La première enquête « législatives » vient d’être publiée ce jeudi 4 mai. C’est un simple sondage. Mais il dessine un véritable bouleversement de notre paysage politique.
La formule est rituelle. Mais elle est indispensable. Un sondage n’est pas un pronostic. Mais le 1er sondage « Législatives 2017 » mérite un vrai coup d’œil. La photographie apporte un éclairage sur des questions lancinantes et déterminantes : en cas de victoire Emmanuel Macron, le nouveau président peut-il disposer d’une majorité parlementaire ? le FN va-t-il confirmer ou renforcer son score des présidentielles ? Le PS va-t-il « sauver » les meubles après sa défaite à la présidentielle ? Jean-Luc Mélenchon peut-il constituer une force parlementaire ?
Les réponses à ces interrogations se résument à une série de chiffres. Des chiffres (fournis par l’institut Opinionway) et qui correspondent au nombre d’élus. L’Assemblée Nationale est composée de 577 sièges et voici la répartition ou plutôt la projection :
- En Marche ! : 249 à 286 député(e)s
- LR/UDI : 200 à 210 député(e)s
- PS : 28 à 43 député(e)s
- FN : 15 à 25 député(e)s
- Front de Gauche : 6 à 8 député(e)s
L’étude Opinionway n’est pas déclinée régionalement. Commandé par l’hebdomadaire Les Echos, le sondage modélise chacune des circonscriptions de l’Hexagone, en Corse et de l’Outre-Mer. Mais on ne dispose pas d’une étude circonscription par circonscription. Les 49 circonscriptions d’Occitanie sont donc intégrées sans être différenciées. En revanche, certains chiffres parlent d’eux-mêmes.
Actuellement, avant le renouvellement de l’Assemblée Nationale, le PS dispose de 34 député(e)s en Occitanie. Dans le sondage Opinionway, le nombre national de député(e)s PS est établi entre 28 et 43 député(e)s.
Sans connaître le détail et la ventilation géographique, on peut affirmer une évidence : le reflux concerne également l’Occitanie. Notre Région a beau être une terre rose. Il est impossible que tous les député(e)s sortant(e)s sauvent leur siège. Une net recul est même probable et inscrit (implicitement) dans les chiffres fournis par Opinionway.
Pour mémoire, en 1993, en Haute-Garonne, un seul député PS (sur les 8 circonscriptions de l’époque) est élus; Il s’agit de Jean-Louis Idiart. Tous les sortants (socialistes) sont battus.
Autre déduction. Le sondage Opinionway fixe entre 15 et 25 député(e)s le nombre de député(e)s pour le FN. En Occitanie, le parti de Marine Le Pen dispose d’un seul siège, dans le Gard, avec Gilbert Collard. Le Front National a réalisé d’excellents résultats au 1er tour de la présidentielle, dans l’ex Languedoc-Roussillon. Le FN pourrait donc renforcer son socle parlementaire dans notre région. C’est, en tout cas, ce que laisse à penser l’étude Opinionway pour Les Echos.
Enfin dernier enseignement, le test de la France Insoumise pourrait se conclure par l’obtention de 6 à 8 sièges. En Occitanie, une candidature de Jean-Luc Mélenchon s’éloigne. Selon nos informations, le leader de la France Insoumise réfléchit encore et, en cas de candidature, partirait plutôt sur Marseille ou la région parisienne. Mais deux figures « mélenchonistes » sont en piste. Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, sur la 9eme circonscription de la Haute-Garonne. Liêm Hoang Ngoc, le conseiller économique de la France Insoumise, sur la 4ème de la Haute-Garonne.
Ils pourraient profiter des bons scores de Jean-Luc Mélenchon dans les bureaux de vote toulousains et de la dynamique de la campagne.
Laurent Dubois (@laurentdub)