13 Juil

Fête du 14 juillet au Conseil départemental à Toulouse : « Macron, touche pas à mon département »

Le conseil départemental de la Haute-Garonne organise une fête républicaine pour le 14 juillet. Discours officiel : fêter la République. Version officieuse : exister et se montrer pour parer à une suppression du département par Emmanuel Macron.

Georges Méric (Photo : Michel Viala / MaxPPP)

Georges Méric (Photo : Michel Viala / MaxPPP)

Orgue de barbarie et accordéon. Discours de Jaurès et activités ludiques pour les enfants. Les habitants de la Haute-Garonne sont gracieusement invités dans la cour de l’hôtel du département ce 14 juillet. Les boissons et le repas sont offerts. Coût de l’opération : environ 50 000 euros.

Cette somme correspond uniquement aux festivités. À noter que le conseil départemental communique ce seul montant.

Mais, selon nos informations, Il faut ajouter 35 000 euros pour la location de structures mobiles. La facture totale approche donc les 90 000 euros. Avec les dépenses de publicité, le budget global s’élève à 200 000 euros.

Enfin, il faut intégrer la comptabilité dite fonctionnelle c’est-à-dire le surcoût des charges pour un personnel contraint de travailler un jour férié.

Mais cet événement inédit n’a pas de prix. Le président de la Haute-Garonne, Georges Méric, justifie l’opération par la défense des valeurs républicaines.

Généralement, ce genre de référence est réservé aux soirées électorales. La défense de la République est habituellement brandie pour faire barrage au Front National. Pas en Haute-Garonne. Le conseil départemental fait de Marianne un étendard du quotidien. La République guide les pas de Georges Méric et constitue la raison d’être de son institution. Pas un discours ou une déclaration sans référence au modèle républicain. C’est devenue une marque de fabrique.

Dans les départements voisins du Tarn ou du Gers, les présidents appartiennent à la même famille politique que Georges Méric. Thierry Carcenac et Philippe Martin sont socialistes et authentiquement républicains. Mais, sans garder leur étendard dans la poche, ils n’ont pas le mot République en permanence à la bouche.

Dans ce contexte, une fête nationale toulousaine aux couleurs de la République, c’est presque une évidence. S’il doit y en avoir qu’une, c’est en Haute-Garonne qu’elle va se dérouler. Seulement voilà la statue de Marianne cache également une opération… domestique.

Selon nos informations, la fête républicaine du 14 juillet version Conseil Départemental a été présentée, en interne, comme un bouclier anti-Macron. Des agents se sont interrogés sur les raisons de la manifestation. La réponse a été donnée par un responsable de l’administration : il faut exister car le département est en danger.

Ce n’est pas « aux armes, citoyens » mais « haut-garonnais à vos assiettes et à vos fourchettes« . Une grande fête populaire doit montrer que le conseil départemental est une institution proche des citoyens.

Dans son programme, le candidat Macron prévoit effectivement la fin des départements. Tous ne sont pas visés. Uniquement dans les territoires ou existent des Métropoles. Depuis son installation à l’Elysée, le nouveau président n’a pas ressorti, ou simplement évoqué, le sujet.

Mais, en Haute-Garonne, le principe de précaution s’applique. Une fusion-acquisition au profit de Toulouse-Métropole plane.

Face au péril, l’idée d’organiser une fête populaire a été vendue par le cabinet de Georges Méric. Selon une source, le président du Département n’était pas enthousiaste. Et pourrait même demander des comptes à son directeur de cabinet si l’opération fait « pschitt ».

Le président du département n’est pas le seul sceptique. Selon nos informations, le préfet apprécie modérément l’initiative du conseil départemental. Le représentant de l’Etat organise également une réception à l’occasion de la fête nationale. Il voit d’un mauvais œil la concurrence de l’hôtel du département.

Paradoxalement, l’autorité organisatrice ne déborde pas non plus d’enthousiasme. Georges Méric s’est laissé convaincre par son cabinet. Mais il traine les pieds. Non sans raison. Une grande fête cela pose toujours la question du coût. Mais, surtout, l’utilité du procédé est discutable. Si le projet de la suppression des départements se concrétise, c’est plutôt le lobbying auprès de Matignon et de l’Elysée qui peut payer.

Les citoyens invités à la fête du 14 juillet vont probablement repartir ravis et repus. Mais ils ne vont pas dresser des barricades pour défendre le conseil départemental face au péril Macron. Les gouvernements reculent parfois face à la rue. Pas évident que les Français sortent les fourches pour défendre les châteaux départementaux. Les habitants de la Haute-Garonne comme ceux de l’Ariège ou des Hautes-Pyrénées connaissent les prestations fournies par les conseils départementaux : RSA, APA…

Mais ce ne sont pas les cotillons du 14 juillets qui vont transformer les invités du conseil départemental en manifestants de rue.

Si Emmanuel Macron décide de faire sa fête au département de la Haute-Garonne, il restera toujours le souvenir d’un banque offert.

Laurent Dubois (@laurentdub)

L’étonnante générosité de l’aéroport Toulouse-Blagnac envers les député(e)s

Vous voulez utiliser gratuitement les parkings de l’aéroport de Toulouse-Blagnac ? Devenez député. Une générosité étonnante.

Photo : Rémy Gabalda / AFP)

Photo : Rémy Gabalda / AFP)

Prendre l’avion, ça commence par la voiture et des frais de parking. Avant de s’envoler vers leur destination, les usagers de l’aéroport de Blagnac mettent la main à la poche pour garer leur véhiculer. La facture peut s’avérer saler. Pour 3 jours, dans le parking de le plus proche de l’aérogare, cela coûte 56,20 euros.

Mais, grâce à la générosité de la société Aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB), c’est gratuit pour les parlementaires. Les voyages des député(e)s et sénateurs sont financés par les assemblées. Les élus de la Nation disposent d’une indemnité mensuelle pour régler les dépenses courantes. C’est la fameuse Indemnité Représentative de Frais de Mandat. Elle s’élève à 5770 euros pour un député.

Mais la société ATB a décidé d’économiser les deniers des représentants de la Nation. Avant sa privatisation partielle, ATB était gérée par la Chambre de Commerce et d’Industrie. L’institution consulaire offrait déjà des cartes de parking. Les nouveaux gestionnaires de l’entreprise perpétuent la tradition.

6075 euros de cadeau par parlementaire

La société aéroport de Blagnac n’a pas perdu de temps et visiblement elle suit l’actualité politique régionale. Dix-sept jours après son élection, la députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault a reçu une carte nominative (n°192 733) lui permettant de stationner gratuitement au Proxiparc P1. C’est le parking le plus proche des guichets d’embarquement : 1 minute à pied.

Cette proximité et cette facilité d’accès a évidemment un coût. Le « P1 » est le plus cher des parkings ouverts aux usagers. La carte d’abonnement est facturée 1215 euros par an. Dans le courrier envoyant la carte d’abonnement, la société Aéroport de Toulouse-Blagnac précise :

Pendant toute la durée de votre mandat, la société Aéroport de Toulouse-Blagnac a le plaisir de mettre à votre disposition une carte nominative permettant de stationner votre véhicule

La durée du mandat est de 5 ans. Le montant total du service offert est donc de 6075 euros.

Les député(e)s sont tenu(e)s de déclarer les cadeaux dont le montant dépasse 150 euros. Le Déontologue de l’Assemblée est censé avoir une trace des cartes d’abonnements de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Le Déontologue s’est fait lui-même épinglé pour des problèmes de… déontologie. Mais, normalement, il existe des règles s’agissant de la générosité des entreprises envers les député(e)s.

Une facture globale de 115 425 euros

L’aéroport de Blagnac est le passage quasi obligé pour  tous les député(e)s de la Région. Gersois ou Ariégois, de Haute-Garonne ou du Tarn, les parlementaires transitent par la zone aéroportuaire de Blagnac pour se rendre à Paris. En dehors d’une liaison à Castres, à Rodez et à Tarbes-Lourdes, les trajets passent par la capitale régionale.

Sur la zone « commerciale » de Toulouse-Blagnac on compte 19 député(e)s sur les 26 parlementaires d’ex-Midi-Pyrénées. Ce chiffre est à relativiser. Des parlementaires (Rodez, Castres, Tarbes-Lourdes) disposent d’un aéroport de proximité. C’est le cas, notamment, de Philippe Folliot dans le Tarn. Mais la fréquence des vols peut drainer des Tarnais ou des Aveyronnais vers Toulouse-Blagnac.

Si on reste sur l’hypothèse « basse » (le nombre de député(e)s pouvant utiliser exclusivement Toulouse-Blagnac), on arrive à une dépense de 115 425 euros sur 5 ans.

L’assemblée générale de la société Aéroport de Blagnac a versé 15 millions d’euros de dividendes. Ce coup de canif dans la trésorerie a été perçu comme un pillage organisé par les nouveaux actionnaires chinois. Malgré cela, la générosité envers les parlementaires reste une goûte d’eau pour le budget du 5ème aéroport de France.

Un soupçon de « trafic d’influence »

Une parlementaire n’apprécie pas du tout la générosité de la société aéroport de Blagnac. Valérie Rabault a renvoyé la carte de parking mise gracieusement à sa disposition. Et elle a accompagné ce retour à l’expéditeur d’une lettre au président du Directoire de Toulouse-Blagnac. L’ancienne rapporteure du Budget et actuelle membre de la commission des Finances ne mâche pas ses mots.

Valérie Rabault évoque un « trafic d’influence » :

J’avoue être très choquée au regard de la nécessaire déontologie qui s’applique aux parlementaires. J’ignore la motivation qui a guidé votre envoi (ndlr d’une carte gratuite de parking). J’espère seulement qu’elle n’interfère en aucune manière avec les futures discussions qui pourraient avoir lieu entre l’Etat Français et les actionnaires chinois de la Société de l’aéroport de Blagnac, sur les 10,1% de la société encore détenus par l’Etat français et qui font l’objet d’une option de vente

Depuis le début de la législature, Valérie Rabault  porte le fer contre la politique fiscale du gouvernement. La députée du Tarn-et-Garonne est montée au créneau face au ministre des Comptes Publics s’agissant de la hausse de la CSG pour les retraités. Nouvelle membre de la direction nationale du PS,  Valérie Rabault a compris que derrière l’affaire de la générosité de l’aéroport de Blagnac se trouve un vrai dossier politique. Celui d’une privatisation décidée par… Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)

12 Juil

Parti Socialiste : les priorités selon Carole Delga

La Présidente de région Occitanie a donc intégré ce week-end la direction du Parti Socialiste à l’issue du congrès national. Elle revient pour nous sur ce qui l’a poussée à cette décision, nous livre sa vision du PS aujourd’hui et nous explique en quoi les territoires peuvent aussi aider à porter cette nouvelle  politique de gauche.

Carole Delga, lors de son arrivée samedi au Conseil National du PS à Paris. Photo AFP Jacques Demarthon.

Carole Delga, lors de son arrivée samedi au Conseil National du PS à Paris. Photo AFP Jacques Demarthon.

« Quand les temps sont difficiles, c’est là qu’il faut démontrer son attachement aux valeurs, sa loyauté vis-à-vis des idées de gauche, et je souhaite donc prendre toute ma part de responsabilité, c’est pourquoi j’ai répondu positivement à la participation à cette direction collégiale de seize personnes ». Voilà comment Carole Delga justifie son implication désormais nationale dans la reconstruction du PS.

Seulement, est-ce que ça ne va pas être compliqué de décider à seize de l’avenir du parti ? « On va organiser la prise de décision. Nous allons mettre en œuvre une nouvelle façon de diriger le Parti Socialiste avec les valeurs dont j’ai toujours fait preuve sur l’engagement politique, c’est-à-dire une grande proximité avec le terrain et aussi un sens du collectif ».

Le retour des frondeurs »

Mais avant toute chose, c’est sans doute une ligne politique que va devoir se fixer le PS. Comme d’autres socialistes, Carole Delga a été pour le moins agacé ce samedi à Paris de l’attitude d’anciens frondeurs, toujours présents et toujours aussi critiques. « S’ils sont à ce point mal avec nous, pourquoi veulent-ils rester ? » s’interroge-t-elle. Quant à la future ligne politique du PS, voilà comment elle en dessine les contours.

« C’est une gauche qui est au centre, c’est une gauche de responsabilité, c’est une gauche progressiste qui doit remettre en place un débat d’idée, être force de proposition, démontrer que l’éducation nationale est une priorité, que sur la fiscalité, on ne peut pas par exemple être d’accord avec l’augmentation de la CSG. Par rapport également au service public, aux fonctionnaires, reconnaître que le service public c’est ce qui est indispensable pour qu’il y ait une égalité Républicaine ».

Politique de gauche aussi à l’échelle des territoires »

Certains prêtent déjà à la Présidente de Région des ambitions nationales, et donc personnelles. Carole Delga s’en défend : « Non, moi mon ambition elle est très forte pour la Région Occitanie, je travaille pleinement avec l’ensemble de ma majorité, avec l’ensemble de mes équipes pour créer cette région de l’innovation, que ce soit notamment dans le cadre de l’innovation citoyenne et pour incarner aussi les politiques de gauche. A la Région la gratuité des manuels scolaires, la gratuité des équipements professionnels pour les apprentis, c’est à la rentrée, et ça c’est une politique de gauche ».

Alors justement que peuvent faire les « territoires » comme elles les appellent dans la reconstruction d’un parti national ? « Il est bien entendu qu’on doit démontrer qu’il y a cette gauche qui est pro-européenne clairement, qui est aussi dans une dynamique auprès des entreprises mais qui met en avant l’égalité d’accès à l’éducation, à la santé, également être dans la complémentarité des territoires, c’est-à-dire on ne peut pas être sur le tout-métropole ou sur le tout-urbain mais de démontrer qu’il faut plus investir dans les territoires ruraux, dans les territoires de montagne et c’est pourquoi au sein du Parti Socialiste, je prône des assises citoyennes de la gauche qui partent de la base, il faut arrêter avec les querelles d’égo, il faut avoir le sens du collectif »

Ces assises devraient se tenir à la rentrée. En attendant, la nouvelle direction nationale du PS, dans laquelle figure aussi la députée de Tarn et Garonne Valérie Rabault, devrait se réunir à Paris lundi prochain. Une direction de seize personnespour l’instant mais qui pourrait être resserrée vers quatre membres plus décisionnaires.

Patrick Noviello (@patnoviello)

11 Juil

LGV Toulouse-Paris : Mézard temporise

Jacques Mézard, hier, dans le Gers. Photo MaxPPP

Jacques Mézard, lundi, dans le Gers. Photo MaxPPP

Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, était lundi en visite dans le Gers et en Haute-Garonne. Au programme : l’équilibre entre les territoires avec des « accords de réciprocité entre le pays de Gascogne et la métropole toulousaine » ainsi que la politique de la ville concernant les quartiers dits « prioritaires. Même s’il n’est pas Ministre des Transports, l’occasion était trop belle de lui poser une question sur la LGV, et sa vocation d’aménagement du territoire.

Il va falloir prioriser »

Le Ministre le reconnaît volontiers, cette question « préoccupe beaucoup de monde ». « Des arbitrages devront être faits parce que l’Etat n’a pas les possibilités financières de dire oui à tous les projets sur tous les territoires. Il va falloir prioriser ».

Jean-Luc Moudenc était également associé à la visite ministérielle d’hier. A-t-il eu le temps de discuter du dossier LGV avec Mézard ? En tout cas, sur cette priorisation, il n’y a pas de doute pour le maire LR de Toulouse qui ne cesse de répéter ces derniers jours que l’Etat s’est déjà engagé et qu’il ne doit pas oublier que les collectivités de la Région ont financé le tronçon Tours-Bordeaux.

Des assises de la mobilité à la rentrée »

Argument massue opposé par le chef de l’Etat, « ne pas oublier les trains du quotidien ». Le Ministre de la Cohésion des Territoires abonde dans ce sens. « Nous avons aussi un objectif, c’est de faire en sorte que les lignes ferroviaires non LGV puissent être entretenues. Il y a un équilibre à trouver et cet équilibre nous sommes en train de les chercher et de travailler là-dessus ».

Alors à quand les premières conclusions et donc les « priorités » ? « Des assises de la mobilité sont programmées à la rentrée » explique Jacques Mézard. Quant à la LGV Toulouse-Paris, « cette question n’est pas encore tranchée » insiste-t-il, comme pour laisser une porte encore ouverte.

Patrick Noviello (avec Delphine Gérard)

10 Juil

Et le remplaçant de Mickaël Nogal à la tête de LREM en Haute-Garonne est…

La République En Marche se dote d’un nouveau référent départemental en Haute-Garonne. Pierre Castéras succède à Mickaël Nogal.

Le Premier ministre Edouard Philippe à la convention de La République en Marche (Photo : AFP)

Le Premier ministre Edouard Philippe à la convention de La République en Marche (Photo : AFP)

Samedi 8 juillet, La République En Marche a tenu sa première convention. Le mouvement ayant permis l’élection d’Emmanuel Macron se structure. Parmi les premières mesures figurent l’adoption de nouveaux statuts et la nomination de responsables locaux. En Haute-Garonne, la règle de base est respectée. Les nouveaux députés ne peuvent pas être des référents départementaux.

Suite à son entrée au Palais-Bourbon, Mickaël Nogal laisse sa place à Pierre Castéras.

L’ancien maire PS de Mazères-sur-Salat n’est pas un inconnu. Pierre Castéras a été une figure du parti socialiste. Mais le nouveau référent de La République En Marche doit également sa « notoriété » publique à une affaire : le naufrage financier de la Confédération Pyrénéenne du Tourisme.

Un dossier qui a refait surface lors du retour de Pierre Castéras sur la scène politique, en mai dernier.

A cette occasion, le Blog Politique de France 3 Occitanie a, notamment, révélé la teneur d’un audit. Un audit mené par l’ex Conseil Régional de Midi-Pyrénées et qui pointe de graves dysfonctionnements dans ce satellite de la Région. L’auteure de l’expertise est une magistrate administrative qui occupait la fonction de Direction Générale de l’Administration à l’Hôtel de Région.

La haut-fonctionnaire pointait, notamment, une forte suspicion de « travail dissimulé » et de fraude à l’Urssaf. Pierre Castéras a, en effet, recruté un directeur payé sur la base de factures et pour un montant important, 15 000 euros mensuels correspondant à trois jours et demi de travail hebdomadaire.

Pour Pierre Castéras, tout cela appartient au passé :

On a tous un passé. Je suis nickel et je dors très bien. C’est une méprise et j’estime être victime d’un règlement de compte entre grandes collectivités. Je n’ai jamais été inquiété par la justice. Cela remonte à 7 ans et j’ai fermé ma g… parce que je suis loyal. Si vous avez des questions, je vous invite à les poser à Martin Malvy (ndlr président de la Région au moment des faits) ou à Carole Delga qui était ma collaboratrice (ndlr actuelle présidente d’Occitanie et directrice administrative au moment des faits

S’agissant de ces nouvelles fonctions, Pierre Castéras, précise :

C’est un honneur. Je vais jouer un rôle de transmission entre les comités locaux et le national. C’est un rôle de coordination et de travail de l’ombre au quotidien. Je suis totalement dans la ligne de notre mouvement.

Quant au calendrier politique, Pierre Castéras, ne se projette pas dans les prochains scrutins locaux :

On est en marche et on ne cours pas

A la différence de la Haute-Garonne, les autres départements d’Occitanie ne sont pas  concernés par un remaniement des référents départementaux. Ainsi, dans le Tarn, c’est la stabilité et la continuité qui l’emportent. Clément Baller reste à la tête de LREM 81.

Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Juil

Valérie Rabault élue à la direction nationale du PS

La députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, vient d’être élue à la direction nationale du PS.

Valérie Rabault. Photo AFP Eric Piermont

Valérie Rabault. Photo AFP Eric Piermont

Ce samedi 8 juillet, le conseil national du PS a élu une nouvelle direction nationale. Une direction collégiale composée de 16 membres et dans laquelle figure Valérie Rabault. La députée du Tarn-et-Garonne a été la première femme a occuper le poste de rapporteure du Budget à l’Assemblée. Elle appartient au petit groupe des sortants PS qui ont été réélus lors des dernières législatives.

Sous le quinquennat de François Hollande, Valérie Rabault a été pressentie pour un poste ministériel. Mais c’est du Palais Bourbon qu’elle a imprimé sa marque sur les dossiers financiers et les orientations budgétaires. L’ancienne banquière d’affaires a notamment infléchi les ultimes arbitrages du gouvernement Valls s’agissant de la fiscalité des retraités.

Sous la nouvelle législature, Valérie Rabault se positionne clairement dans l’opposition. Mercredi 5 juillet, lors de la 1ère séance des questions au gouvernement, la députée d’Occitanie a interpellé le ministre des Comptes Publics, Gérald Darmanin, sur la hausse de la CSG. La même semaine, en commission, Valérie Rabault a profité d’une audition du président de la Cour des Comptes pour passer au scalpel la ligne économique du nouveau premier ministre, Edouard Philippe.

Membre de la commission des Finances, Valérie Rabault a profité des premiers pas de l’Assemblée version Macron pour faire entendre sa voix. La députée du Tarn-et-Garonne est connue pour son acharnement et son investissement dans le travail parlementaire. Valérie Rabault a d’ailleurs reçu le titre, décerné par la presse spécialisée, de « Pilier de l’Assemblée »

Valérie Rabault pourrait incarner l’opposition socialiste à la politique économique d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe.

Une autre personnalité d’Occitanie intègre la direction nationale du PS. Il s’agit de Carole Delga. Ce n’est pas une surprise. Avant la réunion du conseil national, la présidente d’Occitanie a sollicité le secrétaire national (démissionnaire) du PS.  Objet de la demande : obtenir une place dans le nouvel organigramme. Selon nos informations, Jean-Christophe Cambadélis a donné une réponse positive avant le vote du conseil national.

A noter que l’ancien député de l’Hérault, Sébastien Denaja, est membre de droit de la direction collégiale et temporaire du PS. Sébastien Denaja occupera la fonction de porte-parole du parti. Un autre montpelliérain, Hussein Bourgi, est chargé, avec 4 autres élus, de la « coordination des territoires ».

Au final, ce sont 4 personnalités d’Occitanie qui représentent la nouvelle gouvernance du PS.

Laurent Dubois (@laurentdub)

07 Juil

Carole Delga va intégrer la direction nationale du PS

La présidente du conseil régional d’Occitanie va intégrer, ce samedi 8 juillet, la direction nationale collégiale du parti socialiste.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Contacté par France 3 Occitanie, l’entourage de Carole Delga déclare :

Elle (ndrl : la présidente de Région) est très sollicitée tant localement que nationalement pour intégrer la direction collégiale

Un responsable du PS livre une autre version des faits  :

Carole Delga est candidate. Elle a même envoyé un courrier aux 1ers fédéraux pour qu’ils appellent à sa candidature.  Elle sera très probablement élue. Il faut assurer une représentation des territoires

Qu’il s’agisse d’une sollicitation ou d’une candidature spontanée, une chose est certaine. L’élection de Carole Delga à la tête du PS intervient dans un contexte très particulier.

A situation exceptionnelle, solution extra-ordinaire. Ce samedi 8 juillet, le conseil national du PS va élire une direction collégiale. C’est totalement inédit. La déroute historique aux législatives a conduit à la démission de Jean-Christophe Cambadélis. Pour la 1ère fois de son histoire, le parti né en 1971 à Epinay se retrouve sans secrétaire national. Face à cette « vacance » du PS, un collège de personnalités va assurer l’intérim. Cette formule est non statutaire. Mais elle n’est pas non plus contraire aux statuts. Elle va permettre d’attendre le prochain Congrès.

La date sera, d’ailleurs, fixée par la nouvelle direction collégiale. Plusieurs socialistes plaident pour le printemps prochain.

Selon nos informations, la direction du PS pourrait être composée de 14 personnes. La répartition des « portefeuilles » n’est pas encore définie.

Une intention prédomine. La volonté de faire « monter » une nouvelle génération et de renouveler les pratiques.

C’est d’ailleurs dans cette optique que le vote de ce samedi 8 juillet doit bousculer une tradition aussi vieille que le PS : la proportionnelle et la représentation des courants.

Selon un responsable socialiste, « toutes les personnalités intéressées et motivées doivent trouver leur place« .

Ce critère de sélection peut paraître étonnamment large. Mais, en pleine tempête, les volontaires ne se bousculent pas au portillon.

Du côté de Carole Delga pas d’état d’âme. La présidente de Région s’est fortement engagée dans la campagne des primaires et celle des présidentielles.  Carole Delga n’a jamais mis son drapeau PS dans sa poche. Elle le prouve une nouvelle fois en prenant des responsabilités nationales au sein du PS.

Et ce n’est peut-être qu’un début. Le prochain Congrès du PS devra élire un nouveau patron des socialistes.

Carole Delga pourrait briguer l’ancien fauteuil de Jean-Christophe Cambadélis.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives : un second recours contre l’élection du seul député PS de la Haute-Garonne, Joël Aviragnet

Le dernier député socialiste de la Haute-Garonne, Joël Aviragnet, est la cible d’un second recours visant à l’annulation de son élection

Joël Aviragnet (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

Joël Aviragnet (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

Un premier recours a été rendu public fin juin. Le mois dernier, France 3 Occitanie a relevé l’existence d’un procédure visant l’élection de Joël Aviragnet. Ce vendredi 7 juillet, le Conseil constitutionnel publie la liste des contentieux s’agissant des législatives 2017 et une seconde saisine apparaît. Elle a été déposée par l’ancien concurrent de Joël Aviragnet, Jean-Luc Rivière.

Contacté par France 3 Occitanie, Jean-Luc Rivière précise que le recours porte notamment sur des affiches électorales jugées litigieuses. Toutes les affiches doivent être soumises à une commission de propagande. Cette intervention n’est pas une simple formalité. Selon nos informations, dans le Tarn-et-Garonne, les affiches de l’ancienne ministre Sylvia Pinel ont été retoquées et ont fini au panier. Elles comportaient un code couleur qui est prohibé : le fameux tricolore « Blanc, Blanc, Rouge ». Un tricolore qu’aucun candidat ne peut s’approprier et réserver aux documents officiels de la République.

Jean-Luc Rivière ne vise pas un problème d’affichage et de couleurs. Il cible le contenu des affiches. Selon l’ancien candidat (LR-UDI) aux législatives, les affiches soumises à la commission de propagande ne sont pas celles qui ont été exposées au regard des électeurs. Dans leur « vraie » version, les affiches comportaient un bandeau « avec Carole Delga« . La mention du nom de la présidente de la Région aux côtés du nom du candidat n’aurait pas été soumis au contrôle de la commission de propagande. Ce contrôle est une question de principe. Mais c’est également une question de fond. L’utilisation du nom des soutiens est réglementée. De plus, le nom de la suppléante était absent. Tout cela pouvait brouiller les pistes et induire les électeurs en erreur.

Dans l’autre recours visant Joël Aviragnet, le requérant vise des soupçons de fraude. Jean-Luc Rivière se situe sur un autre terrain. C’est l »influence de la présidente de Région et son impact sur le scrutin qui sont au cœur de la saisine du conseil constitutionnel. Le témoignage d’électeurs incités à « voter Delga » alors que la présidente de Région n’était pas candidate sont notamment versés au dossier.

Le verdict ne tombera pas avant plusieurs mois. Le délai peut même atteindre 1 an.

Laurent Dubois (@laurentdub)

LGV Toulouse-Bordeaux : les député(e)s LREM de la Haute-Garonne entre silence gêné et mobilisation

Dimanche 1er juillet, Emmanuel Macron a annoncé la fin des grands chantiers ferroviaires. La LGV Toulouse-Bordeaux semble condamnée. Les député(e)s LREM de la Haute-Garonne réagissent.

Photo MaxPPP/De Fenoy

Photo MaxPPP/De Fenoy

L’inauguration de la LGV Bordeaux-Rennes résonne comme un requiem. La SNCF a sorti le caviar et explosé la facture des festivités. Mais le président de la République a mis les pieds dans les plats en déclarant : « l’Etat ne prendra plus de grands engagements, ne lancera plus de nouveaux grands projets ». Cette annonce a résonné comme un requiem du côté de Toulouse. 100 millions d’euros ont été dépensées en études. 15 millions d’euros ont été investis en foncier. Mais la déclaration d’Emmanuel Macron a été interprétée comme une remise en cause du chantier.

La présidente de Région Carole Delga le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc et le président du Département Georges Méric sont montés au créneau pour défendre le projet. France 3 Occitanie a contacté les 8 député(e)s « macronistes » de la Haute-Garonne pour connaître leur position. Tous n’ont pas répondu. Mais un parlementaire s’est exprimé avant d’être interrogé. Pendant dans la campagne des législatives, Jean-François Portarieu a affirmé et affiché son soutien à la LGV. La Grande Vitesse entre Toulouse et Bordeaux était dans son programme.

S’agissant des 7 autres député(e)s de la majorité présidentielle, deux se mobilisent. Jean-Luc Lagleize est clair :

Je ne veux pas interpréter (ndlr la déclaration d’Emmanuel Macron) comme un coup d’arrêt. On conçoit mal que Toulouse reste à l’écart du TGV

Le député de la 2ème circonscription siège également au conseil municipal de Toulouse. Jean-Luc Lagleize a du démissionner de son poste d’adjoint au maire en charge du développement urbanistique. Mais le nouveau député conserve sa délégation. A ce titre, il est directement impliqué dans la création de la 3ème ligne de métro et le projet LGV. Jean-Luc Lagleize ne veut pas se contenter de regarder passer (ou plutôt trépasser) la LGV sans rien faire. Le député toulousain a sollicité auprès du groupe parlementaire LREM le droit de poser une question à la ministre des Transports. Jean-Luc Lagleize ne sait pas encore si la question pourra être posée lors de la prochaine séance, mercredi 12 juillet. Mais une interpellation est dans les tuyaux.

L’autre députée LREM qui porte le dossier LGV est Monique Iborra. La représentante de la 6ème circonscription a vu la ministre des Transports, Elisabeth Borne. Un rendez-vous avec le cabinet de la ministre est prévu dans les prochains jours. Monique Iborra a également rencontré le président du Conseil Economique Social et Environnemental, Jean-Louis Chauzy. La députée, vice-présidente de la commission des Affaires Sociales, est formelle : « la LGV est un dossier que je porte« .

Monique Iborra refuse de parler d’un coup d’arrêt définitif au projet. Mais la parlementaire insiste sur un point :

Le financement n’est pas bouclé et la présidente de Région veut un financement exclusivement public. Il y a un vrai problème de financement. Il va falloir réunir les différentes acteurs et se poser la question du coût-efficacité. Une chose est certaine, il ne sera pas possible de tout financer, les déplacements du quotidien, une 3ème ligne de métro et une nouvelle rocade

L’évaluation et la mise à plat défendue par Monique Iborra va pendre du temps. Le temps, c’est bien la seule chose dont ne manque pas la LGV Toulouse-Bordeaux. En 2004, le maire de Toulouse de l’époque, Philippe Douste-Blazy promettait le TGV pour…2015.

Laurent Dubois (@laurentdub)

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