05 Avr

Un « cher » voyage au Bolchoï : l’imposante délégation toulousaine à Moscou

L’orchestre national du Capitole de Toulouse est cette semaine en tournée dans la mythique salle du Bolchoï à Moscou. Un événement important pour l’orchestre et son chef Tugan Sokhiev mais aussi pour la ville de Toulouse (ou plus particulièrement la Métropole, l’orchestre étant désormais sous sa responsabilité). Un retentissement exceptionnel.

Tugan Sokhiev et Jean-Luc Moudenc dans la salle du Bolchoï (photo : page facebook de J-Luc Moudenc).

Tugan Sokhiev et Jean-Luc Moudenc dans la salle du Bolchoï (photo : page facebook de J-Luc Moudenc).

Si exceptionnel d’ailleurs que les musiciens, personnels administratifs et techniciens de l’ONCT (environ 110 personnes) sont accompagnés pour cet événement par une délégation « officielle » de 8 personnes emmenées par le président de Toulouse Métropole et maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc.

Un voyage payé par la Métropole

Une délégation où l’on trouve par exemple… le sénateur socialiste de Haute-Garonne et président du groupe PS d’opposition à la métropole Claude Raynal. Celui-ci accompagne le maire à Moscou au titre de ses fonctions de vice-président de la métropole chargé de la culture.

Francis Grass, adjoint au maire de Toulouse chargé de la culture et président de la commission culture de la Métropole fait aussi partie du voyage. Marie Déqué, conseillère municipale déléguée à la musique, participe aussi à la délégation officielle, bien que l’orchestre ne soit plus du ressort de la ville, comme nous le signalions plus haut.

Pour toutes ces personnes, y compris le maire-président de la Métropole, son cabinet nous indique que les frais de déplacement et d’hébergement sont « pris en charge (hébergement et déplacement) par la Métropole ». 

La délégation est hébergée au Moscow Mariott Royal Aurora Hôtel, avec les musiciens de l’ONCT (dont le voyage est pris en charge par le Bolchoï). Un hôtel dont les chambres coûtent environ 240 euros la nuit (le prix dépend du nombre de réservations et de la durée du séjour). La délégation s’est envolée de Toulouse dimanche 3 avril, via Munich, et rentre mercredi 6 au soir.

Le voyage d’un vice-président payé par So Toulouse

Enfin, Jean-Claude Dardelet, vice-président de la Métropole chargé des affaires européennes et du développement international, est également sur la liste des officiels qui font partie du voyage. Dans son cas, on nous indique que ses frais de déplacement sont pris en charge par So Toulouse : « Il fait le déplacement pour rencontrer des chefs d’entreprise et des diplomates et va traiter de questions relatives au développement économique » indique la Métropole.

Les deux chefs de cabinet (dont la femme du maire) présents à titres différents

Plus étonnant, la délégation compte aussi la présence des deux chefs de cabinet de Jean-Luc Moudenc, Michel-Paul Monredon pour la ville et… Blandine Moudenc pour la Métropole.

La fonction de chef de cabinet consiste à gérer, entre autres, l’agenda ou le courrier des élus. On voit mal en quoi la présence des deux chefs de cabinet dans un voyage officiel comme celui-ci peut être indispensable, mais ce n’est sans doute pas à nous d’en juger. Au moment où l’équipe de Jean-Luc Moudenc fait, depuis son accession au Capitole en mars 2014, la chasse aux coûts, un tel déplacement peut apparaître, à première vue, dispendieux.

D’autant que la prise en charge diffère pour l’un et l’autre : le voyage de Blandine Moudenc, chef de cabinet de la Métropole, compétente pour l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, est pris en charge par Toulouse Métropole. Celui de Michel-Paul Monredon, chef de cabinet de la ville, sur « ses deniers personnels ». 

Si ce dernier doit payer son voyage, cela signifie qu’il n’est pas à Moscou en raison de ses fonctions. « Exact« , nous répond-on, le chef de cabinet a donc déposé « trois jours de congés ».

Deniers publics et représentation

Il est tout à fait normal que des élus d’une grande ville de France représentent leurs institutions dans ce type d’événements prestigieux à l’étranger. La présence de Jean-Luc Moudenc sur place n’est pas contestable.

Il est aussi normal que la presse s’étonne de la « taille » de la délégation officielle et s’interroge sur le coût d’un tel déplacement, notamment en période de rigueur budgétaire municipale et métropolitaine. Cela n’a rien de malsain.

Politiquement, aux élus qui prônent des économies et votent les augmentations des impôts locaux, de justifier ensuite de l’intérêt d’une telle dépense pour accompagner l’orchestre du Capitole à Moscou.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

 

21 Mar

Piégé par la grève des contrôleurs aériens, le ministre Baylet met 5 heures pour faire Toulouse-Paris

Quand on est ministre, il faut parfois savoir être patient. La petite mésaventure survenue à Jean-Michel Baylet ce lundi 21 mars le démontre.

Comme des dizaines d’autres passagers, Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du Territoire, de la ruralité et des collectivités devait décoller à bord du vol AF 6115 de l’aéroport de Toulouse-Blagnac à 9h30.

Jean-Michel Baylet au milieu des autres passagers (Photo : F. Ollier / France 3)

Jean-Michel Baylet au milieu des autres passagers (Photo : F. Ollier / France 3)

Mais c’était sans compter avec la grève des contrôleurs aériens qui dure depuis dimanche. Une heure trente après l’heure de décollage prévue, les passagers ont enfin embarqué. Une fois à bord de l’appareil, l’affaire n’était pas réglée pour autant. Pendant encore deux heures, le décollage a été reporté, de demi-heure en demi-heure.

Finalement, l’avion prévu à 9h30 a pu décoller à… 13h05. Atterissage à 13h55 à Paris-Orly.

Mais l’aventure n’était pas terminée. Cette fois, il a fallu attendre encore une heure pour permettre aux passagers de débarquer, en raison, selon le commandant de bord de « la désorganisation et la pagaille » qui régnait à Orly.

Au total, donc il aura fallu plus de 5 heures au ministre pour rejoindre Paris. Jean-Michel Baylet, fataliste, est resté calme. Il faut dire que comme les autres passagers, il ne pouvait pas faire grand chose pour changer la situation. Quant à Air France, la compagnie n’a été en mesure d’offrir à ces passagers (même illustre)… qu’un verre d’eau minérale !

Concours de circonstances ou pas ? On peut se demander si cet avion n’a pas été « visé » par les grévistes du fait de la présence d’un ministre parmi les passagers. Sinon, c’est vraiment pas de chance !

Fabrice Valéry (@fabvalery) avec François Ollier.

18 Mar

« Les mêmes accusations que contre Dreyfus » : le Crif répond à Jean-Christophe Sellin

Photos de deux des 7 victimes de Merah, lors d'une cérémonie à Toulouse (Photo : AFP)

Photos de deux des 7 victimes de Merah, lors d’une cérémonie à Toulouse (Photo : AFP)

Au lendemain de la prise de position du conseiller régional du parti de gauche Jean-Christophe Sellin, opposé à la participation du Crif à la cérémonie d’hommage aux victimes de Merah, prévue lundi 21 mars à la Halle aux Grains à Toulouse en présence du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve (lire à ce sujet notre article révélant cette information) le conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) de Toulouse et Midi-Pyrénées lui répond dans un communiqué (dont vous pouvez lire l’intégralité en bas de cet article).

Le porte-parole du Crif, Marc Fridman estime que Jean-Christophe Sellin « porte aujourd’hui contre le CRIF Midi Pyrénées les mêmes accusations que certains portaient contre Alfred Dreyfus il y a plus de cent ans : être un agent de l’étranger ». Il reproche à l’élu une prise de position qui « divise au moment où il faut être solidaires et unis ». 

« Monsieur Sellin veut nous entraîner sur un terrain où jamais nous ne le rejoindrons : celui dans lequel l’ignominie est utilisée, avec cynisme et calcul, comme une arme politique ». « M. Sellin n’est pour nous, conclut-il, ni un adversaire ni un ennemi, il est l’objet de notre plus souverain mépris ».

FV

L’intégralité du communiqué du Crif :

M. Sellin porte aujourd’hui contre le CRIF Midi Pyrénées les mêmes accusations que certains portaient contre Alfred Dreyfus il y a plus de cent ans : être un agent de l’étranger.

C’est avec consternation que nous avons découvert sa prise de position, parce qu’elle divise à un moment où il faut être solidaires et unis.

De tels propos choquent et blessent, alors que nous allons nous rassembler pour panser les plaies d’une ville, mais aussi de toute une nation, meurtries par le terrorisme lâche et aveugle. 

M. Sellin veut nous entraîner sur un terrain où jamais nous ne le rejoindrons : celui dans lequel l’ignominie est utilisée, avec cynisme et calcul, comme une arme politique.

Ce que nous dénonçons avec force, il en donne une expression concrète, prouvant combien nous avons raison d’alerter sur des dérives réelles et dangereuses que nous constatons et que nous condamnons.

Notre détermination sort renforcée par ses dérives et ses récidives.  

Quel bras souhaite-t’il ainsi armer ?

Que chacun juge, en conscience sur la seule lecture des propos qu’il revendique.

Je le dis avec force : M. Sellin n’est pour nous ni un adversaire ni un ennemi, il est l’objet de notre plus souverain mépris.

Marc Fridman

Porte-parole du CRIF Midi-Pyrénées

Représentant des parents d’élèves d’Ohr Thorah

17 Mar

Deux sections PS de Toulouse réclament le retrait de la loi El Khomri

Photo d'illustration (Crédit : MaxPPP)

Photo d’illustration (Crédit : MaxPPP)

Le ton monte parmi les militants socialistes de Toulouse. Après l’adoption le 3 mars dernier par le Conseil fédéral du PS de Haute-Garonne d’une motion réclamant que le loi Travail soit « totalement repensée », deux sections socialistes de Toulouse sont allées plus loin cette semaine en adoptant un texte réclamant le retrait pur et simple du projet de loi travail mais aussi de la loi sur la déchéance de nationalité.

L’AG des deux sections a adopté le texte à l’unanimité moins une voix. Les militants qui portent cette contestation ont fait savoir que c’est le député et dirigeant national du PS Christophe Borgel, qui n’a « pas pris part au vote ». Mais en fait, il n’était pas présent à la réunion mardi soir !

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Ces sections, se sont les 11 et 12, qui couvrent les secteurs des quartiers populaires de l’ouest de Toulouse (Mirail, Bagatelle, Reynerie, Papus, etc) mais aussi quelques quartiers résidentiels comme Saint-Simon ou Lardenne. Selon une source au PS Toulousain, ce texte « n’avait pas vocation à être communiqué à l’extérieur » et aurait été « adopté par une partie des militants, une vingtaine était présente sur une centaine d’encartés ».

Cette motion appelle notamment à « l’unité du parti socialiste aux côtés de tous les exclus, de la jeunesse et des salariés mobilisés », une façon de dire que ces militants socialistes sont, sur ces sujets, du côté de ceux qui manifestent et pas du gouvernement.

Jusqu’alors, il n’y avait à Toulouse que le mouvement des jeunes socialistes (MJS) qui avait appelé à manifester contre le texte. Là, pour la première fois, des militants du PS s’engagent carrément contre le texte et pas uniquement pour sa réécriture.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

14 Mar

Parti socialiste : Pierre Cohen démissionne de la présidence de la FNESR

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES – L’ancien maire de Toulouse présidait la Fédération Nationale des Elus Socialistes et Républicains depuis 2012. Face à François Rebsamen, poussé par l’Elysée, qui souhaite prendre sa place, cet Aubryiste a préféré démissionner dans une lettre adressée à Jean-Christophe Cambadélis, que nous nous sommes procurée.

Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

La bataille entre les Aubryistes et les Hollandais pour la présidence de la FNESR n’aura pas lieu. Prévue ce lundi soir 14 mars lors du Bureau national, le bras de fer entre Pierre Cohen, actuel président et ancien maire de Toulouse, et François Rebsamen, ex-ministre du Travail et maire de Dijon, tourne court : dans une lettre qu’il a adressée au patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, Pierre Cohen annonce sa démission « avec tristesse » et démonte point par point les arguments du camp opposé.

L’intérêt de Rebsamen pour la FNESR

Tout à commencé à l’automne, quand François Rebsamen se cherchait un point de chute national, après sa démission du gouvernement pour reprendre la mairie de Dijon. Son dévolu est tombé sur la FNESR.

François Rebsamen (Photo : MaxPPP)

François Rebsamen (Photo : MaxPPP)

Cette instance du Parti Socialiste, qui fait partie de la « Maison des élus », est un outil de formation et un fournisseur de fiches explicatives sur les textes en préparation pour tous les élus locaux ou du PS. « Des fiches utiles, explique Pierre Cohen dans son courrier, et appréciées par l’immense majorité de nos élus qui, isolés dans leurs collectivités, dépourvus des cabinets et des équipes de collaborateurs qui sont l’apanage des grandes collectivités, ou qui, devenus minoritaires ont perdu ces moyens, n’ont parfois comme ressources pour se tenir informés des détails d’un projet, QUE ces notes produites par la Maison des élus ».

Les attaques du 7 mars

Lundi 7 mars, la présidence de la FNESR devait être évoquée au Bureau National du PS à Paris. Mais finalement, Jean-Christophe Cambadélis l’a retiré de l’ordre du jour. Pourtant, les « Hollandais » ont ce soir-là nourri le feu contre la présidence de Pierre Cohen, en son absence, retenu à Toulouse par un petit ennui de santé.

D’après mes informations, écrit Pierre Cohen à Jean-Christophe Cambadélis, des attaques à mon encontre et plus gravement contre la FNESR ont été portées, en mon absence, et après que tu aies indiqué que le point n’était plus à l’ordre du jour ».

Une à une, dans sa lettre de démission, Pierre Cohen démonte les attaques contre sa gestion de cette structure : non, la FNESR n’est pas « puissante » (elle compte 4 salariés dont un directeur), non la FNESR n’est pas responsable de la « cacophonie » qui règne depuis plusieurs années au PS mais a au contraire travaillé pour trouver des « compromis« , oui les instances n’ont pas été renouvelées mais c’est par la faute de certaines motions (dont la A, majoritaire) qui n’ont pas fourni les noms de leurs délégués ! Et ainsi de suite.

Des arguments toulousains

Il lui est également « reproché » de plus être maire de Toulouse (« Je peux comprendre cette remarque, sauf que voilà près de deux ans que les élections municipales ont eu lieu, et malgré ma défaite électorale à Toulouse j’ai été confirmé deux fois par toi-même [NDLR : Cambadélis]) et enfin, « un argument qui m’afflige dans notre parti » écrit-il dans sa lettre, « que Jean-Luc Moudenc étant devenu Président de France urbaine, on ne pouvait pas avoir comme représentant des socialistes un élu qui se trouvait dans son opposition« . En novembre dernier, le maire LR de Toulouse a pris la présidence de France Urbaine, la nouvelle association des métropoles et communauté d’agglomérations de France.

Un proche de Martine Aubry écarté

Pierre Cohen, qui avait été confirmé dans ses fonctions de président par Jean-Christophe Cambadélis notamment après le congrès du PS en 2015, a donc focalisé les attaques venues du camp des « Hollandais ». Lui qui est proche de Martine Aubry souhaitait garder la présidence de la FNSER, même si Martine Aubry et ses amis ont décidé de ne plus participer aux instances exécutives du PS.

C’est, pour lui, un nouvel épisode du feuilleton qui marque clairement l’opposition entre les supporters de François Hollande et les amis de Martine Aubry au sein de la motion majoritaire :

Personne n’est dupe d’une volonté d’une partie du courant A de marginaliser les amis de Martine Aubry » (extrait lettre de démission de Pierre Cohen).

Au bureau national de ce lundi 14 mars au soir, François Rebsamen prendra donc la présidence de la FNSER. Pierre Cohen, qui est toujours président du groupe socialiste d’opposition à la mairie de Toulouse, devrait rester membre de droit du bureau national du PS, au moins jusqu’au prochain congrès.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

10 Mar

Voici le calendrier (et le mécanisme) pour le choix du nom de la région

Nous avions souligné, il y a quelques semaines, que la procédure pour le choix du nom de la nouvelle région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées était bien partie pour être « une usine à gaz ». Le terme n’avait vraiment pas fait plaisir du côté de l’hôtel de région et le cabinet de la présidente Carole Delga ne s’était pas privé de nous le faire savoir.

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Quelques semaines plus tard, alors que la nouvelle région Nord-Pas de Calais Picardie aura « plié » dès le 14 mars le processus de choix de son nom, la Conseil Régional Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées n’en finit pas de mettre en place une procédure complexe, longue, et à la fin coûteuse, que nous vous détaillons ici.

Martin Malvy président du comité des « sages »

L’ordre du jour est arrivé, par mail, mardi 8 mars au soir. Vendredi 11 mars, lors de la 1ère commission permanente du nouveau mandat,  les conseillers régionaux vont plancher  sur «le lancement du processus de détermination du nom de la Région». A cette occasion, la composition d’un comité de 30 personnalités doit être révélée. Selon nos informations, c’est Martin Malvy qui doit présider cette instance chargée de recevoir et de formuler les propositions.

Près de 4 mois pour accoucher d’un nom

La commission permanente du 11 mars n’est que le début d’une procédure qui va s’étaler jusqu’à fin juin. France 3 Midi-Pyrénées révèle en exclusivité ses différentes étapes et son contenu. Qui va pouvoir voter ? Comment va se dérouler le scrutin ? Réponses.

  • 11 au 31 mars 2016. Le Comité des personnalités (composé d’universitaires, de sportifs et d’associatifs) a trois semaines pour faire remonter les propositions. Communes, fédérations sportives, etc vont pouvoir s’exprimer. Les citoyens pourront également alimenter la boite à idées. Le comité peut également faire fonctionner ses propres neurones et faire des suggestions.
  • 31 mars au 5 avril 2016. Le Comité a 5 jours pour établir une liste de 10 à 12 noms.
  • 14 avril 2016. Le conseil régional réunit en Assemblée Plénière à Montpellier se prononce sur 3 points
    • La liste définitive de noms qui sera soumise à la consultation.
    • La procédure de consultation : internet mais aussi le bon vieux coupons à découper dans la presse régionale et à renvoyer à la région par la Poste.
    • La composition du corps « électoral ». Quatre catégorie de « votants » sont prévus : les électeurs inscrits sur les listes électorales, les jeunes de plus de 15 ans, la « diaspora » régionale (Aveyronnais de Paris, Gardois de Bretagne, etc) et les « visiteurs installés » comme des cadres d’Airbus ou travailleurs issus de pays membres de l’Union Européenne ou d’autres pays.
  • 15 avril – début mai 2016. Débat dans les lycées et campagne de presse (dont le coût n’est pas encore estimé).
  • Début mai-6 juin 2016. Ouverture du vote. Consultation sur internet et coupons dans la presse.
  • 15 juin 2016. Clôture du vote et dépouillement. A l’Hôtel de Région, on espère 200 à 300 000 votants. Le Comité sert d’autorité de contrôle et d’arbitrage.
  • 20 juin 2016. Annonce des résultats de la consultation.
  • 24 juin 2016. Vote par l’Assemblée Plénière du Conseil Régional.

Avec un tel dispositif et un tel délai, on espère au moins que les habitants de la région vont se mobiliser pour ce « formidable » projet. Il ne manquerait plus qu’avec une « usine à gaz » pareille le taux de participation reste faible. « Tout ça pour ça », pour paraphraser Claude Lelouch.

Laurent Dubois (@laurentdub) et Fabrice Valéry (@fabvalery)

 

11 Fév

« Très réservée » sur la déchéance de nationalité, Carole Delga a tout de même voté pour la réforme consitutionnelle

Elle sera restée silencieuse sur ses intentions de vote jusqu’au moment du vote. La députée PS de Haute-Garonne Carole Delga a finalement approuvé mercredi à l’Assemblée Nationale en première lecture le projet de loi de réforme constitutionnelle qui contient deux articles, l’un sur l’état d’urgence et l’autre sur la déchéance de nationalité.

AFP

AFP

Lundi, lors du vote sur l’état d’urgence, Carole Delga n’était pas à l’Assemblée nationale et n’avait pas donné de procuration. Mardi, pour celui sur la déchéance de nationalité, elle avait choisi de s’abstenir.

Une absence et une abstention, soit aucune action de vote positive. On aurait pu raisonnablement penser que la députée Delga allait au moins s’abstenir sur le vote global de la loi, mercredi. Mais en politique, moins plus moins… ça peut faire plus ! La politique, ce n’est pas de l’arithmétique, et les voix des parlementaires sont parfois impénétrables !

Car, au final, la députée de Haute-Garonne (et présidente de la région Languedoc-Roussillon) a finalement voté pour le texte. L’élue « hollandiste » ou « hollandaise » (on vous laisse le choix parmi ces néologismes) n’a donc pas trahi le gouvernement.

Elle s’en est expliquée dans un long post sur sa page facebook :

J’ai voté ce mercredi en faveur du projet de loi constitutionnelle de Protection de la Nation. Je l’ai fait en cohérence…

Posté par Carole Delga sur mercredi 10 février 2016

Elle y affirme avoir été « très réservée » sur l’extension de la déchéance de nationalité, « considérant que celle-ci ne pouvait être l’unique réponse à la situation de notre pays. Et l’égalité des sanctions pour tous les français, prononcées par le juge, doit toujours être défendue« .

La voix de Carole Delga, députée, n’a donc pas manqué au gouvernement mercredi. Dans le même temps, elle explique ses réserves sur le sujet, rejoignant ainsi ceux qui, à gauche et à l’intérieur même du PS, n’ont toujours pas compris ou admis le choix du gouvernement et du chef de l’Etat sur la déchéance de nationalité, une idée née à la droite de la droite !

Afficher son soutien au gouvernement en votant pour et répondre aux interrogations des militants en affichant ses « réserves ». Carole Delga a donc choisi, au dernier moment, la stratégie qui consiste à « marcher sur un fil ». Une position qui peut contenter tout le monde mais qui demeure très inconfortable.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

PS : le vote des autres parlementaires de la région est consultable sur le site internet de l’Assemblée Nationale. 

09 Fév

Quand Nicolas Sarkozy pose (à son insu) avec un Identitaire pendant sa visite en Aveyron

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C’est une petite histoire qui mérite d’être racontée. Lors de sa visite en Aveyron, lundi 8 février, l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy a multiplié les visites d’exploitations agricoles, les conférences de presse, les interviews et les rencontres et a posé, volontiers, pour quelques photos souvenirs. C’est sur l’une d’entre-elles, durant sa pause déjeuner dans une auberge de Millau, qu’il s’est fait « piéger » par un militant d’un mouvement identitaire et régionaliste.

Un bon coup « revendiqué » sur Twitter

Sur la photo reproduite ci-dessus, NIcolas Sarkozy pose avec 5 jeunes gens. Il s’avère que l’un d’eux, le second en partant de la gauche, est un militant de « Rouergat d’Abord », le mouvement identitaire, « à l’esprit communautaire qui défend l’identité aveyronnaise avant tout », selon son animateur Stéphane Cabrol qui a « revendiqué » le cliché sur Twitter, avec une autre photo où l’on voit la même personne portant le tee-shirt noir des Identitaires.

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En soutien aux « Canards en colère »

Stéphane Cabrol est assez fier de ce « coup ». Surtout, il veut profiter de cette opération pour apporter le soutien de son mouvement à celui des « Canards en Colère », cette initiative née dans le Gers et lancée sur facebook contre les mesures prises pour éradiquer la grippe aviaire. Un mouvement qui est lui apolitique.

« On est partout ! »

Stéphane Cabrol, qui s’était présenté aux législatives en 2012 sur la 3ème circonscription de l’Aveyron (0,41 % et 189 voix), estime que les sympathisants de son mouvement « Rouergat d’Abord » sont une vingtaine sur le département. Mais cette photo avec le président des Républicains « montre que l’on est partout, à Millau, à Toulouse ou ailleurs ».

Fabrice Valéry

 

04 Fév

Toulouse : une « crise » provoque des changements de délégations à la mairie

L’heure est, une nouvelle fois, à la réorganisation des délégations de certains élus au sein du conseil municipal de Toulouse. Un an après les élections municipales, Jean-Luc Moudenc avait déjà procédé à des ajustements à la fois dans son équipe de collaborateurs et dans les délégations des élus, notamment concernant les maires de quartier.

La Capitole à Toulouse - Copyright : MaxPPP

Cette fois, selon nos informations, c’est une mini-crise qui est à l’origine de ces nouveaux bouleversements. Le principal mouvement concerne la délégation à la diversité, à l’égalité et à la lutte contre les discriminations qui incombait jusqu’à présent à Laurent Lesgourgues.

L’après vandalisme de l’expo de photos homosexuelles

Selon nos informations, ce qui a mis le feu aux poudres, c’est l’épisode du vandalisme de l’expo photos de couples homosexuels d’Olivier Ciappa sur les grilles du Grand Rond, en décembre dernier.

L'expo vandalisée en décembre. (Photo : France 3)

L’expo vandalisée en décembre. (Photo : France 3)

A ce moment-là, des questions se posent sur la position de certains élus du Capitole dont un fut l’un des organisateurs de la Manif Pour Tous (contre le mariage homosexuel). A-t-il été de près ou de loin mêlé à ce vandalisme qui a collé à Toulouse une image de ville homophobe ?

Selon une source au Capitole, Laurent Lesgourgues a alors voulu remettre immédiatement ses délégations à Jean-Luc Moudenc, mais le maire a réussi à le convaincre d’attendre, afin de ne pas lier ce geste politique à l’événement malheureux contre l’exposition. Contacté par France 3 en décembre, Laurent Lesgourgues avait alors démenti vouloir se défaire de ses délégations. Quelques semaines plus tard, c’est pourtant le cas. Aujourd’hui, il se souvient seulement avoir démenti de vouloir démissionner et précisé qu’il serait présent là où Jean-Luc Moudenc le souhaitait.

Une porte de sortie honorable

LaurentLesgourguesLes semaines ont donc passé et le maire de Toulouse a cependant été contraint de revoir les délégations. L’officialisation aura lieu rapidement : Laurent Lesgourgues lâche les délégations liées à la diversité et à la laïcité. Psychiatre de profession, il récupère le plan local de santé et la communauté municipal de santé. Officiellement, le Capitole indique que l’élu a voulu « être déchargé d’une délégation très lourde pour se consacrer à sa mairie de quartier ».

Une position que Laurent Lesgourgues nuance aujourd’hui : « C’est faux, j’ai seulement souhaité travaillé sur un domaine de compétences proche de mon métier de médecin, la santé, qui est un domaine important dans le contrat de ville ». Il dément auprès de nous avoir voulu rendre son tablier et toute crise internet à la majorité à propos de l’expo d’Olivier Ciappa. Une communication tout à fait légitime et compréhensible, mais nos informations nous permettent de maintenir que ce n’est pas tout à fait comme cela que les choses se sont passées.

Le dossier de l’égalité et de la lutte contre la discrimination échoit désormais à Nicole Miquel-Belaud, conseillère municipale déléguée, qui suit notamment la promotion de Toulouse et qui aura la main sur l’Espace des Diversités et de la Laïcité de Toulouse. Son collègue Djillani Lahiani (15ème adjoint) s’occupera du comité Toulouse Diversité et du conseil des résidents étrangers. Enfin, c’est Daniel Rougé, l’adjoint au maire aux affaires sociales, qui récupère le « portefeuille » du dialogue interculturel (relations avec les cultes) et de la laïcité.

Le grand écart de la majorité

Si Jean-Luc Moudenc tient globalement plutôt bien la main sur sa majorité diverse, certains sujets sont donc loin de faire l’unanimité. Selon nos informations, certains élus ont tangué lors de l’annonce de la forte hausse de la fiscalité locale ou des tarifs de cantines et de centres de loisirs, mais personne n’a bougé un cheveu, hors les murs de la mairie.

En revanche, un vrai écart idéologique existe au sein de la majorité sur des sujets de sociétés, comme, justement le mariage homosexuel ou la lutte contre les discriminations, notamment sexuelle. Au sein des élus de la majorité (et même de l’équipe du maire), cohabitent des catholiques modérés, d’autres plus « traditionnalistes » et des athées. Un écart, qui parfois, ressemble à un grand écart, intenable pour certains élus. Moins de deux ans après l’élection municipale, l’heure n’est cependant pas aux démissions fracassantes mais plus aux arrangements, dans la discrétion.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

07 Jan

Qui se cache derrière la pétition contre le cumul des mandats de Carole Delga ?

C’est une pétition qui circule sur internet depuis le début de la semaine : elle réclame la démission de Carole Delga de son mandat de députée de la Haute-Garonne, qu’elle va désormais cumuler avec sa nouvelle fonction de présidente de la grande région.

(Photo : AFP)

(Photo : AFP)

D’après les initiateurs de cette pétition, elle aurait recueillie plus de 600 signatures en 48 heures.

Mais justement, qui est à l’origine de cette pétition ?

Sur le site demissionmandats-delga.com, aucune mention des auteurs du texte. Le visuel, le texte d’argumentation ou la fiche contact (une simple boîte postale) n’indiquent l’identité des auteurs.

L'un des visuels de la pétition en ligne

L’un des visuels de la pétition en ligne

« Oui, c’est bien le Front National qui est à l’origine de cette pétition, confirme à France 3 Julien Léonardelli, le patron du FN 31 et nouveau conseiller régional. L’initiative émane de la fédération de Haute-Garonne et a été reprise par les 40 élus FN-RBM du conseil régional Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées ».

Problème : rien n’indique sur la pétition le nom du FN. Certains signataires auraient-ils été bernés ?

Sans doute et pas des moindres. Quant nous lui indiquons que la pétition émane du FN, la députée PS de Haute-Garonne Monique Iborra tombe de sa chaise. Lundi 4 janvier, elle avait partagé le lien de la pétition sur son compte facebook. 

Le post facebook que Monique Iborra a ensuite supprimé.

Le post facebook que Monique Iborra a ensuite supprimé.

En froid avec le PS notamment depuis qu’elle a soutenu Philippe Saurel aux régionales, la députée reconnait ignorer l’origine de la pétition. Même si sur le fond elle s’oppose au cumul des mandats de Carole Delga, elle « ne souhaite pas diffuser quoi que ce soit du FN. Je n’ai pas besoin d’eux pour exprimer ce que je pense ». Avoir avoir été informée par nos soins de l’origine de la pétition, elle l’a supprimée de sa page facebook !

Pourquoi une bonne idée cesserait-elle de l’être simplement parce qu’elle émane du FN ? (Julien Léonardelli).

« Il n’y a aucune volonté de se cacher, affirme Julien Léonardelli. Même si l’initiative vient du Front National, nous avons voulu élargir cette pétition au-delà de nos rangs, car il y a des gens dans tous les partis, même à gauche, qui pensent que gérer une région immense de 13 départements tout en restant députée d’un territoire comme le Comminges, c’est impossible ! Et puis pourquoi une bonne idée cesserait-elle de l’être simplement parce qu’elle émane du FN ? Nous avons dit, nous, en tant que premier groupe d’opposition, que quand Carole Delga aura des bonnes idées à la région, nous voterons pour ! ».

J’ai toujours dit que je souhaitais rester députée jusqu’à la fin du mandat, je ne me représenterai pas en 2017″ (Carole Delga).

Sur le fond, la question du cumul des mandats de Carole Delga est effectivement transverse. Lundi, 4 élus de gauche (du Parti de gauche et de la Nouvelle gauche socialiste) ont refusé de participer au vote pour la présidence de la région reprochant à Carole Delga de conserver son mandat de députée et donc de ne prendre son indépendance vis-à-vis de la politique gouvernementale.

Sur France 3, lundi soir, la présidente de région s’est de nouveau expliqué sur ce sujet :

Cette pétition a donc peu de chances de faire changer d’avis Carole Delga. Quant aux pétitionnaires, ils ne peuvent plus désormais ignorer qui est à l’origine de cet appel à signatures.

Fabrice Valéry (@fabvalery)