L’avenir du Front de Gauche après une « Fête de l’Huma » agitée. L’analyse du Parti de Gauche face au risque du Front National. Faut-il rejoindre le PS au 2nd tour ? L’avenir de du « Projet En Commun » entre le Front de Gauche et Europe-Ecologie. Le chef de file du Parti de Gauche en Midi-Pyrénées, Guilhem Seyriès, répond aux questions qui agitent le début de la semaine et qui conditionnent les prochains mois.
Guilhem Sereins conseiller régional et chef de file du Parti de Gauche
Régionales 2015 – Dimanche, lors de la « Fête de l’Huma », le patron du PC, Pierre Laurent, a contesté Jean-Luc Mélenchon. La presse parle d’un risque de dislocation du Front de Gauche. Vous craignez un schisme ?
Guilhem Seyriès. Le Front de Gauche est une construction qui a apporté un nouveau souffle. Avec 12% lors de la présidentielle de 2012 cette stratégie a été confortée. Mais c’est un outil nécessaire mais pas suffisant. Selon les régions toutes les forces ne sont pas homogènes et tout cela va entrer en cohérence.
Régionales 2015 – Les turbulences nationales peuvent-elles secouer l’expérience régionale du « Projet En Commun » ?
Guilhem Seyriès. Une cohérence se met en place. Europe Ecologie a évolué. Au départ, ils étaient très solitaires et ils ont modifié leur ligne. Ils sont disponibles pour un large rassemblement. Tout le monde pense que l’union est nécessaire.
Régionales 2015 – Le PS appelle à une union de toute la gauche au 1er tour pour faire face au FN. Votre réaction.
Guilhem Seyriès. Les déclarations de Cambadélis (NDLR 1er secrétaire du PS) sont celles d’un capitaine qui sait que son bateau prend l’eau. C’est de la tactique. Cette tactique le déshonore. Le seul argument pour faire l’union de la gauche est de brandir l’épouvantail du FN. Le PS ferait mieux de se poser les vraies questions. Ce qui fait progresser le FN ce n’est pas l’union ou pas l’union. Ce sont les reniements du gouvernement.
Régionales 2015- Le PC et EELV sont prêts à rallier le PS au 2nd Tour. Ou du moins ils n’excluent pas un ralliement. Quelle est votre position ?
Guilhem Seyriès. Nous verrons le soir du 2nd tour et chacun devra prendre ses responsabilités. Si nous arrivons en tête Carole Delga devra prendre ses responsabilités. Une chose est certaine. Nous voulons une politique régionale indépendante de la politique gouvernementale. Le contre-exemple c’est le Conseil Régional qui soutient la privatisation de Blagnac.
Régionales 2015-Vous avez présenté le projet. Il vous reste à adopter un programme et à monter des listes. Où en êtes-vous ?
Guilhem Seyriès. Notre responsabilité est de créer un rassemblement qui propose une alternative citoyenne et qui ne soit pas une union politicienne. Nous devons dégager un chemin pour régler l’urgence sociale, l’urgence écologique et rétablir la souveraineté populaire sur les décisions politiques. Tout cela demande du temps et il faut trouver un équilibre entre toutes les composantes du « Projet En Commun »
Régionales 2015-La question de la tête de liste régionale est tranchée ? Ce sera Gérard Onesta ? Marie-Pierre Vieu ? Vous ?
Guilhem Seyriès. Non elle n’est pas tranchée. Personne ne veut faire s’effondrer l’édifice sur cette question. Mais, pour autant, plusieurs candidatures peuvent être légitimes et aucune ne relève de l’évidence. Nous ne sommes pas dans les guerres de personnes. Ce qui compte c’est le respect du collectif ;
Régionales 2015-Philippe Saurel revendique, comme vous, une démarche citoyenne. Qu’en pensez-vous ?
Guilhem Seyriès. Je ne le connais pas personnellement. Mais je regarde ce qu’il fait dans sa mairie et nous n’avons pas la même conception des relations sociales. En démocratie nous avons besoin d’oxygène et de rompre avec les vieilles pratiques. Je ne sais pas s’il ira jusqu’au bout. Mais ce que je vois c’est que sa liste c’est la liste des cumulards du Midi (NDRL : la liste de Philippe Saurel s’appelle « Les Citoyens du Midi »). Il parle de renouvellement des pratiques et de citoyenneté et il présente uniquement des maires, des conseillers départementaux ou des candidats qui ont été battus aux investitures au PS. C’est pas mieux du côté de Carole Delga qui cumule aussi et qui ne voit pas de problème à être à la fois présidente de région et députée. Les gens n’en peuvent plus de ses pratiques. Les citoyens ne veulent plus de cela.
Propos recueillis par Laurent Dubois