation de la cession de l’aéroport de Toulouse. C’est scandaleux que la Région n’ait pas réagi alors qu’on cède nos bijoux à nos concurrents ! »

 

Enfin concernant la réforme territoriale, Damien Lempereur rappelle que son parti s’y est opposé dès le début. « Maintenant, il faut corriger le tir car tout va aux métropoles. On appauvrit nos territoires ». Mais même avec 10% des suffrages que pourraient bien faire quelques élus DLF dans un hémicycle aussi grand ? « C’est une proportionnelle donc une chance pour la démocratie. Je ne veux pas présager que Dominique Reynié restera le chef de la droite une fois élu. Il risque d’être minoritaire au sein de la droite. Nos idées seront alors entendues. Et puis nous n’hésiterons pas à voter un projet de gauche s’il est cohérent ».

 

Patrick Noviello

 

 

Dominique Reynié : « le groupe de presse de Jean-Michel Baylet ne respecte pas le pluralisme »

Dominique Reynié, tête de liste régionale de la droite et du centre

Dominique Reynié, tête de liste régionale de la droite et du centre

Dominique Reynié place le groupe de presse de Jean-Michel Baylet sous surveillance. Le candidat de la droite et du centre lance un baromètre qui comptabilise les articles publiés sur chacun des compétiteurs en campagne. Le but est de faire apparaître une différence de traitement et de souligner (chiffres à l’appui) une distorsion de concurrence. Une distorsion et une concurrence « déloyale » entre un PS partenaire politique de Jean-Michel Baylet et le reste des candidats. En 2010, Brigitte Barèges (la tête de liste régionale UMP) dénoncait systématiquement une collusion entre le PS et la Dépêche du Midi. Cinq plus ans plus tard, Dominique Reynié ne se contente pas de tirs à boulets rouges. Il sort la calculatrice et les tableaux Excel. Dominique Reynié s’explique sur les raisons de son initiative.

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Régionales 2015-D’ou vient cette idée d’un baromètre ?

Dominique Reynié. Le projet d’un baromètre est lié à un « un deux poids, deux mesures » que je ne peux pas accepter. Même une pression d’opinion comme La Dépêche du Midi se doit de rendre compte de la réalité. Or ce n’est pas le cas. Pas un mot sur le meeting de Quint-Fonsegrives. Pas un mot sur celui d’Onet-le-Chateau. Cette absence de traitement dénote une absence de professionnalisme.

Régionales 2015-Quel va être le rythme de publication de votre baromètre ?

Dominique Reynié. Chaque semaine. Nous avons commencé par la Dépêche du Midi. Nous allons continué avec les autres titres du groupe de Jean-Michel Baylet (NDRL : Midi Libre, L’Indépendant et Centre Presse). Nous ne jugeons pas la nature du contenu des articles. On comptabilise le nombre d’articles consacrés aux déplacements de Carole Delga, ses interview, à ses réunions publiques et nous faisons la même chose pour les autres candidats. Chaque article est référencé dans un tableau Excel.

Régionales 2015-Dans quel but faites-vous cela ? 

Dominique Reynié. Je veux m’adresser le plus possible aux autres journalistes et aux autorités. Le groupe de presse de Jean-Michel Baylet touche énormément d’argent public. Il n’est pas normal qu’il ne respecte pas le pluralisme. Et, s’agissant de Jean-Michel Baylet et de son groupe de presse, j’ai envi de dire qu’il doit encore plus le respecter à partir du moment ou il appartient à un homme politique qui a, en plus, signé un accord électoral et des candidats en campagne. La fusion des régions, s’est accompagnée tout d’un coup d’une fusion de la presse régionale. C’est tout de même étonnant. Nous sommes censés vivre dans un système pluraliste et démocratique. Cette concentration pose question. Dans un autre pays cette même situation serait immédiatement critiquée et dénoncée. Dans notre région, nous sommes encore un territoire de la République. Je ne vois pas pourquoi on s’accommoderait d’une situation totalement anormale.

Propos recueillis par Laurent Dubois.