Tous les candidats aux législatives sont obligés de le faire : fournir avant le 29 mai tout le matériel électoral (bulletins de vote et profession de foi). La nouveauté cette année : il faut les faire parvenir (aux frais des candidats) à Bordeaux ou à Lyon, afin qu’ils soient livrés… en Occitanie. Explications.
On ose même pas imaginer l’empreinte carbone de cette opération. D’ici au 29 mai, des tonnes de papier vont prendre la route direction Mérignac dans la banlieue de Bordeaux (pour les départements de l’ex-région Midi-Pyrénées) ou de Lyon (pour ce qui concerne ceux de l’ex-Languedoc-Roussillon). C’est là que se trouve l’entreprise qui va distribuer les bulletins de vote et les profession de foi des candidats aux législatives à votre domicile et dans votre bureau de vote.
Mais pourquoi Bordeaux et Lyon ?
Pour ce marché public concernant la propagande électorale (libellé des enveloppes et mises sous plis ou sous film des bulletins de vote et professions de foi destinés aux électeurs et des bulletins de vote pour les communes), un appel d’offre avait été lancé en 2015 par le préfet de Région Midi-Pyrénées (pour les périodes 2015 à 2018) concernant les élections nationales.
L’Etat avait ventilé cet appel d’offres en lots départementaux pour « permettre aux PME locales de candidater ». Finalement, c’est la société Koba qui a remporté l’ensemble des lots. Quand la région Occitanie est née, les départements de Languedoc-Roussillon ont été intégrés à ce processus.
Pour les législatives, les candidats en Midi-Pyrénées doivent donc faire parvenir tout leur matériel électoral à Bordeaux. Ceux de Languedoc-Roussillon, à la plateforme logistique de l’entreprise à Lyon.
C’est un dispositif très contraignant, explique le responsable de la campagne d’une candidate en Haute-Garonne. Nous imprimonsdes dizaines de milliers de bulletins de vote et de professions de foi dans une PME toulousaine. Il faut ensuite se charger de les envoyer à Bordeaux et ce transport à un coût qui pèse dans les comptes de campagne ».
La difficulté est encore plus grande pour les candidats désignés à la dernière minute, notamment ceux de la République en Marche, même si un kit est mis en place par le mouvement, ou deux du PCF investis tardivement. Il faut en quelques jours constituer une équipe, préparer les documents électoraux afin de les soumettre à la commission départementale de propagande, les faire imprimer puis les envoyer à Bordeaux ou à Lyon…
Selon la préfecture de Région Occitanie, « l’externalisation de ce type de prestation s’inscrit dans une politique nationale volontariste en la matière dans un souci d’efficience. La grande majorité des préfectures a recours à ce type de prestataire dans le plein respect des règles du code des marchés publics ».
En ce domaine, l’efficience n’est ni synonyme de simplicité ni d’écologie !
FV (@fabvalery)