19 Mai

En Occitanie, votre bulletin de vote aux législatives va faire un aller-retour… à Bordeaux ou Lyon !

Tous les candidats aux législatives sont obligés de le faire : fournir avant le 29 mai tout le matériel électoral (bulletins de vote et profession de foi). La nouveauté cette année : il faut les faire parvenir (aux frais des candidats) à Bordeaux ou à Lyon, afin qu’ils soient livrés… en Occitanie. Explications.

(Photo : MaxPPP)

(Photo : MaxPPP)

On ose même pas imaginer l’empreinte carbone de cette opération. D’ici au 29 mai, des tonnes de papier vont prendre la route direction Mérignac dans la banlieue de Bordeaux (pour les départements de l’ex-région Midi-Pyrénées) ou de Lyon (pour ce qui concerne ceux de l’ex-Languedoc-Roussillon). C’est là que se trouve l’entreprise qui va distribuer les bulletins de vote et les profession de foi des candidats aux législatives à votre domicile et dans votre bureau de vote.

Mais pourquoi Bordeaux et Lyon ?

Pour ce marché public concernant la propagande électorale (libellé des enveloppes et mises sous plis ou sous film des bulletins de vote et professions de foi destinés aux électeurs et des bulletins de vote pour les communes), un appel d’offre avait été lancé en 2015 par le préfet de Région Midi-Pyrénées (pour les périodes 2015 à 2018) concernant les élections nationales.

L’Etat avait ventilé cet appel d’offres en lots départementaux pour « permettre aux PME locales de candidater ». Finalement, c’est la société Koba qui a remporté l’ensemble des lots. Quand la région Occitanie est née, les départements de Languedoc-Roussillon ont été intégrés à ce processus. 

Pour les législatives, les candidats en Midi-Pyrénées doivent donc faire parvenir tout leur matériel électoral à Bordeaux. Ceux de Languedoc-Roussillon, à la plateforme logistique de l’entreprise à Lyon.

C’est un dispositif très contraignant, explique le responsable de la campagne d’une candidate en Haute-Garonne. Nous imprimonsdes dizaines de milliers de bulletins de vote et de professions de foi dans une PME toulousaine. Il faut ensuite se charger de les envoyer à Bordeaux et ce transport à un coût qui pèse dans les comptes de campagne ».

La difficulté est encore plus grande pour les candidats désignés à la dernière minute, notamment ceux de la République en Marche, même si un kit est mis en place par le mouvement, ou deux du PCF investis tardivement. Il faut en quelques jours constituer une équipe, préparer les documents électoraux afin de les soumettre à la commission départementale de propagande, les faire imprimer puis les envoyer à Bordeaux ou à Lyon…

Selon la préfecture de Région Occitanie, « l’externalisation de ce type de prestation s’inscrit dans une politique nationale volontariste en la matière dans un souci d’efficience. La grande majorité des préfectures a recours à ce type de prestataire dans le plein respect des règles du code des marchés publics ».

En ce domaine, l’efficience n’est ni synonyme de simplicité ni d’écologie !

FV (@fabvalery)

Après l’hologramme de Mélenchon, le photomaton de Macron

Pendant la présidentielle, un hologramme a permis à Jean-Luc Mélenchon de tenir un meeting dans 7 villes différentes. Pour les législatives, Emmanuel Macron fait encore plus fort : projeter son image sur les murs de plus de 500 circonscriptions grâce à une seule photo.

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP/CMorin

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP/CMorin

Le procédé a fait le buzz pendant la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon a utilisé un hologramme pour être simultanément en meeting à Dijon, Nancy, Clermont-Ferrand, Montpellier, Nantes et Grenoble. Trois mois après cette innovation technologique et politique, un autre « candidat » fait dans le High tech. Il s’agit d’un candidat vraiment particulier : le nouveau Président de la République. Emmanuel Macron ne brigue pas un mandat. Il a décroché le Saint-Graal d’un quinquennat. Mais il « candidate » au travers de plus de 500 candidatures aux législatives.

Pour faire campagne, il utilise un procédé original : le photomaton virtuel. Tous les représentants d’Emmanuel Macron peuvent s’afficher avec le Chef de l’Etat. Mais sans avoir pris une photo avec… Emmanuel Macron. Samedi 13 mai, tous les candidats aux législatives ont fait à Paris un shooting. Un shooting avec maquilleuse et sur fond blanc.

Pour les affiches électorales, il suffit d’incruster Emmanuel Macron dans l’image ainsi obtenu. Du fin fond du Tarn aux tréfonds de la Lozère, tous les candidats aux législatives pourront faire un montage. L’illusion sera (quasiment) parfaite et seuls les initiés décrypteront l’astuce.

Cette communication par l’image (quitte à tricher un peu) constitue un véritable enjeu. C’est un syndrome aussi vieux que l’élection présidentielle : il est toujours bon de s’afficher aux côtés du monarque Républicain. Mais, surtout, Emmanuel Macron a investi de nouveaux visages. C’est l’image du nouveau Président qui va permettre de les identifier et qui doit servir de levier électoral.

Sur le fond, le photomaton (virtuel) d’Emmanuel Macron est basique. Dans le hall de la gare Matabiau, à Toulouse, ou les galeries marchandes des supermarchés d’Occitanie, des photomatons permettent d’incruster le visage de Zizou, des petits cœurs ou des ballons roses. La véritable innovation (technologique) du kit de campagne d’Emmanuel Macron se trouve du côté d’une plateforme informatique permettant de télécharger des professions de foi prêtes à l’emploi, des tracts ou des conseils juridiques et en communication.

Mais le photomaton Macron rappelle une parfaite évidence : pour Emmanuel Macron, les législatives sont uniquement la continuation de la présidentielle.

Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Mai

Législatives : dans les Hautes-Pyrénées, la droite retire son candidat en faveur de celui d’En Marche !

Le candidat UDI investi par Les Républicains explique qu’il est en phase avec le nouveau gouvernement. Un boulevard pour Jean-Bernard Sempastous (En Marche !) face au PS Sortant Jean Glavany ?
Jean-Bernard Sempastous avec Emmanuel Macron (Photo : Eric Fefenberg AFP)

Jean-Bernard Sempastous avec Emmanuel Macron (Photo : Eric Fefenberg AFP)

Gilles Craspay, adjoint au maire de Tarbes et président de l’UDI des Hautes-Pyrénées choisit finalement de ne pas présenter sa candidature dans la 1ère circonscription des Hautes-Pyrénées, alors qu’il avait l’investiture de l’UDI et des Républicains.
L’élu s’explique :
J’ai attendu la composition du gouvernement et je me sens complètement en phase avec l’équipe présentée. Jean-Bernard Sempastous, le candidat En Marche ! maire de Bagnères-de-Bigorre, est un ami personnel et politique. C’est un candidat avec une étiquette que je souhaite soutenir. Je partage les valeurs, les convictions et le programme et je n’ai donc pas de raison de présenter ma candidature.
Cette non-participation d’un candidat de droite et du centre est un sacré coup de main pour Jean-Bernard Sempastous face au sortant, le député PS Jean Glavany.
Régis Cothias

« Fils de », « femme de » : après les emplois familiaux, les « candidats familiaux » aux législatives

Fils de, femme de, neveu… Ces législatives 2017 sont, dans la région Occitanie, une bonne manière de réviser la généalogie. Petits exemples pris ça et là.

Photo : Catherine Leblanc / MaxPPP

Photo : Catherine Leblanc / MaxPPP

C’est bien connu, la politique c’est comme les affaires (économiques), ça se fait en famille. Il y a les Le Pen, les Dassault, les Baylet, les Debré… Il y a en France une propension au népotisme, une facilité à transmettre la fibre politique (et parfois les mandats) à sa progéniture ou à son conjoint. Un nom serait forcément porteur du gène du talent et des convictions en politique. La science ne s’est pas encore penchée sur la question, ça mériterait.

Cette année, après l’affaire Pénélope Fillon et le souhait du nouveau Président de la République Emmanuel Macron d’assainir la vie politique (notamment d’interdire les emplois familiaux par les parlementaires), on pouvait penser que les candidats aux législatives allaient appliquer de nouveaux principes, quelle que soit leur couleur politique. Que nenni !

En Occitanie, le phénomène serait même en expansion.

Epouse et concubin

A Béziers, sur la 6ème circonscription de l’Hérault, c’est Emmanuelle Ménard, l’épouse du maire Robert Ménard, qui s’est portée candidate à la députation. Une candidature que le maire de Béziers n’a pas manqué d’encourager sur les réseaux sociaux :

Une première pour elle. Alors que dans le département des Pyrénées-Orientales, c’est un candidat habituel, Louis Alliot, qui portera les couleurs FN dans le 1ère circonscription. Louis Alliot, le compagnon de Marine Le Pen.

Neveu en Marche !

Mais le FN est loin d’avoir l’exclusivité des « candidats familiaux ». Même la République en Marche !, le mouvement d’Emmanuel Macron a investi des candidats avec des attaches familiales. Un exemple : dans la 5ème circonscription de la Haute-Garonne, le candidat Jean-François Portarrieu est connu comme ancien collaborateur de Pierre Cohen à la mairie de Toulouse de 2008 à 2014. Mais il est aussi le neveu de la députée sortante socialiste Françoise Imbert qui ne se représente pas. On imagine mal « tata » tenir la main de son neveu pour faire campagne. N’empêche, sa connaissance de la circonscription et du terrain peut aider le candidat-neveu.

La palme dans le Tarn

Mais la palme de ces candidatures « familiales » revient sans aucun doute à la 2ème circonscription du Tarn. On y trouve, parmi la douzaine de candidats, un « combo » sans doute inédit en France : épouse, fille, petite-fille !

  • la candidate de La République En Marche, Marie-Christine Verdier-Jouclas est l’épouse du maire (ex-PS) de Rabastens Pierre Verdier.
  • la candidate du PS, Claire Fita, est la fille du maire socialiste de Graulhet Claude Fita.
  • la candidate du FN, Doriane Albarao, est la petite-fille du responsable départemental du FN Jean-Paul Piloz.

Difficile de faire mieux sur une seule circonscription.

Renouvellement et féminisation

Alors bien-sûr, il n’est pas question ici de vouloir interdire les candidats qui ont des liens familiaux avec d’autres élus. Il est juste question de faire remarquer que le népotisme en politique a encore de beaux jours devant lui. D’ailleurs, baigné dans un environnement politique depuis l’enfance, un enfant de politique peut-être lui aussi un bon gestionnaire et un élu méritant.

Mais la modernisation des pratiques politiques y gagnerait si le renouvellement générationnel et la féminisation de la politique pouvaient aussi passer par autre chose que les « fils de » et « épouse de ».

FV (@fabvalery)

Haute-Garonne : le retour détonant de Pierre Castéras dans le sillage d’En Marche !

En charge de la mobilisation et directeur de campagne d’un candidat, Pierre Castéras est un pivot d’En Marche ! en Haute-Garonne. Le passé et le passif du personnage détonnent par rapport aux exigences de transparence et d’éthique affichées par le mouvement d’Emmanuel Macron.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Emmanuel Macron ne transige pas avec les exigences de la moralité publique. Avant de nommer son premier gouvernement, le nouveau président a décidé de passer au scanner la situation fiscale et patrimoniale de ses ministres. Parmi les premières mesures, le locataire de l’Elysée veut renforcer les règles de la vie publique en interdisant, notamment, les emplois familiaux des parlementaires.

Emmanuel Macron met la barre très haut. Mais cette exigence a un coût : un abaissement du seuil de « tolérance ». C’est la rançon d’une exemplarité affichée.

La moindre faille, le moindre décalage entre le discours d’Emmanuel Macron et les actes de son mouvement alimente les commentaires. C’est exactement ce qui se passe en Haute-Garonne. Depuis plusieurs semaines, le retour sur scène d’un ancien élu socialiste ne passe pas inaperçu.

Pierre Castéras n’est pas connu du grand public. Ancienne étoile montante du PS 31, Pierre Castéras n’est pas sous les feux de la rampe. Mais il joue un rôle stratégique dans En Marche ! de Haute-Garonne. Proche du référent départemental d’Emmanuel Macron, Pierre Castéras est en charge de la mobilisation. Mais il est également le directeur de campagne du candidat sur la 4ème circonscription, Michaël Nogal.

Avant de s »investir dans le mouvement d’Emmanuel Macron, Pierre Castéras a eu une vie. Et même une vie (professionnelle) agitée qui s’est étalée dans la presse.

Pierre Castéras est un ancien conseil régional. A ce titre, il a présidé un satellite de l’Hôtel de Région : la Confédération Pyrénéenne du Tourisme (CTP). Son bilan se résume à un chiffre : 1,3 million d’euros. Avant l’arrivée de Pierre Castéras, la confédération disposait de plus de 800 000 euros de trésorerie. Après 5 ans de gestion, Pierre Castéras laisse des factures impayées et un déficit abyssal.

Tous ces faits sont connus et publics. Mais une nouvelle pièce alourdit le dossier.

France 3 Occitanie s’est procuré l’audit mené par leCconseil régional et signé de la main de l’ancien président de Région, Martin Malvy.

Le document de 6 pages est accablant. L’autorité de tutelle (et principal financeur) de la Confédération Pyrénéenne du Tourisme pointe ouvertement une violation du code des Marchés Publics  :

Peu d’achats ont fait l’objet d’une mise en concurrence; Si l’association dispose bien d’une commission des marchés qui se réunit 2 à 3 fois par an, il reste que la mise en concurrence et la publicité requises sont généralement ignorées.

Le conseil régional ne se contente pas de dresser un constat. Les contrôleurs pointent des exemples et qualifient les sommes en jeu de significatives :

Une prestation de lobbying de 125 000 euros TTC, une étude complémentaire pour 30 378 euros, une proposition de mise en place d’une team de sportifs pour 107 162 euros.

Le diagnostic des contrôleurs régionaux pouvait justifier une saisine de la justice. En vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, le Conseil régional pouvait (et même devait) saisir le parquet. Selon nos informations, une solution politique a été privilégiée. Pierre Castéras a été poussé vers la sortie par Martin Malvy.

Pour les salariés de la Confédération, l’histoire ne s’est pas terminée avec le départ (forcé) de leur ancien président. Un départ qui s’est d’ailleurs soldé par un « parachutage » dans une collectivité gérée par le PS.

Mais, s’agissant des anciens salariés de Pierre Castéras, la bataille s’est déplacée sur le terrain judiciaire.

Les prestataires de service de la Confédération sont allés devant les tribunaux pour obtenir le paiement des factures impayées. Cette longue séquence s’est terminée (seulement) en 2016. Mais une autre phase est toujours en cours. Les ex-salariés attaquent en justice l’ancien directeur de la Confédération, recruté dans des conditions rocambolesques par Pierre Castéras.

Hasard du calendrier judiciaire, le prochain épisode se déroulera le 22 juin, 4 jours après le second tour des législatives.

Laurent Dubois (@laurentdub)

17 Mai

Nouvelles révélations sur l’emploi présumé fictif du fils de la députée PRG du Lot Dominique Orliac

La députée (PRG) du Lot, Dominique Orliac, a employé son fils en tant qu’assistant parlementaire. Cet emploi (en CDI et à temps complet) se cumulait avec un autre emploi, également à temps complet, dans… des pharmacies toulousaines.

La députée du Lot Dominique Orliac ©Maxppp / Marc Salvet

La députée du Lot Dominique Orliac
©Maxppp / Marc Salvet

Dans un précédent article Le Blog Politique de France 3 Occitanie a soulevé la question de l’emploi familial de la députée du Lot, Dominique Orliac. Cette enquête reposait sur les déclarations (dans la presse régionale) de la parlementaire lotoise et sur le document (déposé par Dominique Orliac) auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Un point soulevait des interrogations : la profession de pharmacien du fils de la députée et le cumul de cette qualité avec l’emploi d’assistant parlementaire.

Dominique Orliac n’a pas mentionné auprès de la HATVP le statut de pharmacien de son assistant de fils. Au delà de cet oubli, on pouvait s’interroger sur la réalité du travail parlementaire effectué par Pierre Orliac. Sollicité à plusieurs reprises, Dominique et Pierre Orliac n’ont jamais répondu à nos demandes d’éclaircissements.

Ce mutisme ne permettait notamment pas d’éclaircir un point essentiel. Juridiquement, un pharmacien peut parfaitement cumuler son activité professionnelle avec un emploi d’assistant parlementaire.

Néanmoins, cette compatibilité est soumise à une condition pratique : la nature du contrat de travail. Seul un temps partiel peut permettre d’avoir un pied dans une officine et un autre à l’Assemblée.

Or, selon nos informations, Pierre Orliac a été rémunéré par l’Assemblée Nationale alors qu’il était (en même temps) pharmacien remplaçant dans des officines. Pharmacien remplaçant c’est-à-dire un pharmacien qui tient la boutique en l’absence du pharmacien titulaire. C’est un remplacement « poste à poste », avec toutes les activités qui vont avec : gestion des stocks, ouverture et fermeture de l’officine, encadrement des vendeurs et des préparateurs… Rien à voir avec un stage effectué sous le contrôle et en présence d’un pharmacien titulaire.

Dans un CV (que s’est procuré France 3 Occitanie), Pierre Orliac déclare avoir été employé en août 2013 et d’avril à mai 2013 dans deux officines toulousaines.

Problème. L’Assemblée Nationale a rémunéré Pierre Orliac pour des volumes de travail allant de 103,41 heures en avril 2013 à 131, 41 heures en mai 2013.

Ces temps de travail sont difficilement compatibles avec les horaires d’ouvertures de l’officine qui (elle aussi) salarie et rémunère Pierre Orliac.

Dans une déclaration faite à la presse, Dominique Orliac justifie l’emploi de son fils par la rédaction de rapports. Les services de l’Assemblée et des parlementaires expliquent que ce n’est pas conforme aux usages du Palais Bourbon. Inutile de recruter des assistants pour rédiger des rapports. Il existe les fameux « administrateurs » (des hauts fonctionnaires recrutés sur concours et employés par l’Assemblée) pour cela.

Même si on prend au sérieux l’argument de la députée lotoise, cela ne cadre pas. La nature du contrat de Pierre Orliac ne correspond pas à une activité rédactionnelle.

Pierre Orliac a été l’assistant parlementaire de sa mère de mars 2013 à février 2014. Le contrat est un contrat de 35 heures et à durée indéterminée. C’est bien long (12 mois) et régulier (151,67 heures de travail mensuel en moyenne) pour uniquement rédiger un rapport.

Au regard de tous ces éléments, un (fort) soupçon d’emploi fictif pèse.

La situation a été apurée par Dominique Orliac. La députée du Lot a mis fin à l’emploi de son fils.

Mais il reste une série de faits qui, tout en appartenant au passé, renvoient à une pratique difficilement justifiable.

Laurent Dubois (@laurentdub)

16 Mai

Main tendue à Emmanuel Macron : Jean-Luc Moudenc secoue la droite toulousaine

Le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a signé un appel pour soutenir le nouveau premier ministre d’Emmanuel Macron. Cette position fracture la droite toulousaine.

Jean-Luc Moudenc et Emmanuel Macron au Capitole. Photo : Max PPP

Jean-Luc Moudenc et Emmanuel Macron au Capitole. Photo : Max PPP

Emmanuel Macron ne s’en cache pas. La stratégie du nouveau président  de la République est simple et redoutable : diviser pour mieux régner. Emmanuel Macron veut fracturer et recomposer. Cette logique de « décomposition-recomposition » a débuté avec le PS. Elle se poursuit avec la droite. Et, visiblement, cela fonctionne à Toulouse.

La droite locale est divisée.

Le maire de la ville Rose a signé un appel pour saisir la main tendue par Emmanuel Macron. Les élus et les militants de la droite toulousaine ont du mal à suivre la ligne de Jean-Luc Moudenc. La forme passe mal. De nombreux militants ont appris la position du maire de Toulouse sur Twitter ou dans la presse.

Cette absence de communication interne froisse. Mais, surtout, des militants et des cadres LR sont déstabilisés  ou parfois irrités par un décalage. Pendant la campagne présidentielle, Jean-Luc Moudenc ne s’est pas exposé, en restant loin de la mélée. Le maire de Toulouse a cultivé une certaine distance et s’est mis en mode « service minimum« .

D’un seul coup, quelques semaines avant les législatives, le locataire du Capitole change de ton et descend dans l’arène de la politique nationale.

Comme le précise un cadre LR, ce changement de pied secoue la droite toulousaine :

On ne peut pas dire que Jean-Luc Moudenc s’est battu corps et âme pour François Fillon ou Alain Juppé. Et, sans prévenir, il fait une sortie tonitruante en pleine campagne des législatives. C’est incompréhensible. Les militants ne comprennent pas. Ils se disent que Jean-Luc ferait mieux de s’occuper de Toulouse. Certains se disent, c’est pas possible il vise un ministère.

Les militants et les cadres LR ne pas les seuls à exprimer leurs incompréhensions. Selon nos informations, la députée de la Haute-Garonne et présidente de LR31, Laurence Arribagé, prépare un communiqué de presse. Un communiqué pour rappeler la ligne Baroin. Priorité aux législatives et pas question de tomber dans le piège tendu par Emmanuel Macron.

Un adjoint de Jean-Luc Moudenc à la mairie n’a pas attendu pour se positionner publiquement. Dans un communiqué envoyé ce mardi 16 mai, François Chollet déclare :

Le soutien d’une vingtaine de personnalités de droite (ndlr dont Jean-Luc Moudenc) crée le trouble même s’il se veut symbolique d’une volonté de travailler en dehors des postures stériles.

Les vagues dépassent le cadre de la droite toulousaine. Un contre-appel national, signé par des personnalités LR, est en cours de réalisation.

Mais le mal est fait et le malaise profond. La tentation Macron d’une partie de la droite est réelle. Selon nos informations, en Haute-Garonne, des personnalités de droite se mobilisent (en coulisse) en faveur des candidats En Marche ! pour les législatives.

Une aide qui passe notamment par des coups de fils et une aide pour trouver des suppléants.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

15 Mai

Pour Jean-Luc Moudenc, la droite et le centre doivent « répondre à la main tendue » par Macron

Le maire LR de Toulouse est signataire d’un texte avec une vingtaine d’élus de la droite et du centre où il se félicite de la nomination d’Edouard Philippe (LR) comme Premier ministre.

Jean-Luc Moudenc ©MaxPPP

Jean-Luc Moudenc ©MaxPPP

Il n’aura pas fallu attendre très longtemps : dès que la nomination du maire LR du Havre Edouard Philippe à Matignon a été officialisée, une vingtaine d’élus centristes et de droite ont publié un communiqué de presse où ils appellent leur camp à « répondre à la main tendue » par le nouveau Président de la République.

« La droite et le centre doivent prendre la mesure de la transformation politique qui s’opère sous ses yeux » écrivent notamment les signataires, parmi lesquelles on trouve Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse, mais aussi Christian Estrosi, maire LR de Nice ou encore Benoist Apparu, député-maire LR de Châlon en Champagne.

Dans ce court communiqué, les signataires, 22 au total, appellent donc la droite et le centre à « répondre à la main tendue » par Macron.

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Dans l’entourage de Jean-Luc Moudenc, on précise que cette prise de position ne remet pas en cause son engagement auprès des candidats des Républicains aux législatives en Haute-Garonne.

Plusieurs élus de la majorité municipale de Jean-Luc Moudenc ont rejoint Emmanuel Macron pendant la campagne parmi lesquels Elisabeth Toutut-Picard, investie candidate En Marche ! dans la 8ème circonscription de la Haute-Garonne.

Le maire de Toulouse et ses co-signataires appellent donc à dépasser les clivages. Mais la nomination d’un premier ministre qui se définit lui-même comme « un homme de droite » et cette prise de position d’élus du centre et de la droite pour répondre à la main tendue d’Emmanuel Macron risquent de décontenancer l’électorat traditionnel de droite.

FV (@fabvalery)

Législatives : un candidat dissident d’En Marche ! dans le Tarn

Face à Philippe Folliot qui n’a pas été investi par le parti du Président Macron dans la 1ère circonscription du Tarn mais qui a son soutien, un militant de La République En marche, Pierre Laporte, se lance.

Pierre Laporte (Photo : S. Duchampt / France 3)

Pierre Laporte (Photo : S. Duchampt / France 3)

Et si la belle unité affichée jusqu’à présent sous les couleurs d’En Marche se fissurait sur les terres tarnaises ? Un militant de La République en Marche, Pierre Laporte, vient d’annoncer sa candidature sur la 1ère circonscription du Tarn.

Il faut dire qu’aucun candidat n’a été investi sur cette circonscription par le parti du nouveau Président de la République. La raison ? Celui qui représente officiellement la majorité présidentielle, c’est Philippe Folliot, le député UDI sortant. Seulement voilà, le député ne répondait pas aux critères fixés par le mouvement d’Emmanuel Macron : il a déjà effectué 3 mandats de députés ! Qu’importe, La République en Marche a décidé de ne pas investir de candidat face à lui. Ainsi, Philippe Folliot n’est pas le candidat officiel mais n’a pas non plus d’adversaire sous les mêmes couleurs.

Une situation favorable au président de l’Alliance Centriste, Philippe Folliot (qui avait déjà reçu l’investiture UDI-LR avant de la perdre quand il a rejoint Emmanuel Macron) qui ne plait pas à tout le monde. Pierre Laporte, ancien directeur juridique chez Pierre Fabre, ancien militant Les Républicains devenu « marcheur », s’engage donc dans cette campagne.

Officiellement, il indique ne pas être « dissident » mais « indépendant », sous les couleurs « 577 pour la France », mouvement du maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromentin. Mais son lien avec En Marche ! est loin d’être distendu : à sa conférence de presse ce lundi après-midi, Pierre Laporte était entouré de Daniel Bigou, le représentant d’En Marche ! pour Castres-Sud !

FV (@fabvalery) avec SD (@duchampt)

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