23 Juin

A Balma, la majorité de Vincent Terrail-Novès se fissure

Le maire LR de Balma, dans la banlieue de Toulouse, vient de retirer leurs délégations à deux adjoints et une conseillère déléguée. 5 élus de la majorité sortie des urnes en mars 2014 dénoncent les méthodes du nouveau maire.

Vincent Terrail-Novès, los de son élection en mars 2014.

Vincent Terrail-Novès, los de son élection en mars 2014.

Mais que se passe-t-il à Balma, paisible commune de la métropole toulousaine ? La majorité du maire Vincent Terrail-Novès, également vice-président de Toulouse Métropole et conseiller régional, s’est fissurée récemment après deux ans de mandat. Le 16 juin dernier, le conseil municipal, sur proposition du maire a retiré à l’adjoint Jean-Jacques Capelli sa délégation à la gestion et au budget, à Corinne Rigole celle de la vie associative et enfin celle de la conseillère déléguée à la cohésion sociale Florence Duterne.

Depuis, le site internet de la mairie de Balma a été rapidement mis à jour et les nouvelles délégations y sont inscrites.

Au total, 7 élus de la majorité de droite ont « proposé au maire une autre façon de travailler pour améliorer le fonctionnement général du groupe, la prise de décision et faire les meilleurs choix pour la commune« . Une proposition « violemment rejetée par le maire », qui dans la foulée a organisé ce « remaniement » parmi ses adjoints.

Alors l’ancien tête de liste aux régionales pour Dominique Reynié dans le département de la Haute-Garonne fait-il preuve d’un excès d’autorité ?

« On n’a pas de problèmes sur le programme pour lequel nous avons été élus, explique Jean-Jacques Capelli, l’un des adjoints « puni » par le maire de Balma. C’est davantage sur la méthode. On veut avoir le droit de débattre au sein de la majorité des dossiers importants, pas de tout évidemment, mais sur les choses importantes, il faut pouvoir discuter ! » 

Ces élus ont « tenté à plusieurs reprises de demander au maire que l’on puisse donner notre point de vue et débattre sur certains dossiers, continue-t-il. Nous n’avons pas été écoutés. Comme nous n’avions pas d’autres solutions, nous avons donc décidé de boycotté le conseil municipal du 16 juin au cours duquel nous avons été rétrogradés ». 

Du pain béni pour l’opposition, qui a perdu la ville de Balma aux dernières municipales. Le socialiste Laurent Méric, a dénoncé sur facebook « un maire incapable de fédérer son équipe, de permettre une cohésion et de donner le sens ».

Mais pour Vincent Terrail-Novès, « ce n’est pas sérieux. Il n’y a pas dans la majorité  20 imbéciles qui subissent ce que je leur impose ! ». Pour lui, ces changements ont été imposés par « des mauvais retours du terrain » et le souhait du groupe majoritaire de mieux bordurer les délégations des élus pour améliorer le fonctionnement de l’administration municipale. « J’ai proposé à ces élus, par écrit, explique-t-il, de retravailler le champ de leurs délégations. Ils ont refusé. Nous étions donc dans une situation de blocage ». 

Quant aux reproches formulés par ces élus sur la méthode du nouveau maire, Vincent Terrail-Novès conteste tout refus de dialogue : « Dans une collectivité il n’y a pas 25 maires ou 25 adjoints. Il y a un certain nombre d’adjoints qui prennent chaque jour des dizaines de décisions et on ne peut pas tout faire valider par tout le monde ! Mais sur les gros dossiers, comme le budget ou l’armement de la police municipale, j’ai toujours consulté ma majorité ». 

Pour le maire, ces élus contestataires ont, « comme tout le monde, le droit à l’erreur. Il faut assumer« . Vincent Terrail-Novès qui indique que certains de ces membres de la majorité ne sont venus « qu’une ou deux fois aux 17 réunions de groupe que j’ai organisées. Quand on veut débattre, il faut venir aux réunions ! ».

Quant aux élus « réfractaires », ils ont décidé de ne pas démissionner du conseil municipal, « par respect pour les Balmanais qui nous ont élus » et se donnent quelques semaines pour décider de leur avenir. Vont-il créer un groupe au sein du conseil municipal ? « Aucune décision n’est prise, nous ferons cela dans la collégialité, explique Jean-Jacques Capelli. Nous n’avons pas de chef. Nous faisons tout pour éviter le dirigisme, ce n’est pas pour faire pareil à plus petite échelle ». 

Fabrice Valéry (@fabvalery)

06 Juin

Consultation sur le nom de la région : mobilisation assez faible, Occitanie en tête

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A 5 jours de la fin de la consultation sur le nom de la région (clotûre vendredi 10 juin à minuit), les chiffres communiqués par le Conseil Régional montrent que la mobilisation pour nommer notre nouvelle grande région est finalement assez faible au regard du corps électoral (les habitants de la région de + de 15 ans, y compris les personnes de nationalité étrangère et la diaspora de la région habitant ailleurs en France mais pas à l’étranger, soit plusieurs millions de personnes concernées) : selon la région, 131 000 personnes s’étaient exprimées sur le site internet dédié ce lundi et 40.000 l’avaient fait avec le bulletin papier pré-oblitéré publié dans la presse régionale. Soit un total de 171 000 votants à 5 jours de la fin de la consultation. Selon nos informations, c’est le nom Occitanie qui serait en tête du choix des habitants.

En dessous des espoirs des initiateurs du projet

Si les habitants se mobilisent en proportion des semaines précédentes, on devrait finir le vote vendredi autour de 200 000 avis, peut-être un peu moins si on élimine les doublons, ceux qui auront voté deux fois par internet et par papier.

Gérard Onesta, le président du bureau de l’assemblée, qui organisait la consultation, avait indiqué au début du vote que « à 100 000, c’est un vrai sondage. Au delà de 500 000, c’est un triomphe« . On n’est pas dans le triomphe, toujours un peu dans le sondage ! Le nom de la région ne semble pas avoir mobilisé des foules immenses.

Occitanie en tête…

C’est mathématique, plus il y a de votants, moins le poids des lobbys est important. L’adoption de la méthode Condorcet de classement des propositions de 1 à 5 plutôt que de choix d’un seul nom allait déjà dans le sens d’éviter qu’une faible proportion de la population de la région, fortement mobilisée, ne décide pour tous les autres.

Or, le nombre de votants restant assez faible, la proportion des lobbys (parlons clair : les Catalans et les Occitanistes) risque d’être disproportionnée ! 

D’ailleurs, d’après nos informations, c’est le nom « Occitanie » qui était ce lundi en tête des préférences faites par les internautes et sur papier.

Des difficultés techniques

On l’a déjà évoqué ici, pour des raisons de sécurité que l’on peut comprendre, la procédure de vote sur internet est complexe. Vérification d’identité, adresse mail, code par sms… Certains ont même évoqué sur les réseaux sociaux avoir renoncé pour ne pas livrer des données personnelles au prestataire de services de la région.

D’autres ont reculé devant l’obstacle. D’autant que certains consignes techniques sur le site dédié n’étaient pas toujours très claires. Cliquer, faire glisser… Combien d’internautes ne seront pas allés au bout de la consultation, découragés par la complexité du vote où il faut classer les 5 noms proposés par ordre de préférence.

La décision des élus le 24 juin mais…

Ne l’oublions pas, cette consultation n’a pas valeur de scrutin. Ce sont les élus régionaux, qui, en assemblée plénière le 24 juin prochain, adopteront un nouveau nom pour la région. Et rien ne dit qu’ils suivront les propositions des habitants. D’autant qu’en dernier ressort, c’est le gouvernement et le Conseil d’Etat qui valideront (ou pas) ce nouveau nom.

Occitanie, s’il s’avère que c’est le choix final, pourrait se heurter aux préceptes édictés à ce sujet par Matignon : des noms qui s’inspirent de faits historiques, de la géographie, oui. Mais qui aurait un quelconque aspect identitaire : pas question ! 

De plus, Occitanie n’est sans doute pas le nom auquel les habitants peuvent s’identifier et facilement localisable par les touristes ou les investisseurs étrangers.

Cependant, avec 500 000 ou même un million de votants, le poids de la consultation aurait été énorme et difficile à contourner. Comment les élus régionaux et l’Etat aurait-il pu passer outre l’avis des habitants ? Mais avec 200 000  votants, soit 1 habitant sur 30, cette consultation peut être vite rangée sur une étagère, au rayon « sympa, mais pas représentative » ! Surtout si le choix final ne plait pas à Paris !

Fabrice Valéry (@fabvalery)

27 Mai

L’élection de Dominique Réynié (LR) aux régionales annulée

Le Conseil d’Etat a annulé l’élection de Dominique Reynié, tête de liste des Républicains lors des élections régionales de décembre 2015, considérant que le candidat n’était pas éligible en raison de l’absence de domiciliation fiscale sur la commune d’Onet-le-Château (Aveyron) où il avait été inscrit sur les listes électorales.

Dominique Reynié (AFP)

Dominique Reynié (AFP)

Lors de l’audience le 18 mai dernier, le rapporteur public avait demandé au Conseil d’Etat d’annuler l’élection de Dominique Reynié. Il avait parlé de « domiciliation fantôme » et de « contrat de convenance » au sujet du bail de location signé entre la tête de liste régionale et sa mère. 

Dans son arrêt, le Conseil d’Etat ne reconnaît par à Dominique Reynié de domiciliation dans la région :

Le Conseil d’État a relevé que l’installation du candidat à Onet-le-Château était récente et dans des conditions relativement sommaires ; le lieu d’exercice de son activité professionnelle était toujours à Paris et à Villejuif, qui était également le lieu d’activité de sa femme ; ses attaches familiales étaient en région parisienne, où il dispose d’un logement familial.

Au vu de l’ensemble de ces éléments, le Conseil d’État a jugé que le candidat ne pouvait être regardé comme ayant son établissement principal dans la région Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées » (communiqué)

C’est le sénateur de l’Hérault Jean-Pierre Grand, opposant à Dominique Reynié au sein de sa famille politique des Républicains, qui avait introduit ce recours. Le sénateur s’était insurgé contre la désignation du professeur de science politique en avril dernier. Il s’était notamment interrogé sur l’éligibilité de Dominique Reynié, inscrit sur les listes électorales à Onet-le-Château (Aveyron).

Cette information, révélée par le blog politique de France 3 Midi-Pyrénées en octobre dernier, avait secoué la campagne des Régionales. Suite à ces révélations, Dominique Reynié avait fourni à France 3 des documents attestant de sa « résidence » à Onet, hébergé chez sa mère, en présentant notamment un bail de location.

Mais nous avions également révélé qu’un avocat qu’il avait consulté lui avait conseillé en mai 2015 de « prendre un bail » à Onet afin de régulariser sa situation. Pourquoi lui demander en mai de prendre un bail s’il en avait déjà un en mars ? Simple problème de concordance de date ou document anti-daté ?

Juste après les élections, le sénateur LR de l’Hérault Jean-Pierre Grand a déposé un recours devant le Conseil d’Etat contre l’élection de Dominique Reynié. Après plusieurs mois d’instruction, l’audience s’était déroulée le mercredi 18 mai. Ce vendredi 27 mai, on apprend donc que le Conseil d’Etat a suivi les conclusions du rapporteur public.

Jean-Pierre Grand a immédiatement réagi :

Dominique Reynié ne pouvait ignorer les règles de droit que la Démocratie impose à tout candidat aux élections. Il a grossièrement tenté de les contourner. Sénateur de la République, mon devoir est de les faire respecter.
Le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative, a constaté son inéligibilité et invalidé son élection »

Dominique Reynié qui avait depuis suspendu sa participation aux travaux du Conseil Régional n’est donc plus élu. C’est le maire de Millau, Christophe Saint-Pierre, qui le remplace au Conseil régional.

Fabrice Valery (@fabvalery) et Laurent Dubois (@laurentdub). 

23 Mai

Portrait de Hollande brûlé à Albi : un syndicat réclame des excuses publiques à un ministre

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Le bûcher d’Albi désormais sur la table des polémiques. Après l’opération menée en place publique jeudi, au cours de laquelle les effigies du président de la République François Hollande, du Premier Ministre Manuel Valls, de la ministre du travail Myriam El Khomri, du ministre de l’économie Emmanuel Macron et du patron du Medef Pierre Gattaz ont été brûlées sous les applaudissements des manifestants anti-loi Travail, un syndicat (Sud-Solidaires) demandent des excuses publiques à un membre du gouvernement en l’occurrence Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux sports.

Vendredi 20 mai, en visite à Toulouse dans le cadre de la préparation de l’Euro 2016, Thierry Braillard est interrogé dans le 12-13 de France 3 Midi-Pyrénées au sujet de ce bûcher qui s’est déroulé la veille à Paris.

Ce lundi, le syndicat Sud de Haute-Garonne réclame donc des excuses publiques au secrétaire d’Etat. Dans un communiqué, Sud cite les propos de Thierry Braillard :

« Si c’est pour brûler l’effigie du président de la République comme jeudi à Albi, si c’est pour se faire entendre avec des méthodes proches de celles de l’État islamique… c’est la voie de l’excès », écrit le syndicat, citant le secrétaire d’Etat.

Sauf que Thierry Braillard n’a pas véritablement tenu ces propos cités entre guillemets. Les vrais mots prononcés sont les suivants :

« Je suis profondément choqué (…) La dernière fois que j’ai vu quelque chose brûler, c’était un drapeau français brûlé par l’Etat Islamique. Vous voyez le message qui est envoyé ».


Extrait 12/14 réaction Thierry Braillard

Mais pour le syndicat Sud, le rapprochement, dans la bouche du ministre, entre l’EI et cette action syndicale ne passe pas.

La voie de l’excès est bien celle de ce secrétaire d’Etat. Comparer les méthodes des manifestants contre la loi travail à celle de l’Etat islamique est une insulte, non seulement pour nos organisations syndicales, pour tous les militants, mais aussi pour les victimes de cette organisation pratiquant l’assassinat de masse.

Nous souhaitons donc obtenir des excuses publiques de ce secrétaire d’Etat et lui rappeler que nos organisations syndicales sont celles qui, à Toulouse, ont organisé les manifestations à la suite des attentats de janvier et novembre 2015. Et lui faire remarquer qu’il devrait se pencher sur la politique étrangère de la France qui de légion d’honneur en vente de rafale, est allié aux pires régimes qui soutiennent la violence fondamentaliste partout dans le monde » (communiqué Sud).

Il paraît bien improbable que le secrétaire d’Etat fasse des excuses publiques au syndicat. Quant à l’Etat, le préfet du Tarn n’a toujours pas fait s’il allait porter plainte pour outrage.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

18 Mai

Le rapporteur public demande au Conseil d’Etat d’annuler l’élection de Dominique Reynié aux régionales

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES – Lors de l’audience sur le recours dirigé contre l’éligilité de Dominique Reynié, tête de liste des Républicains aux élections régionales en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées en décembre dernier, le rapporteur public a demandé l’annulation de l’élection du candidat.

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Après son élection comme tête de liste, après sa campagne électorale, après sa défaite face à Carole Delga (PS), devancé par Louis Aliot (FN), et après sa désignation comme président du groupe d’opposition de droite au Conseil Régional, Dominique Reynié avait ce mercredi 18 mai un autre rendez-vous, d’importance : l’audience au Conseil d’Etat concernant le recours contre son élection.

C’est le sénateur de l’Hérault Jean-Pierre Grand, opposant à Dominique Reynié au sein de sa famille politique des Républicains, qui avait introduit ce recours. Le sénateur s’était insurgé contre la désignation du professeur de science politique en avril dernier. Il s’était notamment interrogé sur l’éligibilité de Dominique Reynié, inscrit sur les listes électorales à Onet-le-Château (Aveyron).

Cette information, révélée par le blog politique de France 3 Midi-Pyrénées en octobre dernier, avait secoué la campagne des Régionales. Suite à ces révélations, Dominique Reynié a fourni à France 3 des documents attestant de sa « résidence » à Onet, hébergé chez sa mère, en présentant notamment un bail de location. Or nous avions également révélé qu’un avocat qu’il avait consulté lui avait conseillé en mai 2015 de « prendre un bail » à Onet afin de régulariser sa situation. Pourquoi lui demander en mai de prendre un bail s’il en avait déjà un en mars ? Simple problème de concordance de date ou document anti-daté ?

Juste après les élections, le sénateur Jean-Pierre Grand a déposé un recours devant le Conseil d’Etat contre l’élection de Dominique Reynié. Après plusieurs mois d’instruction, l’audience s’est déroulée ce mercredi 18 mai et le rapporteur public a demandé au Conseil d’Etat d’annuler l’élection de Dominique Reynié. 

Les mots utilisés lors de l’audience ont été particulièrement sévères. Le rapporteur public a parlé de « domiciliation fantôme » et de « contrat de convenance » au sujet du bail de location signé entre la tête de liste régionale et sa mère. 

Les conclusions présentées par le rapporteur public ne valent pas arrêt de la plus haute juridiction administrative française. L’affaire a été mise en délibéré. Les magistrats rendront leur décision dans les deux à trois semaines. Mais, dans l’immense majorité des cas et particulièrement en matière électorale, le Conseil d’Etat suit l’avis du rapporteur public.

Suite à l’audience devant le Conseil d’Etat, Dominique Reynié a réagi par le biais d’un communiqué de presse. L’élu régional prend acte de la demande d’annulation de son élection mais il « s’abstient de tout commentaire jusqu’au délibéré de la décision (qu’il) espère favorable« .

Dans quelques semaines, Dominique Reynié pourrait se retrouver privé de son mandat régional. Le groupe d’opposition de la droite et du centre au Conseil Régional risque de perdre son président. Un nouveau scrutin interne se profile peut-être à l’horizon.

En attendant, Dominique Reynié annonce qu’il « considère devoir suspendre (sa) participation aux prochaines séances (du) Conseil Régional ».

Laurent Dubois (@laurentdub) et Fabrice Valéry (@fabvalery)

17 Mai

Les anti-loi El Khomri ciblent les locaux du PS et des députés socialistes

Du ciment et des truelles pour Christophe Borgel. La nouvelle journée de mobilisation contre la loi Travail ce mardi 17 mai a débuté à Toulouse par une action de la CGT qui a muré la permanence du député PS de Toulouse Christophe Borgel. 

Des militants de la CGT se sont réunis devant sa permanence, avenue de l’URSS à Toulouse, et ont entrepris mardi matin de murer la permanence du député socialiste, pour protester contre la loi El Khomri de réforme du code du travail et le recours à l’article 49-3 de la constitution pour faire passer le texte sans débat à l’Assemblée.

Dans un communiqué, le député a réagi à cette action :

Je veux condamner fermement la dégradation contre ma permanence parlementaire.  A ce jour plus de trente parlementaires ont été victimes de ce type d’agissements.  Ces actes n’ont rien à voir avec le débat démocratique. Le droit de manifester est garanti dans notre pays, je respecte le point de vue de chacun.  J’entends dire que ces actions constituent une réponse « faute de dialogue avec les organisations syndicales ». Je veux rappeler que l’ensemble des organisations syndicales ont été reçues à tous les niveaux de l’Assemblée nationale. Au plan local cet argument n’a pas de sens car j’ai toujours travaillé, depuis le début de mon mandat, avec cette volonté de dialogue, d’échange avec les personnes qui peuvent douter ou être en désaccord avec l’action gouvernementale ».

D’autres tentatives ont été menées dans la foulée, notamment à la permanence de la députée PS de Toulouse Cathy Lemorton, mais la présence de policiers a dissuadé les cgétistes de murer l’entrée du local.

En Ariège, c’est la permanence du député PS Alain Fauré à Pamiers qui a été murée.

Dans le Tarn, enfin, le local de la fédération départementale du Parti Socialiste a été à la mi-journée la cible des anti-loi El Khomri. Des bâches noires ont été installées autour des locaux et des affiches y ont été collées, dans une ambiance « bon enfant ».

FV

13 Mai

Loi travail : le PS de Haute-Garonne se prononce contre l’usage du 49-3

Manuel Valls à l'assemblée lors du débat sur la motion de censure (AFP)

Manuel Valls à l’assemblée lors du débat sur la motion de censure (AFP)

Le Conseil Fédéral du Parti Socialiste de Haute-Garonne a adopté jeudi soir une motion contre l’usage par le gouvernement de l’article 49-3 pour faire passer le projet de loi El Khomri de réforme du code du travail. Une motion adopté à l’unanimité du conseil fédéral (qui est un peu le parlement du PS de Haute-Garonne), réuni exceptionnellement à Labarthe-sur-Lèze (Haute-Garonne) à l’occasion de l’inauguration d’une exposition sur François Mitterrand (qui, soit dit en passant, est le chef de l’Etat sous lequel le 49-3 a été le plus utilisé !).

Cette motion, que nous nous sommes procuré, évoque « un profond regret de voir le gouvernement avoir recours au 49-3 » privant ainsi « ce texte aux conséquences majeures pour les droits des salariés, de la poursuite du travail parlementaire entamé« .

Cette motion est purement symbolique et les mots y sont soigneusement choisis pour ne pas se positionner trop violemment face au gouvernement. D’ailleurs, les socialistes de Haute-Garonne en profitent pour demander l’ouverture d’une réflexion sur les institutions de la Vème République.

Ce n’est pas la première que le PS de Haute-Garonne se démarque officiellement du gouvernement de Manuel Valls. Déjà, en mars, le conseil fédéral avait adopté une motion contre la loi El Khomri. Un peu plus tôt, les socialistes de Haute-Garonne, avaient pris position contre la déchéance de nationalité.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

11 Mai

L’affaire des « gifles » de Montauban classée sans suite

Souvenez-vous, c’était le 7 avril dernier, jour d’élection universitaire. Le vote des étudiants avait pris une tournure particulière à Montauban où deux personnes en étaient venues aux mains.

Une bousculade et une gifle, rien de bien important. Si ce n’est que les deux belligérants n’étaient pas de simples étudiants mais des proches des deux « ennemies intimes » de la politique montalbanaise, Brigitte Barèges, maire Les Républicains, et Valérie Rabault, députée socialiste.

En l’occurence, à ma droite Pascal Ellul, chef de cabinet de Brigitte Barèges et ancien président du syndicat étudiant UNI et à ma gauche Paul Murat-Craïs, secrétaire général du Mouvement des jeunes socialistes du Tarn-et-Garonne.

Que s’est-il vraiment passé ce jour-là ? Les versions des deux camps divergent. Bousculade, gifle… Des plaintes avaient étaient déposées par les deux hommes, accusant l’autre de l’avoir agressé.

Après convocation au commissariat de Montauban et rappel à la loi, les deux bagarreurs ont été renvoyés à leurs chères études. Les deux plaintes ont été classées sans suite. La justice montalbanaise a sans doute autre chose à faire que de juger ce type de chamailleries, même si les mis en cause/plaignants sont des proches de deux (fortes) personnalités politiques.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

10 Mai

[EDITO] Quand « La manif pour tous » détourne la journée de commémoration de l’esclavage

Cette journée du 10 mai devrait être sacrée. C’est la journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Un moment où tous les Français devraient se retrouver autour de la même pensée : celle de se féliciter qu’en 1848, la France mit fin à cette abomination de croire qu’un être humain pouvait en posséder un autre et le réduire en esclavage. 

Cette journée mérite à elle seule un instant de communion. Pourtant, certains pensent que d’autres combats peuvent être menés en parallèle, en se raccrochant à cette commémoration de manière intellectuellement contestable. 

C’est de « La Manif pour tous » dont on parle ici. Mais si, souvenez-vous, ce mouvement né contre la loi Taubira sur le mariage pour tous et qui depuis la promulgation en 2013 survit de manière groupusculaire mais néanmoins spectaculaire en sautant sur toutes les occasions pour faire passer ses messages.

Lors d'une "Manif pour tous" à Toulouse (Photo : AFP)

Lors d’une « Manif pour tous » à Toulouse (Photo : AFP)

Dernier en date, donc, faire de ce 10 mai, la « journée d’action contre la GPA à l’occasion de la journée de commémoration de l’esclavage », avec un slogan-choc : « GPA = esclavage ».

Plusieurs rassemblements sont prévus en France, dont un mardi soir à Toulouse.

La GPA, c’est la gestation pour autrui. Autrement dit, une « mère porteuse » porte pendant 9 mois l’enfant d’un couple qui pour des raisons physiologique ne peut pas avoir d’enfant. Rappelons-le, cette pratique est interdite en France. 

Bien-sûr, il ne s’agit pas ici d’empêcher quiconque de participer au débat (qui d’ailleurs n’a pas véritablement lieu actuellement en France) pour ou contre la GPA. Chacun à le droit de penser ce qu’il veut. D’ailleurs, certains intellectuels (de gauche) s’étaient mobilisés en 2015 contre la GPA sur le thème de « l’exploitation des femmes les plus démunies », un argument tout à fait audible

Non, ce qui choque, c’est la méthode. Rattacher le débat sur la GPA à la journée de commémoration de l’esclavage, c’est souiller la mémoire des esclaves, ne pas respecter leurs descendants. 

« La Manif pour tous » n’en est plus à un coup d’éclat près. Mais en agissant de la sorte, elle ne sert pas ses idées. Faut-il rappeler que la France est le seul pays à avoir déclaré la traite négrière et l’esclavage « crimes contre l’humanité » ?

Cette journée appelait donc recueillement et silence. Pas de gesticulations idéologiques. Dommage.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

Comment j’ai (enfin) réussi à voter pour le nom de la région

Exprimer son opinion est parfois un combat. Que ce soit pour voter lors d’une élection politique ou à l’assemblée générale du club de pétanque de son village, il faut se mobiliser, se déplacer, s’impliquer. Cela ne se fait pas tout seul et c’est tant mieux. L’acte citoyen doit être mobilisateur. Se rendre dans les bureaux de vote et donner de la « voix » nécessite de s’impliquer un minimum.

Pour participer à la consultation organisée par la région pour lui donner un nouveau nom, c’est un peu pareil. A quelques différences près.

Capture

Le « scrutin » a été ouvert sur internet lundi 9 mai à 11 heures. Quelques heures plus tard, il était devenu impossible d’y accéder. Officiellement, les serveurs informatiques de la région étaient en surchauffe. Trop de votants au même moment. Ah, combien ?  Des dizaines de milliers ? Plusieurs centaines de milliers ?  Un million ? Non. Environ 6000 personnes avaient réussi à franchir toutes les étapes informatiques avant de se connecter ! Et encore, selon la Région, seuls 2/3 étaient allés jusqu’à l’ultime étape du vote !

Revenez plus tard ! »

Trop de monde en même temps et voilà que je pouvais plus donner mon avis sur la question. J’ai eu beau essayer sur différents ordinateurs, à différents horaires, la réponse était la même : revenez plus tard.

Comme je suis quelqu’un d’assez discipliné, j’ai donc attendu, laissé passer la nuit et retenté ma chance ce mardi matin. Et pas pour rien !

Ce mardi à 8h26 précisément, j’ai donc enfin réussi à répondre à la consultation. C’est une évidence, le parcours, même lorsque les serveurs informatiques de la région répondent, est un peu fastidieux.

J’ai prouvé que je n’étais pas un robot en sélectionnant des images de plats de pâtes ! »

Car avant de pouvoir voter, il faut s’inscrire : nom, prénom, adresse mail valide. Puis prouver que l’on est pas un robot (SIC), en choisissant parmi des photos celles représentant des pelouses, des rivières ou des plats de nouilles (non, je ne plaisante pas !).

Une fois cette étape d’identification franchie, il est impératif d’avoir mon téléphone portable à proximité et de garder une main sur ma boîte aux lettres électronique. Car il me faut alors donner mon numéro de portable pour recevoir par texto un code de validation qu’il faut ensuite rentrer sur le site. Terminé ? Pas encore ! Cette fois, il me faut cliquer sur le lien que le logiciel a envoyé dans ma boîte mail pour valider mon adresse électronique.

Allez je vote !

Je valide, une petite goutte de sueur sur le front, en espérant que les serveurs de la région ne vont pas lâcher à cet instant ! »

Là, épuisé mais content, je peux enfin saisir avec ma souris les 5 noms proposés dans la colonne de gauche et les faire glisser dans celle de droite dans l’ordre de préférence. Puis je valide, une petite goutte de sueur sur le front, en espérant que les serveurs de la région ne vont pas lâcher à cet instant !

Terminé ? Ah non, il y a (encore) une étape à franchir : remplir un nouveau questionnaire d’identité, en choisissant mon nom ou pseudo qui va apparaître sur le site (on peut aussi choisir de voter anonymement en cochant une case supplémentaire), la ville où je me trouve et mon département parmi les 13 de la région.

Derrière ces multiples barrières et étapes, un intérêt légitime : éviter les fraudes et assurer la sincérité de la consultation ».

Ça y est, c’est fait. D’après le décompte du site, à 8h26 ce mardi, on était 9 000 à l’avoir fait. Avec mes 8999 comparses, on souhaite bon courage aux autres. On peut cependant comprendre les initiateurs du système, qui derrière ces multiples barrières et étapes, ont un intérêt légitime : éviter les fraudes et assurer la sincérité de la consultation.

Mais je vous le disais : exprimer son opinion est parfois un combat.

Fabrice Valéry (@fabvalery)