12 Mai

Une seule députée (tarnaise) de la Région a signé la motion de censure des gauches

La frondeuse monte d’un cran. Septembre 2014, Linda Gourjade s’abstient et refuse de voter la confiance au deuxième gouvernement Valls. Mai 2016, la députée PS du Tarn donne sa signature et endosse une motion de censure. Le geste est symbolique. Il manque deux noms pour déposer la motion et même déposée il n’existait pas de majorité (de  gauche) pour l’adopter. Néanmoins, le franchissement du Rubicon ne sera  pas sans conséquence. Au plan national, le Haut Comité Ethique est saisi. L’addition présentée aux frondeurs par les instances nationales du PS risque d’être salée. Des menaces de sanction et d’exclusion planent. Localement, la seule et unique apprentie-censeure de l’ex midi-pyrénées  risque (également) de payer une facture politique dans son département.

Linda Gourjade, députée PS du Tarn Photo : @LGourjade

Linda Gourjade, députée PS du Tarn Photo : @LGourjade

« C’est vraiment du spectacle; Il n’y avait pas la volonté d’aller jusqu’au bout« . La coordinatrice de la loi El-Khomri au sein du groupe PS, la députée de Haute-Garonne Monique Iborra relativise la portée et l’importance du casus belli. Mais la tentative de présenter une motion de censure de gauche marque une vraie rupture. C’est une première. C’est la première fois que les dissidents socialistes vont aussi loin.

Linda Gourjade justifie cette « escalade » par un projet de loi comportant des « propositions libérales et régressives » et la volonté de « marquer (un) refus« . Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, son très présent et influent collaborateur parlementaire enfonce le clou en disant : « il s’agit de marquer un désaccord profond« . Selon les mots de Marc Gauché, « les loups ont été lâchés et les pressions très fortes avec notamment un chantage aux investitures« . Mais la député socialiste tarnaise a franchi un pas de plus dans l’escale des tensions. en approuvant le recours à l’arsenal nucléaire.

A quelques mois des investitures, cette dissidence va forcement laisser des traces.

Au sein du PS 81, les législatives sont déjà lancées. Une nouvelle candidature de Jacques Valax (député sortant de la 2ème) anime les dîners en ville et les discussions entre camarades. Sur sa circonscription, Linda Gourjade pourrait affronter une concurrence. Une concurrence pas vraiment sérieuse. Sur la 2eme circonscription, le nom d’une figure socialiste locale circule beaucoup.  La Graulhétoise Claire Fita (nouvellement élue au conseil régional) est, selon plusieurs sources, tentée par une candidature. Face à elle, Linda Gourjade ne doit pas redouter un(e) opposant(e) interne de poids. Sur ses terres, il n’existe pas une « Claire Fita »  Mais, même un poids plume, peut suffire à faire perdre une investiture.

Dans ce contexte, Linda Gourjade va-t-elle ressortir affaiblie de l’épisode tumultueux de la motion de censure ?

Pour le 1er Fédéral du Tarn (à qui on prête d’ailleurs des ambitions législatives), cela ne va pas être simple pour la frondeuse. Patrick Vieu déclare : « Je sens monter une forte réaction, trop de divisions ça suffit. Les militants n’aiment pas l’idée qu’un élu socialiste puisse voter une censure et que ceux qui tapent le plus sur le gouvernement soient de gauche. Cela risque de tendre les relations avec elle et sa motion. Après, sur le fond,  le projet de loi peine à rassembler. Les militants ont du mal à avaler la couleuvre. Mais je ne pense pas que cela suffise à racheter le geste de Linda Gourjade ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Grande région : l’opposition demande des comptes à Carole Delga sur le coût de la fusion

La lettre est arrivée sur le bureau de Carole Delga mercredi 11 mai . Dans ce courrier, Elisabeth Pouchelon demande des comptes sur le coût de l’assemblée plénière du 15 avril dernier et sur le montant des travaux dans les hémicycles toulousain et montpéllierain. La conseillère régionale (LR) souhaite obtenir la communication de factures et de devis.

maxnewsworldthree091662

60.000 euros pour la plénière du 15 avril. 10 millions d’euros concernant un (éventuel) agrandissement de l’hémicycle montpelliérain. 8 millions s’agissant d’un (virtuel) aménagement de l’enceinte toulousaine. Les montants ont été communiqués par la présidente de Région. Ce chiffrage ne suffit pas à Elisabeth Pouchelon : « Je vous demande de bien vouloir me communiquer tous les éléments comptables permettant de chiffrer les prestations réalisées à Montpellier mais également l’ensemble des demandes pour l’évaluation des travaux d’aménagement des deux hémicycles ». 

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, l’Hôtel de Région déclare : « nous sommes en pleine préparation du budget, la comptabilité analytique n’est pas vraiment notre priorité ». Néanmoins, la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) range dans la catégorie des documents communicables « l’ensemble des documents comptables, des pièces liées à l’exécution des dépenses« . L’autorité administrative indépendante cite comme exemple : «  les factures, les mémoires« . Les seules restrictions concerne le secret commercial ou professionnel ainsi que les brevets. Ces deux limites ne sont pas opposables s’agissant de la location d’une salle et des services annexes.

Elisabeth Pouchelon risque de devoir attendre. Sa demande n’est (visiblement) pas prioritaire. Néanmoins, sa requête est juridiquement fondée. De plus, un blocage ou une rétention volontaire d’information est difficilement imaginable. Cela cadrerait mal avec la politique de transparence affichée par Carole Delga.

C’est du côté des devis pour les travaux à Toulouse et Montpellier qu’il existe une inconnue. Ce type de document entre dans la catégorie des documents communicables. Encore faut-il qu’ils existent.

En Midi-Pyrénées, Martin Malvy a lancé, avant la fin de son dernier mandat, une étude. L’ancien président pensait normal et naturel que la future assemblée régionale de la Grande Région se réunisse à Toulouse. Martin Malvy a donc signé le 25 juin 2015 une convention afin d’établir une simulation graphique d’un nouvel hémicycle. Un nouvel hémicycle capable d’accueillir 158 élus. Les 8 millions d’euros de travaux annoncés par Carole Delga reposent donc (visiblement) sur des études menées par les services ex-midi-pyrénéens. En revanche, du côté de Montpellier, aucune information concernant d’éventuels devis. A la fin du mandat de l’ancien président de l’ex-Languedoc, son cabinet affirmait n’avoir lancé aucune étude prospective. Mais la situation a peut-être évolué dans les toutes dernières semaines de la présidence Alary.

La demande d’Elisabeth Pouchelon apportera (peut-être) une réponse.

Laurent Dubois (@laurentdub).

11 Mai

Primaire à droite : François Fillon reporte son déplacement sur Toulouse

François Fillon, député de Paris et ancien premier ministre à l'Assemblée Nationale. Photo : AFP

François Fillon, député de Paris et ancien premier ministre à l’Assemblée Nationale. Photo : AFP

François Fillon reporte son déplacement toulousain du jeudi 12 mai. L’ancien premier ministre et actuel député de Paris est retenu au Palais Bourbon par le dépôt d’une motion censure suite à l’engagement du « 49-3 » par Manuel Valls. Une motion (liée au vote de la loi El Khomri) qui sera examinée au moment même (jeudi 12 mai à 15 heures) ou François Fillon devait se trouver dans les locaux d’une start-up à Labège.

L’ancien premier ministre ne prendra pas la parole et ne montrera pas à la tribune de l’Assemblée mais il votera la motion déposée par la droite. 

S’agissant de sa venue sur Toulouse, le staff de François Fillon précise : « pas de nouvelle date définie pour le moment ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Grande Région-Fusion : la grogne monte chez les agents et les fonctionnaires

 En février dernier, la CGT-Région a dégainé la première. C’est le second tract syndical qui dénonce les conditions de la Fusion entre les deux ex-régions, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Mais le coup de sang de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) prend une dimension particulière. Comme le précise un vieil habitué de l’Hôtel de Région, « si la CFDT commence à bouger, c’est que ça secoue vraiment. C’est très, très rare que ce syndicat plutôt conciliant monte au créneau ».

Hôtel de Région - Toulouse

Hôtel de Région – Toulouse

Le syndicat (toulousain) n’a pas l’image d’un « agitateur-agité ». Au contraire. « La CFDT a permis un atterrissage en douceur à la fin du mandat Malvy alors que des avantages pour les agents et les fonctionnaires ont été supprimés » déclare une source.

Visiblement, le début du mandat de Carole Delga ne bénéficie pas de cette entente cordiale. Dans un paragraphe consacré à la réorganisation des services, la CFDT écrit : « officiellement le nouveau exécutif concentre ses efforts sur le fonctionnement des Directions, sans rupture de service…Des rumeurs courent sur le partage de compétences et de responsabilités (ressources humaines, agriculture, tourisme) entre chacun des deux sites (ndlr Toulouse et Montpellier) sans y associer à ce stade les organisations syndicales ».

Autre sujet de préoccupation la mobilité géographique et les déplacements entre Toulouse et Montpellier :  » La présidente s’est engagée à ne pas prescrire de mobilités géographiques, mais la frontière entre le forcé et le fortement suggéré est ténue…De plus, les nombreux déplacements des agents subissent depuis janvier, peuvent s’apparenter à de la « mobilité forcée ». Ils génèrent du stress, de l’anxiété, de la fatigue et ont des répercussions sur la vie familiale et personnelle« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

10 Mai

Idex : la présidente de l’Université de Toulouse demande un entretien à Manuel Valls

La présidente de l’Université de Toulouse, Marie-France Barthet interpelle le premier ministre. Elle a écrit à Manuel Valls au sujet de l’exclusion des 3 universités et 17 grandes écoles toulousaines du projet Initiative Excellence. Un projet Idex dans lequel établissements d’enseignements supérieurs et laboratoires de recherche de la ville Rose étaient engagés depuis 2013.

Marie-France Barthet (Photo : MaxPPP)

Marie-France Barthet (Photo : MaxPPP)

Dans la lettre adressée à Matignon et que France 3 Midi-Pyrénées a pu consulter, Marie-France Barthet emploie des mots forts. La présidente de l’Université de Toulouse exprime « une incompréhension totale suite à la décision de l’arrêt brutal de l’idex » et justifie son courrier par le « souhait d’exprimer les raisons de la perplexité »

Marie-France Barthet ne comprend pas pourquoi le jury international (à l’origine du retrait de Toulouse de l’Idex) « a ignoré la convention signée avec l’Etat« . Une convention qui remonte à 2013 et qui a été signée avec le premier ministre de l’époque, Jean-Marc Ayrault. Marie-France Barthet estime que l’accord avec l’Etat a été totalement respecté et intégralement appliqué : « nous avons pleinement rempli en temps et en heure les objectifs que vous nous aviez assigniez tant du point de vue institutionnel que pour la réalisation des programmes scientifiques« .

Marie-France Barthet dénonce le modèle mis en avant par le jury international (la fusion) et estime que l’imposition de ce canevas suscite « un trouble profond dans la communauté universitaire« . La présidente de l’Université de Toulouse précise que la rigueur du jury handicape lourdement le site toulousain : « une priorité à la fusion des universités nous demande de nous amputer de la richesse de nos grandes écoles (ndlr : conformément aux textes en vigueur le modèle d’une fusion ne permet pas d’inclure une grande école) ».

Marie-France Barthet a « besoin de connaitre le choix du gouvernement » et si, effectivement, comme l’exige le jury international, le seul moyen pour Toulouse de réintégrer l’idex passe par une fusion.

La présidente de l’Université de Toulouse termine son courrier en sollicitant un entretien avec le premier ministre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Mai

Primaire à droite et publication des parrainages : une transparence relative

Cette semaine la caravane des primaires à droite reprend dans la région. Après une pause d’une semaine et le tir groupé « NKM-Copé » (les 25 et 27 avril), François Fillon sera dans la ville Rose le 12 mai prochain. Mais une actualité « parisienne » alimente les conversations de certains cadres et de militants de la fédération LR31. Jean-François Copé vient d’annoncer qu’il dispose de parrainages pour se lancer dans la course. La liste est déposée auprès de la Haute Autorité des Primaires.

Quels noms se trouve sur la liste ? Laurent Arribagé a confié à des élus et cadres du parti qu’elle serait prête à donner son parrainage. Selon une source, cet affichage (jugé trop ostentatoire) aurait d’ailleurs agacé Jean-Luc Moudenc et « indisposé » des soutiens sarkozystes. Pas évident dans une fédération très « pro-sarko ».

Au delà du cas de Laurence Arribagé et des soutiens de Jean-François Copé, comment va se dérouler la publication des parrainages ?

Réponse par la principale intéressée : la présidente de la Haute Autorité des Primaires. Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, Anne Levade précise :

Aucune liste de soutiens d’aucun candidat à la candidature ne sera diffusée par la Haute Autorité avant le 21 septembre, date de publication de la liste des candidats. A cette date, nous rendrons publique une liste de 250 élus tirés au sort parmi lesquels 20 parlementaires pour chaque candidat.

Cette semi-transparence (une publication partielle suite à un tirage à sort) est pour le moins surprenante. Pourquoi ne pas prévoir une publication intégrale et exhaustive des parrainages ? Un vrai soutien ce n’est pas simplement une signature au bas d’un document à en-tête « Les Républicains« . Un vrai soutien est censé battre les estrades médiatiques et militantes. La confidentialité et la discrétion ne sont pas compatible avec une (authentique) campagne électorale. Même s’il s’agit d’une campagne (à taille réduite) tournée vers le « peuple » des sympathisants et militants.

Cette demi-publicité ne se justifie même pas par un gage de liberté. Dans une fédération pro-Juppé, on pourrait comprendre qu’il est difficile de s’afficher quand on est un sarkozyste. Mais la Haute Autorité prévoit un tirage au sort. A moins de piper les dès, aucun nom n’est à l’abri d’une divulgation.

L’argument des économies de papier et de la préservation des forêts ne sont pas non plus recevables.

« LR » ne roule pas sur l’or et compte le moindre de ses euros. Mais, à l’époque de la politique 2.0, une simple mise en ligne suffit pour informer toute la planète média et l’ensemble de militants-sympathisants.

Faute d’explication rationnelle, il reste un seul constat à formuler : étrange.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Un deuxième député PS refuse de voter la loi El-Khomri

Semaine décisive pour la loi El-Khomri. Les débats reprennent ce lundi 9 mai, à 16 heures et un vote doit intervenir jeudi. Les députés de la Grande Région remontent sur Paris et un deuxième parlementaire socialiste annonce qu’il votera contre le projet du gouvernement. Après le gersois Philippe Martin la semaine dernière, c’est au tour de l’Audois Jean-Claude Perez.

Assemblée Nationale - Paris

Assemblée Nationale -Paris

Le brouillard est épais. Mais l’écueil est clairement identifié. Le gouvernement ignore si la loi El-Khomri pourra être votée. En revanche, Manuel Valls sait parfaitement ce qui bloque et menace d’engloutir la réforme du travail. Il s’agit de l’article 2 sur les accords d’entreprise. Aubrystes et Frondeurs refusent catégoriquement d’entériner ce nouveau dispositif. Jean-Claude Perez est (comme Philippe Martin) un fabiusien. Néanmoins, il partage le point de vue de la gauche du PS : « Depuis la semaine dernière, je me suis aperçu (ndrl : après le passage en commission des affaires sociales) de deux points durs : la période de licenciement de 6 mois et la hiérarchie des normes ». 

La hiérarchie des normes, c’est précisément le sulfureux article 2 et les accords d’entreprise. Le projet de loi prévoit que les accords concernant l’organisation du travail seront négociés au niveau de chaque entreprise (en relation directe avec le patron) et non plus au niveau des branches (dans lesquelles les syndicats sont plus présents et plus influents).

A l’image de Philippe Martin, Jean-Claude Perez insiste : « Je me suis décidé tout seul, comme un grand et je n’ai besoin de personne. Je ne suis pas un frondeur. J’ai voté 97% des projets de loi ».

Frondeur ou non, l’arithmétique a ses lois. Une (nouvelle) voix de moins c’est une adoption qui devient de plus en plus improbable.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Nom de la Région : « Notre souci, c’est la sincérité de la consultation » selon Gérard Onesta

La consultation, c’est maintenant. Du 9 mai au 10 juin, les habitants de la région vont pouvoir choisir le nom de la nouvelle région. Avec des bulletins « papiers » et sur le web, les « électeurs » vont pouvoir départager les 5 noms en compétition. Le président du bureau de l’assemblée régionale précise le mode d’emploi mais surtout il revient sur les questions qui fâchent. Gérard Onesta répond aux critiques sur le côté « usine à gaz » du vote et sur la place dans le dispositif de la presse de la famille Baylet. Interview.

Gérard Onesta, président du Bureau de l'Assemblée Régionale " Photo AFP

Gérard Onesta, président du Bureau de l’Assemblée Régionale  » Photo AFP

Le Blog Politique. La consultation sur le nouveau nom de la nouvelle Grande Région débute aujourd’hui. Qui peut voter ?

Gérard Onesta. Toute personne de plus de 15 ans habitant notre région ou déclarant y avoir des attaches. Autrement dit, tous les jeunes de plus 15 ans plus les électeurs inscris sur les listes électorales plus tous ce que nous appelons les visiteurs, cela va de l’ingénieur allemand d’Airbus jusqu’à l’Africain qui trime durement sur le port de Sète plus la diaspora c’est-à-dire les personnes qui ont quitté la région mais qui conservent des attaches familiales ou affectives.

Le Blog Politique. Que répondez-vous aux critiques sur le côté « usine à gaz » de la procédure de vote ? Il y a une part une part de vérité ou c’est un procès d’intention ?

Gérard Onesta. C’est la formule qu’employait la droite au départ. Ce serait simple si on avait prévu aucune contrainte pour assurer la sincérité du vote et si tout le monde pouvait cliquer 400 fois. C’est complexe mais c’est le seul moyen pour être serein. Ce n’est pas quand même pas très compliqué. Pour le vote papier, il suffit de classer les noms de 1 à 5 en cochant des cases et ensuite de mettre dans une enveloppe sans affranchir. Un numéro de  téléphone est demandé pour vérifier qu’une même personne ne vote pas 40 fois, c’est tout. Sur internet, il suffit de remplir un formulaire en indiquant son nom, son prénom, son département d’origine et son numéro de téléphone puis on reçoit un mail de confirmation afin d’être certain que la personne qui s’est inscrite est bien à l’origine du mail. Quelqu’un peut connaître votre adresse mail et l’utiliser. Une fois cette étape passée, je reçois un sms avoir un code pour  valider. Le but est d’éviter qu’une personne utilise 50 portables ou 50 adresses IP.

Le Blog Politique. L’addition des étapes (mail de validation, Sms…) ne va-t-elle pas dissuader les gens de voter ?

Gérard Onesta. Nous préférons moins de votes à un vote qui n’est pas sincère. On veut une vraie consultation citoyenne. Si on voulait faire tourner le compteur, on ne demandait rien et une personne pouvait cliquer 100 fois. Pour le téléphone, il faut un numéro à 10 chiffres, un numéro français. Quand j’entends parler de vote réalisés depuis Barcelone… 4 millions de personnes peuvent essayer de voter, cela ne fera pas 1 suffrage (NDLR : les organisateurs « craignent » une forte mobilisation du vote catalan des deux côtés des Pyrénées).

Le Blog PolitiqueL’opposition vous accuse de faire un cadeau déguisé à Jean-Michel Baylet en achetant de l’espace publicitaire et en insérant des bulletins de vote dans les journaux du ministre de François Hollande. Que répondez-vous à cette accusation ?

Gérard Onesta. Notre souci a été d’éviter une fracture numérique. 90% des habitants de la région sont connectés et disposent d’un ordinateur ou d’une tablette mais on n’a pas voulu laisser de côté 10% de la population. Le seul moyen est de prévoir un support papier. Le premier vecteur de distribution ne sera pas la presse de Jean-Michel Baylet mais le journal de la région. Il est distribué dans toutes les boites à lettres. Cela va au-delà de la Dépêche du Midi, de Midi Libre, de l’Indépendant réunis. Et pour les journaux de la presse, nous avons un partenariat avec tous les journaux qui l’ont demandé et parmi les journaux il y a effectivement la presse de Jean-Michel Baylet. On ne va pas exclure un vecteur qui est difficilement contournable uniquement pour éviter une critique.

Le Blog Politique. Combien de votants espérez-vous ? A partir de quel seuil estimez-vous que ce sera un succès ou au contraire un échec ?

Gérard Onesta. A 100 000, c’est un vrai sondage. Au delà de 500 000, c’est un triomphe. Mais, notre premier souci, c’est la sincérité de la consultation. On ne cherche pas uniquement à faire tourner le compteur.

Le Blog Politique. Le vote sur internet ou sur papier, sera-il définitif ? Le gouvernement ou le Conseil d’Etat (qui doit être obligatoirement consulté) peuvent-ils passent outre votre consultation ?

Gérard Onesta. C’est une autre inconnue. Si peu de gens votent, n’importe quel scribouillard du Conseil d’Etat pourra s’asseoir sur la consultation et choisir en dehors de la liste des 5 noms. En revanche, si la consultation est massive qui osera passer outre à Paris ? Si je ne veux pas laisser le choix à d’autres, c’est à moi de choisir.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

07 Mai

Hérault – Le 1er fédéral du PS qualifie les journalistes de BFM de « fachos »

La fusion est vraiment en marche. Du moins au niveau des deux plus grandes fédérations PS de la Grande Région. Le vendredi 6 mai, un militant (et ancien cadre) du PS de Haute-Garonne qualifie le premier ministre, Manuel Valls, de national-socialiste sur les réseaux sociaux. Moins d’un jour après, c’est le 1er fédéral de l’Hérault qui « gratifie » les journalistes de BFM du qualificatif de…fachos.

Raison du « pétage de plomb » : un bandeau indiquant que le nouveau maire de Londres est musulman. Visiblement, le 1er Fédéral de l’Hérault regarde la chaine d’info en continue et la vision de l’inscription « Sadiq Kahn : Londres en passe d’élire son premier maire musulman » le fait sortir de ses gonds.

Hussein Bourgi poste alors sur twitter :

@BFMTV arrêtez de parler de maire musulman. On ne parle pas de vous en disant les journalistes fachos de #BFNTV

 

Capture d’écran 2016-05-07 à 17.42.09

Deux dérapages la même semaine, dans la même région et au sein du même parti cela fait beaucoup.

Le parti socialiste est loin d’avoir le monopole des outrances verbales et des débordements. Mais ce n’est pas une raison. Les excès des uns n’excusent pas les délires des autres. Un « détail de l’histoire » lepeniste, « le bruit et l’odeur » d’un Chirac ou « l’homme africain » sarkozyste ne justifient pas les allusions nauséeuses et malsaines au fascisme.  Des allusions nauséeuses et malsaines et pas simplement déplacées.

Bien évidemment, Hussein Bourgi (comme tous les autres téléspectateurs de BFM ou de France 2) peut parfaitement trouver que le fait d’insister sur la religion musulmane du nouveau maire de Londres est déplacé. Un homme ne se réduit jamais à sa religion, à son goût pour les fruits des mers, ses origines géographiques ou ses racines familiales.

Le secrétaire d’Etat en charge des affaires européennes, Harlem Désir a déclaré : « ce n’est pas un maire musulman mais un maire travailliste« . Il est parfaitement possible de défendre ce point de vue et de reprocher à BFM une dérive « communautariste » : un musulman est un musulman avant d’être un maire, un chirurgien ou un pilote d’avion.

En revanche, l’utilisation du mot « fachos » est totalement absurde. Elle est franchement irresponsable s’agissant d’un « responsable » politique.

Les qualificatifs de fascistes ou de national-socialiste renvoient à des réalités historiques et à des pratiques politiques (terriblement) précises : culte et utilisation de la violence, discours belliciste, parti unique…
Un lycéen de seconde est capable de distinguer des fascistes de…journalistes de BFM TV.

Visiblement, ce n’est pas le cas du 1er fédéral de l’une des plus importantes fédérations PS de France.

L’Université d’été de Nantes approche.

Ce rendez-vous annuel de tous les socialistes de l’Hexagone et de l’Outre-Mer est l’occasion de passer de bonnes soirées entre camarades et de participer à des séances de formation. Il est visiblement urgent de prévoir quelques cours d’histoire…élémentaire.

Il n’est pas certain qu’Hussein Bourgi accepte de s’inscrire dans ce séminaire. Il assume totalement :

Sur le fond de mon tweet, je ne retire rien. Je le revendique avec fierté et honneur

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

06 Mai

Législatives-Gers : Philippe Martin  » je me prononcerai en septembre »

Un texte peut cacher une élection. Derrière le projet de loi El Khomri se trouve une échéance qui se rapproche de plus en plus : les législatives. Les députés le savent parfaitement et agissent en conséquence. Dans une poignée de mois, ils vont se retrouver devant les électeurs.

Dans une circonscription marquée à gauche ou dans une fédération (socialiste) hostile à la réforme gouvernementale, il est dangereux de voler au secours du projet El Khomri. Dans ce contexte, la sortie publique de Philippe Martin (non je ne voterai pas la loi)  peut-elle s’analyser comme une candidature (implicite) pour les législatives ?

Philippe Martin, ancien ministre et président du département du Gers

Philippe Martin, ancien ministre et président du département du Gers

La fin est programmée. La plus française des spécialités nationales va s’éteindre. Le cumul des mandats doit disparaître en 2017. Le texte a été voté au milieu des grincements des dents et dans la douleur. Mais il a été voté. Le député-président (ou membre) d’un exécutif est une espèce politique en voie de disparition. Député-patron d’un département, d’une ville ou d’une région, il va falloir choisir. Un choix qui s’impose notamment à Philippe Martin. Président du Gers et député de ce même département, l’ancien ministre de l’Ecologie va devoir abandonner une casquette. Et si son choix était le Palais Bourbon et un nouveau mandat parlementaire ?

Dans la perspective des législatives de 2017, une hostilité affichée à la réforme du travail est un bon calcul.

En effet, le positionnement de Philippe Martin est « raccord ». Raccord avec un électorat de gauche qui affirme (à longueur de sondages et de motions dans les « fédés ») son hostilité à la réforme du travail.

Pour Philippe Martin, c’est simple : « j’ai livré ma position car je trouve plus respectueux de dire au gouvernement ce qu’il en ait et sur quelles voix il peut compter. Je n’apprécie pas les gens qui font durer le suspens. J’ai voté 97% des lois du gouvernement. Je ne me transforme pas en frondeur ». Sur les bancs de l’assemblée, Philippe Martin se rapproche d’une figure régionale de la gauche socialiste, le député de l’Hérault Christian Assaf. Néanmoins, le « fabuisien » de souche réfute toute conversion tardive.

S’agissant d’un coup de billard à deux bandes pour préparer les législatives, Philippe Martin est clair : « Je me prononcerai en septembre. Je vais réfléchir et ceux qui disent savoir à ma place et qui le disent se trompent« .

Laurent Dubois (@laurentdub)