Fils de, femme de, neveu… Ces législatives 2017 sont, dans la région Occitanie, une bonne manière de réviser la généalogie. Petits exemples pris ça et là.
Photo : Catherine Leblanc / MaxPPP
C’est bien connu, la politique c’est comme les affaires (économiques), ça se fait en famille. Il y a les Le Pen, les Dassault, les Baylet, les Debré… Il y a en France une propension au népotisme, une facilité à transmettre la fibre politique (et parfois les mandats) à sa progéniture ou à son conjoint. Un nom serait forcément porteur du gène du talent et des convictions en politique. La science ne s’est pas encore penchée sur la question, ça mériterait.
Cette année, après l’affaire Pénélope Fillon et le souhait du nouveau Président de la République Emmanuel Macron d’assainir la vie politique (notamment d’interdire les emplois familiaux par les parlementaires), on pouvait penser que les candidats aux législatives allaient appliquer de nouveaux principes, quelle que soit leur couleur politique. Que nenni !
En Occitanie, le phénomène serait même en expansion.
Epouse et concubin
A Béziers, sur la 6ème circonscription de l’Hérault, c’est Emmanuelle Ménard, l’épouse du maire Robert Ménard, qui s’est portée candidate à la députation. Une candidature que le maire de Béziers n’a pas manqué d’encourager sur les réseaux sociaux :
Une première pour elle. Alors que dans le département des Pyrénées-Orientales, c’est un candidat habituel, Louis Alliot, qui portera les couleurs FN dans le 1ère circonscription. Louis Alliot, le compagnon de Marine Le Pen.
Neveu en Marche !
Mais le FN est loin d’avoir l’exclusivité des « candidats familiaux ». Même la République en Marche !, le mouvement d’Emmanuel Macron a investi des candidats avec des attaches familiales. Un exemple : dans la 5ème circonscription de la Haute-Garonne, le candidat Jean-François Portarrieu est connu comme ancien collaborateur de Pierre Cohen à la mairie de Toulouse de 2008 à 2014. Mais il est aussi le neveu de la députée sortante socialiste Françoise Imbert qui ne se représente pas. On imagine mal « tata » tenir la main de son neveu pour faire campagne. N’empêche, sa connaissance de la circonscription et du terrain peut aider le candidat-neveu.
La palme dans le Tarn
Mais la palme de ces candidatures « familiales » revient sans aucun doute à la 2ème circonscription du Tarn. On y trouve, parmi la douzaine de candidats, un « combo » sans doute inédit en France : épouse, fille, petite-fille !
- la candidate de La République En Marche, Marie-Christine Verdier-Jouclas est l’épouse du maire (ex-PS) de Rabastens Pierre Verdier.
- la candidate du PS, Claire Fita, est la fille du maire socialiste de Graulhet Claude Fita.
- la candidate du FN, Doriane Albarao, est la petite-fille du responsable départemental du FN Jean-Paul Piloz.
Difficile de faire mieux sur une seule circonscription.
Renouvellement et féminisation
Alors bien-sûr, il n’est pas question ici de vouloir interdire les candidats qui ont des liens familiaux avec d’autres élus. Il est juste question de faire remarquer que le népotisme en politique a encore de beaux jours devant lui. D’ailleurs, baigné dans un environnement politique depuis l’enfance, un enfant de politique peut-être lui aussi un bon gestionnaire et un élu méritant.
Mais la modernisation des pratiques politiques y gagnerait si le renouvellement générationnel et la féminisation de la politique pouvaient aussi passer par autre chose que les « fils de » et « épouse de ».
FV (@fabvalery)