Plus loquace, moins renfrogné, comme à chaque lendemain de premier tour, le leader des Insoumis a mis du temps à émerger après sa défaite (mais son bon score) du 23 avril au soir. Jean-Luc Mélenchon se relance et met maintenant le cap sur les Législatives. L’homme se verrait bien Premier Ministre après la victoire de la France Insoumise. Une victoire qui passerait inévitablement par la sienne, pourquoi pas à Toulouse, comme il l’a déclaré dimanche soir.
Il y a des terres plus fertiles que d’autres. En 2002 déjà, la ville rose avait réservé son meilleur score de France à Jean-Luc Mélenchon avec 16% des suffrages exprimés. Dimanche dernier Toulouse a encore été généreuse pour les Insoumis et leur leader avec 29%. Et puis il ne faut pas oublier que Jean-Luc Mélenchon est aussi député européen du Sud-Ouest depuis 2009.Un mandat qu’il devra évidemment abandonner si jamais il venait à être élu député.
451 circonscriptions jouables »
Concernant ces Législatives qui approchent à grand pas, Jean-Luc Mélenchon assène : « Je vais mener moi-même la manœuvre ». Autrement dit, il compte rester au premier plan de la scène politique. Pour cela, il se voit comme « le chef de cette nouvelle coalition majoritaire dans le pays ». Sur les 577 circonscriptions en jeu, « La France Insoumise » est arrivée en tête dans 67, elle se classe deuxième dans 167 et pourrait se maintenir dans 451 selon les calculs effectués en interne par le mouvement.
Alors qu’attend Jean-Luc Mélenchon pour se déclarer ? « Des signes » lâche-t-il. « Ces signes vont venir très vite » s’enthousiasme Myriam Martin. Pour la conseillère régionale « Ensemble ! » une candidature Mélenchon pour les Législatives à Toulouse serait « une très, très bonne idée ». « Hier encore dans le cortège du 1er mai à Toulouse, les organisations syndicales et les associations qui nous ont soutenus à la Présidentielle nous ont dit qu’elles y étaient très favorables ».
Une préférence pour Marseille ? »
Alors si les signes sont déjà là, que manque-t-il ? « Il y a une réflexion sur la circonscription à choisir » reconnaît Myriam Martin. A Toulouse par exemple, certains candidats de La France Insoumise sont bien implantés et déjà en campagne. Manuel Bompard qui a été le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon affrontera sur la neuvième Christophe Borgel le secrétaire national aux élections du Parti Socialiste. On peut également citer Liem Hoang Ngoc (qui a écrit le manuel économique des Insoumis) sur la quatrième ou encore l’avocate Claire Dujardin sur la première.
En y regardant de plus près, Toulouse n’est donc probablement pas le territoire qui aurait le plus besoin de la locomotive Mélenchon. « Il n’y a rien de fait mais je pencherais plutôt pour Marseille » confie Liem Hoang-Ngoc. Le conseiller régional d’Occitanie explique que « l’intérêt politique à s’implanter » est plus fort dans la cité phocéenne. « Là-bas, il a fait reculer le FN et fait revenir vers les urnes de nombreux électeurs des quartiers populaires » constate également Myriam Martin.
Le troisième tour va commencer »
Pour l’heure, « Rien n’est fait » dit-on du côté de la direction de « La France Insoumise ». Trop confiants ou pas, la plupart de ses partisans estiment que la circonscription où se présentera Jean-Luc Mélenchon serait quasiment gagnée. Mais ne serait-ce pas plus simple à Toulouse qu’à Marseille ou Lille ? Beaucoup le pensent également. Quoi qu’il en soit, Jean-Luc Mélenchon va maintenant se décider très vite. Car comme le disent nombre d’Insoumis, dès dimanche, « c’est le troisième tour qui va commencer » et ils comptent bien y prendre leur revanche.
Patrick Noviello (@patnoviello)