Jean-Michel Baylet chez Emmanuel Macron. Cette perspective suscite une levée de boucliers chez les « macronistes » d’Occitanie.
Jean-Michel Baylet n’a jamais caché son intérêt pour Emmanuel Macron. Le 25 avril 1016, lors d’une émission radio, le ministre de l’Aménagement du Territoire déclare :
Ce n’est pas un secret, en ce qui me concerne, la ligne politique d’Emmanuel Macron est assez en harmonie avec la mienne et celle des radicaux.
Depuis cette déclaration, les primaires sont passées par là. La « Macron-compatiblité » de Jean-Michel Baylet est devenue une question hautement stratégique.
La victoire de Benoît Hamon place Jean-Michel Baylet et le PRG face à un dilemme. Respecter la parole donnée et soutenir le vainqueur de la primaire au risque de se retrouver dans le camp du perdant. Etre fidèle à la fibre « macroniste » de Jean-Michel Baylet et de la majorité (écrasante) des radicaux et renier l’engagement de soutenir Benoît Hamon.
Selon nos informations, le choix est fait. C’est Emmanuel Macron. La seule question encore en suspens est un problème de forme. La présidence du PRG souhaite un écrin pour habiller et valoriser le ralliement. En revanche, dans le staff d’Emmanuel Macron, pas question de sortir les tambours et les trompettes.
Les radicaux de gauche et Jean-Michel Baylet sont les bienvenus. Mais c’est tout.
Jean-Michel Baylet et Sylvia Pinel ne sont pas François Bayrou ou Jean-Yves Le Drian.
François Bayrou permet à Emmanuel Macron de mordre sur l’électorat centriste. Un électorat charnière dans toutes les élections présidentielles. S’agissant de Jean-Yves Le Drian, c’est un vrai supplément d’âme. Emmanuel Macron souffre d’un déficit d’expérience et de crédibilité sur les questions « régaliennes », Jean-Yves Le Drian compense ce handicap.
Jean-Michel Baylet ne peut se prévaloir d’une telle plus-value.
Un soutien d’Emmanuel Macron est même réservée sur l’arrivée de Jean-Michel Baylet.
On ne peut pas refuser un soutien. Mais franchement en terme d’image de renouvellement et de modernité, Jean-Michel Baylet c’est pas top.
Les réserves exprimées au niveau national se transforment en franche hostilité dans le département de Jean-Michel Baylet, le Tarn-et-Garonne. Un maire prévient :
Si Baylet débarque chez Macron. C’est clair, ce sera sans moi pour Macron.
Un responsable local d’En Marche ! est sur la même ligne :
Nous disposons d’un tchat sur Télégram et la réaction a été immédiate. Dès que l’on a entendu parler d’un rapprochement entre Macron et Baylet, la réaction a été unanime. Macron ne peut pas accepter un parrainage de Baylet. C’est pas possible. On le connaît. Il ne fait jamais rien gratuitement. S’il soutient Macron, c’est pour obtenir quelque chose.
Dans le Tarn-et-Garonne, le mouvement En Marche ! dispose d’une douzaine de comités locaux. Ils sont de tailles variables et leur activité est inégale. Evidemment, ce ne sont pas quelques centaines d’adhérents qui peuvent peser face à des enjeux nationaux. Mais leur crainte ne tombe pas dans le vide.
Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on rappelle les règles de base. Des règles qui s’appliquent à tous les soutiens, qu’ils viennent de la droite, du centre ou du PRG. Pas d’accord d’appareil et pas de négocations.
Laurent Dubois (@laurentdub)