06 Mai

Grande Région-Consultation sur le nouveau nom : combien ça coûte ?

maxnewsworld281664

Du 9 mai au 10 juin prochain, les habitants vont pouvoir voter pour choisir le nom de la nouvelle Grande Région.

5 noms sont en compétition : Languedoc, Languedoc-Pyrénées, Occitanie, Occitanie-Pays Catalan, Pyrénées Méditerranée.

Combien va coûter la campagne de communication et les opérations de vote ? L’Hôtel de Région avance le chiffre de  500 000 euros.

Cette somme globale est prélevée sur le budget communication et se décompose en deux enveloppes :

  • 50 000 euros (10% du montant total) : création et développement du logiciel permettant le vote sur internet (réception d’un mail de validation puis d’un code par sms suite à une inscription sur le site du conseil régional), frais postaux (prise en charge des envois des votants)…
  • 450 000 euros (90% du montant total) : tirage à 2,4 millions d’exemplaires d’un numéro spécial du bulletin du conseil régional, achat d’espaces publicitaires avec une insertion de « bulletins de vote papier » dans la presse hebdomadaire et quotidien régionale, contrat avec la Poste pour le dépouillement des « bulletins papiers ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Un militant socialiste de Haute-Garonne traite Manuel Valls de « national socialiste »

Des pétitions, des motions, une vague de contestation. Les adversaires du projet de loi El-Khomri se mobilisent tous azimuts et tiennent le haut du pavé. Y compris au sein du camp de François Hollande. Mardi 3 mai, ce sont 5500 courriers électroniques qui sont partis du PS pour demander aux parlementaires socialistes de ne pas voter le texte. C’est surtout la voix des « anti » qui résonne. Mais la fronde est plus globale et une accumulation de griefs (loi Macron, déchéance de nationalité) transforme Manuel Valls en véritable tête de turc. En Haute-Garonne, un militant socialiste traite le premier ministre de…national socialiste et fait un parallèle avec Adolphe Hitler. Une parlementaire est choquée et demande aux instances fédérales de se positionner.

Monique Iborra a envoyé un sms au premier fédéral du PS31, Sébastien Vincini, et au numéro 3 du parti, Christophe Borgel pour demander si une exclusion est envisagée. 

Manuel Valls, premier ministre

Manuel Valls, premier ministre

L’anniversaire des 4 ans de présidence Hollande se déroule dans un climat très particulier. Le gâteau a un goût amer. Il souffle sur les bougies un air de schisme. Le projet de réforme du code du travail divise la famille socialiste. Manuel Valls est au milieu du jeu du quille et concentre les critiques. Mais, pour la députée Iborra, il y a des limites. Sur sa page facebook, un militant socialiste et ancien secrétaire de section lance :  » Valls ton grand-père était un banquier franquiste catalan…tu n’aimes pas le mot socialiste, tu aimes Clemenceau, sabre peuple nationaliste, pro guerre en 1914. Je résume nationaliste socialiste  pro guerre anti arabe ? A.H un national socialiste, tu connais ? »

Valls A.H un national socialiste, tu connais ?

Référence au fascisme et allusion (transparente) à Adolphe Hitler (A.H), c’est trop pour Monique Iborra. La députée demande si les instances du PS vont prendre des mesures.

Mais derrière cette affaire en cache une autre.

Monique Iborra fait, elle même, l’objet d’une demande d’exclusion. Une demande qui reste lettre morte malgré la pression (insistante) de Carole Delga et qui remonte à sa dissidence au moment des régionales. La députée de Haute-Garonne a, en effet, soutenu l’adversaire politique de la candidate socialiste : Philippe Saurel. En fait, Monique Iborra ne défend pas seulement Manuel Valls. Elle pointe un « deux poids, deux mesures » et interpelle les instances du PS pour savoir si Carole Delga va demander l’exclusion d’un militant qui franchit la ligne rouge. Ou plutôt la ligne brune. Et qui ne se « contente » pas de violer la discipline de vote au moment d’un scrutin.

A quelques jours du 8 mai, ce n’est vraiment pas l’heure de l’armistice.

Laurent Dubois (@laurentdub)

La Grande Région fait son cinéma

Tournage d’un film sur Pierre-Paul Riquet (2015) au château de la Réole ©MaxPPP

Une madame cinéma vient d’être nommée à l’hôtel de Région. Il s’agit de l’ancienne vice-présidente à la culture de Georges Frêche, Josiane Collerais. Mission : faire un état des lieux des sites de tournage. Cette prospection pourrait être la première étape avant la création d’une agence régionale. 

Des projecteurs et des figures du petit ou du grand écran sur les Larzac ou dans les rues de Nîmes. C’est un spectacle que souhaite développer la nouvelle présidente de région, Carole Delga. Il ne s’agit pas simplement d’exporter l’image de la Grande Région mais aussi d’alimenter l’économie du territoire. Un téléfilm ou un documentaire, c’est une publicité géante et vivante pour les paysages de Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées. Mais c’est également une manne financière. L’exploration et l’exploitation du filon de la filière cinéma/documentaire/courts-métrages est le cahier des charges de Josiane Collerais. Candidate (sortante) aux régionales dans les Pyrénées-Orientales, l’ancienne élue a dû quitter l’hémicycle en raison d’une place (8eme) non-éligible au second tour. Josiane Collerais espérait conserver sa vice-présidence à la Culture et au Patrimoine. A défaut, elle revient dans le jeu culturel.

Un jeu qui n’est pas à somme nulle. En 2015, l’ex-Languedoc a engrangé 9,2 millions d’euros grâce à 598 jours de tournage. La même année, sur Toulouse et dans ses départements limitrophes, 4 longs métrages et surtout des documentaires ont rapportés 9 millions d’euros. Les deux ex-régions sont sur les mêmes « enveloppes ». Néanmoins, différence de taille, du côté de Montpellier, les jours de tournages sont plus nombreux. La raison du succès porte un nom : Languedoc-Roussillon Cinéma.

Comme le précise un journaliste montpelliérain, Benjamin Téoule :  » La culture c’est surtout donner du pognon et distribuer des subventions mais Languedoc-Roussillon Cinéma, c’est une vraie réussite en pleine expansion« . En ex-Midi-Pyrénées, il existe depuis 1984 un fonds d’aide à la création audiovisuelle. Mais, malgré le souhait des professionnels du secteur, il n’existe pas d’agence régionale sur les bords de la Garonne. Selon une source, la mission de Josiane Collerais pourrait réparer cette lacune en ouvrant la porte à la création d’une grande agence sur la Grande Région. 

L’émergence de cette nouvelle structure correspond incontestablement à une attente et même à un besoin. Mais son lancement risque de se heurter à des résistances ou du moins à des réticences internes. Internes au Conseil Régional. Depuis le début du mandat, des passes d’armes opposent le président de la commission Culture (par ailleurs très introduit et actif dans le milieu du cinéma), Serge Regourd et la vice-présidente en charge de la Culture, Dominique Salomon. Il n’est pas certain que l’entrée en scène d’un troisième acteur (en la personne de Josiane Collerais) calme le jeu.

La future superproduction régionale pourrait s’intituler : peaux de bananes à Ok Corral.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

04 Mai

Le double de Jean-Luc Moudenc sévit sur Facebook

Une bonne dose de dérision et un ton franchement décalé. « Jean-Luc GrandMou » se glisse dans les habits virtuels de Jean-Luc Moudenc et s’invite sur le Facebook des toulousains. Ce n’est pas une première sur les réseaux sociaux de la ville Rose. Pendant la campagne des municipales, un blog dédié à la vie politique locale a dézingué tous azimuts.

« Dans la Ville Rose » et ses Blagues de Raoul (référence au Raoul Volfoni du film les Tontons Flingueurs) a fait sourire et rire avec son poil à gratter mais aussi avec une  bonne dose d’impertinence. Une impertinence souvent pertinente.

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Le nouveau né est différent de son prédécesseur. Pas de blog mais une page Facebook ,à la place d’interviews imaginaires des billets courts, « Jean-Luc GrandMou » est entièrement dédié à l’unique objet de son affection : le maire de Toulouse. Un maire dont le portrait sert de photo de profil. Dans la dernière publication, Jean-Luc Moudenc intervient d’ailleurs sur la page de son fan. « Jean Luc GrandMou » annonce fièrement qu’il dispose de places pour la fête de la musique. Un vrai miracle et même une victoire sur un bug informatique. Le post de Jean-Luc GrandMou  tombe en pleine saturation du site de réservation mis en place par le Capitole. C’est probablement cet exploit qui conduit Jean-Luc Moudenc a félicité son double et a lui proposé, en récompense, des invitations pour le carré VIP.

Des mocassins usagés ou un ancien pardessus rappé aurait pu suffire à « Jean-Luc Grand Mou« . Mais Jean-Luc Moudenc fait plus fort : un tapis rouge pour la fête de la musique.

Malheureusement, tout cela est faux. Le vrai Jean-Luc Moudenc ne s’est pas fendu du moindre message. C’est un fake, comme celui de l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen ou de l’adjoint à la sécurité au Capitole, Olivier Arsac.

La farce est totale. Mais attention n’allez pas dire que c’est la blague d’un potache. Encore moins d’un potache pochtron  qui passe ses nuits à faire la fiesta place Saint-Pierre. Contacté par message privé (forcément) sur Facebook, « Jean-Luc GrandMou » met les points sur les I et le poing dans la face des politiques : « je fais remarquer aux hommes politiques qui me prennent pour un rigolo que ce n’est pas moi qui ait commencé. La politique est trop sérieuse pour être laissée aux mains des politiques. On regarde avec amusement et dépit la gestion de la droite-cassoulet ».

« Jean Luc GrandMou » n’est pas encore viral. Il lui reste des marges de progression pour se faire connaître et reconnaître. Mais il est déjà contentieux. Du moins s’agissant de son sens de l’humour.

« Jean-Luc GrandMou » a réussi à dérider l’austère monsieur sécurité du Capitole.

En apprenant que son nom et sa photo ont été piratés, Olivier Arsac est parti d’un grand rire puis a lâché : « pas de commentaire, il faut laisser la satire s’exprimer ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

03 Mai

Toulouse-Université-Perte Idex : incompréhension et contestation

Des millions d’euros perdus et une dynamique brisée. Le retrait du label « Idex«  met la communauté universitaire toulousaine en émoi. Une émotion teintée d’incompréhension et même de colère. La décision du jury international retirant Toulouse du dispositif Initiative Excellence est jugée partielle pour ne pas dire partiale.

Le jury (indépendant du gouvernement mais nommé sous la présidence Sarkozy) a refusé de tenir compte d’une convention signée entre Toulouse et l’Etat. Les membres du jury ont (délibérément) exclu du dossier toulousain une pièce qui permettait de maintenir la ville rose dans le projet Idex. Selon nos informations, le gouvernement partage l’étonnement des universitaires toulousains.

Université du Mirail-Photo @MaxPPP

Université du Mirail-Photo @MaxPPP

En 2012, Toulouse obtient la possibilité d’évoluer vers une fédération. Cette formule permet de tenir compte des spécificités du site toulousain : 3 universités et 17 grandes écoles. La plupart des laboratoires de recherche  « mutualisent » des ressources humaines et des moyens entre universités et grandes écoles. De plus, les autorités de tutelle des grandes écoles vont du ministère de la Défense, en passant par celui de l’Agriculture ou de l’industrie. Face à ces spécificités toulousaines, le modèle fédératif (respectueux des particularismes des différents partenaires) apparaît comme la meilleure solution.

En 2013, les chercheurs et les universitaires toulousains entrent dans le dispositif Idex. Problème. Ils s’engagent à évoluer vers une fusion : une université pivot sur laquelle les autres établissements viennent se greffer. Mais le passage de la fédération à la fusion ne cadre pas avec le site toulousain.

Toulouse obtient alors de l’Etat que l’université toulousaine continue sur la base d’un modèle fédéral. Le jury international ne l’entend pas de cette oreille. Il s’arc-boute sur le modèle de la fusion. D’ailleurs, parmi les 3 universités qualifiées, deux sont des fusions « intégrales » et Bordeaux est une fusion partielle.

Juridiquement le jury international est indépendant du gouvernement français même s’il est financé par lui. Il n’est pas obligé de retenir une convention portant la signature du premier ministre français. Mais son rigorisme méthodologique (une fusion sinon pas d’Idex) fait grincer de nombreuses dents.

La perte du label Idex n’est pas simplement une mauvaise nouvelle pour l’université toulousaine. C’est également une belle couleuvre à avaler pour le gouvernement français. Manuel Valls a dû annoncer une décision qui foulait au pied un accord signé par son prédécesseur à Matignon.

Laurent Dubois (@laurentdub) 

 

 

Aveyron : Loi sur le non-cumul des mandats, Luche passe la main

C’est suffisamment rare pour le souligner. Un président de département en exercice annonce qu’il va démissionner de son mandat, loi sur le non-cumul oblige. Il s’agit de Jean-Claude Luche en Aveyron. Il nous explique pourquoi.

 

Jean-Claude Luche, Président UDI du Conseil départemental de l'Aveyron et Sénateur. Photo Max PPP

Jean-Claude Luche, Président UDI du Conseil départemental de l’Aveyron et Sénateur.
Photo Max PPP

Le Blog Politique : Pourquoi cette décision ?

Jean-Claude Luche : Elle a été difficile. J’avais déjà été obligé de le faire pour mon mandat de maire de Saint Geniez d’Olt. Or là, si je n’avais pas décidé, au 1er octobre 2017, c’est mon mandat le plus ancien qui sautait, autrement dit celui de sénateur.

 

LBP : Vous n’avez jamais été favorable à cette loi sur le non-cumul. Pourquoi ?

J-C L : Parce qu’avoir un mandat local rapproche du terrain. J’aime être au contact, construire. En Aveyron, je suis plus un animateur de territoire qu’un politique. D’ailleurs avec cette loi, j’ai peur que les parlementaires ne soient plus que des politiques purs et durs. Regardez par exemple sur la Loi Travail, plutôt bonne au départ, comme elle a été remaniée par des apparatchiks de parti.

 

LBP : Mais pourquoi avoir choisi le Sénat plutôt que le Département alors ?

J-C L : Une décision pas si facile que ça…. J’y réfléchis depuis 2015. Je suis élu local depuis 33 ans donc je peux amener ces compétences au Sénat. Et puis, à 64 ans, c’est un juste retour des choses. Après 9 ans de présidence, le département a aussi besoin de sang neuf.

 

LBP : Quand et comment avez-vous annoncé cette décision à vos collaborateurs ?

J-C L : Je l’ai annoncée d’abord à mes collègues puis à l’ensemble des 1700 agents. J’ai fait des réunions de personnel pour cela.

 

LBP : Ont-ils été surpris ?

J-C L : Oui et non…

Vous savez la victoire de mars 2015 n’avait pas été si simple que cela. Mais j’ai été une tête de pont pour améliorer la majorité malgré le redécoupage électoral. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mon slogan avait été « En marche avec Jean-Claude Luche ». Si vous enlevez mon nom…

 

LBP : Justement, vous qui êtes assez indépendant, quel regard portez-vous sur Emmanuel Macron et son initiative ?

J-C L : Il est brillant, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas. Les français n’ont plus confiance dans les syndicats ou les partis politiques. Ils se retrouvent sur des identités qui leur ressemblent. Macron s’éloigne du PS. Regardez le Président de la République, il gouverne avec ne coalition. Je ne prends pas tout dans ce que dit et fait Macron mais il y a des choses qui me plaisent. Peut-être une sorte de socialisme libéral…

 

LBP : Comment va se mettre en place votre succession à la tête de l’Aveyron ?

J-C L : Dans mon hémicycle, beaucoup sont capables de me succéder. Pour l’heure, personne ne se détache. On va voir s’il y aura des Primaires. Je suis moi-même d’ailleurs passé par là. Mais quoi qu’il arrive, j’aurai laissé un bon bilan et une situation financière saine.

 

LBP : Votre démission officielle c’est pour quand ?

J-C L : Entre le 1er janvier 2017 et juillet. J’ai ma petite idée personnelle…

Propos recueillis par Patrick Noviello

Cérémonie du 8 mai à Toulouse : polémique autour du « risque » terroriste

Les cérémonies du 8 mai « victimes » de l’état d’urgence. Dans certains quartiers, les commémorations pourraient être réduites à un « fleurissement ». Motif : protéger les enfants des écoles des…attaques terroristes. 

Cette version des faits peut faire sourire. Les gerbes du 8 mai ciblées par Daesh dans le quartier de Saint Aubin ou à Saint Simon, cela ne semble pas très sérieux et largement excessif. Mais, c’est l’explication fournie par la mairie et reprise par un élu socialiste. Retour sur une drôle de polémique.

Cérémonie du 8 mai à Toulouse

Cérémonie du 8 mai à Toulouse

De simples dépôts de fleurs au pied des monuments aux morts célébrant la victoire sur le nazisme. L’affaire a fait du bruit dans le milieu des anciens combattants. Le président de la plus emblématique des associations a pris plume et a adressé un courrier au maire de Toulouse.

Le vice-président en charge des anciens combattants au conseil départemental, Jean-Jacques Mirassou a  également écrit à Jean-Luc Moudenc : « personne ne saurait nier les contraintes justifiées en matière de sécurité mais pour autant, il est évident que l’attachement du Monde Combattant, des Toulousains et des Toulousaines, à cette date emblématique mérite une véritable organisation« .

La députée de la plus toulousaine des circonscriptions hautes-garonnaises, Martine Martinel, s’étonne de la tournure des événements. « Les terroristes ont des cibles plus fortes et symboliques que les cérémonies du 8 mai. Il y a l’Euro dans quelques semaines avec des centaines de milliers de personnes et les terroristes s’attaqueraient  à des monuments aux morts  » déclare la parlementaire. Mais ce qui l’étonne le plus, c’est l’absence d’information :  » je voudrais bien comprendre et que l’on m’explique« . Comme son collègue Jean-Jacques Mirassou, Martine Martinel a pris sa plume et a envoyé un mail à l’élu municipal en charge de la mémoire et des anciens combattants, Jean-Baptiste de Scorraille.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Jean-Baptiste de Scorraille s’explique.  L’élu municipal dénonce une polémique pitoyable :  » Aucune annulation. Il y aura 27 cérémonies et 5 dépôts de fleurs pour des raisons de sécurité en raison de la venue des enfants. C’est à la demande des enseignants, de l’Académie et d’une association qui organise les cérémonies. Quand le gouvernement dit que nous sommes en guerre, il faut bien tenir compte de la sécurité. Je suis très en colère contre Jean-Jacques Mirassou qui se livre à une polémique pitoyable. Quand on est dans un état de guerre, il faut soutenir les armées et penser à nos morts ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

01 Mai

Université-Label « Idex » : Philippe Saurel demande une réunion de crise à Carole Delga

Les deux métropoles régionales au bord de la route. Janvier 2016, Montpellier échoue et ne parvient pas à décrocher le label « Initiative Excellence » (Idex) pour ses universités. 29 Avril 2016, Toulouse est exclue du projet Idex. Désormais, les deux pôles universitaires de la région sont sur le banc de touche.

Le maire de Toulouse s’est exprimé samedi 30 avril. Jean-Luc Moudenc parle d’une « profonde déception » et estime que l’arrêt du projet Idex « sanctionne le manque d’ambition des acteurs universitaires toulousains ». Mais l’élimination de Toulouse fait également réagir le premier magistrat de Montpellier.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole

Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole

Philippe Saurel « demande que le conseil régional qui a compétence sur l’université et l’enseignement supérieur rassemble les responsables de l’université et les présidents des deux métropoles et leur demande expressément de se mettre au boulot pour présenter une université unifiée qui intègre les sciences humaines et les sciences sociales. Nous sommes quasiment la seule région en France a être absent du dispositif Idex. C’est trop grave en terme d’université et de repérage mondial. J’en ai parlé avec Jean-Luc Moudenc nous avons la même position ».

Nous sommes quasiment la seule région à être absente du dispositif Idex, c’est trop grave.

En janvier 2016, Philippe Saurel s’est exprimé sur la disqualification des universités montpelliéraines du dispositif Idex. Mais le président de la Métropole a surtout accompagné ses paroles d’annonces fortes : le gel de 15 millions d’euros dans le cadre du plan Etat-Région et l’arrêt d’un financement de 40 000 euros au profit de la Communauté d’Universités et d’établissements, Languedoc-Roussillon (Comue-LR).

Dans sa décision de refus, en janvier 2016, le jury pointe du doigts des problèmes d’organisation et de gouvernance au sein des différentes universités et établissements de Montpellier. La réaction de Philippe Saurel correspond à ce « réquisitoire » et vise à mettre les universitaires face à leur responsabilité. En avril 2016, le jury international (qui retire Toulouse du dispositif « Initiative Excellence« ) emploie des mots voisins à ceux utilisés pour refuser le ticket d’entrée à Montpellier. La réaction du maire de Toulouse est moins cinglante que celle de Philippe Saurel. Mais Jean-Luc Moudenc pointe également une responsabilité des universitaires toulousains : « on ne pouvait observer une adhésion des acteurs à une démarche de transformation conduisant à une université de recherche intégrée ».

Mais, au delà des différences de tempérament, il existe une position commune et un diagnostic partagé entre Philippe Saurel et Jean-Luc Moudenc. La présidente de région, Carole Delga, va-t-elle entendre cet appel des deux présidents de métropole et organiser une réunion de crise ?

Réponse dans les prochains jours.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

29 Avr

1er mai : un « appel des 100 » pour lancer un débat à gauche.

Un appel au milieu des brins de muguet. Dimanche 1er mai 100 personnalités lancent un texte appelant à un débat à gauche. Les signataires ont finaliséla liste. Une liste  publiée dans un hebdomadaire et distribuée (avec un manifeste) sous forme de tract lors des traditionnelles manifestations de la fête du Travail. Parmi les signatures on trouvera celle de personnalités politiques (Marie-Noëlle Lienemann, Clémentine Autain, Noël Mamère), syndicales (Gérard Aschieri) ou médiatiques ( Gérard Filoche et Caroline de Haas, l’emblématique opposante à la loi El Khomri).

Des « régionaux » donnent également leurs paraphes : le conseiller régional « Nouveau Monde« , Serge Regourd et sa collègue Myriam Martin, la figure tarnaise de la lutte contre le barrage de Sivens, Ben Lefetey. Une ancienne élue régionale ne s’est pas contenté de signer. La tarbaise, Marie-Pierre Vieu, accompagne le projet depuis le début.

Marie-Pierre Vieu ancienne conseillère régionale et présidente du Front de Gauche à la Région

Marie-Pierre Vieu ancienne conseillère régionale et présidente du Front de Gauche à la Région

Elle explique de le sens de cet « appel des 100 du 1er mai ». Pour la responsable communiste il s’agit de « remettre la charrue avant les bœufs en provoquant le débat ». Un débat critique. Comme le précise Marie-Pierre Vieu, « c’est une critique de gauche de la politique gouvernementale. De maintenant jusqu’à la fin juin, nous allons organiser des débats et des forums dans les grandes métropoles et dans les départements. Il s’agit d’établir un cahier des charges des problèmes à régler et de faire des propositions phares pour sceller un rassemblement à gauche ».

La représentante du PC insiste sur la diversité des profils : « parmi nous, il y a des gens favorables à une primaire à gauche (ndlr pour la présidentielle de 2017) et d’autres qui estiment qu’une primaires est piégée par le PS ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Loi El-Khomri – Monique Iborra (députée PS) : « les frondeurs ne sont pas décidés à voter »

Le scénario tourne en boucle. Depuis le début mars, des manifestants battent le pavé pour « abattre » la loi El-Khomri. La quatrième manifestation, jeudi 28 avril, a moins mobilisé que les précédentes. Mais la résistance persiste et se déroule sur fond de violentes échauffourées avec les forces de l’ordre. Pendant ce temps, la commission des Affaires Sociales de l’Assemblée termine son travail d’amendement. A partir du lundi 3 mai, c’est une autre  séquence qui s’ouvre.

La réforme du code du travail va arriver en séance publique. Quelles sont les modifications apportées par rapport au projet gouvernemental ? Les retouches des député(e)s peuvent-elles calmer la rue et les organisations syndicales ? Réponse avec la coordonnatrice du groupe PS sur la loi El-Khomri, Monique Iborra. La députée de Haute-Garonne évoque les points durs qui coincent encore entre l’Assemblée et Matignon et annonce un assouplissement de la taxation des CDD. Interview.

Monique Iborra, députée de Haute-Garonne et coordonnatrice du groupe PS sur la réforme du travail

Monique Iborra, députée Haute-Garonne-coordinatrice du groupe PS sur la réforme du travail

Le Blog Politique. La contestation contre le projet de loi El-Khomri marque le pas mais elle ne s’éteint pas. Le texte que votre commission a examiné et retouché arrive en séance publique lundi. Quels sont les points qui peuvent rassurer les opposants à la réforme ? Que reste-il du projet gouvernemental après son passage devant votre commission ? 

Monique Iborra. Le texte a été examiné par la commission des affaires sociales sur le fond mais également par la commission des affaires économiques pour avis. Plus de 1 000 amendements ont été examinés et des points ont été modifiés. L’architecture générale n’a pas bougé. On maintient la possibilité que des accords d’entreprise dérogent à des accords de branche. Les organisations syndicales prétendent que le fait d’introduire ce nouveau dispositif conduit à la fin de la protection des salariés. Mais ce sont 44 000 accords d’entreprise qui sont déjà signés. Y compris par la CGT. Les accords d’entreprise n’ont rien de nouveau. Ils existent depuis 2012. On entend dire que le patron va décider tout seul et imposer un accord. Ce n’est pas vrai. La commission des affaires sociales a apporté une modification au projet gouvernemental. L’accord doit être majoritaire et adopté par au moins 50% des salariés. En dessous, c’est la loi qui s’applique. De plus, dans le cadre des négociations, un salarié sera mandaté par un syndicat. Dans les petites entreprises, le taux de syndicalisation est très faible et un salarié pourra être mandaté par un syndicat pour négocier. Evidemment, il s’agit d’un salarié de l’entreprise et non d’une personne syndiquée qui viendrait de l’extérieur.

Le Blog Politique. Des accords d’entreprises peuvent-ils servir à contourner les 35 heures ?

Monique Iborra. Un accord d’entreprise est focalisé sur l’organisation du travail.Les 35 heures ne sont pas concernées. Elles relèvent de la loi.

Le Blog Politique. Un autre point de crispation concerne les conditions de licenciement. Quelle est désormais, après le passage en commission, la situation ?

Monique Iborra. On détaille ce qui permet de justifier un licenciement économique. Et on le fait en s’appuyant sur la jurisprudence. C’est un vrai progrès pour les petites entreprises. Pour les entreprises de moins de 11 salariés, c’est un trimestre de baisse de chiffre d’affaire ou de commandes. Entre 11 et 49 salariés, ce sont 2 trimestres consécutifs. De 50 à 299 salariés, ce sont 3 trimestres consécutifs. A l’heure actuelle, le juge ne dispose pas de référence. Autre évolution, le projet du gouvernement prévoyait que le salarié qui refuse un accord majoritaire d’entreprise était licencié pour cause personnelle. Dans le texte issu de la commission, ce n’est plus le cas. Le salarié qui ne veut pas se soumettre à un accord d’entreprise est suivi par Pôle Emploi et fait l’objet d’un reclassement. Enfin, s’agissant des licenciement abusifs, les entreprises s’en remettaient autrefois aux juges et aux avocats, sans aucune lisibilité sur les indemnités. Nous donnons des échelles pour que le salarié, comme les entreprises, puisse se projeter. On permet la création d’un fonds de prévention qui permet aux petites entreprises de faire face et on crée un service public d’accès au droit, toujours pour les petites entreprises.

Le Blog Politique. A l’issu du passage du texte en commission, quels sont les points qui continuent à bloquer entre les députés de la majorité et la commission ? 

Monique Iborra. Il reste deux points durs. Le premier concerne les licenciements dans les grandes entreprises. Dans le projet de loi, seule la situation nationale de l’entreprise est évaluée, sans tenir compte de ses filiales à l’étranger et de ses résultats dans les autres pays. Plusieurs députés ne trouvent pas cela normal. Il faut aller au-delà du contexte strictement national. Le second point concerne la taxation des CDD. Le Premier ministre a annoncé un peu rapidement que tous les CDD doivent être taxés. On peut le regretter. Mais c’est la réalité. Les recrutements se font très largement sur la base de CDD. Dans l’esprit des gens il vaut mieux un CDD que rien du tout. L’essentiel c’est l’emploi et pas de faire gagner de l’argent à l’Unedic. Le gouvernement revient un peu là dessus sur la taxation uniforme des CDD. Une modulation est possible. Une modulation en fonction de la durée des CDD. Les plus courts, les CDD d’un mois par exemple, pourraient être taxés alors que des CDD plus longs, six    mois ou davantage, échapperaient à la taxation.

Le Blog Politique. Après le passage en commission, après le débat en séance publique et la navette avec le Sénat, ce sera, en juin prochain, le moment de vérité : le vote. Pensez-vous que le projet de loi sera voté ?

Monique Iborra. On n’est pas assuré du vote. Les frondeurs ne sont pas décidés à  voter et la droite ne veut pas voter non plus en prétextant que le texte a été démoli, ce qui est totalement faux

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)