23 Mai

Législatives : duel Marine Le Pen-Marion Maréchal dans le Tarn-et-Garonne

Deux lignes politiques qui s’opposent et s’affrontent. Dans le Tarn-et-Garonne, les investitures pour les législatives de 2017 ne vont pas simplement opposer des ambitions et des profils différents. Dans le camp FN, c’est un « duel » entre la ligne Marion Maréchal Le Pen et le Front National version Marine Le Pen qui se dessine. Avec un siège gagnable dans la ligne de mire.

Marion Maréchal Le Pen et Marine Le Pen. Photo @MaxPPP

Marion Maréchal Le Pen et Marine Le Pen. Photo @MaxPPP

La première tendance s’incarne dans la candidature de l’assistant parlementaire de Marion Maréchal, Romain Lopez. Originaire de Moissac, candidat aux régionales et aux municipales, le jeune membre du FN vise l’investiture sur la 2ème circonscription. Une circonscription actuellement détenue par la radicale de gauche, Sylvia Pinel.

Une autre figure locale du Front National est également en piste. Selon plusieurs sources, Valérie Rabassa est candidate à la candidature. La procédure au sein du FN prévoit une phase de pré-selection au cours du mois de mai et la décision finale (prise au niveau national) interviendra en octobre prochain.

Romain Lopez et Valérie Rabassa incarnent les deux facettes du Front National. Comme le précise un cadre du parti, « bien-sûr Romain Lopez est sur la ligne de Marion. Il travaille avec elle« . La ligne Marion Maréchal Le Pen s’affiche à longueur de colonnes et de temps d’antenne dans la presse nationale.

A la différence de sa tante, la benjamine du Front National n’est pas une adepte de la « dédiabolisation » du FN. Un seul exemple. Marion Maréchal Le Pen a récemment déclaré : « Je suis d’une génération un peu saoulée par les valeurs de la République« .

Du côté de Marine Le Pen (qui ne cache pas un certain agacement envers sa jeune nièce), ce genre de propos n’appartient pas à son vocabulaire. La présidente du Front National revendique, au contraire, son républicanisme. Elle se définit même comme plus républicaine que les donneurs de leçons (républicains) du PS ou de LR.

Sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabassa est en phase avec le FN version Marine Le Pen. Ancienne conseillère régionale, venue des rangs de la droite, Valérie Rabassa n’est pas fan de polémique et de sorties tonitruantes. Son concurrent, Romain Lopez, agite Twitter et Facebook avec des déclarations sur Israël et l’élection du premier maire musulman de Londres. Sur Twitter, il lui arrive également de dialoguer avec un ami de Dieudonné, Alain Soral.

Capture d'écran Twitter

Capture d’écran Twitter

Pour un cadre du parti, malgré le parcours de Romain Lopez et le profil de Valérie Rabasse il n’y aura pas de « nationalisation » des investitures dans le Tarn-et-Garonne et de confrontation (par personnes interposées) entre la présidente du FN et Marion Maréchal Le Pen : « La zone d’influence de Marion est dans le Sud Est pas ici« .

Pas évident. Le Sud-Ouest est bien dans une « zone d’influence« . Celle du numéro 3 du FN et compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot. De plus, comment Marion Maréchal pourrait-elle se désintéresser du sort de son collaborateur ? Au delà d’une question de proximité politico-professionnelle, c’est une affaire éminemment stratégique : créer un réseaux de fidèles et peser sur le fonctionnement interne du parti.

Le terrain sur lequel se déroule ce jeu d’influence est loin d’être neutre. La 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne est perçue comme une circonscription gagnable. La sortante est une ancienne ministre de François Hollande. Sylvia Pinel monte au front avec une cible dans le dos : le bilan du quinquennat. De plus, le crépuscule du système Baylet et les bons scores du FN aux régionales, aux départementales et aux municipales dopent les enjeux.

Le Front National est persuadé qu’il peut remporter un siège. Marine et Marion ont toutes les raisons d’entrer dans le jeu tarn-et-garonnais.

Laurent Dubois (@laurentdub)

David Cormand, Secrétaire National d’EELV : « On est sorti d’un cycle d’alliance avec le PS »

David Cormand, le secrétaire national d’Europe Ecologie Les Verts sera dans notre région demain. Au programme : tournée des projets inutiles mais aussi prise de pouls et consultation des militants. Dans une période plus qu’agitée pour le parti, l’un de ses leaders nous livre ses orientations et son sentiment sur l’écologie politique.

David Corman, Secrétaire National d'EELV sera demain et mercredi à Castres et Toulouse. AFP PHOTO / THOMAS SAMSON

David Cormand, Secrétaire National d’EELV sera demain et mercredi à Castres et Toulouse. AFP PHOTO / THOMAS SAMSON

Quelle est l’ambiance actuellement chez EELV ?

 

David Cormand :Je ne vous cache pas qu’avec la disparition de notre groupe à l’Assemblée Nationale, c’est un coup dur. Mais c’est une conséquence de divergences politiques avec la majorité depuis notre sortie du gouvernement. Plus on s’approche de la Présidentielle, plus Hollande fait tout pour qu’il n’y ait pas une tête qui dépasse. C’est le de la politique à la Attila et nous n’aimons pas ça.

 

Face à ces turbulences au sein d’EELV, quelles réponses apportez-vous aux interrogations de vos partisans ?

 

D.C : Que l’espace politique pour l’écologie n’a jamais été aussi grand.

Au niveau du constat, aujourd’hui nous ne sommes plus minoritaires. Mais maintenant c’est dans les propositions qu’il faut que l’on soit majoritaire. Il ne faut pas perdre confiance en nous. On est tributaire d’un paysage politique en décomposition mais nous pouvons réussir à nous imposer dans cet espace politique que doit occuper l’écologie.

 

Le parti EELV en lui-même est-il en danger dans sa forme actuelle ?

 

D.C : Je ne crois pas. La place d’un parti écologiste en France n’a jamais été aussi importante. Il faut réinventer EELV qui n’a souvent été qu’une addition d’individualités. Il faut que nous nous construisions une identité commune autour du « bien commun ». Très souvent on parle d’ « égologie » plus que d’écologie. Il faut que l’on soit plus sur le projet que sur nos préoccupations internes.

 

Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon est-elle une région au terreau favorable pour vous ?

 

D.C : Cette région a un potentiel important en termes d’écologie. Le tissu économique s’y prête que ce soit des grands groupes comme Airbus mais surtout un tissu d’entreprises où s’allient qualité de vie et savoir-faire. Tout cela est favorable à la préparation de la transition. Regardez l’agriculture par exemple. Mais à côté de ces atouts, il y a aussi des risques comme l’étalement urbain ou les projets inutiles.

 

Justement, parlons-en. Notre région est aussi celle de Sivens…

 

D.C : C’est un dossier emblématique d’une course en avant en matière agricole. Un dossier qui a également une charge symbolique et affective avec le décès de Rémi Fraisse. Ce drame annonçait hélas la montée en tension du dialogue social. Je ne remets pas en cause les forces de l’ordre, mais leur matériel et l’usage qui leur est demandé d’en faire par ceux qui nous dirigent.

 

Demain, vous viendrez également parler du projet d’autoroute Castres-Toulouse. Projet inutile selon vous ?

 

D.C : Vous savez des projets autoroutiers de ce type, il y en a partout en France actuellement. L’enjeu ce n’est pas simplement d’être contre. Avec tout l’argent nécessaire à ce chantier, on pourrait réaliser d’autres projets plus harmonieux. Le mythe du développement économique par l’autoroute hérité du passé ne fonctionne plus. Il faut que les politiques aient le courage de prendre position surtout après les décisions de la Cop 21. En plus, de nos jours, nous n’avons plus d’argent public à gaspiller pour ce genre d’infrastructures.

 

Les autoroutes toujours dans l’air du temps, comme les grandes zones commerciales en périphérie des villes. Ici Val Tolosa crée pas mal de remous. Qu’allez-vous dire à ce sujet lors de votre venue ?

 

D.C : Toulouse est l’une des métropoles qui a connu le plus grand étalement urbain ces dernières décennies en France. Là on parle d’un projet de 12 hectares qui va en impacter une quarantaine. Ce projet va également mettre en péril de nombreux commerces locaux. En plus, on parle ici d’un mode de consommation qui n’est absolument pas orienté vers les filières courtes et qui n’est donc pas bon pour l’emploi local. Même les Etats-Unis aujourd’hui reviennent sur ce type d’implantation.

 

Parlons à nouveau politique pure et dure pour terminer. Nous sommes à un an des Législatives. Dans notre région des accords avaient été conclus voilà cinq ans, qu’en est-il pour le scrutin de l’année prochaine ?

 

D.C : Ce sera au congrès de décider (à partir du 28 mai). Mais si vous voulez ma position personnelle, on est sorti d’un cycle d’alliance avec le PS. En 2012, nous étions parvenus à un accord en termes de programme. Mais sitôt cet accord signé, François Hollande l’a balayé d’un revers de main. On a aussi essayé de travailler avec les socialistes à l’Assemblée Nationale et on a vu que tous les arbitrages tombaient à côté. Ce n’est pas sectaire de dire ça, c’est une réalité. Nous, on a toujours été ouverts. Mais maintenant, on ne va pas rester pour les places. Pour les futures Législatives donc, je pense que nous opterons pour notre indépendance avec des candidats dans le plus de circonscriptions possibles.

 

Propos recueillis par Patrick Noviello

21 Mai

Loi Travail : le domicile de Jean-Michel Baylet tagué

Rude semaine pour les deux figures régionales du PRG. Mardi 17 mai, la permanence parlementaire de l’ancienne ministre et présidente des Radicaux de Gauche a été murée par des syndicalistes de la CGT. Deux jours plus tard, le jeudi 18 mai, une réunion toulousaine présidée par Sylvia Pinel a dû être annulée suite à l’invasion de la salle.

Jean-Michel Baylet, président du PRG

Jean-Michel Baylet.

Ce n’est pas plus calme du côté de Jean-Michel Baylet. Les murs du domicile tarn-et-garonnais de l’ancien président du PRG et actuel ministre ont été tagués dans la nuit du 19 au 20 mai.

Des inscriptions (« Loi El-Khomri Baylet, vendu, démission« ) sont apparues sur l’enceinte de la demeure de Jean-Michel Baylet à Valence d’Agen. L’opération n’a pas été revendiquée. Elle n’est pas… signée.

En revanche, la CGT revendique publiquement et ouvertement le murage de la permanence de Sylvia Pinel. Le syndicat reproche à la députée du Tarn-et-Garonne d’avoir laisser passer l’utilisation de l’article « 49-3 » (permettant l’adoption sans vote d’un texte) par le gouvernement.

Permanence parlementaire de Sylvia Pinel à Castelsarrasin

Permanence parlementaire de Sylvia Pinel à Castelsarrasin

Du côté des tagueurs de Valence d’Agen, l’opération nocturne n’est pas seulement anonyme. Elle sera restée « discrète ».

Selon nos informations, des véhicules de gendarmerie et de la police municipale sont intervenus et les services municipaux ont rapidement effacé les inscriptions.

Laurent Dubois (@laurentdub)

20 Mai

Sylvia Pinel empêchée par des anti-loi Travail de tenir une réunion du PRG à Toulouse

Facebook permet de se faire des amis et même des amis « indésirables ». Le genre d’amis qui s’invitent sans être inviter et qui, du coup, font annuler la soirée. C’est la mésaventure qui vient d’arriver aux militants de Jean-Michel Baylet. Le PRG 31 a annoncé sur son réseau social une réunion à Toulouse, salle Osète. Un vrai succès. Une centaine de personnes s’est précipitée dans les locaux. Le Parti Radical de Gauche est un parti confidentiel. Malgré ses parlementaires et ses ministres, le plus vieux parti de France ne déplace pas les foules. L’affluence subite et imprévue aurait pu combler de bonheur l’invitée d’honneur de la soirée, l’ancienne ministre et pièce maîtresse du PRG, Sylvia Pinel.

Seul problème. Ce n’est pas un Grand Soir militant. Mais des « activistes » qui sont venus perturber la réunion. A leur tête, une figure du Droit Au Logement (DAL), François Piquemal. Le journaliste Stéphane Thépot était sur place et a posté un reportage sur Facebook et sur son Blog. Le réseau de Mark Zuckerberg ne permet pas seulement de débarquer à l’improviste dans une réunion politique. Il est également un vecteur d’information et permet de connaître des faits.

Selon Stéphane Thépot, l’ambiance était bon enfant. Un peu de Brassens d’un coin de guitare. Une poignée de confettis et une volée d’affichette mêlant message politique et humour potache.

Malgré tout, l’invasion de salle municipale reste une occupation illégale. Les forces de l’ordre n’ont mis personne au violon, même pas le joueur de guitare. Mais policiers municipaux et nationaux ont raccompagné (en tenue anti-émeute) tous les (joyeux) agitateurs vers la sortie. Les militants de Nuit Debout ont trouvé l’entrée grace à la page Facebook du PRG. Mais l’exfiltration n’a rien de virtuelle. Elle s’est déroulée au milieu de casques et de matraques bien réelles.

Évacuation de la salle Osète par la police

Évacuation de la salle Osète par la police. Photo : Stéphane Thépot

Pas d’interpellation ou de violence selon Stéphane Thépot.

En revanche, Sylvia Pinel n’a pas apprécié du tout. La réunion a été annulée et la présidente du PRG a dénoncé sur sa page Facebook une atteient « à la bonne santé de notre République« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

Université-Perte Label Idex : le gouvernement fait bouger les lignes

Les lignes bougent. Suite à la perte de l’Idex, la présidente de l’Université de Toulouse a écrit à Manuel Valls. La demande de rendez-vous n’a pas (encore ?) débouchée sur un entretien. Mais le secrétaire d’Etat en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Thierry Mandon ouvre ses portes et se mobilise. Une réunion s’est déroulée la semaine dernière. Une nouvelle rencontre est prévue dans les prochains jours. Selon une source proche du dossier, « le gouvernement se pose désormais les bonnes questions« .

Université Toulouse Capitole

Université Toulouse Capitole

L’exclusion de Toulouse du label Initiative Excellence (Idex) a secoué la communauté universitaire de la Ville Rose. Un sentiment d’incompréhension teinté de rancœur a suivi l’annonce faite par le gouvernement. Dans le communiqué de presse officialisant la décision du jury international, Matignon évoquait des mesures d’accompagnement pour préparer la suite. Mais les universitaires toulousains ont  surtout retenu une chose : le jury de l’Idex sanctionne Toulouse en raison de son modèle. Un modèle fédéral qui permet d’associer 3 universités et 17 grandes écoles.

Bref, le sentiment général se résume à un ressentiment : le problème c’est le « sectarisme » du jury et pas l’excellence toulousaine.

Visiblement, le secrétaire d’Etat entend et comprend le point de vue des universitaires toulousains.

Selon une source proche du dossier, Thierry Mandon a conscience du vice de l’Idex. Un vice qui se résume à un constat « statistique ». Instauré en 2011 par le gouvernement Fillon, le système devait permettre de « labelliser » 60 sites. Au final, en raison de la vision étroite du jury international, de grands pôles universitaires se retrouvent sur le bord de la route. Toulouse et Paris (ce qui suscite d’ailleurs la fureur de la présidente de Région Île-de-France, Valérie Pécresse) sont exclus alors que Nice est labellisé.

Il reste maintenant l’essentiel. Traduire la prise de conscience gouvernementale en acte.

Ce n’est pas évident. Par définition, le jury de l’Idex est un jury indépendant. Un infléchissement de sa politique de labellisation ne peut pas être dictée (ou simplement insufflée) par le gouvernement.

Le gouvernement pourra toujours mettre des moyens ou de la souplesse sur la table. Si le jury continue à imposer le modèle de la fusion, la même cause produire la même conséquence : Toulouse et Paris resteront aux portes de l’Idex

Autre hypothèse. Une neutralisation (de fait) de l’Idex. Après la présidentielle de 2012, des syndicats ont demandé l’arrêt du projet Initiative Excellence. Quatre ans plus tard, va-t-on arriver implicitement à ce résultat ? Le secrétaire d’Etat, Thierry Mandon, va-t-il proposer aux pôles universitaires non labellisés de continuer leur route en cultivant leurs particularités et en renforçant leurs modèles locaux ?

Un universitaire toulousain est dans cette optique : « nous sommes parfaitement près à aller plus loin dans le modèle de notre confédération« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

19 Mai

Nom de la région : une campagne lancée en faveur de « Languedoc-Pyrénées »

Une campagne qui porte sur un nom. Deux personnalités centristes, Jean-Jacques Bolzan et Jean-Luc Rivière lancent une opération en faveur de « Languedoc-Pyrénées ». Tractage sur les marchés et à la sortie des lycées, affiches et flyers avec un seul but : faire voter pour une des 5 propositions en compétition. Depuis le 9 mai, les habitants de la région peuvent se prononcer. Mais, pour le maire-adjoint de Toulouse et l’ancien conseiller régional pas de doute. Leur choix est fait et ils veulent le partager avec le plus grand nombre.

affiche

« Languedoc-Pyrénées parce que c’est l’alliance de la nature et de la culture. La culture avec la langue d’oc, Languedoc, et la nature avec les Pyrénées. C’est pour cela que nous avons décidé de lancer notre campagne de Luchon, la Reine des Pyrénées » déclare Jean-Luc Rivière. Pour appuyer son choix, le « comité » de campagne ne se contente pas de mettre en avant le nom retenu. Jean-Jacques Bolzan insiste sur l’enjeu économique du terme « Pyrénées ». Une expression « internationalement connue et reconnue par les investisseurs étrangers et les touristes ». Mais, au delà de l’aspect marketing, le maire adjoint de Toulouse pointe un manque de mobilisation autour du vote organisé par le conseil régional.

« On entend très peu parler du vote sur le nom. Le choix du nom nous engage pour les cinquante ans à venir. On ne change pas de nom tous les matins et 1 personne sur 3 n’a pas entendu parler du vote« . Jean-Jacques Bolzan ne veut pas simplement faire campagne pour « Languedoc-Roussillon ». L’élu centriste « lance un mouvement qui peut déboucher sur d’autres initiatives« . Jean-Jacques Bolzan et Jean-Luc Rivière insistent sur le caractère « a-politique » de leur initiative.

Ils sont tous deux membres de l’UDI. Les autres membres de la campagne « Languedoc-Pyrénées » appartiennent à la mouvance centriste. Mais Jean-Jacques Bolzan précise : « notre initiative est déconnecté des partis. Il n’y a aucun logo politique et nous sommes dans une logique citoyenne ».

Preuve de ce souci d’ouverture, le comité pour « Languedoc-Pyrénées » affiche, dans ses affiches, la figure d’un célèbre pyrénéiste, Louis Audoubert.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Dominique Reynié : la droite régionale a déjà tourné la page

Le Conseil d’Etat se prononcera, dans les prochains jours, sur l’annulation de l’élection de Dominique Reynié. Pour le moment, seules les conclusions du rapporteur public penchent vers la « mort électorale » de la tête de liste aux régionales 2016. Mais, dans les rangs de l’opposition régionale, le couperet est déjà tombé. La succession est ouverte et de nombreux élus sonnent l’hallali.

Dominique Reynié (AFP)

Dominique Reynié (AFP)

Mercredi 18 mai à 14h07, Dominique Reynié envoie un mail à tous ses conseillers régionaux. Le président du groupe de la droite et du centre informe ses collègues que le rapporteur du Conseil d’Etat demande l’annulation de son élection. Dominique Reynié est au courant depuis 48 heures. Comme tous les justiciables, il dispose d’un accès au logiciel Sagace. Un logiciel qui permet de suivre, en temps réel, l’avancement d’un dossier devant la plus haute juridiction administrative française et qui mentionne le sens des conclusions du rapporteur. Mais Dominique Reynié attend le début de l’audience publique pour livrer l’information aux conseillers régionaux de son groupe.

A priori l’information est capitale. Mais elle n’est pas décisive. En octobre 2014, le rapporteur du Conseil d’Etat demande inéligibilité de la maire de Montauban et…ne l’obtient pas. Le juge administratif donne raison à Brigitte Barèges contre l’avis de son rapporteur.  Ce précédent pourrait inciter les élus régionaux à la prudence ou du moins à une certaine réserve. Mais ce n’est vraiment pas le cas. Comme le déclare un responsable de la droite régionale : « le corps n’est pas refroidi et ils se jettent sur la dépouille« .

Certains « camarades » de Dominique Reynié lui font ouvertement les poches. Les téléphones chauffent et la présidence de groupe n’est pas le seul objet de convoitise. Le fauteuil de Dominique Reynié en Commission Permanente aiguise les appétits. Une place dans ce comité restreint rapporte 200 euros d’indemnités (mensuelles). Mais, au delà d’un supplément d’indemnité, cela permet de gagner du galon et de sortir du bataillon des conseillers régionaux de base. Lors de l’élection de la nouvelle assemblée régionale, Brigitte Barèges a d’ailleurs fortement insisté (sans succès) pour que son lieutenant à la mairie de Montauban, Thierry Deville intègre la CP. De même, Gérard Trémège n’a toujours pas digéré son « exclusion » de la Commission Permanente pour cause de répartition des sièges avec les ex-languedociens. L’intervention du Conseil d’Etat offre aux déçus d’hier une chance de récupérer leur dû.

Evidemment, c’est la présidence de Dominique Reynié qui attise le plus d’ambitions. L’élection du politologue à la tête du groupe a été chaotique. De piètres résultats électoraux (une troisième place derrière le FN) et une campagne brouillonne ont suscité des envies de dissidence (avec la création d’un groupe UDI) et des velléités de sédition. Désormais, après l’audience du Conseil d’Etat, une partie des élus régionaux bascule ouvertement dans la succession.

Le maire de la Grande-Motte, Stéphan Rossignol est, selon plusieurs sources, dans les starting-blocks. Toujours du côté des ex-languedociens, Christophe Rivenq (directeur de cabinet du maire de Nîmes et conseiller régional) est cité parmi les candidats potentiels. Bernard Carayon, le maire de Lavaur, pourrait également entrer dans la course. Une candidature de Vincent Terrail-Novès circule également. Mais le principal intéressé dément : «  je n’ai nullement l’intention d’être candidat à une quelconque responsabilité« .

Toutes ces grandes manœuvres et petits calculs peuvent paraître prématurées. Mais, comme le précise un élu régional, « on tourne la page. Il y a 90% de chance que le Conseil d’Etat suive le rapporteur. Nous le savons tous. Pour nous la page est tournée et je pense que pour Dominique Reynié c’est pareil. Le fait qu’il ne participe plus aux séances du conseil régional, c’est une préparation psychologique ». 

Les instances nationales du parti de Dominique Reynié sont sur la même ligne. « Sa vie politique est terminée. S’il souhaitait demander une circonscription pour les législatives ce n’est même pas la peine d’essayer. En même temps, c’était cuit avant l’intervention du Conseil d’Etat  » déclare un responsable des Républicains. D’ailleurs, la « mauvaise » nouvelle venue du Palais Royal (siège du Conseil d’Etat) n’est pas une surprise. Selon nos informations, une semaine avant l’audience au Palais-Royal, Nicolas Sarkozy estimait (ouvertement) que les jours de Dominique Reynié au conseil régional étaient comptés.

La rapidité avec laquelle les instances régionales et nationales des Républicains enterrent Dominique Reynié peut surprendre. Pour comprendre, il faut se rappeler des relations houleuses entre Nicolas Sarkozy et Dominique Reynié. Au niveau régional, Dominique Reynié a lancé lui-même le requiem. L’annonce de son absence lors des prochaines séances du conseil régional résonne comme une anticipation de la décision du Conseil d’Etat.

Laurent Dubois (@laurentdub)

13 Mai

Motion de censure : la députée PS du Tarn, Linda Gourjade bientôt sanctionnée ?

La Haute Autorité Ethique (HAE) du PS vient d’être saisie. Les 24 parlementaires signataires d’un projet de motion de censure visant Manuel Valls sont sur la sellette. Dans la « charrette » se trouve deux député(e)s de la Grande Région : la tarnaise Linda Gourjade et le gardois Patrice Prat.  Risquent-ils, comme leurs camarades frondeurs, une sanction ou pire une exclusion ? Eléments de réponse.

Linda Gourjade. députée du Tarn

Linda Gourjade. députée du Tarn

Matignon fait pression et demande des têtes. Manuel Valls ne veut pas passer l’éponge. La fronde est allée trop loin. Les « mutins » ne doivent pas simplement rentrer dans le rang. Ils doivent payer le prix de leur acte de sédition. Dans un premier temps, Jean-Christophe Cambadèlis a plutôt joué l’apaisement. Mais, vendredi 13 mai, le ton est monté d’un cran. Le 1er secrétaire du PS a saisi la Haute Autorité Ethique « sur le cas des députés qui ont proposé de renverser le gouvernement via une motion de censure« .

Est-ce le début du commencement d’une procédure menant à des sanctions ? Linda Gourjade et Patrice Prat doivent-ils redouter des foudres disciplinaires ?

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le numéro 3 du PS, le députée de Haute-Garonne Christophe Borgel ne répond pas aux sms et ne décroche pas son téléphone. Invitée sur le plateau de La Voix Est Libre, la coordinatrice de la loi El-Khomri au sein du groupe PS, Monique Iborra botte en touche  : « je ne sais pas, je n’en ai aucune idée. Je ne vais pas m’exprimer sur le sujet ». 

En revanche, en OFF, un cadre socialiste proche de Jean-Christophe Cambadélis déclare : « Jean-Christophe ne peut pas ne pas entendre les hollandais pur sucre et les proches de Valls qui demandent une réaction. Mais il ne peut pas non plus entrer en conflit avec les aubrystes et la gauche du parti. Ils (ndlr : les frondeurs) ne seront pas exclus car on ne peut pas exclure uniquement sur des intentions. La motion de censure n’a pas été déposée. Ils (ndlr :les frondeurs) risquent uniquement un blâme ou un avertissement ».

Laurent Dubois (@laurentdub) 

 

Assemblée des Territoires : une vraie-fausse innovation

L’assemblée des Territoires, c’est parti. La création de cette instance unique en France est  un des marqueurs de la présidence Delga. Directement issue d’un accord électoral (d’entre deux tours) avec Nouveau Monde, cette structure originale « correspond  (selon les mots de la présidente de Région) à la volonté de renouveler la pratique politique« . Le projet arrive la semaine prochaine dans les tuyaux. Jeudi 18 mai va se réunir, pour la première fois, une commission inter-sectorielle (réunissant 5 commission dont celle des Finances) sur le sujet. Le projet est-il à la hauteur des ambitions affichées ? Eléments de réponse.

(Crédit : MaxPPP)

(Crédit : MaxPPP)

« Afin d’inscrire ses politiques dans la proximité et la solidarité mais aussi pour incarner la diversité de ses territoires, la Région souhaite créer une Assemblée des Territoires, organe consultatif et propositionnel auprès du Conseil Régional« . La première partie de la première phrase du projet de délibération est (relativement) banale. Proximité, solidarité, diversité des territoires. Ce sont des mots « valises » que tous les élus colportent de campagne électorale en campagne électorale et d’inaugurations en inaugurations. En revanche, l’expression « organe consultatif et propositionnel » est plus intrigante.

Les organes consultatifs sont bien connus et très présents dans le paysage politico-administratif. Conseil Economique, Social et Environnemental (CESER), Conseil Régional des Jeunes (CRJ), Conseil Régional Consultatif des Citoyens Handicapés (CCH). Les conseils régionaux sont entourés d’instances consultatives. Quelles différences et quelle plus-value s’agissant de l’Assemblée des Territoires ? S’il s’agit simplement de mettre en orbite un nouveau satellite, il n’y aura rien de neuf sous le soleil.

Au lendemain du scrutin régional, Gérard Onesta a justifié la création d’une Assemblée des Territoires par un état de nécessité : « on a bien senti pendant toute la campagne que trop de bassins de vie se sentent minorés, en déshérence, comme des oubliés de la République. Pour toute la Lozère, il y a 2 conseillers régionaux alors que la grand Toulouse en a près de 30« .

Les urnes sont rangées et la campagne est finie depuis (pratiquement) 6 mois. Le nouvel exécutif régional passe des paroles aux actes ou plutôt de la promesse électorale au projet. Sur le papier, les missions de l’Assemblée des Territoires peuvent séduire. Faire vivre l’équité des territoires, un organe de proposition et de réflexion, un lieu d’échange de bonnes pratiques, un lieu d’expérimentation, de mutualisation et d’innovation. Ce sont les mots et expressions utilisés dans la délibération transmise aux élus régionaux. De tels objectifs et qualificatifs sont positifs.

Mais là encore, il va falloir attendre les détails et surtout l’épreuve du feu. On juge une institution à l’usage.  L’Assemblée des Territoires ne va pas échapper à cette vieille loi institutionnelle : les textes conditionnent les pratiques mais les pratiques sont souvent plus forts que les textes. Il ne suffit pas de déclamer des grands et beaux principes pour que la réalité soit à la hauteur des belles intentions.

A cela, il faut ajouter un point essentiel. Le conseil régional Languedoc-Roussillon/ Midi-Pyrénées, comme toutes les collectivités de France et de Navarre, ne dispose d’aucun pouvoir fiscal et encore moins d’un levier législatif ou réglementaire. Une part importante de son job consiste à distribuer des subventions (prévues par des textes nationaux et communautaires) et à décliner des mesures nationales ou européennes. Ainsi, en matière agricole, la quasi totalité des subventions proviennent de normes définies à Bruxelles. Bref, l’Assemblée des Territoires va conseiller et proposer un conseil régional qui est privé d’un vrai pouvoir. Les régions ont gagné en km2. Mais ces créations XXL restent des « nains » politiques.  Face à certaines des propositions de l’Assemblée des Territoires le conseil régional pourra simplement faire du lobbying auprès du Parlement ou du Gouvernement pour essayer de faire bouger les lignes.

C’est mieux que rien. Mais ce n’est pas révolutionnaire.

S’agissant de sa composition, pas de bouleversement non plus. La délibération prévoit que l’Assemblée des Territoires sera composée…d’élu-es locaux. Des élu-es locaux qui (selon les mots du projet de délibération) « ne sièg(ent) pas au sein conseil régional« .

Les conseillers des Territoires ne sont pas de nouveaux visages venant de nouveaux horizons. On n’ouvre pas les portes et les fenêtres. La participation des citoyens et des associations n’est pas à l’ordre du jour. On se contente de mettre des élus à côté d’autres élus.

Par définition, ces « élu-es locaux conseilleurs des conseillers régionaux » représentent déjà les territoires  (PETR, Pays, PNR, Agglomérations et Métropoles). De plus, certains conseillers régionaux disposent d’un mandat municipal ou départemental et ont un pied dans les départements et les communes. Ils peuvent (parfaitement) partager leur expérience avec leurs collègues et faire remonter au niveau régional les problématiques locales.  Inutile de créer une Assemblée pour cela.

Enfin, dernière réserve, les élus régionaux participent à une multitude d’instances (conseil d’administration de lycées, agences…) qui représentent des acteurs associatifs, culturels, économiques implantés dans tous les coins et recoins du territoire régional. Faut-il réunir 158 élu-es locaux pour mettre les 158  conseillers régionaux au contact des réalités régionales ?

Que ce soit au niveau de sa composition ou de ses prérogatives, l’Assemblée des Territoires est une expérimentation présentée comme novatrice mais qui reste modeste et très basic au niveau des modalités pratiques. On est très loin d’un big-bang dans les pratiques politiques.

Ses inventeurs (Carole Delga et Gérard Onesta) considèrent que c’est un outil pour lutter contre l’exclusion des territoires et le vote extrême que suscite un sentiment d’abandon.

C’est l’ambition de départ. A l’arrivée, l’Assemblée des Territoires n’est pas vraiment une innovation et ressemble (beaucoup) à un coup de com’.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Nom de la Région : « une méthode floue et hors de prix » pour Dominique Reynié

Depuis le début de la semaine, ex-Midi-Pyrénéens et ex-Languedociens peuvent se prononcer sur le (nouveau) nom de la (nouvelle) Grande Région. La consultation ouverte le lundi 9 mai va s’étendre jusqu’au 10 juin et elle donne la parole à 4 millions de votants potentiels. Le président du groupe d’opposition de la Droite et du Centre au conseil régional s’exprime sur le choix de Carole Delga d’organiser un « référendum » ouvert à tous les habitants de plus de 15 ans et coûte 500 000 euros. Dominique Reynié évoque ses réserves sur un process qu’il juge « hors de prix » et pointe l’opacité d’une méthode qui donne la parole à une « population électorale dont on ne connait ni la taille ni les limites ».

Dominique Reynié président du groupe de la Droite et du Centre au conseil régional

Dominique Reynié président du groupe de la Droite et du Centre au conseil régional

Le Blog Politique. Le nom d’une région, est-ce vraiment important ?

Dominique Reynié. Oui, sans aucun doute. A travers le choix d’un nom, nous allons dire qui nous sommes, comment nous souhaitons être nommés, donc identifiés. C’est une affaire d’identité. Nous contribuons aussi à écrire la cartographie nationale. En effet, la majorité a voulu la fusion de deux régions, ce qui implique la disparition des deux noms « Midi-Pyrénées » et « Languedoc-Roussillon ». Un nouveau nom prendra leur place. Ce sera notre identité au sein de la nation, mais également en Europe et dans le monde. Pour un territoire comme le nôtre dont l’avenir dépend à ce point de l’investissement économique, du tourisme, des exportations, industrielles ou agricoles, ou encore des échanges entre chercheurs du monde entier, l’identification par le nom joue inévitablement un rôle clé. Un échec dans ce domaine serait lourd de conséquences, d’autant plus que nous n’allons pas choisir un nom pour la durée du mandat, mais pour longtemps sinon pour toujours. On ne change pas le nom d’une région tous les 10 ans !

En décidant d’ouvrir la participation à celles et ceux qui sont des résidents non encore inscrits, les moins de 18 ans, et à la diaspora, c’est le flou complet ! »

Le Blog Politique. Les jeunes de plus de 15 ans, les résidents, la « diaspora » régionale et les électeurs inscrits sur les listes électorales vont pouvoir s’exprimer. Que pensez-vous de la composition du corps « électoral » ?

Dominique Reynié. Je suis frappé par cette composition. On ne peut pas en connaître les contours ! La diaspora, c’est quoi, c’est qui ? Sont-ce tous les français nés dans notre région mais travaillant à l’extérieur ? Les enfants de ces « expatriés » sont-ils concernés ? Leurs petits-enfants ? Pour le seul cas de l’Aveyron, mon département, on estime qu’il y a autant, voire plus, d’Aveyronnais à Paris, pour ne considérer que Paris, qu’en Aveyron. La grande région compte 5,6 millions d’habitants et 4,2 millions d’électeurs inscrits. Nous avions là des bases claires pour une consultation. On pouvait vérifier l’inscription sur les listes électorales. En décidant d’ouvrir la participation à celles et ceux qui sont des résidents non encore inscrits, les moins de 18 ans, et à la diaspora, c’est le flou complet ! La population potentiellement concernée est de combien ? 5 millions ? 10 millions, 20 millions de personnes ? Plus ? On peut même imaginer que le choix sera fait par la « diaspora » dont le nombre est évidemment supérieur à celui des habitants… Quantitativement, si la diaspora décide de voter, c’est son choix qui sera majoritaire. Ce serait étonnant que le nom soit choisi par ceux qui ne vivent pas ici !

Je trouvais plus logique, plus simple et beaucoup moins coûteux, pour ne pas dire gratuit, de confier ce travail au Conseil régional dont les membres ont été élus pour faire ce travail ».

Le Blog Politique. Vous seriez président de Région, vous auriez choisi le même process ?

Dominique Reynié. J’avais proposé dans mon programme une méthode comprenant une sorte de « Comité du nom ». J’y aurais, c’est sûr, associé l’opposition. Or, nous avons été entièrement écartés de ces discussions ! Je l’ai dénoncé publiquement lors des Assemblées plénières. Je trouvais plus logique, plus simple et beaucoup moins coûteux, pour ne pas dire gratuit, de confier ce travail au Conseil régional dont les membres ont été élus pour faire ce travail. A la fin, le paradoxe est complet : Carole Delga décide d’impliquer fortement un groupe de personnes dont pas une n’a été élue par les citoyens pour cela – c’est le « Comité du nom »-, et de tenir à l’écart les membres du Conseil régional qui ont pourtant tous été désignés par les électeurs !

Une participation massive serait un bon indicateur de réussite, mais là encore, quel est le chiffre, puisque nous ne connaissons pas la population électorale concernée ? »

Le Blog Politique. Quels sont, selon vous, les critères d’une consultation réussie ? La participation ? L’absence de fraude ? Un vote massif en faveur d’un nom qui s’impose sans appel ?

Dominique Reynié. La consultation aura lieu, elle produira un résultat, car un choix sera fait mais elle ne peut pas être réussie. En effet, la méthode est floue, la population électorale potentielle est immense et nul n’en connaît ni la taille ni les limites ! Carole Delga et Gérard Onesta eux-mêmes sont incapables de le dire ! Si le nom qui sera choisi suscite une sorte d’approbation, même sans enthousiasme, nous n’aurons pas trop de problèmes ; en revanche, si le nom est rejeté par une large partie de notre population ou s’il déplaît beaucoup à une forte minorité, souvenons-nous de « Septimanie », alors nous irons au devant de graves difficultés. Une participation massive serait un bon indicateur de réussite, mais là encore, quel est le chiffre, puisque nous ne connaissons pas la population électorale concernée ? Le choix d’un nom est une décision de fondation ; c’est l’acte de naissance d’une communauté.

Le Blog Politique. Carole Delga chiffre le coût de l’opération à 500 000 euros. C’est cher payé ?

Dominique Reynié. C’est hors de prix ! Je ne suis pas certain que ce soit compris et accepté en ces temps de disette budgétaire. Je le répète, par une procédure allégée, reposant sur le travail des élus, qui sont là pour ça, nous pouvions diviser par 20 ou 30 ce montant.

Le Blog Politique. Parmi les 5 noms soumis au vote, lequel a votre préférence ?

Dominique Reynié. Pendant la campagne électorale, j’ai toujours accepté de répondre à ce sujet, je le fais encore volontiers aujourd’hui. Je balance entre un nom qui ferait sens pour nous mais qui risquerait d’être énigmatique pour le reste du monde – « Occitanie/Pays Catalans » – et un nom qui fera sens pour le reste du monde mais qui apparaîtra énigmatique à une partie de notre population – « Pyrénées/Méditerranée ».

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)