Les deux plus importantes fédérations socialistes d’Occitanie sont impactées par la crise financière du PS national. Etat des lieux.
Siège du PS de la Haute-Garonne à Toulouse; Photo : MaxPPP
Le poids des chiffres et le choc du symbole. Le parti socialiste se prépare à vendre la fameuse Rue de Solférino. Le très chic siège national du PS est évalué à 53 millions d’euros. L’opération immobilière doit permettre de remplir des caisses vidées par la Bérézina électorale de 2017. Depuis 2012, le PS percevait de l’Etat 25 millions d’euros par an. Ce trésor de guerre reposait sur des dotations. Des dotations calculées notamment en fonction du nombre de voix obtenues et le nombre de sièges détenus.
Le passage de 295 député(e)s à 29 parlementaires et une érosion du capital de voix ruinent l’édifice financier établit en 2012. Les fédérations départementales sont impactées. Les dotations versées par le « national » vont nécessairement baisser et l’incertitude règne sur l’ampleur du coup de « rabot ». L’Occitanie n’échappe pas à cette rigueur budgétaire programmée. Mais les conséquences ne se font pas sentir de la même manière en Haute-Garonne et dans l’Hérault
Haute-Garonne : préserver les 2 emplois et chasse aux économies
De 2012 à 2017, les 8 député(e)s de la Haute-Garonne ont rapporté 320 euros par mois à la fédération du PS31. Cela représentait une enveloppe annuelle de 30 720 euros. Le siège toulousain percevait également 80 000 euros de dotation annuelle de la part du « national ». Cette équation financière est totalement remise en cause. Il reste 1 seul député en Haute-Garonne. La ligne « cotisation des parlementaires » est réduite de 90% et se réduit à 3200 euros par an.
S’agissant des dotations nationales, c’est le brouillard. Le trésorier du parti, Etienne Morin, ignore le montant des sommes qui vont lui parvenir de Paris. Le budget annuel du PS 31 se situe entre 300 et 350 000 euros. Mais une partie des recettes n’est pas évaluable et le budget 2018 s’annonce donc compliqué. Comme le précise le trésorier du PS, « le budget 2018 sera calculé avec une marge d’erreur« .
Le PS 31 anticipe et se lance dans un plan d’économies. La fédération socialiste est propriétaire de l’immeuble de la rue Lancefoc. Il a été acquis au terme d’un viager. Le PS 31 n’a pas de loyer ou de remboursement de prêt dans ses charges fixes. Mais il existe des postes de dépenses qui vont être « rognés ». C’est le cas de la publication et de la distribution des journaux de la Fédé. Un passage au numérique est prévu. Le chauffage, l’éclairage et les frais postaux vont également être gérés de manière rigoureuse.
Une autre dépense pèse lourdement sur les finances socialistes. Il s’agit des salaires de deux permanents. Le trésorier du PS 31 déclare :
« L’objectif est de conserver les salariés. Ce sont des emplois qui coûtent de l’argent mais ce sont aussi des emplois qui permettent de réaliser un travail et si on ne les a plus et bien le travail ne sera plus fait« .
Pour le moment, pas de « plan social » pour les salariés du PS 31. Mais, de manière implicite, le trésorier du PS n’exclut pas l’hypothèse. La réponse viendra notamment du montant des dotations versées par Paris. Et là, c’est le flou qui règne.
Hérault : l’incertitude sur les dotations versées par Paris
A la différence de Toulouse, la fédération de l’Hérault n’est pas impactée par la perte de député(e)s.
Le 1er fédéral, Hussein Bourgi, déclare :
« Les députés chez nous ne cotisaient que nationalement. Et pas localement. La perte des circonscriptions a eu un impact politique mais pas financier au niveau départemental. La seule inconnue pour nous est la répercussion de la diminution des aides publiques au PS qui risque de se traduire par la diminution de la dotation mensuelle que le Parti nous reverse. Pour l’instant nous n’avons pas eu d’information du trésorier national sur l’éventuelle baisse de cette dotation ni de son éventuel montant.
Une baisse ne fait pas de doute. Les caisses nationales du PS subissent une importante chute de recettes. Mécaniquement, mathématiquement, les dépenses vont subir un reflux. A Montpellier, le 1er fédéral a anticipé. Le PS 34 disposait de deux permanents. Suite au départ de l’un des deux salariés, un poste a été gelé. Les dépenses courantes sont également gérées de prés. Les déplacements sur Paris se font en TGV et en 2nde classe. Les nuitées d’hôtels sont remboursées sur la base d’un forfait de 100 euros et les repas sont défrayés à la hauteur de 20 euros.
Laurent Dubois (@laurentdub)