23 Mai

Législatives : duel Marine Le Pen-Marion Maréchal dans le Tarn-et-Garonne

Deux lignes politiques qui s’opposent et s’affrontent. Dans le Tarn-et-Garonne, les investitures pour les législatives de 2017 ne vont pas simplement opposer des ambitions et des profils différents. Dans le camp FN, c’est un « duel » entre la ligne Marion Maréchal Le Pen et le Front National version Marine Le Pen qui se dessine. Avec un siège gagnable dans la ligne de mire.

Marion Maréchal Le Pen et Marine Le Pen. Photo @MaxPPP

Marion Maréchal Le Pen et Marine Le Pen. Photo @MaxPPP

La première tendance s’incarne dans la candidature de l’assistant parlementaire de Marion Maréchal, Romain Lopez. Originaire de Moissac, candidat aux régionales et aux municipales, le jeune membre du FN vise l’investiture sur la 2ème circonscription. Une circonscription actuellement détenue par la radicale de gauche, Sylvia Pinel.

Une autre figure locale du Front National est également en piste. Selon plusieurs sources, Valérie Rabassa est candidate à la candidature. La procédure au sein du FN prévoit une phase de pré-selection au cours du mois de mai et la décision finale (prise au niveau national) interviendra en octobre prochain.

Romain Lopez et Valérie Rabassa incarnent les deux facettes du Front National. Comme le précise un cadre du parti, « bien-sûr Romain Lopez est sur la ligne de Marion. Il travaille avec elle« . La ligne Marion Maréchal Le Pen s’affiche à longueur de colonnes et de temps d’antenne dans la presse nationale.

A la différence de sa tante, la benjamine du Front National n’est pas une adepte de la « dédiabolisation » du FN. Un seul exemple. Marion Maréchal Le Pen a récemment déclaré : « Je suis d’une génération un peu saoulée par les valeurs de la République« .

Du côté de Marine Le Pen (qui ne cache pas un certain agacement envers sa jeune nièce), ce genre de propos n’appartient pas à son vocabulaire. La présidente du Front National revendique, au contraire, son républicanisme. Elle se définit même comme plus républicaine que les donneurs de leçons (républicains) du PS ou de LR.

Sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabassa est en phase avec le FN version Marine Le Pen. Ancienne conseillère régionale, venue des rangs de la droite, Valérie Rabassa n’est pas fan de polémique et de sorties tonitruantes. Son concurrent, Romain Lopez, agite Twitter et Facebook avec des déclarations sur Israël et l’élection du premier maire musulman de Londres. Sur Twitter, il lui arrive également de dialoguer avec un ami de Dieudonné, Alain Soral.

Capture d'écran Twitter

Capture d’écran Twitter

Pour un cadre du parti, malgré le parcours de Romain Lopez et le profil de Valérie Rabasse il n’y aura pas de « nationalisation » des investitures dans le Tarn-et-Garonne et de confrontation (par personnes interposées) entre la présidente du FN et Marion Maréchal Le Pen : « La zone d’influence de Marion est dans le Sud Est pas ici« .

Pas évident. Le Sud-Ouest est bien dans une « zone d’influence« . Celle du numéro 3 du FN et compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot. De plus, comment Marion Maréchal pourrait-elle se désintéresser du sort de son collaborateur ? Au delà d’une question de proximité politico-professionnelle, c’est une affaire éminemment stratégique : créer un réseaux de fidèles et peser sur le fonctionnement interne du parti.

Le terrain sur lequel se déroule ce jeu d’influence est loin d’être neutre. La 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne est perçue comme une circonscription gagnable. La sortante est une ancienne ministre de François Hollande. Sylvia Pinel monte au front avec une cible dans le dos : le bilan du quinquennat. De plus, le crépuscule du système Baylet et les bons scores du FN aux régionales, aux départementales et aux municipales dopent les enjeux.

Le Front National est persuadé qu’il peut remporter un siège. Marine et Marion ont toutes les raisons d’entrer dans le jeu tarn-et-garonnais.

Laurent Dubois (@laurentdub)

David Cormand, Secrétaire National d’EELV : « On est sorti d’un cycle d’alliance avec le PS »

David Cormand, le secrétaire national d’Europe Ecologie Les Verts sera dans notre région demain. Au programme : tournée des projets inutiles mais aussi prise de pouls et consultation des militants. Dans une période plus qu’agitée pour le parti, l’un de ses leaders nous livre ses orientations et son sentiment sur l’écologie politique.

David Corman, Secrétaire National d'EELV sera demain et mercredi à Castres et Toulouse. AFP PHOTO / THOMAS SAMSON

David Cormand, Secrétaire National d’EELV sera demain et mercredi à Castres et Toulouse. AFP PHOTO / THOMAS SAMSON

Quelle est l’ambiance actuellement chez EELV ?

 

David Cormand :Je ne vous cache pas qu’avec la disparition de notre groupe à l’Assemblée Nationale, c’est un coup dur. Mais c’est une conséquence de divergences politiques avec la majorité depuis notre sortie du gouvernement. Plus on s’approche de la Présidentielle, plus Hollande fait tout pour qu’il n’y ait pas une tête qui dépasse. C’est le de la politique à la Attila et nous n’aimons pas ça.

 

Face à ces turbulences au sein d’EELV, quelles réponses apportez-vous aux interrogations de vos partisans ?

 

D.C : Que l’espace politique pour l’écologie n’a jamais été aussi grand.

Au niveau du constat, aujourd’hui nous ne sommes plus minoritaires. Mais maintenant c’est dans les propositions qu’il faut que l’on soit majoritaire. Il ne faut pas perdre confiance en nous. On est tributaire d’un paysage politique en décomposition mais nous pouvons réussir à nous imposer dans cet espace politique que doit occuper l’écologie.

 

Le parti EELV en lui-même est-il en danger dans sa forme actuelle ?

 

D.C : Je ne crois pas. La place d’un parti écologiste en France n’a jamais été aussi importante. Il faut réinventer EELV qui n’a souvent été qu’une addition d’individualités. Il faut que nous nous construisions une identité commune autour du « bien commun ». Très souvent on parle d’ « égologie » plus que d’écologie. Il faut que l’on soit plus sur le projet que sur nos préoccupations internes.

 

Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon est-elle une région au terreau favorable pour vous ?

 

D.C : Cette région a un potentiel important en termes d’écologie. Le tissu économique s’y prête que ce soit des grands groupes comme Airbus mais surtout un tissu d’entreprises où s’allient qualité de vie et savoir-faire. Tout cela est favorable à la préparation de la transition. Regardez l’agriculture par exemple. Mais à côté de ces atouts, il y a aussi des risques comme l’étalement urbain ou les projets inutiles.

 

Justement, parlons-en. Notre région est aussi celle de Sivens…

 

D.C : C’est un dossier emblématique d’une course en avant en matière agricole. Un dossier qui a également une charge symbolique et affective avec le décès de Rémi Fraisse. Ce drame annonçait hélas la montée en tension du dialogue social. Je ne remets pas en cause les forces de l’ordre, mais leur matériel et l’usage qui leur est demandé d’en faire par ceux qui nous dirigent.

 

Demain, vous viendrez également parler du projet d’autoroute Castres-Toulouse. Projet inutile selon vous ?

 

D.C : Vous savez des projets autoroutiers de ce type, il y en a partout en France actuellement. L’enjeu ce n’est pas simplement d’être contre. Avec tout l’argent nécessaire à ce chantier, on pourrait réaliser d’autres projets plus harmonieux. Le mythe du développement économique par l’autoroute hérité du passé ne fonctionne plus. Il faut que les politiques aient le courage de prendre position surtout après les décisions de la Cop 21. En plus, de nos jours, nous n’avons plus d’argent public à gaspiller pour ce genre d’infrastructures.

 

Les autoroutes toujours dans l’air du temps, comme les grandes zones commerciales en périphérie des villes. Ici Val Tolosa crée pas mal de remous. Qu’allez-vous dire à ce sujet lors de votre venue ?

 

D.C : Toulouse est l’une des métropoles qui a connu le plus grand étalement urbain ces dernières décennies en France. Là on parle d’un projet de 12 hectares qui va en impacter une quarantaine. Ce projet va également mettre en péril de nombreux commerces locaux. En plus, on parle ici d’un mode de consommation qui n’est absolument pas orienté vers les filières courtes et qui n’est donc pas bon pour l’emploi local. Même les Etats-Unis aujourd’hui reviennent sur ce type d’implantation.

 

Parlons à nouveau politique pure et dure pour terminer. Nous sommes à un an des Législatives. Dans notre région des accords avaient été conclus voilà cinq ans, qu’en est-il pour le scrutin de l’année prochaine ?

 

D.C : Ce sera au congrès de décider (à partir du 28 mai). Mais si vous voulez ma position personnelle, on est sorti d’un cycle d’alliance avec le PS. En 2012, nous étions parvenus à un accord en termes de programme. Mais sitôt cet accord signé, François Hollande l’a balayé d’un revers de main. On a aussi essayé de travailler avec les socialistes à l’Assemblée Nationale et on a vu que tous les arbitrages tombaient à côté. Ce n’est pas sectaire de dire ça, c’est une réalité. Nous, on a toujours été ouverts. Mais maintenant, on ne va pas rester pour les places. Pour les futures Législatives donc, je pense que nous opterons pour notre indépendance avec des candidats dans le plus de circonscriptions possibles.

 

Propos recueillis par Patrick Noviello

21 Mai

Loi Travail : le domicile de Jean-Michel Baylet tagué

Rude semaine pour les deux figures régionales du PRG. Mardi 17 mai, la permanence parlementaire de l’ancienne ministre et présidente des Radicaux de Gauche a été murée par des syndicalistes de la CGT. Deux jours plus tard, le jeudi 18 mai, une réunion toulousaine présidée par Sylvia Pinel a dû être annulée suite à l’invasion de la salle.

Jean-Michel Baylet, président du PRG

Jean-Michel Baylet.

Ce n’est pas plus calme du côté de Jean-Michel Baylet. Les murs du domicile tarn-et-garonnais de l’ancien président du PRG et actuel ministre ont été tagués dans la nuit du 19 au 20 mai.

Des inscriptions (« Loi El-Khomri Baylet, vendu, démission« ) sont apparues sur l’enceinte de la demeure de Jean-Michel Baylet à Valence d’Agen. L’opération n’a pas été revendiquée. Elle n’est pas… signée.

En revanche, la CGT revendique publiquement et ouvertement le murage de la permanence de Sylvia Pinel. Le syndicat reproche à la députée du Tarn-et-Garonne d’avoir laisser passer l’utilisation de l’article « 49-3 » (permettant l’adoption sans vote d’un texte) par le gouvernement.

Permanence parlementaire de Sylvia Pinel à Castelsarrasin

Permanence parlementaire de Sylvia Pinel à Castelsarrasin

Du côté des tagueurs de Valence d’Agen, l’opération nocturne n’est pas seulement anonyme. Elle sera restée « discrète ».

Selon nos informations, des véhicules de gendarmerie et de la police municipale sont intervenus et les services municipaux ont rapidement effacé les inscriptions.

Laurent Dubois (@laurentdub)

20 Mai

Sylvia Pinel empêchée par des anti-loi Travail de tenir une réunion du PRG à Toulouse

Facebook permet de se faire des amis et même des amis « indésirables ». Le genre d’amis qui s’invitent sans être inviter et qui, du coup, font annuler la soirée. C’est la mésaventure qui vient d’arriver aux militants de Jean-Michel Baylet. Le PRG 31 a annoncé sur son réseau social une réunion à Toulouse, salle Osète. Un vrai succès. Une centaine de personnes s’est précipitée dans les locaux. Le Parti Radical de Gauche est un parti confidentiel. Malgré ses parlementaires et ses ministres, le plus vieux parti de France ne déplace pas les foules. L’affluence subite et imprévue aurait pu combler de bonheur l’invitée d’honneur de la soirée, l’ancienne ministre et pièce maîtresse du PRG, Sylvia Pinel.

Seul problème. Ce n’est pas un Grand Soir militant. Mais des « activistes » qui sont venus perturber la réunion. A leur tête, une figure du Droit Au Logement (DAL), François Piquemal. Le journaliste Stéphane Thépot était sur place et a posté un reportage sur Facebook et sur son Blog. Le réseau de Mark Zuckerberg ne permet pas seulement de débarquer à l’improviste dans une réunion politique. Il est également un vecteur d’information et permet de connaître des faits.

Selon Stéphane Thépot, l’ambiance était bon enfant. Un peu de Brassens d’un coin de guitare. Une poignée de confettis et une volée d’affichette mêlant message politique et humour potache.

Malgré tout, l’invasion de salle municipale reste une occupation illégale. Les forces de l’ordre n’ont mis personne au violon, même pas le joueur de guitare. Mais policiers municipaux et nationaux ont raccompagné (en tenue anti-émeute) tous les (joyeux) agitateurs vers la sortie. Les militants de Nuit Debout ont trouvé l’entrée grace à la page Facebook du PRG. Mais l’exfiltration n’a rien de virtuelle. Elle s’est déroulée au milieu de casques et de matraques bien réelles.

Évacuation de la salle Osète par la police

Évacuation de la salle Osète par la police. Photo : Stéphane Thépot

Pas d’interpellation ou de violence selon Stéphane Thépot.

En revanche, Sylvia Pinel n’a pas apprécié du tout. La réunion a été annulée et la présidente du PRG a dénoncé sur sa page Facebook une atteient « à la bonne santé de notre République« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

Université-Perte Label Idex : le gouvernement fait bouger les lignes

Les lignes bougent. Suite à la perte de l’Idex, la présidente de l’Université de Toulouse a écrit à Manuel Valls. La demande de rendez-vous n’a pas (encore ?) débouchée sur un entretien. Mais le secrétaire d’Etat en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Thierry Mandon ouvre ses portes et se mobilise. Une réunion s’est déroulée la semaine dernière. Une nouvelle rencontre est prévue dans les prochains jours. Selon une source proche du dossier, « le gouvernement se pose désormais les bonnes questions« .

Université Toulouse Capitole

Université Toulouse Capitole

L’exclusion de Toulouse du label Initiative Excellence (Idex) a secoué la communauté universitaire de la Ville Rose. Un sentiment d’incompréhension teinté de rancœur a suivi l’annonce faite par le gouvernement. Dans le communiqué de presse officialisant la décision du jury international, Matignon évoquait des mesures d’accompagnement pour préparer la suite. Mais les universitaires toulousains ont  surtout retenu une chose : le jury de l’Idex sanctionne Toulouse en raison de son modèle. Un modèle fédéral qui permet d’associer 3 universités et 17 grandes écoles.

Bref, le sentiment général se résume à un ressentiment : le problème c’est le « sectarisme » du jury et pas l’excellence toulousaine.

Visiblement, le secrétaire d’Etat entend et comprend le point de vue des universitaires toulousains.

Selon une source proche du dossier, Thierry Mandon a conscience du vice de l’Idex. Un vice qui se résume à un constat « statistique ». Instauré en 2011 par le gouvernement Fillon, le système devait permettre de « labelliser » 60 sites. Au final, en raison de la vision étroite du jury international, de grands pôles universitaires se retrouvent sur le bord de la route. Toulouse et Paris (ce qui suscite d’ailleurs la fureur de la présidente de Région Île-de-France, Valérie Pécresse) sont exclus alors que Nice est labellisé.

Il reste maintenant l’essentiel. Traduire la prise de conscience gouvernementale en acte.

Ce n’est pas évident. Par définition, le jury de l’Idex est un jury indépendant. Un infléchissement de sa politique de labellisation ne peut pas être dictée (ou simplement insufflée) par le gouvernement.

Le gouvernement pourra toujours mettre des moyens ou de la souplesse sur la table. Si le jury continue à imposer le modèle de la fusion, la même cause produire la même conséquence : Toulouse et Paris resteront aux portes de l’Idex

Autre hypothèse. Une neutralisation (de fait) de l’Idex. Après la présidentielle de 2012, des syndicats ont demandé l’arrêt du projet Initiative Excellence. Quatre ans plus tard, va-t-on arriver implicitement à ce résultat ? Le secrétaire d’Etat, Thierry Mandon, va-t-il proposer aux pôles universitaires non labellisés de continuer leur route en cultivant leurs particularités et en renforçant leurs modèles locaux ?

Un universitaire toulousain est dans cette optique : « nous sommes parfaitement près à aller plus loin dans le modèle de notre confédération« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

19 Mai

Nom de la région : une campagne lancée en faveur de « Languedoc-Pyrénées »

Une campagne qui porte sur un nom. Deux personnalités centristes, Jean-Jacques Bolzan et Jean-Luc Rivière lancent une opération en faveur de « Languedoc-Pyrénées ». Tractage sur les marchés et à la sortie des lycées, affiches et flyers avec un seul but : faire voter pour une des 5 propositions en compétition. Depuis le 9 mai, les habitants de la région peuvent se prononcer. Mais, pour le maire-adjoint de Toulouse et l’ancien conseiller régional pas de doute. Leur choix est fait et ils veulent le partager avec le plus grand nombre.

affiche

« Languedoc-Pyrénées parce que c’est l’alliance de la nature et de la culture. La culture avec la langue d’oc, Languedoc, et la nature avec les Pyrénées. C’est pour cela que nous avons décidé de lancer notre campagne de Luchon, la Reine des Pyrénées » déclare Jean-Luc Rivière. Pour appuyer son choix, le « comité » de campagne ne se contente pas de mettre en avant le nom retenu. Jean-Jacques Bolzan insiste sur l’enjeu économique du terme « Pyrénées ». Une expression « internationalement connue et reconnue par les investisseurs étrangers et les touristes ». Mais, au delà de l’aspect marketing, le maire adjoint de Toulouse pointe un manque de mobilisation autour du vote organisé par le conseil régional.

« On entend très peu parler du vote sur le nom. Le choix du nom nous engage pour les cinquante ans à venir. On ne change pas de nom tous les matins et 1 personne sur 3 n’a pas entendu parler du vote« . Jean-Jacques Bolzan ne veut pas simplement faire campagne pour « Languedoc-Roussillon ». L’élu centriste « lance un mouvement qui peut déboucher sur d’autres initiatives« . Jean-Jacques Bolzan et Jean-Luc Rivière insistent sur le caractère « a-politique » de leur initiative.

Ils sont tous deux membres de l’UDI. Les autres membres de la campagne « Languedoc-Pyrénées » appartiennent à la mouvance centriste. Mais Jean-Jacques Bolzan précise : « notre initiative est déconnecté des partis. Il n’y a aucun logo politique et nous sommes dans une logique citoyenne ».

Preuve de ce souci d’ouverture, le comité pour « Languedoc-Pyrénées » affiche, dans ses affiches, la figure d’un célèbre pyrénéiste, Louis Audoubert.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Dominique Reynié : la droite régionale a déjà tourné la page

Le Conseil d’Etat se prononcera, dans les prochains jours, sur l’annulation de l’élection de Dominique Reynié. Pour le moment, seules les conclusions du rapporteur public penchent vers la « mort électorale » de la tête de liste aux régionales 2016. Mais, dans les rangs de l’opposition régionale, le couperet est déjà tombé. La succession est ouverte et de nombreux élus sonnent l’hallali.

Dominique Reynié (AFP)

Dominique Reynié (AFP)

Mercredi 18 mai à 14h07, Dominique Reynié envoie un mail à tous ses conseillers régionaux. Le président du groupe de la droite et du centre informe ses collègues que le rapporteur du Conseil d’Etat demande l’annulation de son élection. Dominique Reynié est au courant depuis 48 heures. Comme tous les justiciables, il dispose d’un accès au logiciel Sagace. Un logiciel qui permet de suivre, en temps réel, l’avancement d’un dossier devant la plus haute juridiction administrative française et qui mentionne le sens des conclusions du rapporteur. Mais Dominique Reynié attend le début de l’audience publique pour livrer l’information aux conseillers régionaux de son groupe.

A priori l’information est capitale. Mais elle n’est pas décisive. En octobre 2014, le rapporteur du Conseil d’Etat demande inéligibilité de la maire de Montauban et…ne l’obtient pas. Le juge administratif donne raison à Brigitte Barèges contre l’avis de son rapporteur.  Ce précédent pourrait inciter les élus régionaux à la prudence ou du moins à une certaine réserve. Mais ce n’est vraiment pas le cas. Comme le déclare un responsable de la droite régionale : « le corps n’est pas refroidi et ils se jettent sur la dépouille« .

Certains « camarades » de Dominique Reynié lui font ouvertement les poches. Les téléphones chauffent et la présidence de groupe n’est pas le seul objet de convoitise. Le fauteuil de Dominique Reynié en Commission Permanente aiguise les appétits. Une place dans ce comité restreint rapporte 200 euros d’indemnités (mensuelles). Mais, au delà d’un supplément d’indemnité, cela permet de gagner du galon et de sortir du bataillon des conseillers régionaux de base. Lors de l’élection de la nouvelle assemblée régionale, Brigitte Barèges a d’ailleurs fortement insisté (sans succès) pour que son lieutenant à la mairie de Montauban, Thierry Deville intègre la CP. De même, Gérard Trémège n’a toujours pas digéré son « exclusion » de la Commission Permanente pour cause de répartition des sièges avec les ex-languedociens. L’intervention du Conseil d’Etat offre aux déçus d’hier une chance de récupérer leur dû.

Evidemment, c’est la présidence de Dominique Reynié qui attise le plus d’ambitions. L’élection du politologue à la tête du groupe a été chaotique. De piètres résultats électoraux (une troisième place derrière le FN) et une campagne brouillonne ont suscité des envies de dissidence (avec la création d’un groupe UDI) et des velléités de sédition. Désormais, après l’audience du Conseil d’Etat, une partie des élus régionaux bascule ouvertement dans la succession.

Le maire de la Grande-Motte, Stéphan Rossignol est, selon plusieurs sources, dans les starting-blocks. Toujours du côté des ex-languedociens, Christophe Rivenq (directeur de cabinet du maire de Nîmes et conseiller régional) est cité parmi les candidats potentiels. Bernard Carayon, le maire de Lavaur, pourrait également entrer dans la course. Une candidature de Vincent Terrail-Novès circule également. Mais le principal intéressé dément : «  je n’ai nullement l’intention d’être candidat à une quelconque responsabilité« .

Toutes ces grandes manœuvres et petits calculs peuvent paraître prématurées. Mais, comme le précise un élu régional, « on tourne la page. Il y a 90% de chance que le Conseil d’Etat suive le rapporteur. Nous le savons tous. Pour nous la page est tournée et je pense que pour Dominique Reynié c’est pareil. Le fait qu’il ne participe plus aux séances du conseil régional, c’est une préparation psychologique ». 

Les instances nationales du parti de Dominique Reynié sont sur la même ligne. « Sa vie politique est terminée. S’il souhaitait demander une circonscription pour les législatives ce n’est même pas la peine d’essayer. En même temps, c’était cuit avant l’intervention du Conseil d’Etat  » déclare un responsable des Républicains. D’ailleurs, la « mauvaise » nouvelle venue du Palais Royal (siège du Conseil d’Etat) n’est pas une surprise. Selon nos informations, une semaine avant l’audience au Palais-Royal, Nicolas Sarkozy estimait (ouvertement) que les jours de Dominique Reynié au conseil régional étaient comptés.

La rapidité avec laquelle les instances régionales et nationales des Républicains enterrent Dominique Reynié peut surprendre. Pour comprendre, il faut se rappeler des relations houleuses entre Nicolas Sarkozy et Dominique Reynié. Au niveau régional, Dominique Reynié a lancé lui-même le requiem. L’annonce de son absence lors des prochaines séances du conseil régional résonne comme une anticipation de la décision du Conseil d’Etat.

Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Mai

Le rapporteur public demande au Conseil d’Etat d’annuler l’élection de Dominique Reynié aux régionales

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES – Lors de l’audience sur le recours dirigé contre l’éligilité de Dominique Reynié, tête de liste des Républicains aux élections régionales en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées en décembre dernier, le rapporteur public a demandé l’annulation de l’élection du candidat.

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Après son élection comme tête de liste, après sa campagne électorale, après sa défaite face à Carole Delga (PS), devancé par Louis Aliot (FN), et après sa désignation comme président du groupe d’opposition de droite au Conseil Régional, Dominique Reynié avait ce mercredi 18 mai un autre rendez-vous, d’importance : l’audience au Conseil d’Etat concernant le recours contre son élection.

C’est le sénateur de l’Hérault Jean-Pierre Grand, opposant à Dominique Reynié au sein de sa famille politique des Républicains, qui avait introduit ce recours. Le sénateur s’était insurgé contre la désignation du professeur de science politique en avril dernier. Il s’était notamment interrogé sur l’éligibilité de Dominique Reynié, inscrit sur les listes électorales à Onet-le-Château (Aveyron).

Cette information, révélée par le blog politique de France 3 Midi-Pyrénées en octobre dernier, avait secoué la campagne des Régionales. Suite à ces révélations, Dominique Reynié a fourni à France 3 des documents attestant de sa « résidence » à Onet, hébergé chez sa mère, en présentant notamment un bail de location. Or nous avions également révélé qu’un avocat qu’il avait consulté lui avait conseillé en mai 2015 de « prendre un bail » à Onet afin de régulariser sa situation. Pourquoi lui demander en mai de prendre un bail s’il en avait déjà un en mars ? Simple problème de concordance de date ou document anti-daté ?

Juste après les élections, le sénateur Jean-Pierre Grand a déposé un recours devant le Conseil d’Etat contre l’élection de Dominique Reynié. Après plusieurs mois d’instruction, l’audience s’est déroulée ce mercredi 18 mai et le rapporteur public a demandé au Conseil d’Etat d’annuler l’élection de Dominique Reynié. 

Les mots utilisés lors de l’audience ont été particulièrement sévères. Le rapporteur public a parlé de « domiciliation fantôme » et de « contrat de convenance » au sujet du bail de location signé entre la tête de liste régionale et sa mère. 

Les conclusions présentées par le rapporteur public ne valent pas arrêt de la plus haute juridiction administrative française. L’affaire a été mise en délibéré. Les magistrats rendront leur décision dans les deux à trois semaines. Mais, dans l’immense majorité des cas et particulièrement en matière électorale, le Conseil d’Etat suit l’avis du rapporteur public.

Suite à l’audience devant le Conseil d’Etat, Dominique Reynié a réagi par le biais d’un communiqué de presse. L’élu régional prend acte de la demande d’annulation de son élection mais il « s’abstient de tout commentaire jusqu’au délibéré de la décision (qu’il) espère favorable« .

Dans quelques semaines, Dominique Reynié pourrait se retrouver privé de son mandat régional. Le groupe d’opposition de la droite et du centre au Conseil Régional risque de perdre son président. Un nouveau scrutin interne se profile peut-être à l’horizon.

En attendant, Dominique Reynié annonce qu’il « considère devoir suspendre (sa) participation aux prochaines séances (du) Conseil Régional ».

Laurent Dubois (@laurentdub) et Fabrice Valéry (@fabvalery)

17 Mai

Les anti-loi El Khomri ciblent les locaux du PS et des députés socialistes

Du ciment et des truelles pour Christophe Borgel. La nouvelle journée de mobilisation contre la loi Travail ce mardi 17 mai a débuté à Toulouse par une action de la CGT qui a muré la permanence du député PS de Toulouse Christophe Borgel. 

Des militants de la CGT se sont réunis devant sa permanence, avenue de l’URSS à Toulouse, et ont entrepris mardi matin de murer la permanence du député socialiste, pour protester contre la loi El Khomri de réforme du code du travail et le recours à l’article 49-3 de la constitution pour faire passer le texte sans débat à l’Assemblée.

Dans un communiqué, le député a réagi à cette action :

Je veux condamner fermement la dégradation contre ma permanence parlementaire.  A ce jour plus de trente parlementaires ont été victimes de ce type d’agissements.  Ces actes n’ont rien à voir avec le débat démocratique. Le droit de manifester est garanti dans notre pays, je respecte le point de vue de chacun.  J’entends dire que ces actions constituent une réponse « faute de dialogue avec les organisations syndicales ». Je veux rappeler que l’ensemble des organisations syndicales ont été reçues à tous les niveaux de l’Assemblée nationale. Au plan local cet argument n’a pas de sens car j’ai toujours travaillé, depuis le début de mon mandat, avec cette volonté de dialogue, d’échange avec les personnes qui peuvent douter ou être en désaccord avec l’action gouvernementale ».

D’autres tentatives ont été menées dans la foulée, notamment à la permanence de la députée PS de Toulouse Cathy Lemorton, mais la présence de policiers a dissuadé les cgétistes de murer l’entrée du local.

En Ariège, c’est la permanence du député PS Alain Fauré à Pamiers qui a été murée.

Dans le Tarn, enfin, le local de la fédération départementale du Parti Socialiste a été à la mi-journée la cible des anti-loi El Khomri. Des bâches noires ont été installées autour des locaux et des affiches y ont été collées, dans une ambiance « bon enfant ».

FV

13 Mai

Motion de censure : la députée PS du Tarn, Linda Gourjade bientôt sanctionnée ?

La Haute Autorité Ethique (HAE) du PS vient d’être saisie. Les 24 parlementaires signataires d’un projet de motion de censure visant Manuel Valls sont sur la sellette. Dans la « charrette » se trouve deux député(e)s de la Grande Région : la tarnaise Linda Gourjade et le gardois Patrice Prat.  Risquent-ils, comme leurs camarades frondeurs, une sanction ou pire une exclusion ? Eléments de réponse.

Linda Gourjade. députée du Tarn

Linda Gourjade. députée du Tarn

Matignon fait pression et demande des têtes. Manuel Valls ne veut pas passer l’éponge. La fronde est allée trop loin. Les « mutins » ne doivent pas simplement rentrer dans le rang. Ils doivent payer le prix de leur acte de sédition. Dans un premier temps, Jean-Christophe Cambadèlis a plutôt joué l’apaisement. Mais, vendredi 13 mai, le ton est monté d’un cran. Le 1er secrétaire du PS a saisi la Haute Autorité Ethique « sur le cas des députés qui ont proposé de renverser le gouvernement via une motion de censure« .

Est-ce le début du commencement d’une procédure menant à des sanctions ? Linda Gourjade et Patrice Prat doivent-ils redouter des foudres disciplinaires ?

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le numéro 3 du PS, le députée de Haute-Garonne Christophe Borgel ne répond pas aux sms et ne décroche pas son téléphone. Invitée sur le plateau de La Voix Est Libre, la coordinatrice de la loi El-Khomri au sein du groupe PS, Monique Iborra botte en touche  : « je ne sais pas, je n’en ai aucune idée. Je ne vais pas m’exprimer sur le sujet ». 

En revanche, en OFF, un cadre socialiste proche de Jean-Christophe Cambadélis déclare : « Jean-Christophe ne peut pas ne pas entendre les hollandais pur sucre et les proches de Valls qui demandent une réaction. Mais il ne peut pas non plus entrer en conflit avec les aubrystes et la gauche du parti. Ils (ndlr : les frondeurs) ne seront pas exclus car on ne peut pas exclure uniquement sur des intentions. La motion de censure n’a pas été déposée. Ils (ndlr :les frondeurs) risquent uniquement un blâme ou un avertissement ».

Laurent Dubois (@laurentdub)