Le mouvement d’Emmanuel Macron n’a pas investi de candidats sur 10 des 49 circonscriptions d’Occitanie. Certaines vont être attribuées la semaine prochaine. Mais, dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne, la République En Marche ! n’aura pas de représentant.
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577 candidats. Emmanuel Macron a annoncé des candidatures dans toutes les circonscriptions de France et de Navarre. Le compte n’est pas bon. Jeudi 11 mai, une seconde vague d’investitures porte à 442 le nombre de candidats. Une ultime série doit intervenir. Mais, en toute hypothèse, il n’y a aura pas de représentants d’Emmanuel Macron dans toutes les circonscriptions. Le cas Manuel Valls a capté toute la lumière médiatique : aucune investiture et aucun candidat en face.
En Occitanie, plusieurs circonscriptions sont délaissées par la République En Marche ! S’agit-il de « circos Valls » (pas de candidat) ou de circonscriptions en cours d’attribution ?
7 des 13 départements sont concernés : Ariège, Tarn, Tarn-et-Garonne, Pyrénées-Orientales, Hérault, Haute-Garonne, Gard.
Dans cette liste (représentant au total 10 circonscriptions), deux départements et deux circonscriptions relèvent de la jurisprudence Valls.
- « Jurisprudence » Valls dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne
Emmanuel Macron se défend d’avoir passé des accords électoraux avec des partis. Mais il existe, tout de même, des alliances ou du moins des ententes. C’est indéniable avec Manuel Valls. Mais c’est également vrai en Occitanie. Dans le Tarn-et-Garonne, il ne s’agit pas ouvertement de ménager une personnalité politique. Le risque d’une victoire du Front National sert de justification. Mais le résultat est le même. Comme pour Manuel Valls dans l’Essonne, la présidente des radicaux de gauche, Sylvia Pinel ne devra pas affronter un candidat En Marche !
Des tractations entre Emmanuel Macron et le PRG ont permis cette solution. Une solution qui reposait sur les épaules d’un homme : le sénateur Jacques Mézard. Jean-Michel Baylet s’est appuyé sur ce « macroniste » de la première heure pour défendre les intérêts du PRG auprès d’Emmanuel Macron.
Sans la médiation du président du groupe RDSE au Sénat, les radicaux de gauche se seraient heurtés à leur erreur stratégique. Lors de la présidentielle, Sylvia Pinel a soutenu…Benoit Hamon. Et pour les législatives, la présidente du PRG a signé un accord avec…le PS.
Dans le Tarn, sur la 1ère circonscription, Philippe Folliot a également le champ libre. Le député sortant ne respectait pas les règles d’investitures d’En Marche ! Philippe Folliot brigue son 4ième mandat. L’exigence de renouvellement et la limitation « 3 mandats successifs » barraient la route du parlementaire tarnais. Le président d’Alliance Centriste (originaire des Monts de Lacaune) a soutenu Emmanuel Macron avant le 1er tour de l’élection présidentielle et participait aux réunions du comité politique du candidat En Marche !
Cette démarche a coûté l’étiquette UDI-LR à Philippe Folliot. Le député du Tarn n’a jamais caché son souhait de se (re)présenter, avec ou sans le dossard « macroniste ».
L’absence d’adversaire est un « lot de consolation ». Selon nos informations, la commission nationale d’investiture (CNI) d’En Marche ! a acté le gel de la circonscription de Philippe Folliot. Localement, les militants d’En Marche ! se mobilisent pour défendre la candidature de leur référent départemental, Clément Baller. Mais, a niveau national, le dossier semble régler.
- Des investitures à venir en Haute-Garonne
Selon nos informations, la CNI a recommandé l’attribution d’investitures sur les 5ème et 8ème circonscriptions de la Haute-Garonne. Cette dernière est encore occupée, avant le renouvellement de juin prochain, par Carole Delga. Le candidat PS est l’ancien suppléant de la présidente de Région, Joël Aviragnet. A peine les investitures connues, des élus du Comminges ont propagé une « info » : l’absence de candidat En Marche ! vise à préserver le candidat de l’ancienne ministre.
Selon une source interne à En Marche !, un candidat devrait être désigné lors de la dernière fournée prévue la semaine prochaine.
Le maire (PS) de Luchon, Louis Ferré, est en piste. Mais une figure de la société civile, Michel Monsarrat (restaurateur et ancien rugbyman) tiendrait dans la corde. Selon nos informations, le profil d’une candidate UDI intéresserait la CNI d’En Marche !
Autre circonscription non « gelée » : la 5éme. Selon nos informations, c’est un collaborateur du maire (PRG) de Gruissan, Jean-François Portarrieu qui aurait les faveurs de la CNI. L’ancien directeur de la communication du maire (PS) de Toulouse pourrait toutefois décliner en raison d’une proposition professionnelle dans le milieu sportif.
En revanche, l’autre postulante, la socialiste (tendance Strauss-Kahn) Sandrine Floureusse est toujours en piste.
Une candidat estampillé « centriste » peut également l’emporter au finish.
Après un vrai couac et un petit psychodrame, François Bayrou a obtenu des circonscriptions supplémentaires. Ce respect d’un accord (qui se veut pas un accord tout en étant un accord) peut se traduire par un candidat « Bayrou » sur la 5ème circonscription de la Haute-Garonne.
La présence d’un candidat UDI (sous la bannière UDI-LR) rend, toutefois, ravale toutefois ce scénario au rang d’une simple hypothèse.
- Des candidats en marche sur toutes les circonscriptions de l’Hérault
Dans le Gard, les Pyrénées-Orientales et l’Hérault des circonscriptions sont toujours « orphelines » de candidats En Marche ! Selon une source, toutes les circonscriptions de l’ex-Languedoc-Roussillon seront pourvues. Dans l’Hérault, sur la 7ème circonscription, le maire de Pézenas est candidat. Sur la 8ème, c’est la carte de la diversité qui se dessine.
Laurent Dubois (@laurentdub)