Le Sénat a adopté la loi anti-casseurs. Mais le sénateur du Tarn, Philippe Bonnecarrère, a voté contre le texte défendu par le gouvernement. Le parlementaire tarnais est hostile à une mesure phare de la réforme : les interdictions préventives de manifester.
La proposition de loi a soulevé l’hostilité de plusieurs députés de la majorité. Le Sénat vient d’adopter le texte voté à l’Assemblée. Mais, une nouvelle fois, la loi anticasseurs soulève réserves et résistances. Les sénateurs En Marche ont été plus disciplinés que leurs collègues du Palais-Bourbon. Pas d’abstention record chez les « macronistes » du Sénat. Mais, sur les 343 votants, on dénombre 115 votes « contre ».
Le sénateur du Tarn, Philippe Bonnecarrère, figure dans la liste des opposants. Le 6 mars dernier, la commission des lois a voté et le parlementaire tarnais a choisi le « non ». « J’ai soutenu la suppression de l’article 2 et ai été battu à mains levées » précise le sénateur Centriste.
L’article 2 est la disposition qui a mis le feu aux poudres. Il prévoit l’instauration d’interdiction préventive de manifestation. Philippe Bonnecarrère craint que cette « arme » législative tombe entre des mauvaises mains : « Je fais confiance au gouvernement actuel, comme j’aurai fait confiance à celui d’hier pour ne pas abuser. Mais il peut aussi être fait demain un mauvais usage de l’interdiction préventive de manifester ».
Une telle mesure existe en matière sportive. Mais, pour Philippe Bonnecarrère, ce n’est pas transposable. « La liberté de manifester et celle d’assister à un match ne semblent pas de même nature ».
Le parlementaire Centriste estime que « nous sommes devant un texte de circonstance (ndlr s’agissant de la loi anticasseurs) » et il est clairement hostile à un renforcement de la législation. « Notre police et notre justice ont les moyens d’agir et de maintenir l’ordre public républicain. Des interpellations ont lieu. 2000 manifestants ont fait l’objet d’une judiciarisation lors des épisodes successifs des gilets jaunes et le juge pénal a les moyens de sanctionner les auteurs de violences d’une interdiction de manifester ou de déplacement au titre de l’article L131-10 du Code pénal ».
Laurent Dubois (@laurentdub)