25 Oct

Retardée par un problème technique, la députée (France Insoumise) Bénédicte Taurine a déposé sa déclaration d’intérêts

La députée ariégeoise, Bénédicte Taurine, vient de déposer sa déclaration d’intérêts et d’activités auprès de la Haute Autorité Pour la Transparence de la Vie Politique. Un dépôt retardé par un problème technique.

Bénédicte Taurine, députée France Insoumise, Ariège. Photo : MaxPPP

Bénédicte Taurine, députée France Insoumise, Ariège. Photo : MaxPPP

Depuis la semaine dernière, les déclarations d’intérêts et d’activités auprès la Haute Autorité sont consultables en ligne. Treize déclarations manquaient à l’appel. Dans le contingent des retardataires, on comptait une seule parlementaire d’Occitanie. Il s’agissait de la députée ariégeoise Bénédicte Taurine.  Depuis ce matin, l’absence de déclaration est réparée. La parlementaire France Insoumise a renouvelé la procédure et, cette fois-ci, ça doit passer.

L’entourage de la députée précise que le retard est lié à un simple problème de serveur. Les déclarations d’intérêts sont « sensibles ». Elles concernent les parcours professionnels et la situation financière des députés. Le CV et l’argent sont devenus des questions « explosives » au fil des affaires et des polémiques qui ont entouré, ces derniers mois, les emplois familiaux ou les (éventuels) conflits d’intérêts. Un retard dans le dépôt peut toujours soulever une suspicion. Conscient de cela, l’équipe de la députée France Insoumise insiste : « nous sommes très attaché à la transparence et c’est uniquement une question technique qui a retardé le dépôt. D’ailleurs, Bénédicte Taurine a travaillé dans l’Education et eu des jobs étudiants. Elle n’a aucune participation dans une entreprise ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

24 Oct

Les Invités deviennent Interviewers : Monique Iborra (LREM) et Gisèle Biémouret (PS) sur le RSA et la Formation Professionnelle

Dimanche 22 octobre, le magazine de France 3 Midi-Pyrénées, Dimanche En Politique a lancé le débat sur les Etablissements Pour Personnes Âgées Dépendantes (EPAHD). Autour de la table, face aux caméras, la députée (LREM) de la Haute-Garonne, Monique Iborra, et la députée (PS) du Gers, Gisèle Biémouret. Les deux invitées deviennent interviewers et s’interpellent. Les questions posées dépassent le cadre de l’émission « Personnes Âgées Dépendantes : état d’urgence« . Elles portent sur la formation professionnelle et le transfert du RSA à l’Etat.

Dimanche En Politique

Dimanche En Politique

Gisèle Biémouret : Que pensez-vous de l’idée du gouvernement de proposer une loi sur la formation, l’apprentissage, l’assurance chômage, en particulier sur leurs intentions en matière de formation et des liens avec les régions. Une question que vous avez suivi en tant que conseillère régionale.

Monique Iborra :

En ma qualité de députée, j’ai suivi 2 réformes de la formation professionnelle, et plusieurs de l’apprentissage. Les unes proposées par la majorité de Droite, les autres par la majorité de Gauche. Aucune jusqu’à ce jour n’ont été efficientes. En ma qualité de 1ère Vice-présidente du Conseil régional, j’ai vécu la décentralisation relative aux Régions, de ces compétences par les uns, la recentralisation de ces mêmes compétences pour les autres. 

Ces différentes expériences d’élue régionale et de députée m’incitent à penser que des réformes en profondeur sont indispensables et ne doivent pas se résumer à des modifications institutionnelles, d’inspiration technocratique qui privilégie le pré carré des uns ou des autres acteurs institutionnels : Etat, partenaires sociaux, Régions. La décentralisation de l’apprentissage et du service public de l’orientation aux Régions reste pour l’instant très décevante, on a modifié les contenants, on n’a rien changé au contenu. La taille des Régions aujourd’hui, la lenteur des décisions, la dispersion de leurs interventions ne facilitent pas la simplification souhaitée par tous.

Les Régions demandent aujourd’hui un « choc de simplification » en proposant un Contrat de Plan de Formation et d’Orientation.  Si les réformes envisagées restaient entre les mains de « spécialistes institutionnels », je pense qu’elles n’auraient aucune chance d’être efficaces car trop peu opérationnelles. Elles doivent être comprises et entendues par tous. Les branches professionnelles mais également les entreprises doivent s’investir sur le sujet au-delà de la défense d’intérêts catégoriels.

Former, se projeter dans l’avenir, dans les métiers de demain, c’est aussi un défi qu’elles doivent relever en s’adressant aussi et directement aux citoyens… Cela nécessite aussi pour certains un changement de culture.  Sur l’assurance chômage, Le projet du Gouvernement qu’ Emmanuel Macron a décrit pendant les élections présidentielles est ambitieux et pour certains, « révolutionnaire ». Il s’agit en effet d’instituer un nouveau régime de « chômage universel », s’appliquant aux indépendants (artisans, commerçants, professions libérales, agriculteurs,…) et donc plus uniquement aux salariés. Nous ne sommes pas encore destinataires à l’Assemblée nationale du projet de loi, nous échangeons avec les cabinets ministériels concernés, mais il est trop tôt aujourd’hui, pour que je donne mon avis sur le sujet. 

 

Monique Iborra. Etes-vous d’accord pour que l’Etat récupère la compétence RSA tel que cela a été proposé hier par Manuel Valls, aujourd’hui par le Gouvernement ? Si non, pourquoi ?

Gisèle Bémouret :
Je suis très attachée à la décentralisation donc mon souhait est que le département garde le versement de l’allocation pour lui permettre de s’investir dans une bonne prise en charge de l’insertion et du suivi des publics. C’est la collectivité de proximité avec les travailleurs sociaux très impliqués. Il faut simplement que l’état compense à l’Euro près ce qui est possible puisque une recentralisation l’obligerait à le faire.
Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)
Replay de l’émission Dimanche En Politique :


Dimanche en politique en régions

23 Oct

François Hollande ne veut pas de Carole Delga à la tête du PS

La présidente d’Occitanie est intéressée par le poste de 1er secrétaire du PS. Mais François Hollande ne soutient pas Carole Delga et pousse Bernard Cazeneuze.

François Hollande et Carole Delga. Photo : AFP/Gabalda

François Hollande et Carole Delga. Photo : AFP/Gabalda

Le parti socialiste doit se trouver un nouveau patron. Après la défaite de la présidentielle et la déroute des législatives, Jean-Christophe Cambadélis a démissionné. Une instance collégiale a été installée de manière provisoire, en attendant un Congrès et l’élection d’un nouveau premier secrétaire. Selon plusieurs sources, Carole Delga a fait le forcing pour intégrer la direction collective. La présidente d’Occitanie a contacté directement Jean-Christophe Cambadélis pour être certaine de figurer parmi les personnalités désignées.

La détermination de Carole Delga était un indice. La présidente d’Occitanie veut exister au niveau des instances nationales du PS. Mais cette entreprise ne se limite pas à un « fauteuil » dans un aréopage. Carole Delga est prête à succéder à Jean-Christophe Cambadélis et à prendre les rênes du parti socialiste.

Ce projet se heurte, toutefois, à un obstacle : la stratégie de François Hollande. Carole Delga est une ancienne ministre de l’ex-président. Mais cela reste un détail. Une source « hollandaise » déclare :

François Hollande ne barre pas Carole Delga. Mais il veut quelqu’un à lui et il ne la soutient absolument pas.

L’ancien président pousse la candidature de son ancien premier ministre. Mais, comme le précise une source, « Cazeneuve ne se laisse pas forcément pousser« . L’ancien locataire de Matignon assure la promotion d’un livre témoignage et écume les médias. Mais il est retourné à une vie d’avocat. Un retour dans le chaudron politique n’est pas forcément sa tasse de thé. Selon nos informations, la présidente d’Occitanie souhaite rencontrer Bernard Cazeneuve. Carole Delga aura peut-être l’occasion de « sonder » son rival potentiel.

En cas de défection de Bernard Cazeneuve, François Hollande a un autre candidat sous le coude : Stéphane Le Foll. En dernier ressort, c’est Olivier Faure, le député de Seine-et-Marne, qui a les faveurs de François Hollande. Le verdict tombera en 2018 à l’occasion d’un Congrès. Mais, en attendant, une chose est certaine. Les « hollandais » ne voteront pas Delga.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

A l’Assemblée , la députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, épingle le « lobbying » d’un député En Marche !

Valérie Rabault a interpellé, en séance publique, un député auteur d’amendements favorables aux experts-comptables. Motif : le député en question préside la Fédération Nationale des…experts-comptables.

Valérie Rabault, Députée (PS) du Tarn-et-Garonne; Photo : MaxPPP

Valérie Rabault, Députée (PS) du Tarn-et-Garonne; Photo : MaxPPP

Jeudi 19 octobre 2017, les députés débattent du projet du loi de finances. Un amendement arrive en discussion. Il porte sur les Centres de Gestion Agréés et il vise à établir une nouvelle prérogative. Un contrôle des organismes sur leurs adhérents. En soi, l’amendement n°I-782 pose déjà question. Les services des impôts ont le monopole des contrôles fiscaux. Une délégation à des organismes privés est totalement contestable. Mais c’est surtout l’identité de l’auteur de l’amendement qui va déclencher un tir de barrage. Mohamed Laqhila est député des Bouches-du-Rhône. Mais, depuis 1991, il est surtout expert-comptable et président de la Fédération Nationale des experts-comptables et des commissaires aux comptes.

C’est, en tout cas, ce que précise la fiche Wikipédia du député En Marche. Le parcours professionnel de Mohamed Laqhila n’a pas échappé à Valérie Rabault. En pleine séance, la parlementaire socialiste a demandé à son collègue de la majorité d’éclaircir sa situation personnelle et professionnelle :

Monsieur Laqhila, je suis embêtée par les amendements que vous déposez. Je voudrais savoir si vous vous exprimez ici en tant que député ou en tant que président de la Fédération nationale des experts-comptables ! Nous avons tous eu un passé professionnel et cela est heureux, car je maintiens qu’il est souhaitable que les députés ne soient pas des apparatchiks, mais vous déposez des amendements qui ne portent que sur les OGA (ndlr : Organismes de Gestion Agrées) , et je voudrais savoir à quel titre vous le faites.

Dans les rangs d’En Marche ! le risque d’un mélange des genres est présent dans les esprits. Plusieurs parlementaires de la majorité rejoignent la préoccupation de la députée socialiste. D’ailleurs, selon nos informations, des députés soutiennent la démarche de Valérie Rabault et l’ont exprimé par Sms ou dans les couloirs de l’Assemblée . Les députés « macronistes » comptent dans leurs rangs de nombreux cadres d’entreprise ou des professions libérales. Le risque d’entrisme et de lobbying (plus ou moins avoué) est intégré par certains parlementaires de la majorité.


Valérie Rabault

A noter que l’amendement défendu par le « député-expert-comptable » a été rejeté.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

Fuite des militants : bataille de chiffres chez Les Républicains de la Haute-Garonne

La présidente de la fédération Les Républicains en Haute-Garonne, Laurence Arribagé, affiche 300 nouveaux adhérents. Mais un cadre du parti évoque, au contraire, une baisse de 37% des effectifs.

Laurence Arribagé, présidente de LR31. Photo : MaxPPP

Laurence Arribagé, présidente de LR31. Photo : MaxPPP

La fédération LR31 traverse une vague de démissions. Plusieurs délégués de circonscriptions claquent la porte. Dans un mail envoyé aux adhérents, une des démissionnaires, Mathilde Iclanzan, met en cause la responsabilité des instances départementales :

Je ne peux accepter qu’aucune conséquence ne soit tirée des défaites et des déroutes, ni sur la stratégie mise en place, ni sur le fonctionnement ou les personnes étant aux manettes de la fédération, ni sur les modalités de choix des candidats. Notre parti localement fait comme s’il ne s’était rien passé.

Au delà des revers électoraux et de leur gestion par Laurence Arribagé, l’ex-déléguée de circonscription évoque la question des adhérents :

Le nombre d’adhérents s’écroule d’année en année, le nombre de présents au comité départemental montre la crise profonde que nous vivons…Il nous est demandé de partir chercher des adhésions et des renouvellements ? Quels sont nos arguments ? Qu’avons-nous à promettre à nos adhérents ? Un parti dans lequel ils n’auront jamais la parole ? Qu’ils assisteront à des mascarades de réunions dans lesquelles on leur demandera des « tonnerres d’applaudissements » pour des gens qu’ils ne connaissent pas et qui n’incarnent rien ?

La présidente de LR31 dément les affirmations de l’ex déléguée de la 9ème circonscription. Laurence Arribagé évalue à 2500 adhérents à jour de cotisation les effectifs de sa fédération. Mais elle insiste surtout sur 300 nouvelles adhésions intervenues depuis le 1er janvier. Pour la présidente de LR31 son parti est donc « assez éloigné du naufrage annoncé » et « beaucoup de fédérations aimeraient être dans (la) situation » de LR31.

Pour un cadre de la fédération, le tableau est beaucoup plus sombre.  Cette source affirme que, depuis un an et demi, la baisse nette est de 37%. La fuite des militants atteindrait les 46% depuis l’élection de Laurence Arribagé, le 1er février 2016, à la tête de la fédération de la Haute-Garonne.  l

Selon nos informations, le procès verbal lors de l’élection interne de 2016 indique que 3765 électeurs étaient conviés à voter. Sur cette base (et au regard du nombre de militants indiqué par Laurence Arribagé), la baisse est donc de 36% des effectifs.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

20 Oct

Tobie Nathan : face à la radicalisation, produire de la pensée

En plein procès d’Abdelkader Merah jugé pour « complicité » dans les tueries de son frère et alors qu’Emmanuel Macron annonce un nouveau plan national contre la radicalisation, l’ouvrage de Tobie Nathan apporte des éléments de réflexion. Eclairage.

Tobie Nathan, professeur de psychologie et auteur des "âmes errantes". PHOTO AFP JOEL SAGET

Tobie Nathan, professeur de psychologie et auteur des « âmes errantes ». PHOTO AFP JOEL SAGET

« Etre radical écrivait Marx, c’est prendre les choses par la racine » affirme en introduction de son ouvrage Tobie Nathan. Et Marx de rajouter : « Or pour l’homme, la racine, c’est l’homme lui-même ». Mais pour les radicalisés explique Nathan, « la racine n’est pas l’homme, mais Dieu, pas n’importe quel Dieu, mais Allah ! Je reste interloqué : comment peut-on penser ainsi ? Mais je me reprends aussitôt : penser ce n’est pas « penser la même chose que moi !»

Nathan nous invite donc à modifier notre façon de penser pour faire face au fléau de la radicalisation. Pour réinstaurer un dialogue, nous devons nous « donner les moyens de penser les êtres en devenir ». Et ce livre s’adresse non seulement « aux autorités et aux humanistes » précise l’essayiste mais aussi à « ces mêmes enfants, égarés, à l’âme capturée, soumise aux forces délétères, pour leur baliser un éventuel chemin de retour… »

Des forces religieuses qui ont capturé ces jeunes gens »

Loin de Tobie Nathan, l’idée de stigmatiser l’Islam. « La loi de 1905 (NDLR : de séparation de l’Eglise et de l’Etat) signe non seulement l’échec de la République mais aussi la faillite des religions », des religions qui « avaient échoué dans leurs tentatives de maîtriser leurs dieux ». Ces « forces » religieuses qui ont « capturé » ces jeunes gens nous concernent aussi selon l’auteur.

« Et si la laïcité ne parvenait plus à endiguer la guerre des dieux ? Disposons-nous d’une solution de rechange ? » s’interroge le professeur de psychologie. « Compassion et recours à  la loi se révèlent aussi inefficace l’une que l’autre(…) Dans le cas des jeunes gens radicalisés, il nous faudra d’abord constater l’intelligence des êtres et des forces, évaluer la puissance des enjeux et surtout : produire de la pensée ».

Comprendre le sens des mots »

Facile à dire mais comment faire ? Tout d’abord Tobie Nathan invite son lecteur à bien saisir le sens des mots et y compris, ou surtout, leur sens religieux. Ainsi, dans un chapitre il raconte l’histoire d’une jeune fille de 14 ans qui « aime la pensée et la parole » et porte un voile. A travers la définition du mot « ‘hijab, il nous livre ses clés de compréhension et de dialogue avec elle. D’autres termes emblématiques sont également décortiqués tel « apocalypse » ou encore haschich (assassin) où il est question du lien drogues et dieux.

A défaut de profil type, qui est évidemment inexistant en matière de radicalisés, Tobie Nathan trouve une « fragilité au djihadisme » : « une appartenance culturelle défaillante à la première génération, une filiation flottante à la suivante ». Ainsi commence-t-il à utiliser le terme-titre d’ « âmes errantes », « cet être bon à prendre, à soumettre – c’est une proie pour les chasseurs d’âmes. »

Pas que des âmes errantes, mais aussi des curieux, avides de sens

S’il sait tout ça, qu’il arrive à l’analyser ou qu’il s’y est tout simplement intéressé, c’est parce que Tobie Nathan a lui-même été une « âme errante », descendant de migrants, « désaffilié » et attiré par des « forces » qui contrairement à celles qui recrutent les radicaux aujourd’hui, « ne s’intéressaient pas à nous » à l’époque.

Mais attention prévient Nathan : « les jeunes radicalisés ne sont pas seulement des « âmes errantes » capturées par des gourous pervers, des politiques calculateurs ou des tyrans fous d’apocalypse. Ce sont aussi des curieux, avides de sens, en quête de réponse à des questions de philosophie fondamentale ». D’où l’usage de la pensée comme instrument de riposte ou, si le terme est trop guerrier, d’instrument de dialogue. A noter toutefois que pour l’auteur, et cela est dit dès les premières pages de l’ouvrage : « les assassins relèvent d’un traitement judiciaire sans compromis ».

Quand la terreur crée des terroristes »

Tobie Nathan aborde l’affaire Merah dans le chapitre qu’il consacre à « la terreur ». Répandre cette dernière était évidemment selon l’auteur, comme pour la majeure partie des experts, l’objectif principal du tueur au scooter. Et Nathan de souligner une théorie peu entendue jusqu’à présent : « Dans un tel contexte où chacun est une cible potentielle, les plus fragiles tentent d’échapper à la terreur en s’affiliant paradoxalement aux terroristes ». Et une question glaçante surgit dans la tête du lecteur : Merah par la terreur qu’il a instillée a-t-il fait naître d’autres terroristes ?

Il est enfin question de politique également dans cet ouvrage, à travers la visée des « prises de guerre » des djihadiste à l’Occident, notamment les filles converties et si possibles venues du christianisme. « Car si ses propres filles s’engagent en « djihadisme », comment l’Occident ne viendrait-il pas à douter de ses options, de ce qu’il appelle « ces valeurs » ? » La radicalisation est donc un enjeu politique.

Intégrer la différence »

Migrant lui-même lors de sa jeunesse, Tobie Nathan évoque aussi le facteur migratoire. « Les jeunes radicalisés reviennent à une origine malgré tout, peut-être plus lointaine, sans doute en partie imaginaire, une origine qu’ils brandissent à la face de leurs parents, les accusant d’être défaillants, non pas seulement en « francité », mais aussi en « arabité », en « islamité »… Quelle parade alors ? « Contre l’idéologie djihadiste qui prône une identité en prêt-à-porter, il est indispensable de renouer avec l’identité ancestrale ».

Et l’auteur de conclure dans son épilogue : « Je suis certain aujourd’hui que la radicalité des jeunes gens que j’ai rencontrés résulte de la difficulté grandissante de nos sociétés à intégrer la différence – non pas celle du « semblable » dont on nous rabat les oreilles, mais de l’autre, vraiment autre, radicalement autre. Si nous persistons à partager un monde de « semblables », il faut nous attendre à ces conflits sans fin. »

Patrick Noviello (@patnoviello)

« Les âmes errantes », Tobie Nathan, L’Iconoclaste.

A lire également : Toujours en lien avec cette actualité, Séraphin Alava, professeur des universités à Toulouse-Jean Jaurès, pose la question dans un article pour le site « The Conversation » de l’accueil des mères et des enfants revenants de Syrie. Pour lui, « la question du retour des familles combattantes est un défi politique, policier, juridique, mais aussi éthique, philosophique et éducatif. »

 

Comment le député En Marche ! Michaël Nogal a gonflé son CV

Un député En Marche de la Haute-Garonne se présente comme un ancien cadre dirigeant d’une multinationale. En réalité, Michaël  Nogal était un « simple » salarié du service de communication.

Michaël Nogal. Député de la Haute-Garonne. Photo MaxPPP/Isorel

Michaël Nogal. Député de la Haute-Garonne. Photo MaxPPP/Isorel

Sur le réseau professionnel Linkedln ou dans la presse, Michaël Nogal met en avant son statut d’ancien responsable des relations institutionnelles d’un grand groupe agroalimentaire. Selon nos informations, lors de sa candidature à l’investiture, l’actuel député de la Haute-Garonne a également insisté sur son parcours au sein de l’équipe dirigeante d’Orangina Suntory France. Face aux instances nationales du parti « macroniste », Michaël Nogal, a évoqué son activité dans un groupe présent sur les 4 continents et fort de 42 000 collaborateurs.

Sans titre

Un tel pedigree ne manque pas de poids. Un profil de « top manager » correspond à l’ADN de La République En Marche. La « culture d’entreprise » est ouvertement revendiquée et de nombreux Marcheurs sont issus de l’encadrement de grandes entreprises. Le fait de valoriser un CV de cadre dirigeant présente un autre avantage s’agissant du cas particulier de Michaël Nogal. L’actuel député de la Haute-Garonne est un des plus jeunes élus de la nouvelle Assemblée. Un pedigree prestigieux permet de « contrebalancer » un manque d’expérience et d’incarner un vieux proverbe : la valeur n’attend pas le nombre des années.

« Mini » salaire pour un poste de « direction »

Problème, la mise en scène n’est pas vraiment conforme à la réalité des faits. Michaël Nogal vient de déclarer ses revenus pour ses années Orangina Suntory France à la Haute Autorité Pour la Transparence de la Vie Publique  (HATVP).  Les sommes en question représentent,  pour les années 2015 et 2017, 3750 euros brut annuel. Michaël Nogal précise que ces sommes correspondent à deux mois de travail. L’ex salarié a travaillé 1 an et 4 mois pour la multinationale spécialisée dans les boissons. Les 2 fois 3750 euros sont les premiers et les derniers versements d’un contrat de travail qui débute en décembre 2015 et s’achève en janvier 2017.

Le plus important est le montant de la rémunération mensuelle : 2903 euros net.

C’est un bon salaire surtout pour un jeune salarié. Un jeune salarié qui, de surcroît, ne peut pas monnayer le diplôme d’une grande école de commerce ou de communication. Orangina Suntory France recrute parmi les diplômés d’HEC ou de Sciences Po, des anciens élèves de Sup de Co. Michaël Nogal a fait sa scolarité dans une établissement privé, l‘ISCOM.

L’ancien collaborateur d’Orangina a côtoyé les cénacles socialistes. Avant d’intégrer l’entreprise, Michaël Nogal a notamment été l’assistant parlementaire de l’ex numéro 2 du PS, Christophe Borgel. C’est d’ailleurs le parrainage avec cette figure socialiste, qui lui permet de décrocher un poste à l’exposition universelle de Milan et, « à titre dérogatoire et exceptionnel« , la médaille du Mérite Agricole.

Grace à ce parcours, Michaël Nogal peut « vendre » à Orangina un carnet d’adresse, des entrées dans le milieu politique, une expérience d’un peu plus d’un an dans une agence de communication et 6 mois dans les arcanes d’une exposition universelle.

Le parcours du jeune député est plutôt réussi. Un militant politique, qui ne passe pas par l’ascenseur d’une grande école  et qui finit par décrocher un contrat dans un grand groupe, c’est une vraie trajectoire. Mais, au regard des règles du marché du travail, ce profil ne permet pas de décrocher la lune :  intégrer, à 25 ans, le top management d’une multinationale.

Dans ces conditions, le salaire, proche des 3000 euros net, est plus que convenable. Selon un professionnel de la communication, le salaire pour un communiquant junior se situe dans une fourchette entre 1500 et 2200 euros. Mais, en revanche, elle ne cadre pas avec les déclarations de Michaël Nogal sur un poste de manager. Surtout dans un grand groupe international.

Selon le magazine Challenge, la rémunération brute annuelle d’un responsable de la communication dans une grande entreprise est de 133 600 euros. Le salaire mensuel moyen (en net) est de 11 333 euros.

Les revenus déclarés par le député de la Haute-Garonne sont très nettement inférieurs à ce seuil. L’ancien salarié d’Orangina a peut-être mal négocié son embauche et a cassé les prix du marché. Si c’est le cas, l’ancien « directeur » des relations institutionnelles (en charge selon ses dires du lobbying) a été le manager le moins bien rémunéré de France.

A moins que l’explication de cette « bizarrie » ne se trouve ailleurs.

Un « simple » poste de chargé de communication

Une source confirme les évidences inscrites dans les chiffres communiqués par Michaël Nogal à la HATVP. Le jeune député a été stagiaire au sein du groupe Orangina Suntory France. Mais cette même source indique que le stage a débouché sur un contrat de travail. Contrairement aux affirmations de Michaël Nogal, il ne s’agit pas de la direction des affaires institutionnelles et encore moins d’un travail de lobbyste. Et pour cause. Orangina Suntory France n’emploie pas de lobbystes. Le groupe recourt uniquement à des prestataires extérieurs réputés et expérimentés.

Michaël Nogal a vu rouge lorsque son passé de lobbyste a été rappelé dans la presse. Mais, en vérité, il n’a pas pu exercer une fonction qui n’existe pas dans l’organigramme du groupe dont il a été le salarié.

Sans titre

Avant de démissionner pour se consacrer à la politique, Michaël Nogal travaillait, selon nos informations, au sein d’un service composé de deux adjoints, un pour la presse et un autre s’agissant des relations institutionnelles. Il a été recruté dans un service dirigé par la directrice des Relations Extérieures et du Développement Durable, Héloïse Tarraud. Il a, d’ailleurs, laissé un bon souvenir de son passage dans l’entreprise et sa démission (sous forme de rupture conventionnelle) a surpris sa hiérarchie.

Selon nos informations, après son départ, Michaël Nogal a maintenu un contact avec son ex-employeur. La direction d’Orangina est plutôt satisfaite de compter dans son entourage un vice-président de la commission Economique. Cela peut toujours être utile. Mais, s’agissant de l’ancien poste occupé par le nouveau député aucun doute : un salarié, sans responsabilité managériale ni budget à gérer ou équipe a coaché.

Cette version des faits est conforme à la rémunération déclarée par le parlementaire : 45 000 euros annuel brut pour 2016. Cette rémunération correspond à un salaire mensuel net de 2888 euros. C’est un salaire supérieur à la rémunération d’un chargé de communication junior. Mais on est très largement en dessous d’un salaire pour un cadre dirigeant.

Michaël Nogal ne s’est pas inventé un diplôme. Il n’a pas menti sur son passage dans un grand groupe. Il a simplement « gonflé » son CV.

C’est un simple « pêché » d’orgueil. Mais il fait tâche lorsque l’on appartient à un parti qui vante le renouvellement des pratiques politiques. Comme l’immense majorité des députés de la nouvelle majorité, Michaël Nogal doit son élection à une étiquette Macron. Les électeurs n’ont pas été séduits par un parcours professionnel. Il était inutile d’en rajouter.

Toute cette affaire a, comme le dirait Emmanuel Macron, un côté « croquignolesque ».

Michaël Nogal est rattrapé par ses propres déclarations à la Haute Autorité.

Des déclarations publiques et consultables en ligne. Ca s’appelle un « effet boomerang ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Réponse de Monsieur Mickaël NOGAL (en application de l’article 6 IV de la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 sur la confiance dans l’économie numérique et son Décret d’application n°2007-1527 du 24 octobre 2007) à l’article intitulé « le député En Marche ! Michaël Nogal a gonflé son CV »

« Après plusieurs expériences professionnelles dans le domaine de la communication notamment, j’ai été embauché, au mois de décembre 2015, par la société Orangina Suntory France en qualité de responsable des relations institutionnelles. Je n’ai pas effectué de stage au sein de cette entreprise.

J’étais chargé de représenter l’entreprise dans ses relations avec les fédérations professionnelles, pouvoirs publics et élus et travaillais directement avec les membres de son comité de direction.

Ainsi que plusieurs salariés de l’entreprise Orangina Suntory France l’ont spontanément écrit sur les réseaux sociaux à la suite de la publication d’un démenti par mes soins, j’ai occupé un poste à responsabilité au sein de cette entreprise.

En revanche, contrairement à ce qui est indiqué dans l’article litigieux, je ne me suis à aucun moment présenté comme ayant été un « cadre dirigeant » de cette entreprise ou comme y ayant occupé un « poste de direction ».

Sur ma candidature à l’investiture En Marche ! pour les élections législatives 2017, sur ma déclaration d’intérêts et d’activités à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) ainsi que sur mon profil Linkedin, j’ai uniquement mentionné avoir occupé le poste de responsable des relations institutionnelles au sein de la société Orangina Suntory France, conformément à ce qui figure sur mon contrat de travail et sur mes bulletins de salaire.

Je n’ai donc nullement « gonflé mon CV ». Les déclarations que j’ai faites en lien avec le poste que j’ai occupé au sein de la société Orangina Suntory France sont strictement exactes ».

 

 

19 Oct

« Génération Identitaire » : enquête sur l’ultra-droite toulousaine

Le parti d’ultra-droite, « Génération Identitaire » lance une campagne d’affichage sur l’agglomération toulousaine. Qui sont les « Identitaires » ? Combien sont-ils ?

Affichage dans le quartier de l'Hers, Toulouse. Photo : L/Dubois

Affichage dans le quartier de l’Hers, Toulouse. Photo : L/Dubois

Depuis plusieurs jours, les toulousains croisent de drôles d’affiches. Le message est clair : Défendons l’Europe, Face aux Islamistes. En revanche, l’identité des auteurs est assez mystérieuse. Il faut avoir un bon œil et un peu de mémoire.Il y a quelques mois, les « Identitaires » ont connu leur heure de gloire médiatique.

Eté 2017, ils affrètent un bateau et lancent une campagne « anti-migrants’L’aventure maritime en Méditerranée a tourné court. Le navire est immobilisé à Chypre. Au final, l’escapade navale dure une petite semaine. Mais l‘opération attire les projecteurs sur le micro-parti. Le navire est immobilisé à Chypre. Au final, l’escapade navale aura duré un mois. Mais la tempête médiatique et les remous suscités offrent une publicité « géante » à un mouvement confidentiel.

« Génération Identitaire » est fondé en septembre 2012. Il est actuellement présidé par Arnaud Delrieux.

Sur son site, Génération Identitaire, se présente comme un mouvement de résistance :

Nous appelons la jeunesse à relever la tête : face à la racaille, face à ceux qui veulent fliquer notre vie et nos pensées, face à l’uniformisation des peuples et des cultures, face au raz de marée de l’immigration massive, face à une Ecole qui nous cache l’histoire de notre peuple pour nous empêcher de l’aimer, face à un prétendu vivre-ensemble qui vire au cauchemar…

En Haute-Garonne, sur sa page Facebook, Génération Identitaire a 40606 likes. Mais, selon nos informations, le nombre de militants est d’une cinquantaine sur Toulouse. Ils ont entre 16 et 25 ans. Il s’agit majoritairement d’étudiants mais aussi de salariés. Le responsable toulousain, Adrien Dominguez, appartient, d’ailleurs, à cette dernière catégorie.  Depuis plusieurs années, le mouvement essaye de se structurer et de se développer. Mais il est victime d’un important turn over. Les jeunes Identitaires sont majoritairement des étudiants, parfois des salariés.

Un connaisseur du mouvement précise : « au fur et à mesure qu’ils deviennent plus sages et prennent de l’âge, les militants prennent leur distance ».

Selon nos informations, des ex-Générations Identitaires finissent au Front National. Cela reste marginal au niveau du FN31. Moins d’une demi-douzaine d’adhérents Identitaires ont pris une carte au Front National. Il suivent l’exemple d’une figure Identitaire, Philippe Vardon. L’ex-dirigeant du Bloc Identitaire sera d’ailleurs l’invité, le 26 octobre prochain, de la fédération de la Haute-Garonne.

S’agissant des relations entre Génération Identitaire et le FN31, le secrétaire départemental du parti Frontiste, Julien Léonardelli précise :

Je connais 2 ou 3 membres de Génération Identitaire. Mais nous n’avons pas de contact et il n’y a pas de rencontres. En revanche, je l’ai dit publiquement et ouvertement. J’ai soutenu leur action en Méditerranée. C’était une action de bon sens et humanitaire. Il s’agissait d’éviter des drames humains en récupérant des  migrants et en les ramenant sur leur côte.

Le départ de Florian Philippot du Front National, pourrait faire bouger les lignes. L’ancien lieutenant de Marine Le Pen s’est toujours opposé à une porosité entre les Identitaires et le parti Frontiste. Sa disparition de l’organigramme du FN peut créer un appel d’air favorable à un rapprochement.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

18 Oct

Police de sécurité du quotidien : le cas toulousain

Emmanuel Macron ce mercredi après-midi, lors de son discours aux forces de sécurité. AFP PHOTO / POOL / PHILIPPE WOJAZER

Emmanuel Macron ce mercredi après-midi, lors de son discours aux forces de sécurité. AFP PHOTO / POOL / PHILIPPE WOJAZ

Ce mercredi après-midi, Emmanuel Macron a réuni les représentants des forces de l’ordre à l’Elysée. Accompagné de ses Ministres de la Défense, de l‘Intérieur et de la Justice, le Président de la République a expliqué aux forces de sécurité ce qu’il attendait d’elles. Notamment la mise en place de la « police de sécurité du quotidien » qui pourrait être expérimentée à Toulouse.

Dès le 7 septembre dernier, le maire de Toulouse  écrivait au Ministre de l’Intérieur pour demander des effectifs supplémentaires. « Il nous manque actuellement 100 à 150 policiers. C’est le constat toulousain au regard des moyens déployés par exemple dans une ville comme Bordeaux pour comparaison » argumente Didier Martinez, secrétaire régional Unité SGP Police FO.

Dans ce même courrier à Gérard Colomb, Jean-Luc Moudenc fait aussi acte de candidature pour que Toulouse expérimente le projet gouvernemental de Police Nationale du quotidien : « Toute avancée en matière de sécurité est bonne à prendre dans l’intérêt des toulousains » écrivait alors le maire LR de la métropole.

Renforts policiers annoncés »

« Ces nouvelles missions doivent être assorties d’effectifs » martèle Didier Martinez. « Le label, on l’aura mais sans moyens, au bout de trois mois, ça redeviendra du police secours. Ce serait un effet d’annonce illusoire » prévient-il.

Présent ce mercredi à l’Elysée lors des annonces présidentielles, le député LREM de Haute-Garonne Mickaël Nogal s’est « réjouis que ce dispositif soit accompagné de renforts policiers et d’un effort budgétaire sans précédent ». « En effet le budget du Ministère de l’Intérieur augmentera en 2018 de 6,8% et 10 000 postes de policiers et gendarmes seront crées sur le quinquennat, dont 7000 d’ici 2020 » a-t-il affirmé.

Pas le retour pur et simple de la police de proximité »

Emmanuel Macron l’a déclaré ce mercredi après-midi cette police du quotidien « ne sera pas le retour pur et simple à la police de proximité ». « On partage l’idée du recueil de renseignement. Mais est-ce qu’il faut revenir à la police de proximité quinze ans après ? Non ! Ça mettra beaucoup de temps car il faut regagner la confiance de gens qui se sentent trahis par une police qui est devenue celle du chiffre et du résultat » met en garde Didier Martinez.

Pour ce qui est de réinvestir les quartiers en revanche, les avis sont unanimes. « Dans certains quartiers, les dealers ont pignon sur rue et revendiquent leur territoire. L’Etat donne donc, sans le vouloir, l’impression aux gens d’être absent de ces zones alors qu’elles sont classées en zones de sécurité prioritaires » insistait en septembre dernier le maire de Toulouse.

Emmanuel Macron a annoncé ce mercredi que la concertation sur cette police de séurité du quotidien débuterait dès lundi prochain. Pour l’heure une trentaine de villes se sont portées candidates à son expérimentation, seules une quinzaine seront retenus. Toulouse en sera-t-elle ? Réponse d’ici à la fin de l’année.

Patrick Noviello (@patnoviello) avec AFP

17 Oct

Haute-Garonne : l’armée mexicaine des députés En Marche !

Cinq députés de la Haute-Garonne sont membres du groupe d’amitié France-Mexique à l’Assemblée. Un groupe présidé par le toulousain, Jean-François Portarrieu.

Photo : MaxPPP/Isorel

Photo : MaxPPP/Isorel

La Haute-Garonne compte 10 députés. La moitié se retrouve dans le même groupe d’amitié, France Mexique. Ce n’est pas tout. Ce gros bataillon est  très majoritairement constitué d’une même famille politique : La République En Marche. Michaël Nogal, Corinne Vignon, Jean-Luc Lagleize (Modem), Sébastien Nadot, Jean-François Portarieu vont traverser l’océan Atlantique. Un autre député de la majorité présidentielle, le tarnais Philippe Folliot, fera également partie du voyage.

Les groupes d’amitiés parlementaires sont une tradition et une véritable institution. Une institution qui souffre d’une mauvaise image. Celle d’un « Club Med » financé par l’argent public.

Un ancien parlementaire relativise :

ça sert à faire voyager les parlementaires. C’est l’Assemblée ou le Sénat qui payent. Il y a un côté désagréable, on voyage aux frais de la Princesse. Mais, en même temps, cela permet de créer des liens. On est reçu par l’ambassadeur de France. On fait le tour des Alliances Françaises. On voit des ministres. Franchement, c’est utile. Il ne faut pas croire que l’on voyage tout le temps. Les déplacements, c’était un tous les 2 ou 3 ans dans le groupe auquel j’appartenais. En revanche, une fois par mois, il y avait une réunion et des rencontres.

Pour le groupe France-Mexique, les dossiers ne manquent pas. Le « pays ami » souffre d’une violence endémique et d’une véritable gangrène : le trafic de drogue. Les meurtres se comptent par milliers et des régions entières sont sous la coupe des Narcos. Mais, pour la députée Corinne Vignon, les questions de sécurité ne sont pas les seules :

Je pense que notre expérience du champ social peut permettre des échanges positifs auprès des autorités mexicaines afin de les inciter aux bonnes pratiques en matière de santé et de politique familiale. Je souhaite connaître les efforts fournis par le gouvernement mexicain en matière de politique environnementale.

Jean-Luc Lagleize insiste sur les enjeux géopolitiques :

On se polarise trop souvent sur l’Europe, les Etats-Unis et la Chine. Je souhaite que nous établissions des relations fortes également avec l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud.

L’amitié parlementaire n’est pas exclusive. L’attrait pour le Mexique n’empêche pas de cultiver des rapports amicaux avec d’autres pays. Le tarnais, Philippe Folliot, est également inscrit dans les groupes France -Allemagne et France-Espagne.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

RSS