Dans un tweet et une vidéo relayés notamment par la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, le député LREM de Haute-Garonne Mickael Nogal nous reproche de n’avoir invité que des hommes sur le plateau de notre émission du 24 mars. Nous avons choisi de lui répondre et de vous expliquer pourquoi nous estimions que ce procès d’intention est nul et non avenu.
Mickael Nogal. Député de la Haute-Garonne. Photo MaxPPP/Isorel
Tout d’abord, nous n’avons de leçon de parité à recevoir de qui que ce soit. Nous n’allons pas faire ici la liste des élues ou personnalités de la société civile invitées à participer à nos débats, pas plus que celle des émissions consacrées à cette même thématique de la parité. Nos fidèles téléspectateurs, et les autres, se feront eux-mêmes leur opinion. Et elle ne nous sera pas défavorable, je n’en doute pas.
La constitution d’un plateau d’invités en télévision n’est pas chose simple. Ce faux-procès qui nous est aujourd’hui fait est l’occasion de vous en parler. Ce qui prévaut dans nos choix est avant tout la cohérence éditoriale par rapport à un thème de débat de réserver une place à une telle ou un tel. Il est évident que face à la réflexion sur la place des femmes dans notre société qui s’est légitimement instaurée ces dernières années, nous ne restons indifférents et ce depuis longtemps déjà.
Faut-il pour autant enfreindre les principes déontologiques qui nous guident ? Je ne le pense pas. Quels sont ces principes ? Priorité à la légitimité et aux compétences de l’invité par rapport au thème abordé, priorité à son implantation sur notre zone de diffusion, respect de l’équilibre de l’échiquier des formations politiques sur notre territoire et surtout indépendance dans les choix que nous faisons.
Alors reprenons une par une les accusations qui sont portées à notre encontre par le député Nogal. « Aucune femme n’a été invitée ». C’est faux. Nous avions convié notamment Brigitte Barèges, la maire Les Républicains de Montauban qui n’a pu être parmi nous pour des raisons d’agenda. Qui mieux qu’elle dont sa ville d’élection a été frappée de plein fouet par le terrorisme pouvait débattre, à nos côtés, dans cette émission consacrée aux mesures mises en place après les attentats qu’a connu notre région ?
Mickael Nogal explique ensuite que nous n’avons pas accepté qu’il soit remplacé par une autre élue. C’est vrai. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas aux femmes et hommes politiques, quels qu’ils soient et quelles qu’en soient les raisons, de composer nos plateaux d’émission. De plus, l’élue qu’il nous « proposait » ne l’est pas sur notre zone de diffusion. Là encore autre principe que nous essayons de ne pas enfreindre sauf raison éditoriale majeure.
De son côté, Monique Iborra, députée En Marche de Haute-Garonne, habituée de notre émission, a également été sollicitée par Mickael Nogal « mais trop tardivement » dit-elle. Nous l’avons eu au téléphone avant l’enregistrement de l’émission. Elle n’était plus disponible, comme elle l’explique également sur twitter. Elle dénonce d’ailleurs sur ces mêmes réseaux sociaux « une polémique inutile ».
Le député de Haute-Garonne met également en avant notre responsabilité parce que dit-il « la parité, et plus globalement la question de l’égalité entre les femmes et les hommes, ce n’est plus une option, ce n’est plus un sujet secondaire et que l’on peut tous agir, et que l’on peut faire de cette égalité entre les femmes et les hommes une réalité ». Nous sommes bien d’accord avec lui. Mais à l’heure actuelle il y a également une autre responsabilité qui est la nôtre, celle de notre indépendance en tant que média, notamment de service public, qui est de ne pas se laisser dicter nos choix.
Comme nous n’avons pas l’habitude ici de mâcher nos mots, et comme notre parole est libre, nous nous permettons donc aujourd’hui de qualifier cette fausse polémique de « coup de com’ » du député Nogal dont ni la classe politique ni la parité ne sortent grandies. Pour notre part nous continuerons à faire vivre le débat, la liberté de la presse ainsi que la parité, en toute indépendance.
Léo Lemberton (@leolemberton) et Patrick Noviello (@patnoviello)