Ce mercredi après-midi, Emmanuel Macron a réuni les représentants des forces de l’ordre à l’Elysée. Accompagné de ses Ministres de la Défense, de l‘Intérieur et de la Justice, le Président de la République a expliqué aux forces de sécurité ce qu’il attendait d’elles. Notamment la mise en place de la « police de sécurité du quotidien » qui pourrait être expérimentée à Toulouse.
Dès le 7 septembre dernier, le maire de Toulouse écrivait au Ministre de l’Intérieur pour demander des effectifs supplémentaires. « Il nous manque actuellement 100 à 150 policiers. C’est le constat toulousain au regard des moyens déployés par exemple dans une ville comme Bordeaux pour comparaison » argumente Didier Martinez, secrétaire régional Unité SGP Police FO.
Dans ce même courrier à Gérard Colomb, Jean-Luc Moudenc fait aussi acte de candidature pour que Toulouse expérimente le projet gouvernemental de Police Nationale du quotidien : « Toute avancée en matière de sécurité est bonne à prendre dans l’intérêt des toulousains » écrivait alors le maire LR de la métropole.
Renforts policiers annoncés »
« Ces nouvelles missions doivent être assorties d’effectifs » martèle Didier Martinez. « Le label, on l’aura mais sans moyens, au bout de trois mois, ça redeviendra du police secours. Ce serait un effet d’annonce illusoire » prévient-il.
Présent ce mercredi à l’Elysée lors des annonces présidentielles, le député LREM de Haute-Garonne Mickaël Nogal s’est « réjouis que ce dispositif soit accompagné de renforts policiers et d’un effort budgétaire sans précédent ». « En effet le budget du Ministère de l’Intérieur augmentera en 2018 de 6,8% et 10 000 postes de policiers et gendarmes seront crées sur le quinquennat, dont 7000 d’ici 2020 » a-t-il affirmé.
Pas le retour pur et simple de la police de proximité »
Emmanuel Macron l’a déclaré ce mercredi après-midi cette police du quotidien « ne sera pas le retour pur et simple à la police de proximité ». « On partage l’idée du recueil de renseignement. Mais est-ce qu’il faut revenir à la police de proximité quinze ans après ? Non ! Ça mettra beaucoup de temps car il faut regagner la confiance de gens qui se sentent trahis par une police qui est devenue celle du chiffre et du résultat » met en garde Didier Martinez.
Pour ce qui est de réinvestir les quartiers en revanche, les avis sont unanimes. « Dans certains quartiers, les dealers ont pignon sur rue et revendiquent leur territoire. L’Etat donne donc, sans le vouloir, l’impression aux gens d’être absent de ces zones alors qu’elles sont classées en zones de sécurité prioritaires » insistait en septembre dernier le maire de Toulouse.
Emmanuel Macron a annoncé ce mercredi que la concertation sur cette police de séurité du quotidien débuterait dès lundi prochain. Pour l’heure une trentaine de villes se sont portées candidates à son expérimentation, seules une quinzaine seront retenus. Toulouse en sera-t-elle ? Réponse d’ici à la fin de l’année.
Patrick Noviello (@patnoviello) avec AFP