A droite, la course des « primaires » s’accélère. Depuis dimanche dernier, le nombre de compétiteurs a augmenté. Le 14 février, Jean-François Copé a déclaré sa candidature sur le plateau du « 20 heures » de France 2. L’ancien président de l’ex-UMP rejoint le peloton bien fourni des Juppé, Fillon, Morano, Mariton…Pour le moment, ce sont 7 concurrents qui briguent l’investiture LR pour la présidentielle de 2017.
Au sein des Républicains de Haute-Garonne, la déclaration de candidature de Jean-François Copé alimente l’hypothèse d’un parrainage « présidentiel ». Celui de la présidente de la fédération départementale, Laurence Arribagé.
L’audition ce matin, mardi 16 février, de Nicolas Sarkozy peut modifier la donne. Sa mise en examen pourrait éliminer (de fait) le principal compétiteur des « primaires ». Mais, en revanche, l’affaire Bygmalion épargne un de ses témoins clés : Jean-François Copé. Le destin politique de Nicolas Sarkozy est entre les mains des juges. En revanche, l’ancien président de l’UMP, Jean-François Copé, est ressorti sans encombre du bureau des magistrats du pôle financier.
Libéré de toute entrave judiciaire, Jean-François Copé a retrouvé sa liberté de mouvement politique. Il l’a immédiatement utilisée pour déclarer sa candidature à la « primaire ». Une candidature qui a immédiatement été commentée à 600 km de Paris. A Toulouse, au sein de la Fédération LR de Haute-Garonne, cadres et élus ont eu un réflexe : pointer du doigt un de ses futurs parrainages. Celui de Laurence Arribagé.
» Je n’ai ni à infirmer ni à confirmer alors que Laurence Arribagé ne s’est jamais exprimée concernant son parrainage pour les primaires« . Le collaborateur de la présidente (et députée) de Haute-Garonne, Yoan Rault-Wita applique rigoureusement la ligne de sa patronne. Pas de commentaire sur les primaires.
Dans les colonnes d’un journal local, Laurence Arribagé a précisé qu’elle ne se prononcerai pas avant le mois de septembre.
Il est vrai que le sujet est sensible.
Comme dans toutes les fédérations LR, la question des primaires est source de division.
« Sarkozystes », « Fillonistes » et désormais « Copéistes » vont se confronter et s’affronter afin d’assurer la victoire de leur champion. Par tradition, de manière quasiment « génétique », la droite est légitimiste et allergique aux tensions internes. Il faut dire que des générations de militants ont été marquées par des guerres fratricides. Que ce soit au niveau national (Giscard-Chirac, Balladur-Chirac, Fillon-Copé, Sarkozy-Copé) ou local (Moudenc-Veyrac, Douste-Baudis).
Les primaires peuvent réveiller de vieux traumatismes. Laurence Arribagé doit tenir compte du passé et du passif de ses troupes.
Mais, surtout, la tâche n’est pas facile pour la présidente de la Fédération. Selon nos informations, la présidente de LR31 a ouvertement exprimé ses préférences pour Jean-François Copé et évoqué un parrainage dans le cadre des primaires. Selon plusieurs sources, Laurent Arribagé a réaffirmé sa position lors du Conseil National du 14 février,
Mais la fédération haute-garonnaise, n’est pas « copeiste ». La majorité des 10 délégués de circonscription et des 12 conseillers nationaux du département sont « sarkozystes ». Laurence Arribagé a longtemps été sur cette ligne. Mais c’était à une époque ou Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé formaient un tandem.
Désormais les deux ex (président de l’UMP et président de la République) suivent des chemins différents. Et même opposés.
Jean-François Copé n’a pas hésité à mettre en cause Nicolas Sarkozy lors de son audition par la justice. De toute façon, duel judiciaire ou non, leur ambition élyséenne les transforme forcément en rivaux.
Une rivalité qui pourrait donc recevoir le soutien d’une présidente de fédération… »sarkozyste ».
Selon un militant, « dans la fédération, il existe des Juppeistes dont Jean-Luc Moudenc et ses proches, Pierre Esplugas (NDRL maire adjoint) ou Brigitte Micouleau (NDLR sénatrice). Il existe des élus qui soutiennent Bruno Le Maire. Arnaud Lafon (NDLR maire de Castanet-Tolosan) et Jennifer Courtois (NDLR conseillère régionale). Mais la majorité des militants sont légalistes et soutiennent le président du parti, Nicolas Sarkozy ».
Un adhérent « historique » précise : » on ne sait pas si la majorité est absolue ou relative mais il est clair que la majorité de la fédération est sarkozyste« . Au moment de l’élection interne de janvier dernier, des candidats ont renoncé à se présenter face à Laurence Arribagé. Un renoncement émanant de « sarkozystes » qui voyaient en la présidente (par interim) sortante une des leurs.
Dans ce contexte, le positionnement « copeiste » de la présidente de LR31 est acrobatique.
Comme le précise, un élu de droite « cela ne manque pas de courage« .
Encore faut-il que Laurence Arribagé finisse par déclarer publiquement son « copéisme ».
Laurent Dubois (@laurentdub)