13 Mar

Municipales – Parti Socialiste : les militants toulousains écartés de la désignation de la tête de liste ?!

[Fact-checking] Un tête de liste socialiste aux Municipales. Mais des militants écartés de la désignation. L’hypothèse est-elle crédible ? Politique fiction ou vraie éventualité ?

Dans les locaux du PS 31 (Photo : MaxPPP)

Il s’agit de simples supputations. Mais elles existent et circulent dans les couloirs du PS. Les militants socialistes pourraient être écartés de la désignation de la tête de liste aux prochaines municipales. Ce scénario de politique fiction est démenti par le patron des socialistes, Sébastien Vincini. Néanmoins, l’hypothèse existe.

Pour Sébastien Vincini, elle n’est pas d’actualité et elle ne le sera jamais. Pas question de déposséder les militants de leur vote. Ce serait une atteinte à la démocratie interne. Néanmoins, les statuts prévoient cette éventualité. Les instances nationales peuvent prendre la main et désigner une tête de liste, sans passer par la case « vote militant ».

Un responsable du PS est catégorique : « statutairement il est possible de le faire »

Mais il existe un méthode plus douce. Après le vote militant, une ratification par le national est nécessaire. Le candidat choisi par la « base » peut être « trappé » par le « natio ».

Dans le Tarn, les militants ont déjà vécu ce genre d’expérience. Une candidate « locale » a du laisser sa place à une « sortante » investie par Paris.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Loi anticasseurs : le sénateur (Centriste) du Tarn, Philippe Bonnecarrère, vote « contre »

Le Sénat a adopté la loi anti-casseurs. Mais le sénateur du Tarn, Philippe Bonnecarrère, a voté contre le texte défendu par le gouvernement. Le parlementaire tarnais est hostile à une mesure phare de la réforme : les interdictions préventives de manifester.

Philippe Bonnecarrère, sénateur Union Centriste. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

La proposition de loi a soulevé l’hostilité de plusieurs députés de la majorité. Le Sénat vient d’adopter le texte voté à l’Assemblée. Mais, une nouvelle fois, la loi anticasseurs soulève réserves et résistances. Les sénateurs En Marche ont été plus disciplinés que leurs collègues du Palais-Bourbon. Pas d’abstention record chez les « macronistes » du Sénat. Mais, sur les 343 votants, on dénombre 115 votes « contre ».

Le sénateur du Tarn, Philippe Bonnecarrère, figure dans la liste des opposants. Le 6 mars dernier, la commission des lois a voté et le parlementaire tarnais a choisi le « non ». « J’ai soutenu la suppression de l’article 2 et ai été battu à mains levées » précise le sénateur Centriste.

L’article 2 est la disposition qui a mis le feu aux poudres. Il prévoit l’instauration d’interdiction préventive de manifestation. Philippe Bonnecarrère craint que cette « arme » législative tombe entre des mauvaises mains : « Je fais confiance au gouvernement actuel, comme j’aurai fait confiance à celui d’hier pour ne pas abuser. Mais il peut aussi être fait demain un mauvais usage de l’interdiction préventive de manifester ».

Une telle mesure existe en matière sportive. Mais, pour Philippe Bonnecarrère, ce n’est pas transposable. « La liberté de manifester et celle d’assister à un match ne semblent pas de même nature ».

Le parlementaire Centriste estime que « nous sommes devant un texte de circonstance (ndlr s’agissant de la loi anticasseurs) » et il est clairement hostile à un renforcement de la législation. « Notre police et notre justice ont les moyens d’agir et de maintenir l’ordre public républicain. Des interpellations ont lieu. 2000 manifestants ont fait l’objet d’une judiciarisation lors des épisodes successifs des gilets jaunes  et le juge pénal a les moyens de sanctionner les auteurs de violences d’une interdiction de manifester ou de déplacement au titre de l’article L131-10 du Code pénal ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

12 Mar

Livre : radiographie des élus macronistes

L’ouvrage est présenté comme « la première véritable enquête sur le mouvement macronien et ses représentants ». Une enquête dans laquelle sont forcément évoqués ou cités certains députés de notre région.

Photo Robert Laffont

« Le problème avec les costumes, c’est qu’ils anonymisent encore plus les inconnus ». La première phrase du livre est assassine mais plante bien le décor. Comme la plupart des députés LREM présents ce jour de juin 2017 dans les jardins de l’Assemblée Nationale, Manon Rescan est toute nouvelle, elle aussi, mais comme journaliste au service politique du Monde. Elle vient de raconter la campagne présidentielle et va maintenant suivre La République En Marche pour ses premiers pas au pouvoir.

Elle consacre aussi une partie de son livre à la campagne des Législatives. Elle évoque notamment « un panel parfait », « digne d’une campagne de pub Benetton », le 6 avril 2017 sur le plateau de l’Emission Politique de France2. Figurent parmi ses premiers candidats officiels au poste de député, Elisabeth Toutut-Picard, future parlementaire de Haute-Garonne ou encore Mireille Robert qui sera élue dans l’Aude.

Cette deuxième campagne, après celle de la Présidentielle, sonne déjà la fin pour certains pionniers du mouvement.  « Qu’importe qu’il y ait sur la circonscription un comité local d’En Marche avec d’autres aspirants à l’investiture » fait remarquer la journaliste quand elle évoque la candidature de Bruno Bonnell à Villeurbanne face à Najat Vallaud Belkacem. Plus proche de nous, on se souvient des fondateurs d’EM 32 qui ont quitté le navire, écoeurés, avant même que l’aventure de la gouvernance du pays ne commence vraiment.

Nouveau monde ? Pas vraiment…

En Marche, la politique autrement ? Pas vraiment si l’on en croit l’auteur qui dénonce un « renouvellement en trompe-l’œil ». Lors de sa première année à suivre l’Assemblée, elle se dit notamment frappée par « la quantité de membres du Parti Radical de Gauche » qu’elle rencontre dans les rangs de la majorité. Parmi eux, le député de l’Aveyron Stéphane Mazars. « Dans sa vie, cet élu nouveau monde ne s‘est pas contenté d’être sénateur. Auparavant, il fut adjoint au maire de Rodez, candidat aux législatives en 2012 sous l’étiquette PRG-Modem et conseiller départemental de l’Aveyron ».

Cité également comme « recalé du Parti Socialiste » ayant intégré LREM, M’Jid El Guerrab que nous avions connu ici alors qu’il avait intégré le cabinet de l’ariégeois Jean-Pierre Bel quand ce dernier était Président du Sénat. Manon Rescan s’appuie enfin sur le sociologue Luc Rouban qui « conclut que sur les trois cent huit députés La République en Marche élus en juin 2017, les deux tiers ont déjà eu une expérience politique ou « para-politique » ».

« Ils n’ont pas les codes », un agent de l’Assemblée Nationale

Pour les vrais nouveaux en revanche, la campagne n’est pas forcément une partie de plaisir. « Les premiers visages des futurs députés En Marche qui se font connaître sont en effet ceux de ces femmes tétanisées sur les plateaux télé, qui perdent leurs moyens, bafouillent, ânonnent et deviennent la risée des réseaux sociaux ». Dans cette veine, la deuxième partie de l’ouvrage s’intitule « les amateurs de la République ». « Je ne sais pas ce que je trouve le plus risible commente l’auteur : ces députés qui se comportent en touristes dans le Palais de la République ou cette institution déboussolée par des fenêtres ouvertes et des trognons de pommes (semés dans le jardin) ».

Pour les guider dans leurs nouvelles fonctions, ces débutants peuvent toutefois s’appuyer sur celui qui est surnommé dans le livre « le caporal-chef », Richard Ferrand, qui « a conservé une pointe d’accent aveyronnais ». Interdiction de déposer des amendements en son seul nom, relecture de toutes les questions écrites avant leur dépôt, limiter ses contacts avec les journalistes… Les troupes sont semble-t-il tenues par celui qui opte pour « la loi du bâton ».

« Ne pas confondre renouvellement et prétention », Monique Iborra

Un « caporal-chef » qui va ensuite lâcher la bride à ses troupes pour briguer le perchoir. Et malheur à ses imprudents concurrents à ce poste, à l’image de Yaël Braun-Pivet ! La présidente de la commission des lois ne sera pas épargnée y compris dans son propre camp comme l’atteste cette petite phrase de Monique Iborra. « La situation politique aujourd’hui mérite aussi de l’expérience… ne pas confondre renouvellement et prétention » assénera la députée de Haute-Garonne pour légitimer la candidature de Richard Ferrand pas vraiment symbolique du « nouveau monde ».

Certains talents émergent toutefois comme la députée de l’Essonne Amélie de Montchalin dans le style « contrôleurs de gestion » comme les classifient l’auteur. « Elle fait l’unanimité de la socialiste Valérie Rabault (NDR : présidente du groupe PS et députée de Tarn et Garonne) qui a tressé ses louanges dans un portrait pour l’Obs, à l’ancien président de la commission des finances Gilles Carrez. Elle les a tous bluffés par sa capacité, non seulement à apprendre vite la mécanique législative, mais aussi, assure Valérie Rabault, à transformer la technique budgétaire en discours politique ».

« Transformer la technique budgétaire en discours politique », Valérie Rabault

Inexpérience politique, un « ni de droite ni de gauche » qui quoi qu’il en soit peut être source de division, les « soldats de la macronie » ne s’illustrent effectivement pas par leurs idées. « Bon nombre de députés sont même convaincus que l’idéologie est un poison dans lequel ils ne doivent pas tremper leur lèvres (…)  Eux dont les valeurs se sont durement affrontées par le passé ».

La journaliste ne se résout toutefois pas à « juger sévèrement ces députés débutants ». Certains n’espéraient-ils pas comme l’élu de Haute-Garonne, Sébastien Nadot venu du mouvement de Robert Hue, que « la politique ne devait plus être une profession mais l’affaire de tous » ? Comme l’auteur, il constate des querelles d’ego parmi certains de ses collègues ambitieux. « On vit probablement une nouvelle génération Mitterrand » soupire le prof de sport.

« Une grande trahison » pour Sébastien Nadot

Lui « a renoncé à être un bon petite soldat de la macronie ».  Sa rupture avec LREM est racontée dans le chapitre intitulé « une grande trahison ». « Il y a eu un changement des personnes, une féminisation sans précédent mais sur les pratiques où sont les nouveautés ». Et il sait de quoi il parle, lui qui a voté contre le projet de loi de budget 2019 et qui a déposé une proposition de résolution demandant une commission d’enquête sur les ventes d’armes de la France à l’Arabie Saoudite.

L’ouvrage s’achève sur un épilogue consacré aux gilets jaunes, « une terrible remise en question » pour les macronistes. L’auteur évoque les actes de vandalisme et intrusions dans leurs lieux de résidence dont ont été victimes certains députés LREM comme Mireille Robert dans l’Aude. « Avec son accent du Midi, ses rondeurs et son franc-parler, Mireille Robert, quoique femme de vigneron, avait tout pour montrer que la Macronie n’était pas qu’une famille politique urbaine, CSP+ et prônant la start-up nation. Mais ce ne sont pas ces femmes qui écument les plateaux télé pour incarner le pouvoir ».

Patrick Noviello (@patnoviello)

« Les grandes illusions-Enquête sur les soldats de la macronie », Manon Rescan, Robert Laffont

 

11 Mar

Grand Débat : une députée (En Marche) du Gard témoigne sur les violences exercées par son ex-conjoint

La députée (En Marche) du Gard a organisé un Grand débat sur la place des femmes dans notre société. Annie Chapelier a témoigné de sa propre expérience s’agissant des violences conjugales.

Annie Chapelier. Députée (En Marche) du Gard. MaxPPP

Le Gard est l’un des départements français les plus touchés par la violence extra-conjugale. Ce (triste) constat n’est pas simplement statistique. Ce vendredi 8 mars, il s’est incarné dans plusieurs témoignages. La députée d’Alès a organisé un Grand débat sur la place des femmes dans notre société. Plusieurs participantes ont raconté leur parcours. La sœur d’une femme assassinée par son conjoint et une jeune retraitée, victime d’une tentative d’homicide de la part de son mari, ont pris le micro.

Mais la députée a également partagé son expérience et évoqué le fait qu’elle a été battue par son ex-compagnon.

Annie Chapelier estime que la libération de la parole est nécessaire.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

Grand Débat : passe d’armes entre En Marche et la députée (PS) Valérie Rabault au sujet des retraites

A l’issue du Grand débat national, La République En Marche propose une réindexation des retraites. La présidente du groupe PS à l’Assemblée, Valérie Rabault dénonce une récupération politique. La socialiste rappelle que la mesure sera effective en 2020 grâce…à un recours du PS devant le conseil constitutionnel.

La députée PS Valérie Rabault (Photo : MaxPPP)

Ce dimanche 10 mars, La République En Marche (LaRem) a présenté ses propositions suite au Grand débat national. La consultation se termine cette semaine et le parti majoritaire tire une conclusion : un retour en arrière s’agissant de l’indexation des retraites. Le délégué général d’En Marche, Stanislas Guérini, estime qu’il faut ré-indexer les retraites sur l’inflation.

La socialiste, Valérie Rabault, revendique la paternité de la mesure. La présidente groupe PS à l’Assemblée rappelle que la réindexation est déjà une réalité pour 2020. Et l’application de ce principe est issue d’un recours du conseil constitutionnel déposé par l’opposition.

Le Grand débat va bientôt se terminer . La phase de la mise en oeuvre sera LE moment de vérité. 62% des Français sont sceptiques et estiment que le gouvernement ne tiendra pas compte des propositions. Ils peuvent visiblement être rassurés s’agissant de la concrétisation sur les retraites et l’inflation.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

07 Mar

Européennes 2019 : polémique chez LR après la disqualification de la toulousaine Laurence Arribagé

L’ex députée de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé, est absente de la liste LR pour les Européennes. Un cadre de la Fédération des Républicains critique la décision et dénonce une erreur de la part de Laurent Wauquiez.

Laurence Arribagé. Photo AFP J.Demarthon

La présidente de LR31 n’a pas ménagé ses efforts pour figurer sur la liste des Européennes. La commission d’investiture des Républicains n’a pas retenu sa candidature. Laurence Arribagé ne bénéficie même pas d’une place inéligible, en fond de liste.

La potion amère ne passe pas. Un cadre de la Fédération, proche de Laurence Arribagé, a écrit aux militants pour exprimer son dépit. Johnny Dunal « regrette une liste de petites compromissions ». Le délégué de circonscription, fidèle lieutenant de la présidente départementale, pose une question : « comment accepter que Toulouse, 4ème métropole soit absente de cette liste ».

Johnny Dunal met ouvertement en cause le président de son parti : « le choix fait par Laurent Wauquiez de laisser Toulouse, Marseille ou encore Bordeaux sur le banc de touche est une erreur ».

Contacté par France 3 Occitanie, un responsable national de LR estime que « la liste est équilibrée, avec des sortants qui ont une expérience mais aussi des nouveaux venus qui connaissent les questions européennes. La liste est nationale et la question n’était pas d’assurer une représentation géographique des villes et des régions ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Mar

Européennes 2019 : deux élus d’Occitanie investis par Les Républicains

Le maire de Lavaur, Bernard Carayon, et le député européen Franck Proust, viennent d’être investis par le parti de Laurent Wauquiez pour les prochaines Européennes.

Bernard Carayon, maire de Lavaur.

La commission d’investiture du parti Les Républicains vient d’arrêter le casting pour les prochaines Européennes. 26 noms figurent sur la liste. L’Occitanie est représentée par deux élus, un tarnais et un gardois.

Franck Proust est investi. Ce n’est pas une surprise. Le député Européen appartient à la catégorie des « sortants ». Il est reconduit et vise donc un troisième mandat. Le maire de Lavaur est, en revanche, un « entrant ». Ancien député du Tarn et conseiller régional, Bernard Carayon est en 23ème position. Une position non éligible mais qui traduit une proximité politique avec Laurent Wauquiez.

Comme le précise un cadre des Républicains, « c’est un rôle de relai et d’appui pendant la campagne ».

 

L’ex députée de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé était candidate à la candidature. Un membre de LR estime même que la toulousaine était « archi-candidate » et très motivée. Mais les instances nationales de son parti en ont décidé autrement en autrement. L’adjointe aux sports de Jean-Luc Moudenc est absente de la liste. Un vrai camouflet pour la présidente de LR31.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Européennes : la « vraie-fausse » candidature du gilet jaune Benjamin Cauchy chez Laurent Wauquiez

Le gilet jaune, Benjamin Cauchy affirme avoir décliné une offre du parti Les Républicains : une place sur la liste des européennes. Mais du côté de Laurent Wauquiez, c’est un démenti. Aucune proposition n’a été faite.

Benjamin Cauchy. Photo : MaxPPP

Ce mercredi 6 mars, le parti de Laurent Wauquiez doit dévoiler sa liste pour les Européennes. Aucun suspens, s’agissant de Benjamin Cauchy. Le gilet jaune, invité « permanent » sur le plateau de BFM, sera absent du casting. Benjamin Cauchy affirme avoir « été approché par des leaders nationaux pour rejoindre la liste LR » et précise : « je n’ai pas donné suite ».

Le très médiatique porte parole des gilets jaunes libres s’est invité lors de la (dernière ) venue, en région toulousaine, de Laurent Wauquiez. Une rencontre improvisée s’est déroulée sous l’œil des caméras. Le président des Républicains a alors proposé à Benjamin Cauchy un contact plus tranquille, loin de l’agitation d’une fin de meeting.

Selon le gilet jaune, le rendez-vous s’est non seulement déroulé. Mais il a débouché sur une offre pour les Européennes. Une source, membre de LR, affirme que Benjamin Cauchy « a été reçu poliment mais aucune proposition n’a été faite ». Un proche de Laurent Wauquiez est catégorique et affirme « n’avoir jamais entendu parler d’une candidature Cauchy ».

Il existe des listes « fantômes » : toujours annoncées et jamais constituées. S’agissant de Benjamin Cauchy, c’est plutôt une « vraie-fausse » candidature : annoncée mais non confirmée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

05 Mar

Comment l’ex-députée PS de Toulouse Cathy Lemorton a été nommée patronne de la « réserve sanitaire »

Après avoir annoncé fin 2018 qu’elle quittait la politique (et le PS), l’ex-pharmacienne, ex-députée et présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale fait un retour fracassant… dans le monde du travail.

Cathy Lemorton (Photo : V. Isore / MaxPPP)

Après sa défaite aux législatives en juin 2017, Cathy Lemorton avait confié avoir traversé une période difficile sur le plan personnel. La tempétueuse députée socialiste de la Haute-Garonne avait eu un passage à vide.

Fin 2018, elle annonçait même quitter le Parti socialiste (ou ce qu’il en reste) et la politique. Pour une retraite bien méritée ? Que nenni.

Députée pendant deux mandats, l’ex-pharmacienne, qui avait vendu son officine toulousaine et dont le nom a circulé plusieurs fois comme possible ministre de la Santé, était parvenue en 2012 à la présidence de la puissante commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Où elle ne s’est pas fait que des amis… surtout dans le milieu médical.

Et boum, voici l’ex-députée de retour aux affaires… sanitaires. Non plus dans un rôle politique mais cette fois opérationnel. Cathy Lemorton a pris le 1er mars, la tête de la « réserve sanitaire ».

Mobiliser des professionnels de santé réservistes

Inconnue du grand public, la réserve sanitaire est un établissement qui permet à l’Etat de mobiliser des « réservistes » professionnels de santé en cas d’épidémies, de grands rassemblements, etc. C’est l’une de composantes de Santé Publique France, l’agence directement rattachée au ministère de la santé.

Une réserve maintenant placée sous les ordres de Cathy Lemorton. Qui nous indique avoir été simple candidate au poste :

Quand j’ai vu passer l’offre d’emploi, je rentrais juste d’une mission à Mayotte en tant que réserviste quasi-anonyme. J’ai envoyé mon CV et ma lettre de motivation, j’ai été entendue par un jury et finalement choisie pour débuter dès que possible » (Cathy Lemorton, entretien avec France 3)

Il s’agit d’un poste stratégique. La nomination du titulaire serait-elle totalement dénuée de sens politique ? Cathy Lemorton y prend la suite de Clara de Bort, directrice d’hôpital mais aussi ex-collaboratrice des ministres Xavier Bertrand et Roselyne Bachelot.

« J’avais le profil »

Alors, l’ex-députée PS aurait-elle bénéficié pour ce poste de la bienveillance, voire d’un coup de pouce de la ministre de la Santé Agnès Buzyn ? L’intéressée réfute.

Il était marqué sur la fiche de poste d’avoir des capacités de soin (je suis pharmacienne), de management (j’ai géré des équipes à l’Assemblée) et une bonne connaissance du domaine réglementaire et législatif. Je pense avoir le profil. Je ne crois même pas qu’Agnès Buzyn était au courant que j’avais fait des missions en tant que réserviste » (Cathy Lemorton, entretien avec France 3)

A son nouveau poste, elle devra aussi travailler avec des médecins libéraux. Quand elle était présidente de la commission des Affaires Sociales, ses relations avec certains praticiens étaient extrêmement tendues. « Ils n’avaient pas digéré le tiers-payant généralisé, précise-t-elle aujourd’hui. Mais de toute façon, ces gens-là ne sont pas réservistes, il n’y a pas de sujet ». 

Devoir de réserve

La politique c’est donc terminé pour elle. « Ce fut une belle période, inattendue, dont je garde de bons souvenirs et pas d’aigreur » confie-t-elle.

Elle habite désormais Paris et débute, à 57 ans, une nouvelle vie. « C’est un joli projet et je ne suis plus en première ligne. Ça me va très bien ! »

Et pas question pour elle de prendre part à la future campagne des élections municipales de Toulouse. Il y a quelques temps, certains socialistes toulousains avaient fait de cet ex-proche d’Arnaud Montebourg leur possible championne. Ce temps est révolu.

En tant qu’agent public, elle a désormais un devoir de réserve (qui n’a rien de sanitaire).

FV (@fabvalery)

04 Mar

Européennes : l’ex députée (LR) de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé, candidate à la candidature

L’ancienne députée (LR) de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé, est candidate à une investiture pour les prochaines Européennes. Sa candidature se heurte à des obstacles : peu de places éligibles et la concurrence de Rachida Dati et de Nadine Morano.

Laurence Arribagé, présidente de LR31. Photo : MaxPPP

L’annonce remonte à plus d’un mois. Lors d’une réunion interne, Laurence Arribagé a évoqué son intérêt pour les prochains Européennes. L’heure de vérité approche. Ce mercredi 6 mars, la commission d’investiture doit se réunir. Les 20 premiers noms doivent sortir du chapeau des instances nationales des Les Républicains.

Un responsable (national) du parti estime qu’il existe un dosage : 50% de sortants et 50% de nouveaux venus. En Occitanie, malgré ses ennuis judiciaires, Franck Proust appartient à la première catégorie et devrait décrocher un ticket. Laurence Arribagé est dans le « quota » des entrants. Une investiture est loin d’être acquise. La présidente des Républicains de la Haute-Garonne n’est pas dans la ligne Wauquiez. Mais ce n’est pas vraiment l’essentiel. La parcours du combattant qui attend Laurence Arribagé n’est pas vraiment politique. Il est lié au contexte et aux règles du jeu.

Un proche de Laurent Wauquiez est très prudent et précise qu’il est « impossible de dire » si la toulousaine va figurer parmi les « heureux élus ». Mais une chose est certaine. Les obstacles ne manquent pas. Le premier concerne le respect de la parité : 10 places seulement sont ouvertes sur les 20 premières de la liste. Nadine Morano et Rachida Dati sont bien parties pour figurer dans la « short list ».

Laurence Arribagé est en concurrence directe avec les deux têtes d’affiches nationales. Une concurrence d’autant plus rude que les sondages ne sont pas au beau fixe pour Les Républicains.

Le parti de Laurent Wauquiez arrive en troisième position, derrière LaRem et le Rassemblement National de Marine Le Pen. Les places éligibles sont « chères ». Pour espérer un siège, il faut être dans les 15 premiers. Autrement dit, le fait de décrocher une investiture est moins essentiel que le numéro sur la liste.

Cette (dure) loi politique est la même dans tous les partis et pour tous les candidats. Laurence Arribagé ne peut pas ignorer cette parfaite évidence.

Fin du suspens mercredi prochain.

Laurent Dubois (@laurentdub)

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