Semaine décisive pour la loi El-Khomri. Les débats reprennent ce lundi 9 mai, à 16 heures et un vote doit intervenir jeudi. Les députés de la Grande Région remontent sur Paris et un deuxième parlementaire socialiste annonce qu’il votera contre le projet du gouvernement. Après le gersois Philippe Martin la semaine dernière, c’est au tour de l’Audois Jean-Claude Perez.
Le brouillard est épais. Mais l’écueil est clairement identifié. Le gouvernement ignore si la loi El-Khomri pourra être votée. En revanche, Manuel Valls sait parfaitement ce qui bloque et menace d’engloutir la réforme du travail. Il s’agit de l’article 2 sur les accords d’entreprise. Aubrystes et Frondeurs refusent catégoriquement d’entériner ce nouveau dispositif. Jean-Claude Perez est (comme Philippe Martin) un fabiusien. Néanmoins, il partage le point de vue de la gauche du PS : « Depuis la semaine dernière, je me suis aperçu (ndrl : après le passage en commission des affaires sociales) de deux points durs : la période de licenciement de 6 mois et la hiérarchie des normes ».
La hiérarchie des normes, c’est précisément le sulfureux article 2 et les accords d’entreprise. Le projet de loi prévoit que les accords concernant l’organisation du travail seront négociés au niveau de chaque entreprise (en relation directe avec le patron) et non plus au niveau des branches (dans lesquelles les syndicats sont plus présents et plus influents).
A l’image de Philippe Martin, Jean-Claude Perez insiste : « Je me suis décidé tout seul, comme un grand et je n’ai besoin de personne. Je ne suis pas un frondeur. J’ai voté 97% des projets de loi ».
Frondeur ou non, l’arithmétique a ses lois. Une (nouvelle) voix de moins c’est une adoption qui devient de plus en plus improbable.
Laurent Dubois (@laurentdub)