05 Mai

Les élus socialistes du Tarn-et-Garonne écartés du dernier voyage présidentiel de François Hollande

Des élus socialistes évincés de la dernière visite d’un Président socialiste, ce n’est pas banal. Mais, dans le Tarn-et-Garonne, c’est possible.

Photo : Charly Triballeau (AFP)

Photo : Charly Triballeau (AFP)

François Hollande va quitter l’Elysée dans moins de quinze jours. Le futur ex-chef de l’Etat réserve l’un de ses dernières sorties présidentielles au Tarn-et-Garonne. Comme à chaque déplacement, des invitations sont lancées. Les parlementaires du département ont reçu les bristols. La présidente de Région, Carole Delga, est également conviée. Mais un oubli fait grincer les dents. Les élus socialistes du département ont été laissés de côtés.

Cette mise de côté n’est pas conforme à la tradition républicaine. Mais, surtout, l’affaire devient franchement cocasse lorsqu’il s’agit de « camarades de parti » de François Hollande.

Le locataire de l’Elysée a été le patron du PS de 1997 à 2008. François Hollande est le pur produit et une figure du parti socialiste. L’ancien secrétaire national a fréquenté et parfois organisé congrès et bureaux nationaux, universités d’été et réunions de fédés. Mais, pour sa tournée d’adieu, les élus socialistes (départementaux et régionaux) du Tarn-et-Garonne ont été laissés de côté. L’ancien député-maire (PS) de Montauban, Roland Guarrigues, est également passé à la « trappe ».

La « bizarrerie » n’a pas échappé à la députée (et rapporteure du Budget), Valérie Rabault :

J’ai trouvé cela curieux et je l’ai indiqué au préfet et je ne comprends toujours pas comment la liste a été établie. Depuis, Dominique Sardeing-Rodriguez qui préside le groupe PS au conseil départemental a été conviée.

Un socialiste avance une explication. La « mystérieuse » éclipse des élus PS serait liée au lieu de la visite présidentielle. Campsas, à côté de Montauban, est le territoire de la présidente du PRG. L’oubli des socialistes ne serait pas un simple oubli mais une « mise à la trappe » organisée par Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet.

Dans le Tarn-et-Garonne, le PS et le PRG sont à couteaux tirés. Jean-Michel Baylet estime que les socialistes ont participé à sa « chute » : la perte de la présidence du département.

L’hypothèse d’une vengeance (mesquine) est ouvertement avancée par des élus (socialistes ou non) du département.

Peu importe la cause, la fausse note fait mauvais effet. Ce n’est pas tous les jours qu’un président de la République fait une tournée d’adieu.

Pour clore son quinquennat et son dernier voyage présidentiel, François Hollande pouvait espère mieux qu’une polémique…avec ses propres camarades.

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Mai

Législatives : vers une rupture entre le PC et la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon

Le Parti Communiste et la France Insoumise ne vont pas signer d’accord électoral pour les législatives.

Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent. Photo : MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent. Photo : MaxPPP

L’annonce doit tomber dans les prochains jours. Selon nos informations, un accord « PCF- France Insoumise » pour les législatives ne sera pas signé. Ce mardi 2 mai, le secrétaire national du parti communiste a  réaffirmé son souhait de candidatures communes. Mais, une source proche de Jean-Luc Mélenchon, affirme qu’aucun accord n’interviendra. Il portait sur une trentaine de circonscriptions. Un communiqué de presse doit officialiser la fin de longues et chaotiques négociations.

Les résultats du 1er tour de la présidentielle ont pesé dans la balance. Grâce à son score national (19,3%) et d’excellents résultats dans des métropoles (notamment Toulouse et Montpellier), Jean-Luc Mélenchon était en position de force. Mais le verdict des urnes a également accru le fossé entre communistes et mélenchonistes.

Le PCF a donné une consigne de vote : faire barrage à Marine Le Pen. Jean-Luc Mélenchon s’est contenté de lancer une consultation auprès des adhérents de la France Insoumise.

Contacté par France 3 Occitanie, le représentant du PC en Haute-Garonne n’a pas encore été informé du refus d’un accord national. Mais Pierre Lacaze prend acte et annonce des initiatives locales :

Un accord serait utile pour profiter de la dynamique de la présidentielle. Sur le terrain nous sommes bien accueilli par les adhérents de la France Insoumise. Beaucoup partagent notre ligne sur le vote anti-Le Pen. Il y aura des initiatives locales et je pense que l’on pourra se retrouver autour de candidats.

Du côté de la France Insoumise, la tonalité est plus incisive. Jean-Christophe Sellin déclare :

On nous propose juste de la tambouille. Il n’est pas question de rééditer ce que nous avons fait en 2012. Ce qui fait la France Insoumise, c’est le programme. Il ne s’agit pas de faire des campagnes différentes sous la même bannière.

Visiblement, ces états d’âmes ne sont plus d’actualité. Un indice ne trompe pas. La France Insoumise menace de poursuite judiciaire les communistes qui utilisent l’image de Jean-Luc Mélenchon.

La mise au point est l’amorce d’un point final entre communistes et les « mélenchonistes ».

Il ne reste plus qu’à attendre l’annonce officielle.

C’est juste une question de temps.

Laurent Dubois (@laurentdub)

1er sondage « législatives » : une majorité pour Emmanuel Macron et un PS laminé

La première enquête « législatives » vient d’être publiée ce jeudi 4 mai. C’est un simple sondage. Mais il dessine un véritable bouleversement de notre paysage politique.

L'Assemblée Nationale

L’Assemblée Nationale

La formule est rituelle. Mais elle est indispensable. Un sondage n’est pas un pronostic. Mais le 1er sondage « Législatives 2017 » mérite un vrai coup d’œil. La photographie apporte un éclairage sur des questions lancinantes et déterminantes : en cas de victoire Emmanuel Macron, le nouveau président peut-il disposer d’une majorité parlementaire ? le FN va-t-il confirmer ou renforcer son score des présidentielles ? Le PS va-t-il « sauver » les meubles après sa défaite à la présidentielle ? Jean-Luc Mélenchon peut-il constituer une force parlementaire ?

Les réponses à ces interrogations se résument à une série de chiffres. Des chiffres (fournis par l’institut Opinionway) et qui correspondent au nombre d’élus. L’Assemblée Nationale est composée de 577 sièges et voici la répartition ou plutôt la projection :

  • En Marche ! : 249 à 286 député(e)s
  • LR/UDI : 200 à 210 député(e)s
  • PS : 28 à 43 député(e)s
  • FN : 15 à 25 député(e)s
  • Front de Gauche : 6 à 8 député(e)s

L’étude Opinionway n’est pas déclinée régionalement. Commandé par l’hebdomadaire Les Echos, le sondage modélise chacune des circonscriptions de l’Hexagone, en Corse et de l’Outre-Mer. Mais on ne dispose pas d’une étude circonscription par circonscription. Les 49 circonscriptions d’Occitanie sont donc intégrées sans être différenciées. En revanche, certains chiffres parlent d’eux-mêmes.

Actuellement, avant le renouvellement de l’Assemblée Nationale, le PS dispose de 34 député(e)s en Occitanie. Dans le sondage Opinionway, le nombre national de député(e)s PS est établi entre 28 et 43 député(e)s.

Sans connaître le détail et la ventilation géographique, on peut affirmer une évidence : le reflux concerne également l’Occitanie. Notre Région a beau être une terre rose. Il est impossible que tous les député(e)s sortant(e)s sauvent leur siège. Une net recul est même probable et inscrit (implicitement) dans les chiffres fournis par Opinionway.

Pour mémoire, en 1993, en Haute-Garonne, un seul député  PS (sur les 8 circonscriptions de l’époque) est élus; Il s’agit de Jean-Louis Idiart. Tous les sortants (socialistes) sont battus.

Autre déduction. Le sondage Opinionway fixe entre 15 et 25 député(e)s le nombre de député(e)s pour le FN. En Occitanie, le parti de Marine Le Pen dispose d’un seul siège, dans le Gard, avec Gilbert Collard. Le Front National a réalisé d’excellents résultats au 1er tour de la présidentielle, dans l’ex Languedoc-Roussillon. Le FN pourrait donc renforcer son socle parlementaire dans notre région. C’est, en tout cas, ce que laisse à penser l’étude Opinionway pour Les Echos.

Enfin dernier enseignement, le test de la France Insoumise pourrait se conclure par l’obtention de 6 à 8 sièges. En Occitanie, une candidature de Jean-Luc Mélenchon s’éloigne. Selon nos informations, le leader de la France Insoumise réfléchit encore et, en cas de  candidature, partirait plutôt sur Marseille ou la région parisienne. Mais deux figures « mélenchonistes » sont en piste. Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, sur la 9eme circonscription de la Haute-Garonne. Liêm Hoang Ngoc, le conseiller économique de la France Insoumise, sur la 4ème de la Haute-Garonne.

Ils pourraient profiter des bons scores de Jean-Luc Mélenchon dans les bureaux de vote toulousains et de la dynamique de la campagne.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Les Macron et leur « garde rapprochée » aveyronnaise

Emmanuel Macron sera en fin de journée, ce jeudi 4 mai après son meeting d’Albi, à Rodez. Le présidentiable sera en terre connue. Plusieurs membres de son entourage proche sont d’origine aveyronnaise.

Emmanuel et Brigitte Macron. Photo : MaxPPP/Castel

Emmanuel et Brigitte Macron. Photo : MaxPPP/Castel

Après Albi, Emmanuel Macron va passer ces dernières heures de campagne à Rodez. Ce jeudi 4 mai, le candidat d’En Marche ! va visiter une entreprise albigeoise et tenir un meeting dans la préfecture du Tarn. Mais, après cette séquence, Emmanuel Macron va prendre la direction de Rodez. Au programme : une nuit et une matinée consacrée, notamment, à la visite de la cathédrale Ruthénoise. C’est le deuxième déplacement d’Emmanuel Macron en terre aveyronnaise.

Le maire de Rodez a lancé l’invitation. Christian Teyssèdre précise : « je ne pensais pas qu’Emmanuel Macron aurait le temps de venir. Mais il nous fait le plaisir de passer ces dernières heures de campagne parmi nous. C’est un point d’amitié ».

Emmanuel Macron ne sera pas dépaysé dans l’Aveyron. Il est déjà venu dans le département. Mais, surtout, l’Aveyron est (en quelque sorte) aux cotés d’Emmanuel Macron. L’entourage proche d’Emmanuel Macron est aveyronnais.

Le secrétaire général du mouvement En Marche ! Richard Ferrand est né à Rodez. L’Aveyronnais de souche a respecté une tradition locale : la transhumance professionnelle. Richard Ferrand est, dans une certaine mesure, un des nombreux « Aveyronnais de Paris ». Du moins une partie de la semaine. Député du Finistère, le parlementaire siège au Palais-Bourbon, dans le 7ème arrondissement de la capitale.

La chef de cabinet d’Emmanuel Macron, Sophie Ferracci, est avocate et diplômée d’HEC. Spécialiste de droit boursier et des fusions-acquisitions, la jeune femme gère et coordonne la garde rapprochée d’Emmanuel Macron. Elle est originaire du Carladez, au nord du département de l’Aveyron, à la frontière avec le Cantal.

Enfin, Ahmed Eddarraz est le dernier maillon aveyronnais d’Emmanuel Macron. Âgé de 31 ans, le collaborateur de Brigitte Macron suit la (potentielle) 1ère Dame de France dans tous ses déplacements. Originaire de Millau, Ahmed Eddarraz est passé d’un bureau de tabac millavois au QG du candidat d’En Marche ! et au quotidien de Brigitte Macron. Avec une étape à la Rotonde, le soir du 1er tour de la présidentielle. Le jeune Aveyronnais était parmi les invités de la fête organisée par Emmanuel Macron.

C’est d’ailleurs Ahmed Eddarraz qui accueillera la femme d’Emmanuel Macron à Blagnac et la conduira vers Albi, ce jeudi 4 mai.

Laurent Dubois (@laurentdub)

03 Mai

Législatives : bataille en Haute-Garonne autour de l’étiquette « majorité présidentielle »

Des candidats PS aux législatives sont prêts à endosser l’étiquette « majorité présidentielle » en cas de victoire d’Emmanuel Macron.

Photo Max PPP

Photo Max PPP

Les batailles électorales, c’est toujours une affaire d’image. Et ça commence par les affiches électorales. En Haute-Garonne, des socialistes sont prêts à associer au traditionnel logo du PS l’expression « majorité présidentielle ». En langage courant, cela s’appelle un « parapluie » ou un « bouclier ». En effet, l’idée a germé après la défaite (cuisante) de Benoît Hamon. Elle est (surtout) populaire dans les rangs des « Vallsistes ». Selon une source (bien introduite rue de Solférino), le futur ex premier ministre de François Hollande défend cette stratégie. Bernard Cazeneuve serait même à l’origine d’une prochaine réunion (parisienne) pour formaliser l’opération « majorité présidentielle ».

En bord de Garonne, l’affaire prend une tournure particulière.

Une députée « macroniste », Monique Iborra, a saisi les instances nationales d’En Marche ! Pour la parlementaire (exclue du PS au moment des régionales), pas question de laisser ses anciens camarades réaliser une OPA. La contre-attaque n’est pas évidente. Juridiquement, « majorité présidentielle » n’est pas une marque déposée. Elle est libre de droit.

Les candidats de gauche, de droite et du centre, peuvent parfaitement jouer les « coucous ».

Un risque de récupération n’inquiète pas le représentant d’Emmanuel Macron en Haute-Garonne. Michaël Nogal déclare :

Si confusion il doit y avoir alors on clarifie les choses. Mais c’est très clair. Les candidats de la majorité présidentielle seront les candidats investis par En Marche ! On fera en sorte que nos candidats soient bien identifiés. on organisera une conférence de presse pour les présenter nos. Franchement ça ne pose pas de problème si Christophe Borgel sur la 9ème ou Martine Martinel sur la 4ème sont clairement identifiés comme des socialistes. Une étiquette ‘majorité présidentielle » ne changera rien.

Le camp d’Emmanuel Macron est au moins tranquille sur un point. Au sein du PS, tous les candidats ne souhaitent pas brandir la bannière « majorité présidentielle ». Et ceux qui envisagent la manoeuvre  vont attendre les résultats du 2nd de la présidentielle pour se décider. La taille de la vague (rose) des « macronistes » non « macronistes » tout en étant « macronistes » sera fonction du score d’Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Présidentielle : déjà l’heure des comptes à Debout La France

Sur les huit présidents de fédérations de Midi-Pyrénées, seul celui de l’Aveyron a démissionné suite au ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen. Mais les dissensions s’installent d’ores et déjà au sein du parti dans notre région.

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, lors de leur conférence de presse de samedi dernier. Photo AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, lors de leur conférence de presse de samedi dernier. Photo AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT

« Ce n’est absolument pas un ralliement mais un choix de second tour entre deux projets » tempère Damien Lempereur ancien tête de liste Debout La France aux régionales en Occitanie. Selon ce très proche de l’Etat-major parisien (prendra-t-il une des trois places de vice-président du parti laissées vacantes), « DLF reste 100% indépendant ».

Une courte-échelle pour le FN »

Ralliement ou pas, le rapprochement avec Marine Le Pen a d’ores et déjà crée des fractures. L’un des premiers à s’être désolidarisé de Nicolas Dupont-Aignan est Olivier Arsac. L’adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité a même purement et simplement renoncé à son investiture DLF pour les prochaines Législatives. « Je désapprouve l’attitude consistant à faire la courte échelle au FN » assènera-t-il sans détour dans un communiqué.

« Si la sincérité de Nicolas Dupont-Aignan ne doit pas être remise en cause, (…) les valeurs essentielles qui liaient mon engagement auprès du mouvement ont été bafouées par cet accord contracté avec Marine Le Pen, que je ne peux cautionner » s’explique, dès le vendredi 28 au soir sur les réseaux sociaux, le secrétaire départemental aveyronnais démissionnaire. Et Fabien Lombard de poursuivre : «  Je souhaite à Nicolas Dupont-Aignan de se rendre compte assez tôt de l’échec annoncé d’une telle orientation, je lui souhaite très sincèrement de s’en remettre car il s’agit d’une personne d’une très grande qualité qui a eu pour seul défaut d’être sans doute bien mal conseillé. »

Nicolas Dupont-Aignan a obtenu des amendements importants à mes yeux au projet de Marine Le Pen »

« Nicolas Dupont-Aignan a obtenu des amendements importants à mes yeux au projet de Marine Le Pen » tempère Nicolas Dupont-Aignan (NDR : sur la monnaie unique, la scolarisation des enfants étrangers, importation et vente de produits venant de l’étranger). Mais les tractations ne sont pas terminées, loin de là… Pour les Législatives, Debout La France comptait présenter des candidats dans toutes les circonscriptions.

Alors, des candidats DLF face à des candidats FN de manière systématique ? Non mais l’hypothèse sera probable dans de nombreux territoires. Selon l’Agence France Presse, le FN passerait toutefois une série d’appels ces derniers jours pour voir dans quelles circonscriptions ses candidats investis pourraient laisser la place à des candidats Debout La France. Pour aller à l’essentiel et toujours selon l’AFP, sur les 577 circonscriptions à pourvoir, cinquante verraient le candidat FN laisser sa place à celui de DLF et vice et versa pour cinquante autres.

En attendant, il faut d’abord faire des mises au point fédération par fédération. Hier soir c’était celle de l’Hérault qui se réunissait, ce soir c’est celle de la Haute-Garonne. Laurent Casbas, secrétaire départemental de DLF 31 qui a lui aussi choisi de rester fidèle à Nicolas Dupont-Aignan, s’attend à une soirée animée.

Patrick Noviello (@patnoviello)

Jean-Michel Baylet veut sauver le « soldat » Pinel et lance une opération « sauvetage » auprès d’Emmanuel Macron

Jean-Michel Baylet veut éviter une candidature « macroniste » face à Sylvia Pinel sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne.

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet. Photo : MaxPPP

Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet. Photo : MaxPPP

La présidentielle n’est pas encore terminée. Mais, dans tous les partis, les législatives, ont commencé. Au PRG, un sujet est au sommet des priorités. Selon nos informations, Jean-Michel Baylet souhaite obtenir une « faveur » de la part d’Emmanuel Macron : pas de candidat En Marche ! face à Sylvia Pinel sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne. C’est loin d’être évident.

Emmanuel Macron campe sur ses positions. Dans toutes ses déclarations, le présidentiable affirme : pas de négociation avec les partis et une seule étiquette pour les candidats aux législatives.

Emmanuel Macron a rappelé ce principe au sujet de Manuel Valls. Pour éviter la concurrence d’En Marche ! sur sa circonscription, l’ancien premier ministre doit être investi par le mouvement d’Emmanuel Macron. Cette investiture impose et suppose une démission du PS.

Logiquement, ces conditions s’appliquent à Sylvia Pinel. Pour conjurer une candidature « macroniste », Sylvia Pinel doit « simplement » démissionner du PRG et solliciter une investiture En Marche ! Evidemment, ce « détail » est un détail qui « tue ». La présidente du PRG peut difficilement sacrifier la présidence de son parti pour renforcer sa candidature aux législatives. Pour concilier l’inconciliable, il reste une seule solution : une dérogation.

Pour l’obtenir, Jean-Michel Baylet compte sur le « Monsieur PRG d’Emmanuel Macron ». Il s’agit de Jacques Mézard. Le président du groupe RDSE au Sénat appartient au « 1er cercle » du mouvement En Marche ! Il peut plaider la cause de Sylvia Pinel auprès d’Emmanuel Macron. Jean-Michel Baylet l’a parfaitement compris. Le futur ex-ministre de Fançois Hollande demande (de manière insistante) à Jacques Mézard de se transformer en avocat de Sylvia Pinel.

L’objectif est hautement stratégique et ressemble à une assurance (sur)vie. Sylvia Pinel est menacée par l’important score du FN sur sa circonscription : 29,06 % des suffrages exprimés. Le nouvel allié de Marine Le Pen (Debout La France de Nicolas Dupont-Aignan) obtient également 5,07 des voix. Dans ce contexte, la députée sortante est clairement en danger. La concurrence d’un(e) candidat(e) « macroniste » augmenterait (considérablement) les risques d’une défaite électorale. Emmanuel Macron pèse 19,8% sur la circonscription de la députée sortante.

Face à  ces clignotants « rouges », Jean-Michel Baylet espère obtenir un feu « vert » d’Emmanuel Macron.

Mais, selon une source, c’est mal parti :

Une dérogation en faveur de Sylvia Pinel et c’est toute la crédibilité du dispositif Macron qui s’écroule. Si la présidente du PRG n’a pas de candidat En Marche en face d’elle, cela crée une exception qu’il faudra bien expliquer et justifier. Pourquoi Pinel et pas Valls ou n’importe quel autre candidat PS ou LR ? Je ne crois pas une seule seconde à ce scénario. Emmanuel Macron est inflexible. Même si Jacques Mézard voulait obtenir une dérogation, il ne pourrait pas y parvenir.

Evidemment, une opinion (même autorisée) n’est pas un fait. La prochaine vague d’investitures En Marche ! ne saurait tarder. La liste des candidats et des circonscriptions montrera si le lobbying de Jean-Michel Baylet est parvenu à influencer Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

 

La drôle d’idée de Pierre Cohen : parler des municipales en pleine…présidentielle !!!

Le printemps 2017 est totalement dédié aux élections phares de notre vie politique : la présidentielle et les législatives. Mais, à Toulouse, l’ancien maire (PS) de la ville se projette en 2018 et dans les municipales.

Pierre Cohen, ancien maire (PS) de Toulouse; Photo MaxPPP

Pierre Cohen, ancien maire (PS) de Toulouse. Photo MaxPPP

Dans la ville Rose, il règne un micro-climat. Sur le plan national, tous les regards sont tournés vers l’Elysée et le Palais Bourbon. A gauche, à droite et au centre, tous les esprits sont obnubilés par la présidentielle et les législatives. Mais, pour un élu socialiste toulousain, les municipales, c’est maintenant.

L’ancien maire (PS) de Toulouse n’exclut pas de se représenter. Pierre Cohen annonce (dans les colonnes d’un hebdomadaire toulousain) qu’il rendra sa décision publique en 2018. Cette déclaration ne bouleverse pas vraiment le Capitole. L’entourage de l’actuel maire de Toulouse se contente d’un « on verra ça plus tard« .

Cette réaction prudente est parfaitement normale. Stop ou encore, Jean-Luc Moudenc n’a strictement aucune raison de s’exprimer et encore moins de se précipiter. C’est la même attitude du côté du PS. Silence radio. Plusieurs noms circulent. Nadia Pellefigue, Catherine Lemorton, François Briançon, Claude Raynal.

Mais, pour le moment, les ambitions restent confinées. Le mot d’ordre est d’attendre.

Pour un cadre du PS, le contre-pieds de Pierre Cohen est à la fois tactique et lié à la concurrence d’une candidate socialiste :

Pour Pierre Cohen, c’est toujours la vielle tradition du PS qui consiste à s’exprimer le lendemain d’une élection. Mais il a surtout compris que son ancienne garde rapprochée pousse Catherine Lemorton.

Pour un autre camarade de Pierre Cohen, ce sont les résultats de la présidentielle qui expliquent l’attitude de Pierre Cohen :

Pierre Cohen a soutenu Hamon. Il voyait Hamon président de la République et lui maire de Toulouse. Une victoire de Hamon lui aurait permis de reprendre la main au sein du PS car les militants ne le soutiennent pas vraiment. En dehors de 3 personnes (ndlr Isabelle Hardy, Giselle Verniole et Christine Stébenet), il est isolé. Il avait vraiment besoin d’une victoire Hamon ou du moins d’une « jolie » défaite avec un bon score. Ce n’est pas le cas et il a besoin de reprendre la main.

2020 c’est encore loin. Pierre Cohen a encore le temps. En revanche, les législatives c’est demain. Leur résultat impactera (directement) le principal concurrent de l’ancien maire de Toulouse : la députée de la 1ère circonscription, Catherine Lemorton.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

02 Mai

Législatives : Pour Mélenchon, la victoire passe-t-elle vraiment par Toulouse ?

Jean-Luc Mélenchon, hier à Paris. Photo Thomas SAMSON/AFP

Jean-Luc Mélenchon, hier à Paris. Photo Thomas SAMSON/AFP

Plus loquace, moins renfrogné, comme à chaque lendemain de premier tour, le leader des Insoumis a mis du temps à émerger après sa défaite (mais son bon score)  du 23 avril au soir. Jean-Luc Mélenchon se relance et met maintenant le cap sur les Législatives. L’homme se verrait bien Premier Ministre après la victoire de la France Insoumise. Une victoire qui passerait inévitablement par la sienne, pourquoi pas à Toulouse, comme il l’a déclaré dimanche soir.

Il y a des terres plus fertiles que d’autres. En 2002 déjà, la ville rose avait réservé son meilleur score de France à Jean-Luc Mélenchon avec 16% des suffrages exprimés. Dimanche dernier Toulouse a encore été généreuse pour les Insoumis et leur leader avec 29%. Et puis il ne faut pas oublier que Jean-Luc Mélenchon est aussi député européen du Sud-Ouest depuis 2009.Un mandat qu’il devra évidemment abandonner si jamais il venait à être élu député.

451 circonscriptions jouables »

Concernant ces Législatives qui approchent à grand pas, Jean-Luc Mélenchon assène : « Je vais mener moi-même la manœuvre ». Autrement dit, il compte rester au premier plan de la scène politique. Pour cela, il se voit comme « le chef de cette nouvelle coalition majoritaire dans le pays ». Sur les 577 circonscriptions en jeu, « La France Insoumise » est arrivée en tête dans 67, elle se classe deuxième dans 167 et pourrait se maintenir dans 451 selon les calculs effectués en interne par le mouvement.

Alors qu’attend Jean-Luc Mélenchon pour se déclarer ? « Des signes » lâche-t-il. « Ces signes vont venir très vite » s’enthousiasme Myriam Martin. Pour la conseillère régionale « Ensemble ! » une candidature Mélenchon pour les Législatives à Toulouse serait « une très, très bonne idée ». « Hier encore dans le cortège du 1er mai à Toulouse, les organisations syndicales et les associations qui nous ont soutenus à la Présidentielle nous ont dit qu’elles y étaient très favorables ».

Une préférence pour Marseille ? »

Alors si les signes sont déjà là, que manque-t-il ? « Il y a une réflexion sur la circonscription à choisir » reconnaît Myriam Martin. A Toulouse par exemple, certains candidats de La France Insoumise sont bien implantés et déjà en campagne. Manuel Bompard qui a été le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon affrontera sur la neuvième Christophe Borgel le secrétaire national aux élections du Parti Socialiste. On peut également citer Liem Hoang Ngoc (qui a écrit le manuel économique des Insoumis) sur la quatrième ou encore l’avocate Claire Dujardin  sur la première.

En y regardant de plus près, Toulouse n’est donc probablement pas le territoire qui aurait le plus besoin de la locomotive Mélenchon. « Il n’y a rien de fait mais je pencherais plutôt pour Marseille » confie Liem Hoang-Ngoc. Le conseiller régional d’Occitanie explique que « l’intérêt politique à s’implanter » est plus fort dans la cité phocéenne. « Là-bas, il a fait reculer le FN et fait revenir vers les urnes de nombreux électeurs des quartiers populaires » constate également Myriam Martin.

Le troisième tour va commencer »

Pour l’heure, « Rien n’est fait » dit-on du côté de la direction de « La France Insoumise ». Trop confiants ou pas, la plupart de ses partisans estiment que la circonscription où se présentera Jean-Luc Mélenchon serait quasiment gagnée. Mais ne serait-ce pas plus simple à Toulouse qu’à Marseille ou Lille ? Beaucoup le pensent également. Quoi qu’il en soit, Jean-Luc Mélenchon va maintenant se décider très vite. Car comme le disent nombre d’Insoumis, dès dimanche, « c’est le troisième tour qui va commencer » et ils comptent bien y prendre leur revanche.

Patrick Noviello (@patnoviello)

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