03 Mai

Législatives : bataille en Haute-Garonne autour de l’étiquette « majorité présidentielle »

Des candidats PS aux législatives sont prêts à endosser l’étiquette « majorité présidentielle » en cas de victoire d’Emmanuel Macron.

Photo Max PPP

Photo Max PPP

Les batailles électorales, c’est toujours une affaire d’image. Et ça commence par les affiches électorales. En Haute-Garonne, des socialistes sont prêts à associer au traditionnel logo du PS l’expression « majorité présidentielle ». En langage courant, cela s’appelle un « parapluie » ou un « bouclier ». En effet, l’idée a germé après la défaite (cuisante) de Benoît Hamon. Elle est (surtout) populaire dans les rangs des « Vallsistes ». Selon une source (bien introduite rue de Solférino), le futur ex premier ministre de François Hollande défend cette stratégie. Bernard Cazeneuve serait même à l’origine d’une prochaine réunion (parisienne) pour formaliser l’opération « majorité présidentielle ».

En bord de Garonne, l’affaire prend une tournure particulière.

Une députée « macroniste », Monique Iborra, a saisi les instances nationales d’En Marche ! Pour la parlementaire (exclue du PS au moment des régionales), pas question de laisser ses anciens camarades réaliser une OPA. La contre-attaque n’est pas évidente. Juridiquement, « majorité présidentielle » n’est pas une marque déposée. Elle est libre de droit.

Les candidats de gauche, de droite et du centre, peuvent parfaitement jouer les « coucous ».

Un risque de récupération n’inquiète pas le représentant d’Emmanuel Macron en Haute-Garonne. Michaël Nogal déclare :

Si confusion il doit y avoir alors on clarifie les choses. Mais c’est très clair. Les candidats de la majorité présidentielle seront les candidats investis par En Marche ! On fera en sorte que nos candidats soient bien identifiés. on organisera une conférence de presse pour les présenter nos. Franchement ça ne pose pas de problème si Christophe Borgel sur la 9ème ou Martine Martinel sur la 4ème sont clairement identifiés comme des socialistes. Une étiquette ‘majorité présidentielle » ne changera rien.

Le camp d’Emmanuel Macron est au moins tranquille sur un point. Au sein du PS, tous les candidats ne souhaitent pas brandir la bannière « majorité présidentielle ». Et ceux qui envisagent la manoeuvre  vont attendre les résultats du 2nd de la présidentielle pour se décider. La taille de la vague (rose) des « macronistes » non « macronistes » tout en étant « macronistes » sera fonction du score d’Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Présidentielle : déjà l’heure des comptes à Debout La France

Sur les huit présidents de fédérations de Midi-Pyrénées, seul celui de l’Aveyron a démissionné suite au ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen. Mais les dissensions s’installent d’ores et déjà au sein du parti dans notre région.

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, lors de leur conférence de presse de samedi dernier. Photo AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, lors de leur conférence de presse de samedi dernier. Photo AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT

« Ce n’est absolument pas un ralliement mais un choix de second tour entre deux projets » tempère Damien Lempereur ancien tête de liste Debout La France aux régionales en Occitanie. Selon ce très proche de l’Etat-major parisien (prendra-t-il une des trois places de vice-président du parti laissées vacantes), « DLF reste 100% indépendant ».

Une courte-échelle pour le FN »

Ralliement ou pas, le rapprochement avec Marine Le Pen a d’ores et déjà crée des fractures. L’un des premiers à s’être désolidarisé de Nicolas Dupont-Aignan est Olivier Arsac. L’adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité a même purement et simplement renoncé à son investiture DLF pour les prochaines Législatives. « Je désapprouve l’attitude consistant à faire la courte échelle au FN » assènera-t-il sans détour dans un communiqué.

« Si la sincérité de Nicolas Dupont-Aignan ne doit pas être remise en cause, (…) les valeurs essentielles qui liaient mon engagement auprès du mouvement ont été bafouées par cet accord contracté avec Marine Le Pen, que je ne peux cautionner » s’explique, dès le vendredi 28 au soir sur les réseaux sociaux, le secrétaire départemental aveyronnais démissionnaire. Et Fabien Lombard de poursuivre : «  Je souhaite à Nicolas Dupont-Aignan de se rendre compte assez tôt de l’échec annoncé d’une telle orientation, je lui souhaite très sincèrement de s’en remettre car il s’agit d’une personne d’une très grande qualité qui a eu pour seul défaut d’être sans doute bien mal conseillé. »

Nicolas Dupont-Aignan a obtenu des amendements importants à mes yeux au projet de Marine Le Pen »

« Nicolas Dupont-Aignan a obtenu des amendements importants à mes yeux au projet de Marine Le Pen » tempère Nicolas Dupont-Aignan (NDR : sur la monnaie unique, la scolarisation des enfants étrangers, importation et vente de produits venant de l’étranger). Mais les tractations ne sont pas terminées, loin de là… Pour les Législatives, Debout La France comptait présenter des candidats dans toutes les circonscriptions.

Alors, des candidats DLF face à des candidats FN de manière systématique ? Non mais l’hypothèse sera probable dans de nombreux territoires. Selon l’Agence France Presse, le FN passerait toutefois une série d’appels ces derniers jours pour voir dans quelles circonscriptions ses candidats investis pourraient laisser la place à des candidats Debout La France. Pour aller à l’essentiel et toujours selon l’AFP, sur les 577 circonscriptions à pourvoir, cinquante verraient le candidat FN laisser sa place à celui de DLF et vice et versa pour cinquante autres.

En attendant, il faut d’abord faire des mises au point fédération par fédération. Hier soir c’était celle de l’Hérault qui se réunissait, ce soir c’est celle de la Haute-Garonne. Laurent Casbas, secrétaire départemental de DLF 31 qui a lui aussi choisi de rester fidèle à Nicolas Dupont-Aignan, s’attend à une soirée animée.

Patrick Noviello (@patnoviello)

Jean-Michel Baylet veut sauver le « soldat » Pinel et lance une opération « sauvetage » auprès d’Emmanuel Macron

Jean-Michel Baylet veut éviter une candidature « macroniste » face à Sylvia Pinel sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne.

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet. Photo : MaxPPP

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet. Photo : MaxPPP

La présidentielle n’est pas encore terminée. Mais, dans tous les partis, les législatives, ont commencé. Au PRG, un sujet est au sommet des priorités. Selon nos informations, Jean-Michel Baylet souhaite obtenir une « faveur » de la part d’Emmanuel Macron : pas de candidat En Marche ! face à Sylvia Pinel sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne. C’est loin d’être évident.

Emmanuel Macron campe sur ses positions. Dans toutes ses déclarations, le présidentiable affirme : pas de négociation avec les partis et une seule étiquette pour les candidats aux législatives.

Emmanuel Macron a rappelé ce principe au sujet de Manuel Valls. Pour éviter la concurrence d’En Marche ! sur sa circonscription, l’ancien premier ministre doit être investi par le mouvement d’Emmanuel Macron. Cette investiture impose et suppose une démission du PS.

Logiquement, ces conditions s’appliquent à Sylvia Pinel. Pour conjurer une candidature « macroniste », Sylvia Pinel doit « simplement » démissionner du PRG et solliciter une investiture En Marche ! Evidemment, ce « détail » est un détail qui « tue ». La présidente du PRG peut difficilement sacrifier la présidence de son parti pour renforcer sa candidature aux législatives. Pour concilier l’inconciliable, il reste une seule solution : une dérogation.

Pour l’obtenir, Jean-Michel Baylet compte sur le « Monsieur PRG d’Emmanuel Macron ». Il s’agit de Jacques Mézard. Le président du groupe RDSE au Sénat appartient au « 1er cercle » du mouvement En Marche ! Il peut plaider la cause de Sylvia Pinel auprès d’Emmanuel Macron. Jean-Michel Baylet l’a parfaitement compris. Le futur ex-ministre de Fançois Hollande demande (de manière insistante) à Jacques Mézard de se transformer en avocat de Sylvia Pinel.

L’objectif est hautement stratégique et ressemble à une assurance (sur)vie. Sylvia Pinel est menacée par l’important score du FN sur sa circonscription : 29,06 % des suffrages exprimés. Le nouvel allié de Marine Le Pen (Debout La France de Nicolas Dupont-Aignan) obtient également 5,07 des voix. Dans ce contexte, la députée sortante est clairement en danger. La concurrence d’un(e) candidat(e) « macroniste » augmenterait (considérablement) les risques d’une défaite électorale. Emmanuel Macron pèse 19,8% sur la circonscription de la députée sortante.

Face à  ces clignotants « rouges », Jean-Michel Baylet espère obtenir un feu « vert » d’Emmanuel Macron.

Mais, selon une source, c’est mal parti :

Une dérogation en faveur de Sylvia Pinel et c’est toute la crédibilité du dispositif Macron qui s’écroule. Si la présidente du PRG n’a pas de candidat En Marche en face d’elle, cela crée une exception qu’il faudra bien expliquer et justifier. Pourquoi Pinel et pas Valls ou n’importe quel autre candidat PS ou LR ? Je ne crois pas une seule seconde à ce scénario. Emmanuel Macron est inflexible. Même si Jacques Mézard voulait obtenir une dérogation, il ne pourrait pas y parvenir.

Evidemment, une opinion (même autorisée) n’est pas un fait. La prochaine vague d’investitures En Marche ! ne saurait tarder. La liste des candidats et des circonscriptions montrera si le lobbying de Jean-Michel Baylet est parvenu à influencer Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

 

La drôle d’idée de Pierre Cohen : parler des municipales en pleine…présidentielle !!!

Le printemps 2017 est totalement dédié aux élections phares de notre vie politique : la présidentielle et les législatives. Mais, à Toulouse, l’ancien maire (PS) de la ville se projette en 2018 et dans les municipales.

Pierre Cohen, ancien maire (PS) de Toulouse; Photo MaxPPP

Pierre Cohen, ancien maire (PS) de Toulouse. Photo MaxPPP

Dans la ville Rose, il règne un micro-climat. Sur le plan national, tous les regards sont tournés vers l’Elysée et le Palais Bourbon. A gauche, à droite et au centre, tous les esprits sont obnubilés par la présidentielle et les législatives. Mais, pour un élu socialiste toulousain, les municipales, c’est maintenant.

L’ancien maire (PS) de Toulouse n’exclut pas de se représenter. Pierre Cohen annonce (dans les colonnes d’un hebdomadaire toulousain) qu’il rendra sa décision publique en 2018. Cette déclaration ne bouleverse pas vraiment le Capitole. L’entourage de l’actuel maire de Toulouse se contente d’un « on verra ça plus tard« .

Cette réaction prudente est parfaitement normale. Stop ou encore, Jean-Luc Moudenc n’a strictement aucune raison de s’exprimer et encore moins de se précipiter. C’est la même attitude du côté du PS. Silence radio. Plusieurs noms circulent. Nadia Pellefigue, Catherine Lemorton, François Briançon, Claude Raynal.

Mais, pour le moment, les ambitions restent confinées. Le mot d’ordre est d’attendre.

Pour un cadre du PS, le contre-pieds de Pierre Cohen est à la fois tactique et lié à la concurrence d’une candidate socialiste :

Pour Pierre Cohen, c’est toujours la vielle tradition du PS qui consiste à s’exprimer le lendemain d’une élection. Mais il a surtout compris que son ancienne garde rapprochée pousse Catherine Lemorton.

Pour un autre camarade de Pierre Cohen, ce sont les résultats de la présidentielle qui expliquent l’attitude de Pierre Cohen :

Pierre Cohen a soutenu Hamon. Il voyait Hamon président de la République et lui maire de Toulouse. Une victoire de Hamon lui aurait permis de reprendre la main au sein du PS car les militants ne le soutiennent pas vraiment. En dehors de 3 personnes (ndlr Isabelle Hardy, Giselle Verniole et Christine Stébenet), il est isolé. Il avait vraiment besoin d’une victoire Hamon ou du moins d’une « jolie » défaite avec un bon score. Ce n’est pas le cas et il a besoin de reprendre la main.

2020 c’est encore loin. Pierre Cohen a encore le temps. En revanche, les législatives c’est demain. Leur résultat impactera (directement) le principal concurrent de l’ancien maire de Toulouse : la députée de la 1ère circonscription, Catherine Lemorton.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

02 Mai

Législatives : Pour Mélenchon, la victoire passe-t-elle vraiment par Toulouse ?

Jean-Luc Mélenchon, hier à Paris. Photo Thomas SAMSON/AFP

Jean-Luc Mélenchon, hier à Paris. Photo Thomas SAMSON/AFP

Plus loquace, moins renfrogné, comme à chaque lendemain de premier tour, le leader des Insoumis a mis du temps à émerger après sa défaite (mais son bon score)  du 23 avril au soir. Jean-Luc Mélenchon se relance et met maintenant le cap sur les Législatives. L’homme se verrait bien Premier Ministre après la victoire de la France Insoumise. Une victoire qui passerait inévitablement par la sienne, pourquoi pas à Toulouse, comme il l’a déclaré dimanche soir.

Il y a des terres plus fertiles que d’autres. En 2002 déjà, la ville rose avait réservé son meilleur score de France à Jean-Luc Mélenchon avec 16% des suffrages exprimés. Dimanche dernier Toulouse a encore été généreuse pour les Insoumis et leur leader avec 29%. Et puis il ne faut pas oublier que Jean-Luc Mélenchon est aussi député européen du Sud-Ouest depuis 2009.Un mandat qu’il devra évidemment abandonner si jamais il venait à être élu député.

451 circonscriptions jouables »

Concernant ces Législatives qui approchent à grand pas, Jean-Luc Mélenchon assène : « Je vais mener moi-même la manœuvre ». Autrement dit, il compte rester au premier plan de la scène politique. Pour cela, il se voit comme « le chef de cette nouvelle coalition majoritaire dans le pays ». Sur les 577 circonscriptions en jeu, « La France Insoumise » est arrivée en tête dans 67, elle se classe deuxième dans 167 et pourrait se maintenir dans 451 selon les calculs effectués en interne par le mouvement.

Alors qu’attend Jean-Luc Mélenchon pour se déclarer ? « Des signes » lâche-t-il. « Ces signes vont venir très vite » s’enthousiasme Myriam Martin. Pour la conseillère régionale « Ensemble ! » une candidature Mélenchon pour les Législatives à Toulouse serait « une très, très bonne idée ». « Hier encore dans le cortège du 1er mai à Toulouse, les organisations syndicales et les associations qui nous ont soutenus à la Présidentielle nous ont dit qu’elles y étaient très favorables ».

Une préférence pour Marseille ? »

Alors si les signes sont déjà là, que manque-t-il ? « Il y a une réflexion sur la circonscription à choisir » reconnaît Myriam Martin. A Toulouse par exemple, certains candidats de La France Insoumise sont bien implantés et déjà en campagne. Manuel Bompard qui a été le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon affrontera sur la neuvième Christophe Borgel le secrétaire national aux élections du Parti Socialiste. On peut également citer Liem Hoang Ngoc (qui a écrit le manuel économique des Insoumis) sur la quatrième ou encore l’avocate Claire Dujardin  sur la première.

En y regardant de plus près, Toulouse n’est donc probablement pas le territoire qui aurait le plus besoin de la locomotive Mélenchon. « Il n’y a rien de fait mais je pencherais plutôt pour Marseille » confie Liem Hoang-Ngoc. Le conseiller régional d’Occitanie explique que « l’intérêt politique à s’implanter » est plus fort dans la cité phocéenne. « Là-bas, il a fait reculer le FN et fait revenir vers les urnes de nombreux électeurs des quartiers populaires » constate également Myriam Martin.

Le troisième tour va commencer »

Pour l’heure, « Rien n’est fait » dit-on du côté de la direction de « La France Insoumise ». Trop confiants ou pas, la plupart de ses partisans estiment que la circonscription où se présentera Jean-Luc Mélenchon serait quasiment gagnée. Mais ne serait-ce pas plus simple à Toulouse qu’à Marseille ou Lille ? Beaucoup le pensent également. Quoi qu’il en soit, Jean-Luc Mélenchon va maintenant se décider très vite. Car comme le disent nombre d’Insoumis, dès dimanche, « c’est le troisième tour qui va commencer » et ils comptent bien y prendre leur revanche.

Patrick Noviello (@patnoviello)

Législatives : au PRG, Sylvia Pinel invente les investitures d’office

Le PRG réunit ses candidat(e)s aux législatives le 10 mai prochain. Des militants découvrent qu’ils sont investis sans avoir déposer de candidature et demandent à être retirés de la liste des candidats.

Sylvia Pinel, présidente du PRG et candidate aux législatives Photo : MAXPPP/Tanguy

Sylvia Pinel, présidente du PRG et candidate aux législatives Photo : MAXPPP/Tanguy

Mercredi 10 mai, de 9 heures à 17 heures, les candidat(e)s aux législatives du PRG sont convié(e)s à une réunion dans le 7eme arrondissement de Paris. Le mail d’invitation insiste sur l’importance de la rencontre :

Il vous appartient de mettre en place toute la logistique nécessaire à une campagne… au lendemain du 7 mai, la campagne sera courte et toutes les questions matérielles devront être réglées pour pouvoir commencer immédiatement votre action.

Pour le PRG, les législatives de 2017 sont vitales. Le plus vieux parti de France a misé sur Benoît Hamon. Sylvia Pinel a signé un accord électoral avec le PS. Le candidat socialiste a obtenu un score (historiquement) faible, le plus mauvais depuis 1965. Le PRG a besoin des législatives pour retrouver un second souffle et compenser son mauvais calcul des présidentielles. Mais, au delà des aspects politiques, les législatives sont vitales pour les radicaux de gauche. C’est une question de financement.

Chaque candidat qui passe la barre des 5% des suffrages exprimés « rapporte » 1,25 euros par voix obtenue. Un député élu permet de percevoir 45 000 euros par an de subventions publiques pendant les 5 années du mandat parlementaire. Bref, avoir des candidat(e)s et des député(e)s permet de remplir les caisses.

Selon plusieurs sources, le PRG a un besoin impérieux de financement. Pour les radicaux de gauche, le rendez-vous des législatives est une rendez-vous qu’il ne faut surtout pas rater. C’est peut-être ce qui explique la ferveur de la direction du parti. Une ferveur qui se traduit par une drôle de pratique : l’investiture de candidat(e)s désigné(e)s d’office.

Plusieurs « candidat(e)s » ont, en effet, découvert leur investiture à la lecture de la convocation pour la réunion du 10 mai. Habituellement, dans tous les partis, les investitures pour les législatives font l’objet d’une compétition âpre. Les candidats se bousculent au portillon pour rafler la mise et les places sont chères.

Même au PS, alors que l’horizon est sombre, les concurrents ont sorti les canifs.

Au PRG, c’est le contraire. Des candidat(e)s se retrouvent sur la liste des investi(e)s sans l’avoir demander et surtout sans le vouloir.

Un candidat demande à être retiré de la liste des candidats :

Je suis plus qu’étonné de recevoir ce mail. En effet, je n’ai absolument pas été informé de cette désignation. Je vous remercie de bien vouloir me retirer de cette démarche.

Le cas des candidats involontaires n’est pas la seule fausse note. La moitié des personnes investi(e)s par le PRG sont également candidates En Marche ! Elles vont devoir choisir entre le dossard d’Emmanuel Macron et l’étiquette PRG. La règle est fermement rappelée par En Marche ! : pas de double étiquette, pas de double appartenance.

Ce mardi 2 mai, sur le plateau de BFM TV, Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle vague d’investitures. Cette seconde série doit intervenir cette semaine et elle va (très probablement) inclure des PRG.

L’heure du choix va sonner et la liste de Sylvia Pinel pour les législatives va encore bouger.

Laurent Dubois (@laurentdub)

01 Mai

L’appel de Paul Quilès au futur Président de la République pour un monde sans armes nucléaires.

Un ancien Ministre de la Défense qui réclame un désarmement mondial nucléaire. Le maire socialiste de Cordes sur Ciel l’a fait, signataire, avec vingt autres personnalités dont Yannick Jadot, l’ancien candidat Europe Ecologie Les Verts,  d’un appel au futur Président de la République .

Paul Quilès, ancien Ministre de la Défense aujourd'hui maire socialiste de Cordes sur Ciel. PHOTO AFP / BERTRAND GUAY

Paul Quilès, ancien Ministre de la Défense aujourd’hui maire socialiste de Cordes sur Ciel. PHOTO AFP / BERTRAND GUAY

« Dès le jour de votre investiture, vous disposerez à cet effet des codes nucléaires que vous transmettra votre prédécesseur ». Dès le début de l’appel, le décor est planté. Parmi les responsabilités du futur résident de l’Elysée celle-ci est loin d’être anodine.

Une arme obsolète et inadaptée »

Premier argument évoqué par les signataires pour un monde sans armes nucléaires : l’obsolescence et l’inadaptation de ce type d’arsenal à notre époque. « En effet, les principales menaces à notre sécurité proviennent aujourd’hui du terrorisme, des cyber-attaques, de la criminalité organisée, des pandémies, du changement climatiques et ne sauraient être dissuadées par un arsenal nucléaire ».

Selon les signataires, toutefois, « 15 000 armes continuent de faire peser sur la planète tout entière la menace d’une destruction catastrophique ». D’ailleurs sur son blog, Paul Quilès rappelle à travers la publication de divers textes, les risques existants : tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord ou entre l’OTAN et la Russie. « Sans parler de la menace invisible de cyber attaques et du danger d’explosion nucléaire terroriste ou accidentelle » précise l’appel d’Initiative pour Désarmement Nucléaire (IDN) que préside l’élu tarnais.

132 pays déjà à l’oeuvre »

Les auteurs de l’appel s’interrogent aussi sur le fait que la France ait défendu des conventions pour l’interdiction d’armes biologiques chimiques, des traités d’interdiction des mines antipersonnel mais n’ait pas encore pris position contre l’arme nucléaire : « Comment croire encore que la sécurité de notre pays repose sur la capacité d’anéantissement de millions de civils innocents ? »

Beaucoup d’arguments exposés dans cet appel figurent déjà dans un livre que Paul Quilès a écrit voilà plus de trois ans avec Jean-Marie Collin, expert et Bernard Norlain, général d’armée aérienne, tous deux également signataires de l’appel (« Arrêtez la bombe », Cherche Midi éditions). « Nous ne préconisons pas le désarmement unilatéral de France, mais (…) un désarmement négocié, vérifiable et universel en se joignant aux quelques 132 Etats qui négocient actuellement à l’ONU un traité d’interdiction des armes nucléaires » conclue l’appel.

Patrick Noviello (@patnoviello)