Le bûcher d’Albi désormais sur la table des polémiques. Après l’opération menée en place publique jeudi, au cours de laquelle les effigies du président de la République François Hollande, du Premier Ministre Manuel Valls, de la ministre du travail Myriam El Khomri, du ministre de l’économie Emmanuel Macron et du patron du Medef Pierre Gattaz ont été brûlées sous les applaudissements des manifestants anti-loi Travail, un syndicat (Sud-Solidaires) demandent des excuses publiques à un membre du gouvernement en l’occurrence Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux sports.
Vendredi 20 mai, en visite à Toulouse dans le cadre de la préparation de l’Euro 2016, Thierry Braillard est interrogé dans le 12-13 de France 3 Midi-Pyrénées au sujet de ce bûcher qui s’est déroulé la veille à Paris.
Ce lundi, le syndicat Sud de Haute-Garonne réclame donc des excuses publiques au secrétaire d’Etat. Dans un communiqué, Sud cite les propos de Thierry Braillard :
« Si c’est pour brûler l’effigie du président de la République comme jeudi à Albi, si c’est pour se faire entendre avec des méthodes proches de celles de l’État islamique… c’est la voie de l’excès », écrit le syndicat, citant le secrétaire d’Etat.
Sauf que Thierry Braillard n’a pas véritablement tenu ces propos cités entre guillemets. Les vrais mots prononcés sont les suivants :
« Je suis profondément choqué (…) La dernière fois que j’ai vu quelque chose brûler, c’était un drapeau français brûlé par l’Etat Islamique. Vous voyez le message qui est envoyé ».
Extrait 12/14 réaction Thierry Braillard
Mais pour le syndicat Sud, le rapprochement, dans la bouche du ministre, entre l’EI et cette action syndicale ne passe pas.
La voie de l’excès est bien celle de ce secrétaire d’Etat. Comparer les méthodes des manifestants contre la loi travail à celle de l’Etat islamique est une insulte, non seulement pour nos organisations syndicales, pour tous les militants, mais aussi pour les victimes de cette organisation pratiquant l’assassinat de masse.
Nous souhaitons donc obtenir des excuses publiques de ce secrétaire d’Etat et lui rappeler que nos organisations syndicales sont celles qui, à Toulouse, ont organisé les manifestations à la suite des attentats de janvier et novembre 2015. Et lui faire remarquer qu’il devrait se pencher sur la politique étrangère de la France qui de légion d’honneur en vente de rafale, est allié aux pires régimes qui soutiennent la violence fondamentaliste partout dans le monde » (communiqué Sud).
Il paraît bien improbable que le secrétaire d’Etat fasse des excuses publiques au syndicat. Quant à l’Etat, le préfet du Tarn n’a toujours pas fait s’il allait porter plainte pour outrage.
Fabrice Valéry (@fabvalery)