La commission des Finances du Sénat a adopté un amendement supprimant la hausse de la taxe carburant au 1er janvier 2019. 4 sénateurs d’Occitanie siègent dans cette commission. Deux ont voté pour ce gel. Pourquoi ? Explication(s).
Ce lundi 26 novembre, le Sénat a adopté un amendement annulant l’augmentation de la taxe « carburants ». L’adoption d’un « article d’annulation » reste symbolique. Le gouvernement dispose d’une majorité à l’Assemblée. La disposition (retoquée) va être « rétablie » par les députés. Mais, en plein mouvement des gilets jaunes, le geste des sénateurs est fort.
Un geste qui émane de la commission des Finances et des sénateurs Les Républicains. 4 parlementaires d’Occitanie siègent aux « Finances » : Jean Claude Requier (Lot), Thierry Carcenac (Tarn), Claude Raynal (Haute-Garonne) et Yvon Collin (Tarn-et-Garonne). Parmi ces sénateurs 2 ont voté pour le blocage de la fiscalité des carburants, Jean-Claude Requier et Yvon Collin
L’initiative de l’amendement provient des rangs des Les Républicains et plus précisément du rapport général, Albéric de Montgolfier. Mais les deux parlementaires se sont retrouvés dans une position de principe : » la nécessité de soutenir le pouvoir d’achat des ménages, compte tenu du niveau déjà très élevé des prélèvements obligatoires ». Concrètement, il s’agit de maintenir le taux de la taxe intérieure de consommation de produits énergétiques (TICPE), sans remettre en cause le principe d’une fiscalité sur le carbone.
Les deux sénateurs (PS) de notre région, membre de la commission des Finances, n’ont pas rejoint leurs collègues du Lot et du Tarn-et-Garonne. Contacté par France 3 Occitanie, Claude Raynal précise qu’il est pour « un moratoire tant qu’il n’y a pas de solutions pour des mesures d’accompagnement social ». Mais le parlementaire (et candidat à la mairie de Toulouse) considère qu »il ne « faut pas complètement déshabiller le principe » d’une taxe carbone.
Du côté de la majorité parlementaire, l’initiative sénatoriale n’est pas vraiment appréciée. Le député (En Marche) du Gers rappelle que « la taxe carbone était dans tous le programme de tous les partis » et il estime que « les français jugeront sévèrement ces changements de postures opportunistes ». Pour Jean-René Cazeneuve, « le mécanisme proposé par le président de la République est plus responsable : modifier la taxe si le prix du baril augmente ».
Laurent Dubois (@laurentdub)