Jean-Michel Baylet veut éviter une candidature « macroniste » face à Sylvia Pinel sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne.
La présidentielle n’est pas encore terminée. Mais, dans tous les partis, les législatives, ont commencé. Au PRG, un sujet est au sommet des priorités. Selon nos informations, Jean-Michel Baylet souhaite obtenir une « faveur » de la part d’Emmanuel Macron : pas de candidat En Marche ! face à Sylvia Pinel sur la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne. C’est loin d’être évident.
Emmanuel Macron campe sur ses positions. Dans toutes ses déclarations, le présidentiable affirme : pas de négociation avec les partis et une seule étiquette pour les candidats aux législatives.
Emmanuel Macron a rappelé ce principe au sujet de Manuel Valls. Pour éviter la concurrence d’En Marche ! sur sa circonscription, l’ancien premier ministre doit être investi par le mouvement d’Emmanuel Macron. Cette investiture impose et suppose une démission du PS.
Logiquement, ces conditions s’appliquent à Sylvia Pinel. Pour conjurer une candidature « macroniste », Sylvia Pinel doit « simplement » démissionner du PRG et solliciter une investiture En Marche ! Evidemment, ce « détail » est un détail qui « tue ». La présidente du PRG peut difficilement sacrifier la présidence de son parti pour renforcer sa candidature aux législatives. Pour concilier l’inconciliable, il reste une seule solution : une dérogation.
Pour l’obtenir, Jean-Michel Baylet compte sur le « Monsieur PRG d’Emmanuel Macron ». Il s’agit de Jacques Mézard. Le président du groupe RDSE au Sénat appartient au « 1er cercle » du mouvement En Marche ! Il peut plaider la cause de Sylvia Pinel auprès d’Emmanuel Macron. Jean-Michel Baylet l’a parfaitement compris. Le futur ex-ministre de Fançois Hollande demande (de manière insistante) à Jacques Mézard de se transformer en avocat de Sylvia Pinel.
L’objectif est hautement stratégique et ressemble à une assurance (sur)vie. Sylvia Pinel est menacée par l’important score du FN sur sa circonscription : 29,06 % des suffrages exprimés. Le nouvel allié de Marine Le Pen (Debout La France de Nicolas Dupont-Aignan) obtient également 5,07 des voix. Dans ce contexte, la députée sortante est clairement en danger. La concurrence d’un(e) candidat(e) « macroniste » augmenterait (considérablement) les risques d’une défaite électorale. Emmanuel Macron pèse 19,8% sur la circonscription de la députée sortante.
Face à ces clignotants « rouges », Jean-Michel Baylet espère obtenir un feu « vert » d’Emmanuel Macron.
Mais, selon une source, c’est mal parti :
Une dérogation en faveur de Sylvia Pinel et c’est toute la crédibilité du dispositif Macron qui s’écroule. Si la présidente du PRG n’a pas de candidat En Marche en face d’elle, cela crée une exception qu’il faudra bien expliquer et justifier. Pourquoi Pinel et pas Valls ou n’importe quel autre candidat PS ou LR ? Je ne crois pas une seule seconde à ce scénario. Emmanuel Macron est inflexible. Même si Jacques Mézard voulait obtenir une dérogation, il ne pourrait pas y parvenir.
Evidemment, une opinion (même autorisée) n’est pas un fait. La prochaine vague d’investitures En Marche ! ne saurait tarder. La liste des candidats et des circonscriptions montrera si le lobbying de Jean-Michel Baylet est parvenu à influencer Emmanuel Macron.
Laurent Dubois (@laurentdub)