18 Mai

Haute-Garonne : le retour détonant de Pierre Castéras dans le sillage d’En Marche !

En charge de la mobilisation et directeur de campagne d’un candidat, Pierre Castéras est un pivot d’En Marche ! en Haute-Garonne. Le passé et le passif du personnage détonnent par rapport aux exigences de transparence et d’éthique affichées par le mouvement d’Emmanuel Macron.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Emmanuel Macron ne transige pas avec les exigences de la moralité publique. Avant de nommer son premier gouvernement, le nouveau président a décidé de passer au scanner la situation fiscale et patrimoniale de ses ministres. Parmi les premières mesures, le locataire de l’Elysée veut renforcer les règles de la vie publique en interdisant, notamment, les emplois familiaux des parlementaires.

Emmanuel Macron met la barre très haut. Mais cette exigence a un coût : un abaissement du seuil de « tolérance ». C’est la rançon d’une exemplarité affichée.

La moindre faille, le moindre décalage entre le discours d’Emmanuel Macron et les actes de son mouvement alimente les commentaires. C’est exactement ce qui se passe en Haute-Garonne. Depuis plusieurs semaines, le retour sur scène d’un ancien élu socialiste ne passe pas inaperçu.

Pierre Castéras n’est pas connu du grand public. Ancienne étoile montante du PS 31, Pierre Castéras n’est pas sous les feux de la rampe. Mais il joue un rôle stratégique dans En Marche ! de Haute-Garonne. Proche du référent départemental d’Emmanuel Macron, Pierre Castéras est en charge de la mobilisation. Mais il est également le directeur de campagne du candidat sur la 4ème circonscription, Michaël Nogal.

Avant de s »investir dans le mouvement d’Emmanuel Macron, Pierre Castéras a eu une vie. Et même une vie (professionnelle) agitée qui s’est étalée dans la presse.

Pierre Castéras est un ancien conseil régional. A ce titre, il a présidé un satellite de l’Hôtel de Région : la Confédération Pyrénéenne du Tourisme (CTP). Son bilan se résume à un chiffre : 1,3 million d’euros. Avant l’arrivée de Pierre Castéras, la confédération disposait de plus de 800 000 euros de trésorerie. Après 5 ans de gestion, Pierre Castéras laisse des factures impayées et un déficit abyssal.

Tous ces faits sont connus et publics. Mais une nouvelle pièce alourdit le dossier.

France 3 Occitanie s’est procuré l’audit mené par leCconseil régional et signé de la main de l’ancien président de Région, Martin Malvy.

Le document de 6 pages est accablant. L’autorité de tutelle (et principal financeur) de la Confédération Pyrénéenne du Tourisme pointe ouvertement une violation du code des Marchés Publics  :

Peu d’achats ont fait l’objet d’une mise en concurrence; Si l’association dispose bien d’une commission des marchés qui se réunit 2 à 3 fois par an, il reste que la mise en concurrence et la publicité requises sont généralement ignorées.

Le conseil régional ne se contente pas de dresser un constat. Les contrôleurs pointent des exemples et qualifient les sommes en jeu de significatives :

Une prestation de lobbying de 125 000 euros TTC, une étude complémentaire pour 30 378 euros, une proposition de mise en place d’une team de sportifs pour 107 162 euros.

Le diagnostic des contrôleurs régionaux pouvait justifier une saisine de la justice. En vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, le Conseil régional pouvait (et même devait) saisir le parquet. Selon nos informations, une solution politique a été privilégiée. Pierre Castéras a été poussé vers la sortie par Martin Malvy.

Pour les salariés de la Confédération, l’histoire ne s’est pas terminée avec le départ (forcé) de leur ancien président. Un départ qui s’est d’ailleurs soldé par un « parachutage » dans une collectivité gérée par le PS.

Mais, s’agissant des anciens salariés de Pierre Castéras, la bataille s’est déplacée sur le terrain judiciaire.

Les prestataires de service de la Confédération sont allés devant les tribunaux pour obtenir le paiement des factures impayées. Cette longue séquence s’est terminée (seulement) en 2016. Mais une autre phase est toujours en cours. Les ex-salariés attaquent en justice l’ancien directeur de la Confédération, recruté dans des conditions rocambolesques par Pierre Castéras.

Hasard du calendrier judiciaire, le prochain épisode se déroulera le 22 juin, 4 jours après le second tour des législatives.

Laurent Dubois (@laurentdub)

17 Mai

Nouvelles révélations sur l’emploi présumé fictif du fils de la députée PRG du Lot Dominique Orliac

La députée (PRG) du Lot, Dominique Orliac, a employé son fils en tant qu’assistant parlementaire. Cet emploi (en CDI et à temps complet) se cumulait avec un autre emploi, également à temps complet, dans… des pharmacies toulousaines.

La députée du Lot Dominique Orliac ©Maxppp / Marc Salvet

La députée du Lot Dominique Orliac
©Maxppp / Marc Salvet

Dans un précédent article Le Blog Politique de France 3 Occitanie a soulevé la question de l’emploi familial de la députée du Lot, Dominique Orliac. Cette enquête reposait sur les déclarations (dans la presse régionale) de la parlementaire lotoise et sur le document (déposé par Dominique Orliac) auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Un point soulevait des interrogations : la profession de pharmacien du fils de la députée et le cumul de cette qualité avec l’emploi d’assistant parlementaire.

Dominique Orliac n’a pas mentionné auprès de la HATVP le statut de pharmacien de son assistant de fils. Au delà de cet oubli, on pouvait s’interroger sur la réalité du travail parlementaire effectué par Pierre Orliac. Sollicité à plusieurs reprises, Dominique et Pierre Orliac n’ont jamais répondu à nos demandes d’éclaircissements.

Ce mutisme ne permettait notamment pas d’éclaircir un point essentiel. Juridiquement, un pharmacien peut parfaitement cumuler son activité professionnelle avec un emploi d’assistant parlementaire.

Néanmoins, cette compatibilité est soumise à une condition pratique : la nature du contrat de travail. Seul un temps partiel peut permettre d’avoir un pied dans une officine et un autre à l’Assemblée.

Or, selon nos informations, Pierre Orliac a été rémunéré par l’Assemblée Nationale alors qu’il était (en même temps) pharmacien remplaçant dans des officines. Pharmacien remplaçant c’est-à-dire un pharmacien qui tient la boutique en l’absence du pharmacien titulaire. C’est un remplacement « poste à poste », avec toutes les activités qui vont avec : gestion des stocks, ouverture et fermeture de l’officine, encadrement des vendeurs et des préparateurs… Rien à voir avec un stage effectué sous le contrôle et en présence d’un pharmacien titulaire.

Dans un CV (que s’est procuré France 3 Occitanie), Pierre Orliac déclare avoir été employé en août 2013 et d’avril à mai 2013 dans deux officines toulousaines.

Problème. L’Assemblée Nationale a rémunéré Pierre Orliac pour des volumes de travail allant de 103,41 heures en avril 2013 à 131, 41 heures en mai 2013.

Ces temps de travail sont difficilement compatibles avec les horaires d’ouvertures de l’officine qui (elle aussi) salarie et rémunère Pierre Orliac.

Dans une déclaration faite à la presse, Dominique Orliac justifie l’emploi de son fils par la rédaction de rapports. Les services de l’Assemblée et des parlementaires expliquent que ce n’est pas conforme aux usages du Palais Bourbon. Inutile de recruter des assistants pour rédiger des rapports. Il existe les fameux « administrateurs » (des hauts fonctionnaires recrutés sur concours et employés par l’Assemblée) pour cela.

Même si on prend au sérieux l’argument de la députée lotoise, cela ne cadre pas. La nature du contrat de Pierre Orliac ne correspond pas à une activité rédactionnelle.

Pierre Orliac a été l’assistant parlementaire de sa mère de mars 2013 à février 2014. Le contrat est un contrat de 35 heures et à durée indéterminée. C’est bien long (12 mois) et régulier (151,67 heures de travail mensuel en moyenne) pour uniquement rédiger un rapport.

Au regard de tous ces éléments, un (fort) soupçon d’emploi fictif pèse.

La situation a été apurée par Dominique Orliac. La députée du Lot a mis fin à l’emploi de son fils.

Mais il reste une série de faits qui, tout en appartenant au passé, renvoient à une pratique difficilement justifiable.

Laurent Dubois (@laurentdub)

16 Mai

Main tendue à Emmanuel Macron : Jean-Luc Moudenc secoue la droite toulousaine

Le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a signé un appel pour soutenir le nouveau premier ministre d’Emmanuel Macron. Cette position fracture la droite toulousaine.

Jean-Luc Moudenc et Emmanuel Macron au Capitole. Photo : Max PPP

Jean-Luc Moudenc et Emmanuel Macron au Capitole. Photo : Max PPP

Emmanuel Macron ne s’en cache pas. La stratégie du nouveau président  de la République est simple et redoutable : diviser pour mieux régner. Emmanuel Macron veut fracturer et recomposer. Cette logique de « décomposition-recomposition » a débuté avec le PS. Elle se poursuit avec la droite. Et, visiblement, cela fonctionne à Toulouse.

La droite locale est divisée.

Le maire de la ville Rose a signé un appel pour saisir la main tendue par Emmanuel Macron. Les élus et les militants de la droite toulousaine ont du mal à suivre la ligne de Jean-Luc Moudenc. La forme passe mal. De nombreux militants ont appris la position du maire de Toulouse sur Twitter ou dans la presse.

Cette absence de communication interne froisse. Mais, surtout, des militants et des cadres LR sont déstabilisés  ou parfois irrités par un décalage. Pendant la campagne présidentielle, Jean-Luc Moudenc ne s’est pas exposé, en restant loin de la mélée. Le maire de Toulouse a cultivé une certaine distance et s’est mis en mode « service minimum« .

D’un seul coup, quelques semaines avant les législatives, le locataire du Capitole change de ton et descend dans l’arène de la politique nationale.

Comme le précise un cadre LR, ce changement de pied secoue la droite toulousaine :

On ne peut pas dire que Jean-Luc Moudenc s’est battu corps et âme pour François Fillon ou Alain Juppé. Et, sans prévenir, il fait une sortie tonitruante en pleine campagne des législatives. C’est incompréhensible. Les militants ne comprennent pas. Ils se disent que Jean-Luc ferait mieux de s’occuper de Toulouse. Certains se disent, c’est pas possible il vise un ministère.

Les militants et les cadres LR ne pas les seuls à exprimer leurs incompréhensions. Selon nos informations, la députée de la Haute-Garonne et présidente de LR31, Laurence Arribagé, prépare un communiqué de presse. Un communiqué pour rappeler la ligne Baroin. Priorité aux législatives et pas question de tomber dans le piège tendu par Emmanuel Macron.

Un adjoint de Jean-Luc Moudenc à la mairie n’a pas attendu pour se positionner publiquement. Dans un communiqué envoyé ce mardi 16 mai, François Chollet déclare :

Le soutien d’une vingtaine de personnalités de droite (ndlr dont Jean-Luc Moudenc) crée le trouble même s’il se veut symbolique d’une volonté de travailler en dehors des postures stériles.

Les vagues dépassent le cadre de la droite toulousaine. Un contre-appel national, signé par des personnalités LR, est en cours de réalisation.

Mais le mal est fait et le malaise profond. La tentation Macron d’une partie de la droite est réelle. Selon nos informations, en Haute-Garonne, des personnalités de droite se mobilisent (en coulisse) en faveur des candidats En Marche ! pour les législatives.

Une aide qui passe notamment par des coups de fils et une aide pour trouver des suppléants.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

15 Mai

Pour Jean-Luc Moudenc, la droite et le centre doivent « répondre à la main tendue » par Macron

Le maire LR de Toulouse est signataire d’un texte avec une vingtaine d’élus de la droite et du centre où il se félicite de la nomination d’Edouard Philippe (LR) comme Premier ministre.

Jean-Luc Moudenc ©MaxPPP

Jean-Luc Moudenc ©MaxPPP

Il n’aura pas fallu attendre très longtemps : dès que la nomination du maire LR du Havre Edouard Philippe à Matignon a été officialisée, une vingtaine d’élus centristes et de droite ont publié un communiqué de presse où ils appellent leur camp à « répondre à la main tendue » par le nouveau Président de la République.

« La droite et le centre doivent prendre la mesure de la transformation politique qui s’opère sous ses yeux » écrivent notamment les signataires, parmi lesquelles on trouve Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse, mais aussi Christian Estrosi, maire LR de Nice ou encore Benoist Apparu, député-maire LR de Châlon en Champagne.

Dans ce court communiqué, les signataires, 22 au total, appellent donc la droite et le centre à « répondre à la main tendue » par Macron.

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Dans l’entourage de Jean-Luc Moudenc, on précise que cette prise de position ne remet pas en cause son engagement auprès des candidats des Républicains aux législatives en Haute-Garonne.

Plusieurs élus de la majorité municipale de Jean-Luc Moudenc ont rejoint Emmanuel Macron pendant la campagne parmi lesquels Elisabeth Toutut-Picard, investie candidate En Marche ! dans la 8ème circonscription de la Haute-Garonne.

Le maire de Toulouse et ses co-signataires appellent donc à dépasser les clivages. Mais la nomination d’un premier ministre qui se définit lui-même comme « un homme de droite » et cette prise de position d’élus du centre et de la droite pour répondre à la main tendue d’Emmanuel Macron risquent de décontenancer l’électorat traditionnel de droite.

FV (@fabvalery)

Législatives : un candidat dissident d’En Marche ! dans le Tarn

Face à Philippe Folliot qui n’a pas été investi par le parti du Président Macron dans la 1ère circonscription du Tarn mais qui a son soutien, un militant de La République En marche, Pierre Laporte, se lance.

Pierre Laporte (Photo : S. Duchampt / France 3)

Pierre Laporte (Photo : S. Duchampt / France 3)

Et si la belle unité affichée jusqu’à présent sous les couleurs d’En Marche se fissurait sur les terres tarnaises ? Un militant de La République en Marche, Pierre Laporte, vient d’annoncer sa candidature sur la 1ère circonscription du Tarn.

Il faut dire qu’aucun candidat n’a été investi sur cette circonscription par le parti du nouveau Président de la République. La raison ? Celui qui représente officiellement la majorité présidentielle, c’est Philippe Folliot, le député UDI sortant. Seulement voilà, le député ne répondait pas aux critères fixés par le mouvement d’Emmanuel Macron : il a déjà effectué 3 mandats de députés ! Qu’importe, La République en Marche a décidé de ne pas investir de candidat face à lui. Ainsi, Philippe Folliot n’est pas le candidat officiel mais n’a pas non plus d’adversaire sous les mêmes couleurs.

Une situation favorable au président de l’Alliance Centriste, Philippe Folliot (qui avait déjà reçu l’investiture UDI-LR avant de la perdre quand il a rejoint Emmanuel Macron) qui ne plait pas à tout le monde. Pierre Laporte, ancien directeur juridique chez Pierre Fabre, ancien militant Les Républicains devenu « marcheur », s’engage donc dans cette campagne.

Officiellement, il indique ne pas être « dissident » mais « indépendant », sous les couleurs « 577 pour la France », mouvement du maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromentin. Mais son lien avec En Marche ! est loin d’être distendu : à sa conférence de presse ce lundi après-midi, Pierre Laporte était entouré de Daniel Bigou, le représentant d’En Marche ! pour Castres-Sud !

FV (@fabvalery) avec SD (@duchampt)

Haute-Garonne : 4 candidats de Debout la France renoncent aux législatives

Quatre candidats investis par le parti de Nicolas Dupont-Aignan en Haute-Garonne ne seront finalement pas candidats aux législatives des 11 et 18 juin prochains. Explications.

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen (Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen (Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

C’est la ligne de fracture au sein de Debout la France, le parti dirigé par Nicolas Dupont-Aignan : ceux qui soutiennent la position prise par leur leader entre les deux tours de la présidentielle et l’accord passé avec Marine Le Pen et ceux qui n’ont pas digéré cette prise de position.

Alors que s’ouvre ce lundi la période de dépôt des candidatures aux législatives, 4 candidats investis par Debout La France en Haute-Garonne renoncent finalement à se présenter aux législatives.

« Un grand nombre de personnes ont quitté le mouvement, explique Cyril Palayret, secrétaire départemental adjoint et lui-même candidat investi dans la 4ème circonscription de la Haute-Garonne. Le sentiment de gâchis est vraiment énorme. Rien n’empêche d’investir de nouveaux candidats. Mais on risque de mettre des candidats de façade face au FN ». 

Les quatre candidats qui renoncent aux législatives sont :

  • Chantal MICHAUX (candidate sur la 2ième circonscription et Conseillère municipale à Montastruc la Conseillère),
  • Cyril PALAYRET (candidat sur la 4ième circonscription et Secrétaire départemental adjoint),
  • Christophe BANCHERIT (candidat sur la 7ième circonscription et Conseiller municipal à Villeneuve Tolosane)
  • Didier MONFRAIX (délégué et candidat sur la 9ième circonscription)

Les candidats doivent déposer leur dossier en préfecture avant vendredi 19 mai.

FV (@fabvalery) et PN (@patnoviello)

12 Mai

Investitures Macron : les « circos » cadeaux au PRG et à Alliance Centriste en Occitanie

Le mouvement d’Emmanuel Macron n’a pas investi de candidats sur 10 des 49 circonscriptions d’Occitanie. Certaines vont être attribuées la semaine prochaine. Mais, dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne, la République En Marche ! n’aura pas de représentant.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

577 candidats. Emmanuel Macron a annoncé des candidatures dans toutes les circonscriptions de France et de Navarre. Le compte n’est pas bon. Jeudi 11 mai, une seconde vague d’investitures porte à 442 le nombre de candidats. Une ultime série doit intervenir. Mais, en toute hypothèse, il n’y a aura pas de représentants d’Emmanuel Macron dans toutes les circonscriptions. Le cas Manuel Valls a capté toute la lumière médiatique : aucune investiture et aucun candidat en face.

En Occitanie, plusieurs circonscriptions sont délaissées par la République En Marche ! S’agit-il de « circos Valls » (pas de candidat) ou de circonscriptions en cours d’attribution ?

7 des 13 départements sont concernés : Ariège, Tarn, Tarn-et-Garonne, Pyrénées-Orientales, Hérault, Haute-Garonne, Gard.

Dans cette liste (représentant au total 10 circonscriptions), deux départements et deux circonscriptions relèvent de la jurisprudence Valls.

  • « Jurisprudence » Valls dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne

Emmanuel Macron se défend d’avoir passé des accords électoraux avec des partis. Mais il existe, tout de même, des alliances ou du moins des ententes. C’est indéniable avec Manuel Valls. Mais c’est également vrai en Occitanie. Dans le Tarn-et-Garonne, il ne s’agit pas ouvertement de ménager une personnalité politique. Le risque d’une victoire du Front National sert de justification. Mais le résultat est le même. Comme pour Manuel Valls dans l’Essonne, la présidente des radicaux de gauche, Sylvia Pinel ne devra pas affronter un candidat En Marche !

Des tractations entre Emmanuel Macron et le PRG ont permis cette solution. Une solution qui reposait sur les épaules d’un homme : le sénateur Jacques Mézard. Jean-Michel Baylet s’est appuyé sur ce « macroniste » de la première heure pour défendre les intérêts du PRG auprès d’Emmanuel Macron.

Sans la médiation du président du groupe RDSE au Sénat, les radicaux de gauche se seraient heurtés à leur erreur stratégique. Lors de la présidentielle, Sylvia Pinel a soutenu…Benoit Hamon. Et pour les législatives, la présidente du PRG a signé un accord avec…le PS.

Dans le Tarn, sur la 1ère circonscription, Philippe Folliot a également le champ libre. Le député sortant ne respectait pas les règles d’investitures d’En Marche ! Philippe Folliot brigue son 4ième mandat. L’exigence de renouvellement et la limitation « 3 mandats successifs » barraient la route du parlementaire tarnais. Le président d’Alliance Centriste (originaire des Monts de Lacaune) a soutenu Emmanuel Macron avant le 1er tour de l’élection présidentielle et participait aux réunions du comité politique du candidat En Marche !

Cette démarche a coûté l’étiquette UDI-LR à Philippe Folliot. Le député du Tarn n’a jamais caché son souhait de se (re)présenter, avec ou sans le dossard « macroniste ».

L’absence d’adversaire est un « lot de consolation ». Selon nos informations, la commission nationale d’investiture (CNI) d’En Marche ! a acté le gel de la circonscription de Philippe Folliot. Localement, les militants d’En Marche ! se mobilisent pour défendre la candidature de leur référent départemental, Clément Baller. Mais, a niveau national, le dossier semble régler.

  • Des investitures à venir en Haute-Garonne

Selon nos informations, la CNI a recommandé l’attribution d’investitures sur les 5ème et 8ème circonscriptions de la Haute-Garonne. Cette dernière est encore occupée, avant le renouvellement de juin prochain, par Carole Delga. Le candidat PS est l’ancien suppléant de la présidente de Région, Joël Aviragnet. A peine les investitures connues, des élus du Comminges ont propagé une « info » : l’absence de candidat En Marche ! vise à préserver le candidat de l’ancienne ministre.

Selon une source interne à En Marche !, un candidat devrait être désigné lors de la dernière fournée prévue la semaine prochaine.

Le maire (PS) de Luchon, Louis Ferré, est en piste. Mais une figure de la société civile, Michel Monsarrat (restaurateur et ancien rugbyman) tiendrait dans la corde. Selon nos informations, le profil d’une candidate UDI intéresserait la CNI d’En Marche !

Autre circonscription non « gelée » : la 5éme. Selon nos informations, c’est un collaborateur du maire (PRG) de Gruissan, Jean-François Portarrieu qui aurait les faveurs de la CNI. L’ancien directeur de la communication du maire (PS) de Toulouse pourrait toutefois décliner en raison d’une proposition professionnelle dans le milieu sportif.

En revanche, l’autre postulante, la socialiste (tendance Strauss-Kahn) Sandrine Floureusse est toujours en piste.

Une candidat estampillé « centriste » peut également l’emporter au finish.

Après un vrai couac et un petit psychodrame, François Bayrou a obtenu des circonscriptions supplémentaires. Ce respect d’un accord (qui se veut pas un accord tout en étant un accord) peut se traduire par un candidat « Bayrou » sur la 5ème circonscription de la Haute-Garonne.

La présence d’un candidat UDI (sous la bannière UDI-LR) rend, toutefois, ravale toutefois ce scénario au rang d’une simple hypothèse.

  • Des candidats en marche sur toutes les circonscriptions de l’Hérault

Dans le Gard, les Pyrénées-Orientales et l’Hérault des circonscriptions sont toujours « orphelines » de candidats En Marche ! Selon une source, toutes les circonscriptions de l’ex-Languedoc-Roussillon seront pourvues. Dans l’Hérault, sur la 7ème circonscription, le maire de Pézenas est candidat. Sur la 8ème, c’est la carte de la diversité qui se dessine.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

11 Mai

Emmanuel Macron n’investit pas de candidat face à Sylvia Pinel dans le Tarn-et-Garonne

En danger face au Front National, l’ex-ministre, présidente du PRG n’aura pas de candidat du mouvement du nouveau Président de la République face à elle. Explications.

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron (Photo : Christophe Morin / MaxPPP)

Sylvia Pinel et Emmanuel Macron (Photo : Christophe Morin / MaxPPP)

Sylvia Pinel en a rêvé, Emmanuel Macron l’a fait. Le mouvement La République en Marche, qui a présenté ce jeudi 428 candidats aux législatives en France, n’a pas investi de candidat sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne laissant ainsi le champ libre à la députée sortante, Sylvia Pinel, présidente du PRG et ancienne ministre.

Une décision immédiatement saluée par la candidate sur sa page facebook.

Une particularité qui rappelle le traitement également favorable à Manuel Valls dans l’Essonne : pas investi lui-même mais pas de candidat face à lui. Ainsi, le chemin se dégage pour la patronne du PRG, qui, malgré des rapports tendus avec l’ancien ministre de l’Economie élu Président, bénéficie d’un forme de bienveillance.

Il faut dire que la deuxième circonscription du Tarn-et-Garonne est l’une de celles, pour ne pas dire la seule, que le Front National peut espérer emporter le 18 juin prochain dans l’ex-région Midi-Pyrénées. Le FN a investi sur place le jeune Romain Lopez, assistant parlementaire de Marion Maréchal Le Pen.

En coulisses depuis plusieurs jours, Jean-Michel Baylet lui-même, ministre et ex-président du PRG, s’activait pour que le nouveau président « épargne » la circonscription de sa protégée.

En ne mettant pas de candidat face à Sylvia Pinel, Emmanuel Macron complique la tâche du FN et fait de facto de la candidate PRG celle de la « majorité présidentielle ». Sylvia Pinel qui bénéficie ainsi d’un régime de faveur unique en France : pas de candidat PS du fait d’un accord avec le PRG et désormais pas de candidat En Marche !

Si elle perd sa circonscription, elle ne pourra s’en prendre qu’à elle-même.

FV (@fabvalery)

09 Mai

Manuel Valls chez Emmanuel Macron : Carole Delga « lui c’est lui et moi c’est moi »

Manuel Valls brigue une investiture En Marche ! pour les législatives. Son principal soutien en Occitanie, la présidente de Région, réagit.

Carole Delga, présidente d'Occitanie et Manuel Valls, ancien premier ministre. Photo : MaxPPP

Carole Delga, présidente d’Occitanie et Manuel Valls, ancien premier ministre. Photo : MaxPPP

Ce matin, mardi 9 mai, Manuel Valls a annoncé, au micro de RTL, son intention de porter les couleurs d’Emmanuel Macron pour les législatives. Cette annonce s’accompagne d’un avis de décès. Pour l’ancien premier ministre de François Hollande, « le PS est mort ».

Quelques heures après cette déclaration, en amont d’un bureau national, Jean-Christophe Cambadélis a réagi. Le patron du PS pose clairement le cadre et recadre l’ancien ministre.

Manuel Valls va devoir choisir entre le parti socialiste et Emmanuel Macron.

Une investiture En Marche ! n’est pas compatible avec la carte du PS.

En Occitanie, la présidente de Région est une « valliste » historique. Ancienne ministre de Manuel Valls, Carole Delga a soutenu l’ex locataire de Matignon dans la course des Primaires.

Après la victoire de Benoît Hamon, Carole Delga a pris ses distances. La présidente de Région a joué la carte d’un loyalisme sans faille envers le PS et le verdict des urnes. Carole Delga a fait campagne aux côtés du vainqueur de la Primaire.

Cet alignement s’est accompagné d’un discours mettant en avant la loyauté et le respect de la parole donnée. Les participants à la Primaire s’étaient engagés à soutenir le vainqueur, quel que soient son nom et sa ligne politique. Carole Delga a respecté, à la lettre, le « pacte de la Primaire ».

Ce n’est pas le cas de l’ancien premier ministre. Manuel Valls n’a pas attendu la victoire d’Emmanuel Macron pour se rapprocher du nouveau président de la République. Mais, s’agissant de Carole Delga (après la Primaire comme avant les deux tours de la présidentielle) la ligne a toujours été constante : fidélité au PS et à son candidat officiel.

En briguant l’étiquette La République En Marche pour les législatives, Manuel Valls va au bout d’une démarche entamée depuis mars dernier. Avec, notamment, le refus de parrainer Benoît Hamon. Ce mardi 10 mai, Manuel Valls franchit un ultime Rubicon. Mais la réaction de Carole Delga est dans le droit fil de ces derniers mois :

Lui c’est lui et moi c’est moi.

Le commentaire est laconique. Mais il résume parfaitement l’état d’esprit de Carole Delga. La présidente de Région reste une présidente socialiste. Pas question de suivre l’exemple de Manuel Valls et de se mettre En Marche ! en marge du PS.

Laurent Dubois (@laurentdub)