29 Mai

Tarn : un candidat du PC aux législatives porte plainte pour des actes à caractère raciste

Le candidat du PC – Front de Gauche  sur la 2ème circonscription du Tarn porte plainte pour des actes à caractère raciste. C’est une inscription sur une affiche électorale (« la France est un pays de race blanche ») qui est en cause. Mais Rachid Touzani évoque également des rayures sur sa voiture et une banane accrochée à la portière de son véhicule.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Rachid Touzani est en campagne sous la bannière du PC et du Front de Gauche.

Depuis un mois environ, des incidents se produisent. Affiches endommagées, autocollants tricolores sur les photos du candidat communiste.

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Du côté de Rachid Touzani, l’incompréhension prédomine :

Je suis heurté. J’ai toujours essayé de faire au mieux et de m’entendre avec les gens. Je n’ai jamais eu de problème à Carmaux. Et là on s’acharne contre moi depuis des semaines. Je ne comprends pas. 10 millions de français ont voté pour Marine Le Pen et je me demande s’il y en a pas à Carmaux. Ce n’est pas moi qui est visé en tant que personne mais le candidat.

Le parti communiste tarnais a envoyé une lettre au préfet du département. Les responsables du PC 81 demandent au représentant de l’Etat de saisir la justice. De son côté, Rachid Touzani n’a pas attendu une réaction préfectorale. Sa plainte a été enregistrée ce lundi 29 mai vers 17 heures.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

VIDEO – Quand Pierre Cabaré, suspendu par En Marche, appelait les élus à « l’exemplarité »

Nous avons exhumé une archive de 2001, lorsque candidat aux élections municipales à Toulouse, le candidat d’En Marche ! sur la première circonscription de la Haute-Garonne, aujourd’hui suspendu, appelait à l’exemplarité ses adversaires. Depuis il a été condamné à un an d’inéligibilité.

Pierre Cabaré en 2001 sur le plateau de France 3 à Toulouse

Pierre Cabaré en 2001 sur le plateau de France 3 à Toulouse

Quand on fait de la politique, les archives télé peuvent être cruelles. Pierre Cabaré, dont l’investiture sur la 1ère circonscription de la Haut-Garonne a été suspendue par La République en Marche, le candidat ayant omis de signaler qu’il avait été condamné en 2003 à un an d’inégibilité par le Conseil constitutionnel pour manquement au code électoral, était en 2001 sur le plateau de France 3 à Toulouse.

Ce jour-là, candidat à l’élection municipale de Toulouse (finalement, il jettera l’éponge avant le scrutin), il répond aux questions sur son projet et insiste sur « l’exemplarité » nécessaire aux élus, fustigeant, sans les nommer, les deux principaux candidats, l’UDF Philippe Douste-Blazy et le PS François Simon.

Ces gens-là devraient savoir que les citoyens réclament de l’exemplarité (…) On ne peut pas demander à un homme d’être vrai, lorsque le mensonge l’habite ».

Candidat aux élections législatives l’année suivante, Pierre Cabaré avait omis d’ouvrir un compte de campagne et de choisir un mandataire financier. Il avait été condamné à un an d’inégibilité par le Conseil constitutionnel.

Problème, il a menti (par omission) auprès d’En Marche ! en déposant sa candidature aux législatives 2017, oubliant de signaler ce fâcheux épisode.

Finalement, en 2001 Pierre Cabaré était en avance sur son temps. En 2017, ses déclarations prennent un tout autre tour. On vous le disait : les archives télé peuvent être cruelles.

FV (@fabvalery)

Enquête sur les suppléants des candidats aux législatives : comment sont-ils choisis ?

Les suppléants sont les seconds rôles des législatives. Ils labourent les marchés et distribuent des tracts. Mais, en cas de victoire, ils ne siègent pas à l’Assemblée. En Occitanie, ces « supplétifs » ne sont pas tous d’illustres inconnu(e)s. Revue de détails.

Assemblée Nationale. Photo : Max PPP/Isorel

Assemblée Nationale. Photo : Max PPP/Isorel

En Occitanie, 1166 candidats sont en piste pour les législatives. La moitié (583) ont vocation à ne jamais franchir le perron du Palais Bourbon. Aucune indemnité, une place dans l’ombre, la lourdeur d’une campagne sans la lumière médiatique. C’est la dure condition des suppléants.

Le fragile espoir de devenir député(e)s

Durant la législature qui vient de s’achever certains remplacants ont pu quitter le banc de touche. La nomination au gouvernement de Carole Delga, Philippe Martin, Kader Arif et Sylvia Pinel ont permis à leurs suppléant(e)s de devenir député(e)s.

Un de ces « heureux élus » bascule ouvertement dans le camp des « vrais » candidats. L’ancien suppléant de Carole Delga, Joël Arrivagnet décroche la tête d’affiche. La présidente de Région, qui ne se représente pas, est très présente à ses côtés et mène campagne. Mais, dans le Comminges, sur la 8éme circonscription de la Haute-Garonne, le second rôle est désormais au premier plan.

L’histoire ne se termine pas toujours aussi bien. Un suppléant peut connaître son heure de gloire (en siégeant à la place du titulaire) et finir aux oubliettes. Dans le Tarn-et-Garonne, c’est le scénario qui s’est produit entre Sylvia Pinel et Jacques Moignard. Ce dernier a pu profiter d’un bail assez long, plus de trois ans et demi. Mais les relations entre l’ex-ministre et l’ancien suppléant se sont soldées par une froide indifférence. Pour ne pas dire une impression de mépris et un sentiment de dépit du côté de Jacques Moignard.

Un vieux routier des élections décrit un tableau sombre du statut de suppléant :

C’est vraiment un truc de c… Si ça se passe bien et que le candidat est élu, c’est au revoir et merci. Et si l’élection est perdue, il faut prendre sa part de chagrin. Je n’ai jamais vu un suppléant élu.

Ingratitude et responsabilité illimitée. Le programme n’est pas vraiment attractif. Mais le code électoral est le code électoral. S’agissant des législatives 2017 comme des scrutins précédents, deux noms sont déposés en préfecture. Les affiches électorales ne comportent pas toujours (c’est même assez rare) les photos du titulaire et du suppléant. Mais c’est un ticket qui se présente face aux électeurs. Pour le composer, des critères géographiques et de représentativité sont mis en avant.

L’art et la manière de sélectionner un suppléant

La procédure de sélection peut varier. Au FN, comme le précise Frédéric Cabrolier, le candidat choisit mais le national valide.

Il faut que le suppléant soit représentatif de la circo. Mon suppléant est élu à Albi, il travaille à Castres et il est originaire de Lacaune. C’est moi qui l’ait choisi. Mais le national a validé.

Au parti socialiste, une candidate, la députée sortante Valérie Rabault, a introduit un dispositif made in Tarn-et-Garonne :

Mon ancien suppléant, Roland Garrigues, souhaite arrêter et j’ai souhaité un axe ruralité fort. J’ai voulu que mon binôme soit basé-dessus. Mon suppléant est professeur dans un lycée agricole et il a repris une exploitation. Mais j’ai voulu associer les militants et j’ai fait voté pour le binôme.

Dans les rangs de La République en Marche (LREM), la procédure de sélection reprend la méthode usuelle au PS et chez Les Républicains. Députée sortante et candidate sur la 6ème circonscription de la Haute-Garonne, Monique Iborra précise :

Ce sont les candidats qui choisissent. Généralement, on essaye de trouver quelqu’un de connu et qui peut être disponible. Le critère géographique est important. Il faut que le suppléant représente un territoire de la circo. La parité n’est pas une obligation. On peut avoir un suppléant homme et un candidat homme. Mais la parité est recommandée.

Les grands vainqueurs de cette alchimie sont les élus. C’est particulièrement vrai en Haute-Garonne avec une forte présence (chez les candidats PS) de conseillers départementaux.

Les élus locaux « champions » de la suppléance

Des candidats sélectionnent leurs suppléant(e)s sur la base de leur statut social ou de leur activité professionnelle. Ce qui revient d’ailleurs souvent au même. C’est le cas, par exemple, de la candidate LREM sur la 9ème circonscription de la Haute-Garonne, Sandrine Mörch. La nouvelle venue en politique a opté pour une recette ultra-classique et éprouvée : un médecin. Les professionnels de santé ne prescrivent pas seulement des médicaments. Ce sont des prescripteurs d’opinions qui sont au contact de la population et bénéficient d’une image positive. Tous les électeurs sont des malades en puissance et des patients potentiels. Une blouse blanche sur une affiche électorale, c’est un gage.

Mais, ce ne sont pas les médecins qui sont les grands gagnants de la course à la suppléance. Les élus locaux sont sur la 1ère marche du podium. C’est le cas dans le Tarn avec le député sortant (Alliance Centriste) Philippe Folliot. Sa suppléante est 2ème adjointe à la mairie d’Albi. Toujours dans la rubrique élu municipal, on peut citer la suppléante de la candidate PS sur la 6ème circonscription de Haute-Garonne : Camille Pouponneau a choisi la maire d’une commune.

Dans le Lot, le candidat LREM sur la 1ère circonscription, Sébastien Maurel a également opté pour une maire.

Le numéro 3 du PS et candidat sur la 9ème circonscription de la Haute-Garonne, Christophe Borgel, a pris comme suppléant le maire (PS) de Portet-sur-Garonne, Thierry Suaud. L’élu local se serait bien vu candidat à la place du candidat. Thierry Suaud bénéficie d’un lot de consolation.

En Haute-Garonne, plusieurs candidats PS donnent une prime aux conseillers départementaux de leur parti. Gérard Bapt (député sortant et candidat sur la 2ème circonscription) a une conseillère départementale comme suppléante. Martine Martinel (4ème circonscription), Kader Arif (10ème circonscription) ont également pioché dans le vivier du conseil départemental.

Dans le Gers, un candidat a également sélectionné un élu départemental. Pas n’importe lequel. Il s’agit de l’ancien ministre, député sortant et président PS du Conseil départemental Philippe Martin.

Un super-élu local comme suppléant : le président du Gers, Philippe Martin.

Les législatives 2017 sont marquées par le renouvellement. De nouveaux visages et sortants qui prennent la sortie. C’est le résultat de la loi anti-cumul. Plusieurs député(e)s PS ont quitté la scène parlementaire pour des raisons personnelles. C’est le cas dans l’Ariège de Frédérique Massat. Mais le retrait de Carole Delga et de Philippe Martin a un motif juridique. Un texte voté en février 2014 doit entrer en vigueur en juillet 2017, le cumul entre un mandat parlementaire et un exécutif local va être interdit.

Philippe Martin a préféré le Gers au Palais Bourbon. L’ancien ministre tourne la page de 12 années de séances de nuit et de travail en commission. Mais la transition se fait en douceur avec Francis Dupouey. Philippe Martin est le suppléant de son successeur (potentiel) sur la 1ère circonscription du Gers. L’ex-député livre ses premières impressions sur cette (drôle) d’expérience :

Au départ, je n’étais pas favorable à cette idée. Je voulais tourner complètement la page. Mais les militants et le candidat me l’ont demandé. Ça rassure que je sois aux côtés du candidat.Au début, cela fait une drôle d’impression. On apprend à parler en dernier. Je découvre. Et puis c’est toujours un peu frustrant. Le candidat désigné ne fait pas exactement la même campagne que l’on ferait si on était candidat.

Député ou président du Gers, Philippe Martin conserve son sens de l’humour. Il évacue, dans un éclat de rire, une hypothèse. Celle d’un jeu de billard à deux bandes. Redevenir député si son candidat (une fois élu) est nommé ministre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Le tweet sexiste d’un candidat FN du Lot sur Brigitte Macron fait scandale

Emmanuel Crenne (conseiller régional FN et candidat sur la 1ère circonscription du Lot) a publié une photo comparant Brigitte Macron et Melania Trump. Un tweet jugé sexiste.

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Il s’agit de deux photos, de deux épouses de chefs d’Etat, prise lors du G7 la semaine dernière. On y voit à droite Brigitte Macron et à gauche Melania Trump. Emmanuel Crenne, secrétaire départemental du Front National dans le Lot et candidat sur la 1ère circonscription de ce département aux législatives, y a ajouté le bref texte suivant : « No comment… Tout est dit… ». 

Un tweet publié dimanche qui a suscité de nombreuses réactions, beaucoup d’internautes reprochant à son auteur son sexisme et sa vulgarité.

C’est le cas notamment du journaliste d’Europe 1 David Abiker, qui fait remarquer que le Front National est présidé par une femme :

Des twittos ont aussi souligné l’écart entre argumentation politique et le physique des épouses de dirigeants.

Et puis, il fallait s’en douter, à attaques sur le physique ont répondu d’autres attaques… sur le physique de l’auteur du tweet :

Emmanuel Crenne est un habitué des coups médiatiques. Très présent sur les réseaux sociaux, il est aussi à l’origine de l’incident qui l’avait opposé à la présidente PS de la Région Occitanie Carole Delga. Alors qu’il invectivait les élus socialistes, reprochant à leur famille politique d’avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940, la présidente de Région lui avait arraché son micro pour le faire taire.

FV (@fabvalery)

24 Mai

Législatives – Lot : quand l’utilisation du label Macron conduit devant les tribunaux

Revendiquer l’étiquette Macron (sans avoir l’investiture En Marche !) peut conduire devant les tribunaux. La preuve dans le Lot.

Photo MaxPPP/Morissard

Photo MaxPPP/Morissard

La campagne des législatives ne passe pas vraiment par la confrontation des programmes. Il faut avoir une oreille sérieusement affutée pour entendre les différences et les divergences. Les débats de fond sont (furieusement) absents. En revanche, une question de forme prend le dessus et agite les esprits.

Dans plusieurs départements d’Occitanie, le label « macroniste » fait l’objet d’une (véritable) foire d’empoigne.

Dans le Tarn, un candidat revendique les valeurs du nouveau président. Pierre Laporte « barre » ses affiches électorales d’un slogan sans équivoque : une majorité pour Emmanuel Macron.

Pierre Laporte n’a pas été investi par le mouvement En Marche ! Peu importe. Le candidat tarnais place sa candidature sous les couleurs « macronistes ». Les instances départementales d’En Marche ! lancent un rappel à l’ordre.

Contacté par France 3 Occitanie, Clément Baller déclare :

Nous ne pouvons accepter qu’une confusion puisse s’instiller dans l’esprit des concitoyens. Seuls les candidats investis par La République En Marche ! peuvent légitimement faire référence à notre mouvement ou à Emmanuel Macron.

Dans le Tarn-et-Garonne, le climat est à l’apaisement. Pas de contre-attaque.

La députée sortante, Sylvia Pinel, utilise les logos du PS, du PRG et l’expression « majorité présidentielle ». La présidente des radicaux de gauche place sa campagne sous un arc-en-ciel allant de Benoît Hamon en passant par Yannick Jadot et Emmanuel Macron. Les  militants d’En Marche ! n’apprécient pas. Mais les instances départementales restent l’arme au pied.

En revanche, dans le Lot, le représentant d’Emmanuel Macron sort l’artillerie lourde. Sébastien Maurel prépare un référé devant les tribunaux. La députée (PRG) sortante, Dominique Orliac, est visée. Juridiquement le recours va faire « pschittt ». La bannière « majorité présidentielle » n’est pas une marque déposée ou un label protégé.

Tous les candidats peuvent se l’approprier. Mais le message (politique) est clair. Pas question de laisser faire un « hold-up ».

La députée En Marche ! de la Haute-Garonne, Monique Iborra, défend la ligne « lotoise » :

En Haute-Garonne, nous n’avons pas encore toutes les affiches électorales. Je ne pense pas que cela figure (ndlr l’expression majorité présidentielle). Mais quand cela se produit, il faut dénoncer une malhonnête politique et intellectuelle. C’est fait pour tromper les gens.

Le dernier sondage en date ne va pas calmer les tentatives de « captation » du label Macron. Une étude Ifop-Fiducial pour Paris-Match, Sud Radio et C News dessine une large majorité pour le nouveau locataire de l’Elysée.

De quoi rendre encore plus populaire les couleurs « macronistes ». Surtout auprès des candidats qui ne portent pas officiellement le dossard   d’En Marche !

Laurent Dubois (@laurentdub)

107 ans de mandats pour le champion du cumul dans le temps en Haute-Garonne

Le site d’investigation Médiacités a publié le palmarès des cumulards dans le temps en additionnant la totalité des mandats d’une quinzaine d’élus de Haute-Garonne. Edifiant !

Photo : Philippe Turpin / MaxPPP

Photo : Philippe Turpin / MaxPPP

Quel élu a cumulé le plus de mandats dans le temps en Haute-Garonne ? Selon Médiacités, nouveau site d’investigation qui a débuté la publication de ses enquêtes mardi 23 mai à Toulouse il s’agit de… Gérard Bapt, actuel député PS et candidat à sa propre succession. Conseil municipal de Toulouse, député, conseiller général, maire de Saint-Jean… Gérard Bapt cumule, selon les calculs de Médiacités, 107 ans de mandat à lui-tout seul.

Le podium est complété par le député PS sortant (qui ne se représente pas) Patrick Lemasle, avec 92 ans de mandats, et par Georges Méric (président PS du Conseil départemental), 85 ans. La totalité du hit-parade est à consulter sur le site de Médiacités.

La loi sur le non-cumul, mise en place sous François Hollande et qui entre en vigueur en 2017, ne concerne que le cumul des mandats simultanée (par exemple parlementaire et membre d’un exécutif local). La loi de moralisation de la vie politique voulue par Emmanuel Macron et que doit porter le Garde des Sceaux François Bayrou doit prévoir de limiter également dans le temps certains mandats, notamment parlementaires.

FV (@fabvalery)

 

22 Mai

Pourquoi Benoît Hamon soutient le candidat écolo face au socialiste Gérard Bapt à Toulouse #circo3102

L’ex-candidat PS apporte son soutien à Salah Amokrane et se justifie de ne pas soutenir le sortant socialiste Gérard Bapt aux législatives des 11 et 18 juin prochains.

Photo : AFP

Photo : AFP

C’est un communiqué de quelques lignes envoyé lundi 22 mai aux rédactions toulousaines. Le comité local d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) indique que « Benoît Hamon soutient la candidature Salah Amokrane » sur la deuxième circonscription de la Haute-Garonne.

Une phrase entre guillemets y reprend les propos de l’ex-candidat PS à la présidentielle :

Salah Amokrane a accepté de m’apporter ses idées et ses convictions en faveur de l’égalité et de la justice sociale lors des élections présidentielles.
Il incarne le renouvellement véritable dont notre assemblée a besoin : des femmes et des hommes forgés par les combats de terrain.
Il a toute ma confiance. Benoit Hamon ».
« Il a toute ma confiance »… Si on joue sur les mots (c’est important les mots en politique), la « confiance » n’est pas tout à fait synonyme du « soutien » lors d’une échéance électorale.
Nous avons donc pris le temps de contacter Benoît Hamon et la réponse permet d’y voir plus clair.
Oui, Benoît Hamon apporte bien son soutien à Salah Amokrane et ce soutien est motivé par plusieurs points, indique-t-on dans l’entourage de Hamon :
  • d’abord parce que le candidat n’est pas n’importe qui : Salah Amokrane était le conseiller de Benoît Hamon sur les questions d’égalité pendant la campagne présidentielle. Les deux hommes s’apprécient. Candidat à la mairie de Toulouse en 2001 avec le mouvement (inédit en France) des « Motivés », Salah Amokrane refait ainsi un pas dans la politique et incarne, aux yeux de Benoît Hamon, des valeurs humanistes, de terrain et un renouvellement de la classe politique.
  • Et justement, face à lui, le candidat « officiel » du PS, Gérard Bapt, incarne l’inverse du renouvellement. Dans l’entourage de Benoît Hamon on rappelle qu’il brigue là son 9ème mandat de député (élu depuis 1978, à l’exception de la période 1993-1997).

N’en jetez plus ! Le choix de Benoît Hamon est fait, au prix de laisser de côté les investitures de son parti ou les habitudes partisanes. Il faut dire que lui-même a été lâché pendant la campagne par certains de ses « amis » socialistes, au premier rang desquels Manuel Valls !

Décidément cette année électorale n’est pas, mais alors pas du tout comme les précédentes. Au point d’avoir, en Haute-Garonne un candidat PS lâché par le représentant de son parti à la présidentielle, au profit d’un écologiste. Inédit !

FV (@fabvalery)

20 Mai

Le PS a ouvert un guichet pour dénoncer ses dissidents

Les Premiers secrétaires fédéraux du PS sont priés de dénoncer leurs camarades dissidents.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

La circulaire interne date du 14 avril 2017. Le texte émane de la commission nationale des conflits (CNC) et son objet est surprenant. Les instances nationales du PS demandent aux responsables départementaux du PS de ficher les militants, cadres et élus du parti. Une adresse électronique est indiquée et doit servir à monter des dossiers :

Je te remercie de bien vouloir adresser dans les plus brefs délais tout élément factuel qui indiquerait la manifestation d’un soutien d’un camarade du Parti quel qu’en soit la forme à un autre candidat que celui du parti.

Les instances nationales du PS dressent une liste des pièces à fournir :

Articles de presse, interviews, mails, tracts, expressions sur les réseaux sociaux. Ces éléments doivent être transmis exclusivement en forme numérique (scans, capture d’écrans). Les coordonnées de camarades concernés devront être expressément mentionnées.

La surveillance et la collecte des infos a un relent de « flicage ». Pour ne pas dire d’espionnage. Mais, surtout, elle montre que la Commission Nationale des Conflits a quelques lacunes en matière juridique. Les tracts, les articles de presses, les publications sur Facebook et Twitter relèvent d’une expression publique. En revanche, les mails sont des correspondances privées. A ce titre, ils bénéficient d’une protection juridique. La Commission Nationale des Conflits (CNC) veille au respect des statuts du parti.

La circulaire rappelle cette fonction et insiste sur la régularité de la procédure. La CNC veut éviter que « les décisions soient entachées d’un vice de forme opposable devant les tribunaux civils ». L’intention est louable. Mais les « gardiens du Temple » socialistes oublient un « détail » : le Code Pénal. La violation d’une correspondance privée (par un 1er fédéral du PS ou un voisin de palier) peut mener devant le tribunal correctionnel.

L’unité du parti mérite (visiblement) un fichage des militants. Pas évident que cela justifie un passage devant un juge d’instruction.

L’ouverture d’un guichet anti-dissidents remonte avant le 1er tour de la présidentielle. Selon nos informations, aucune nouvelle circulaire est intervenue pour abroger le dispositif. Il est donc toujours potentiellement actif.

Mais le contexte politique a complément changé. La défaite de Benoît Hamon et la victoire d’Emmanuel Macron modifie la ligne du PS. Les socialistes soutenant En Marche ! n’ont plus de raison de redouter un fichage.

Jeudi 18 mai, Bernard Cazeneuve est venu, dans l’Aude, soutenir les candidats (socialistes) aux législatives en Occitanie. L’ancien premier ministre est sur la ligne de la présidente (PS) de Région, Carole Delga, et d’autres socialistes : une majorité constructive avec Emmanuel Macron.

Les « macronistes » du PS peuvent se rassurer. Malgré la compétition des législatives, la hache de guerre est enterrée. La Commission Nationale des Conflits n’a plus besoin d’agents de surveillance.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

19 Mai

Législatives, Tarn-et-Garonne : l’addition de candidatures face à Sylvia Pinel

Sylvia Pinel a évité la concurrence d’un candidat En Marche ! Mais deux candidatures viennent troubler le jeu. La députée sortante va devoir affronter le conseiller municipal (DVG) de Labastide Saint Pierre, Thierry Hamelin. Un ex-PRG, Frédéric Jean-Avalonne, entre également en piste.

Meeting of former French prime minister and candidate in the left-wing primary for the 2017 French presidential election, Manuel Valls, in Alfortville

Dans le Tarn-et-Garonne, le dépôt des candidatures en préfecture n’a rien d’une formalité. Les guichets viennent de fermer et on assiste à une véritable coup de théâtre. Un candidat chamboule la donne sur la 2ème circonscription. Le conseiller municipal de Labastide Saint Pierre, Thierry Hamelin entre en piste et concurrence (à gauche) Sylvia Pinel.

Un accord entre En Marche ! et le PRG a libéré la députée sortante d’une concurrence avec un candidat « macronien ». Cette entente cordiale limitait le match à une confrontation entre Sylvia Pinel et le FN. Cette configuration était « confortable ». L’ancienne ministre pouvait compter sur un front républicain. C’était une vraie sécurité et l’assurance de faire le plein des voix de gauche.

Mais, depuis ce vendredi 19 mai, ce schéma appartient au passé. Une offre alternative à gauche existe.

Selon nos informations, cette offre se prépare depuis plusieurs jours. L’absence d’un candidat En Marche ! face à Sylvia Pinel a suscité un vent de révolte chez les « macronistes » du Tarn-et-Garonne.

La colère s’est rapidement muée en tractations et en démarchages. Plusieurs personnalités départementales ont été approchées.

Finalement, c’est un élu socialiste qui a franchi le pas.

Thierry Hamelin est secrétaire de section à Grisolles et membre du conseil fédéral du PS 82.

Du côté de la fédération socialiste du Tarn-et-Garonne, un élu affirme avoir découvert la candidature de Thierry Hammelin après le dépôt des candidatures en préfecture. Selon cette source, Thierry Hamelin n’a pas informé son parti.

Sylvia Pinel bénéficie d’un pacte de non agression avec Emmanuel Macron. Mais la présidente du PRG a également signé un accord (pour les législatives) avec le PS. Cette signature pouvait conduire à l’exclusion de Thierry Hamelin.

Le candidat aux législatives a anticipé. Thierry Hamelin a déposé son dossier en préfecture sous l’étiquette Divers Gauche.

Cette précaution ne changera rien au fond. La situation de Sylvia Pinel se complique. Mais ce n’est pas forcément la candidature Hamelin qui va peser le plus symboliquement. Un autre candidat jette un plus gros pavé dans la marre.

Il s’agit de Frédéric Jean-Avallone. Ex-PRG, ce candidat sous l’étiquette « La France qui ose » a été un proche de Sylvia Pinel.

A la division de la gauche (déjà présente avec un candidat France Insoumise, deux candidats Ecologistes et la candidature d’un ex-PS), Frédéric Jean-Avallone ajoute la brûlure d’un schisme au sein de la famille radicale de gauche.

L’addition commence à être lourde.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives : fronde anti-Folliot chez les « macronistes » tarnais

Dans le Tarn, l’absence de candidat « macroniste » en face du député (centriste) Philippe Folliot suscite une véritable fronde dans les rangs d’En Marche !

Philippe Folliot, député du Tarn. Photo : MaxPPP/V.Isorel

Philippe Folliot, député du Tarn. Photo : MaxPPP/V.Isorel

Emmanuel Macron réveille deux spécialités que l’on croyait réserver au Vatican et au Kremlin : l’interprétation savante de la parole officielle. Le nouveau président communique peu. La moindre déclaration est soigneusement scénarisée et la communication élyséenne est totalement cadenassée. Dans le département du Tarn, le mouvement d’Emmanuel Macron respecte scrupuleusement la ligne.

Jeudi 18 mai, En Marche ! 81 a publié un communiqué de presse. A première vue, c’est un non-événement. Les « macronistes » tarnais rappellent qu’ils soutiennent leurs candidats dans le département. C’est la moindre des choses. Le contraire serait étonnant et même détonnant. Dans le même communiqué de presse, En Marche 81 ! précise également :

Nous prenons acte de la décision de la CNI de ne présenter aucun candidat représentant notre mouvement sur la 1ère circonscription du Tarn

Cette déclaration est dans le veine du reste du communiqué de presse. Une belle Lapalissade. Le mouvement En Marche ! se transforme tout juste en véritable parti. Mais, parti ou mouvement, En Marche ! reste une structure avec une hiérarchie et une organisation verticale. Les « macronistes » du Tarn respecte les décisions du national. Là encore, c’est normal et banal. Mais attention, les apparences sont trompeuses. C’est une vieille règle de la rhétorique et de la communication politique : soulignez les évidences montre qu’il y a un loup dans la bergerie.

C’est exactement ce qui passe dans le Tarn. En Marche ! 81 affiche et affirme que l’absence d’un candidat face à Philippe Folliot est intégré. Mais, en réalité, les dents grincent. Avant la proclamation des investitures, une pétition a été adressée aux instances nationales d’En Marche ! Les signataires exprimaient leur défiance envers Philippe Folliot. Une fois les candidatures connues, une nouvelle mobilisation s’est organisée. Des adhérents d’En Marche ! se sont adressés au référent départemental du mouvement, Clément Baller, pour soutenir sa candidature face à Philippe Folliot.

Autre fait, autre signe d’une fronde, un adhérent d’En Marche ! veut se présenter contre le centriste Folliot. Lors de la conférence officialisant cette dissidence, un représentant d’En Marche ! était dans la salle. Le signal est clair. Des « macronistes » du Tarn refusent d’entériner l’accord Macron-Folliot. Un accord en forme de pacte de non agression : pas de candidat en face du député sortant.

Selon nos informations, une procédure est en cours pour couper les ponts entre En Marche ! et le candidat anti-Folliot. Ce n’est pas simple. Il faut trouver une base statutaire pour mettre hors jeu le trublion. Mais le message est clair : pas question de laisser prospérer une dissidence.

En attendant, le mal est fait. En Marche ! 81 (à la différence d’autres départements) évite un schisme sur la place publique. Mais, en coulisse et en OFF, les « macronistes » du Tarn ne cachent pas leur déception.

Une déception (souvent) teintée de colère.

Laurent Dubois (@laurentdub)

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