Des élus socialistes évincés de la dernière visite d’un Président socialiste, ce n’est pas banal. Mais, dans le Tarn-et-Garonne, c’est possible.
François Hollande va quitter l’Elysée dans moins de quinze jours. Le futur ex-chef de l’Etat réserve l’un de ses dernières sorties présidentielles au Tarn-et-Garonne. Comme à chaque déplacement, des invitations sont lancées. Les parlementaires du département ont reçu les bristols. La présidente de Région, Carole Delga, est également conviée. Mais un oubli fait grincer les dents. Les élus socialistes du département ont été laissés de côtés.
Cette mise de côté n’est pas conforme à la tradition républicaine. Mais, surtout, l’affaire devient franchement cocasse lorsqu’il s’agit de « camarades de parti » de François Hollande.
Le locataire de l’Elysée a été le patron du PS de 1997 à 2008. François Hollande est le pur produit et une figure du parti socialiste. L’ancien secrétaire national a fréquenté et parfois organisé congrès et bureaux nationaux, universités d’été et réunions de fédés. Mais, pour sa tournée d’adieu, les élus socialistes (départementaux et régionaux) du Tarn-et-Garonne ont été laissés de côté. L’ancien député-maire (PS) de Montauban, Roland Guarrigues, est également passé à la « trappe ».
La « bizarrerie » n’a pas échappé à la députée (et rapporteure du Budget), Valérie Rabault :
J’ai trouvé cela curieux et je l’ai indiqué au préfet et je ne comprends toujours pas comment la liste a été établie. Depuis, Dominique Sardeing-Rodriguez qui préside le groupe PS au conseil départemental a été conviée.
Un socialiste avance une explication. La « mystérieuse » éclipse des élus PS serait liée au lieu de la visite présidentielle. Campsas, à côté de Montauban, est le territoire de la présidente du PRG. L’oubli des socialistes ne serait pas un simple oubli mais une « mise à la trappe » organisée par Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet.
Dans le Tarn-et-Garonne, le PS et le PRG sont à couteaux tirés. Jean-Michel Baylet estime que les socialistes ont participé à sa « chute » : la perte de la présidence du département.
L’hypothèse d’une vengeance (mesquine) est ouvertement avancée par des élus (socialistes ou non) du département.
Peu importe la cause, la fausse note fait mauvais effet. Ce n’est pas tous les jours qu’un président de la République fait une tournée d’adieu.
Pour clore son quinquennat et son dernier voyage présidentiel, François Hollande pouvait espère mieux qu’une polémique…avec ses propres camarades.
Laurent Dubois (@laurentdub)