15 Sep

Aude : un vrai citoyen sur la liste « Citoyens du Midi » de Philippe Saurel

La liste « Citoyens du Midi » a enfin un citoyen sur ses listes. Aujourd’hui, à Carcassonne, Philippe Saurel présente son leader départemental et ce n’est pas un élu. Serge Loubet a été le maire de sa commune, Aragon. Mais le viticulteur et ancienne figure de l’ASC XIII n’a pas de mandat.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale « Citoyens du Midi »

A la différence du Tarn, du Gard, des Pyrénées Orientales, de l’Aveyron et du Lot, l’Aude correspond aux « canons » du renouvellement citoyen vanté et voulu par Philippe Saurel. Les adversaires du maire de Montpellier critiquent des listes départementales composées de cumulards ou de « recyclés » du PS.

S’agissant de Serge Loubet, c’est un « saurélien » qui passe ses journées dans les vignes ou à s’occuper l’association (Association Tutélaire Départementale des Inadaptés) dont il est le directeur.

Pour Philippe Saurel, l’Aude n’était pas un terrain facile. Il avait en face de lui une véritable forteresse socialiste qui ne cachait pas ses intentions de « bloquer » les investitures du maire de Montpellier.

Le PS et le président du département, André Viola tiennent fermement le territoire. La fédération socialiste est très structurée et puissante. Le PS national en sait quelque chose. Suite à un accord avec le parti de Jean-Michel Baylet, la tête de liste PS-PRG devait être le maire radical de Gruissan, Didier Codorniou. Face à la résistance et au refus (lié à un vieux contentieux remontant aux régionales de 2010) des socialistes audois, l’ancien international de rugby s’est fait plaquer au sol. Il va devoir reculer en seconde position.

Dans cet environnement, la marge de manœuvre de Philippe Saurel était étroite.

Si, parmi tous les départements de la Grande Région, les « Citoyens du Midi » ne devaient pas avoir un élu comme leader départemental, c’est bien dans l’Aude. Seuls l’Ariège et le Gers peuvent « revendiquer » une telle maitrise des réseaux de maires et d’élus locaux par le PS.

Serge Loubet doit maintenant compléter la liste audoise. Il va devoir trouver 11 co-listiers.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

PRG Haute-Garonne : Bernard Keller et Philippe Guerin absents de la liste pour les Régionales

Bernard Keller

Bernard Keller

Lundi soir, la Fédération départementale du PRG de Haute-Garonne a désigné, par un vote de l’Assemblee Générale, ses candidats hommes et femmes pour les Régionales.

Ce scrutin doit être validé vendredi par les instances nationales. Celles-ci peuvent modifier le classement et même « repêcher » des candidats malheureux. Cette dernière option est toutefois exceptionnelle.

Le résultat présente une vraie surprise. Philippe Guérin (ancien maire de Cugnaux et conseiller regional sortant) et Bernard Keller (maire de Blagnac et vice-président de Toulouse Métropole) n’ont pas été sélectionnés.

Le coup le plus rude est pour Bernard Keller. Le maire de Blagnac a démissionné du conseil départemental pour pouvoir se présenter aux Regionales. Des Regionales qu’il vise depuis longtemps et qui lui tiennent à cœur.

Nul doute que ses relations conflictuelles avec Jean-Michel Baylet ont pesé (lourdement) sur le choix du PRG 31. Le patron des radicaux de Gauche ne veut pas de Bernard Keller sur ses listes. D’après une source, il aurait même dit, lors d’un séminaire qui s’est déroulé cet été sur les bords du lac de Saint-Féréol : « Même s’il change de sexe, Keller ne sera pas sur la liste ». Cette phrase est peut être apocryphe. Mais le conflit qui oppose le maire radical de Blagnac et Jean-Michel Baylet est bien réel.

Bernard Keller loupe de peu sa qualification. Il est arrivé en 4ème position. Mais le résultat est là.

Voici les noms des candidats retenus :

  • Christophe Delahaye (conseiller régional sortant)
  • Pierre-Nicolas Bapt (secrétaire général du PRG 31)
  • Patrick Doucède (ancien conseiller général)
  • Martine Cordon de Quidt (animatrice Cercle PRG Toulouse)
  • Monique Fallières (élue La Salvetat Saint Gilles)
  • Karine Lacroix (élue municipale Aucamville)

Laurent Dubois

Edito : La bataille de la ruralité

François Hollande lors du "comité interministériel aux ruralités" à Vesoul lundi. En campagne et en campagne ? AFP PHOTO / SEBASTIEN BOZON

François Hollande lors du « comité interministériel aux ruralités » à Vesoul lundi. En campagne et en campagne ? AFP PHOTO / SEBASTIEN BOZON

 

« Nous sommes tous des ruraux » semblent lancer, à l’unisson, les candidats. Alors évidemment certains vous diront « Oui mais nous, nous l’étions avant eux ». Quoi qu’il en soit, en attendant la désertification médicale se poursuit, les Points Postes continuent de fleurir là où les agences ont disparu, les administrations, perceptions et autres gendarmeries battent en retraite. Sans compter sur la baisse des dotations d’état aux collectivités qui ne frappent pas exactement au même niveau le petit maire de village et le président de Métropole.

Mais  entendez-vous dans nos campagnes  scander nos candidats qui disent avoir LA solution. Même le Front National s’y met, lui dont les représentants n’avaient semblent-ils aucun élément de langage en la matière lors des dernières Départementales (je vous invite à revoir nos débats d’alors).  « Le développement des circuits courts. Il doit y avoir une vraie politique régionale en la matière. Il faut rapprocher la production des lieux de consommation. Il faut des aides massives pour favoriser le concept. C’est bon pour l’environnement, pour les revenus des agriculteurs et cela favorise le fameux « patriotisme économique » explique Louis Aliot à Laurent Dubois (voir interview ci-dessous).

La ruralité n’est pas un simple alinéa des politiques publiques

Carole Delga et Martin Malvy, eux, se sont offert un dimanche en Lozère. Pas moins de 11 présidents de départements et des élus socialistes les ont rejoints pour s‘entendre dire par la tête de liste PS-PRG : « La ruralité n’est pas un simple alinéa des politiques publiques. Nous devons convenir ensemble d’une gouvernance originale entre la Région et les départements. » Et l’actuel président socialiste de Midi-Pyrénées d’aller encore plus loin : « Les métropoles ont davantage besoin de la ruralité que la ruralité des métropoles pourvu que l’on en soit toujours solidaire, que l’on y maintienne ou que l’on y développe les activités et les Services auxquels elle a droit.  »

Et le gouvernement de battre la campagne à son tour ce lundi. Un comité interministériel s’est tenu à Vesoul en présence de François Hollande. Un gouvernement qui devrait monter en puissance en termes de représentations dans le cadre des régionales. En atteste Manuel Valls venu inaugurer…le Grand Presbytère restauré en salle d’exposition sur les terres de Carole Delga vendredi dernier dans le Comminges.

Nul doute que ceux dont les programmes sont encore en cour d’élaboration, notamment via des plateformes participatives, comme celui de l’Alternative d’EELV et du Front de Gauche, se positionneront aussi sur cette thématique de la ruralité. Ainsi ceux à qui la notoriété manque sur le territoire engrangent les kilomètres de routes Départementales à l’image de Philippe Saurel (DVG), Dominique Reynié (LR/UDI) ou encore Damien Lempereur (DLF).

Au delà du duel Toulouse/Montpellier

Montrer que les Régionales ce ne sont pas simplement l’affrontement de deux métropoles, Toulouse et Montpellier, pour savoir qui aura la plus grosse part du gâteau. Voilà l’objectif que se sont fixés la plupart des Etats-Majors. Sous peine que de nombreuses voix leur manquent.

La campagne se gagnerait-elle d’abord à la campagne ? La question mérite d’être posée tant l’électeur rural même si souvent isolé ne boude pas l’isoloir. Seulement cette fois-ci, il va falloir certainement redoubler d’attention à son égard. Des promesses, les villageois de notre région en ont entendues beaucoup ces derniers scrutins. Souvent beaucoup de crédits ont été dépensés pour à l’arrivée peu de service ou de dynamisme retrouvés. La ruralité en politique : une sempiternelle terre de labourage électoral.

Patrick Noviello

14 Sep

Guilhem Seyries (Parti de Gauche) :  » les reniements du gouvernement font monter le FN »

L’avenir du Front de Gauche après une « Fête de l’Huma » agitée. L’analyse du Parti de Gauche face au risque du Front National. Faut-il rejoindre le PS au 2nd tour ? L’avenir de du « Projet En Commun » entre le Front de Gauche et Europe-Ecologie. Le chef de file du Parti de Gauche en Midi-Pyrénées, Guilhem Seyriès, répond aux questions qui agitent le début de la semaine et qui conditionnent les  prochains mois.

Guilhem Sereins conseiller régional et chef de file du Parti de Gauche

Guilhem Sereins conseiller régional et chef de file du Parti de Gauche

Régionales 2015 – Dimanche, lors de la « Fête de l’Huma », le patron du PC, Pierre Laurent, a contesté Jean-Luc Mélenchon. La presse parle d’un risque de dislocation du Front de Gauche. Vous craignez un schisme ?

Guilhem Seyriès. Le Front de Gauche est une construction qui a apporté un nouveau souffle. Avec 12% lors de la présidentielle de 2012 cette stratégie a été confortée. Mais c’est un outil nécessaire mais pas suffisant. Selon les régions toutes les forces ne sont pas homogènes et tout cela va entrer en cohérence.

Régionales 2015 – Les turbulences nationales peuvent-elles secouer l’expérience régionale du « Projet En Commun » ? 

Guilhem Seyriès. Une cohérence se met en place. Europe Ecologie a évolué. Au départ, ils étaient très solitaires et ils ont modifié leur ligne. Ils sont disponibles pour un large rassemblement. Tout le monde pense que l’union est nécessaire.

Régionales 2015 – Le PS appelle à une union de toute la gauche au 1er tour pour faire face au FN. Votre réaction.

Guilhem Seyriès. Les déclarations de Cambadélis (NDLR 1er secrétaire du PS) sont celles d’un capitaine qui sait que son bateau prend l’eau. C’est de la tactique. Cette tactique le déshonore. Le seul argument pour faire l’union de la gauche est de brandir l’épouvantail du FN. Le PS ferait mieux de se poser les vraies questions. Ce qui fait progresser le FN ce n’est pas l’union ou pas l’union. Ce sont les reniements du gouvernement.

Régionales 2015- Le PC et EELV sont prêts à rallier le PS au 2nd Tour. Ou du moins ils n’excluent pas un ralliement. Quelle est votre position ?

Guilhem Seyriès. Nous verrons le soir du 2nd tour et chacun devra prendre ses responsabilités. Si nous arrivons en tête Carole Delga devra prendre ses responsabilités. Une chose est certaine. Nous voulons une politique régionale indépendante de la politique gouvernementale. Le contre-exemple c’est le Conseil Régional qui soutient la privatisation de Blagnac.  

Régionales 2015-Vous avez présenté le projet. Il vous reste à adopter un programme et à monter des listes. Où en êtes-vous ?

Guilhem Seyriès. Notre responsabilité est de créer un rassemblement qui propose une alternative citoyenne et qui ne soit pas une union politicienne. Nous devons dégager un chemin pour régler l’urgence sociale, l’urgence écologique et rétablir la souveraineté populaire sur les décisions politiques. Tout cela demande du temps et il faut trouver un équilibre entre toutes les composantes du « Projet En Commun »

Régionales 2015-La question de la tête de liste régionale est tranchée ? Ce sera Gérard Onesta ? Marie-Pierre Vieu ? Vous ?  

Guilhem Seyriès. Non elle n’est pas tranchée. Personne ne veut faire s’effondrer l’édifice sur cette question. Mais, pour autant, plusieurs candidatures peuvent être légitimes et aucune ne relève de l’évidence. Nous ne sommes pas dans les guerres de personnes. Ce qui compte c’est le respect du collectif ;

Régionales 2015-Philippe Saurel revendique, comme vous, une démarche citoyenne. Qu’en pensez-vous ?

Guilhem Seyriès. Je ne le connais pas personnellement. Mais je regarde ce qu’il fait dans sa mairie et nous n’avons pas la même conception des relations sociales. En démocratie nous avons besoin d’oxygène et de rompre avec les vieilles pratiques. Je ne sais pas s’il ira jusqu’au bout. Mais ce que je vois c’est que sa liste c’est la liste des cumulards du Midi (NDRL : la liste de Philippe Saurel s’appelle « Les Citoyens du Midi »). Il parle de renouvellement des pratiques et de citoyenneté et il présente uniquement des maires, des conseillers départementaux ou des candidats qui ont été battus aux investitures au PS. C’est pas mieux du côté de Carole Delga qui cumule aussi et qui ne voit pas de problème à être à la fois présidente de région et députée. Les gens n’en peuvent plus de ses pratiques. Les citoyens ne veulent plus de cela.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

Une ancienne responsable de l’UMP sur la liste Haute-Garonnaise de Louis Aliot

Louis Aliot parle d’une amie. Mais la présence, à ses côtés, de Chantal Dounot-Sobraques est un signal qui n’a rien de subliminal. Le Front National s’apprête à désigner une ancienne secrétaire départementale de l’UMP sur sa liste haute-garonnaise.

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Des tacles sur Dominique Reynié, des coups de griffe contre Carole Delga et une ode à la ruralité, la conférence de presse de rentrée de Louis Aliot est à la fois programmatique et très politique. En revanche, le leader regional du FN refuse d’officialiser la présence de Chantal Dounot-Sobraques sur sa liste Haute-Garonnaise.

Il renvoie au 21 septembre à la réunion de la commission d’investiture.

Malgré cela, la présence ostenstatoire de l’ancienne conseillère régionale et conseillère municipale au Capitole est transparente. Chantal Dounot-Sobraques a quitté l’UMP depuis deux ans et demi.

Ce sera sa première candidature sous les couleurs du Front National. Louis Aliot précise qu’il pourrait être tête de liste en Haute-Garonne. C’est assez improbable et cela ressemble à une esquive pour maintenir le suspens. En effet, Louis Aliot est très implanté à Perpignan (il siège au conseil municipal). Sa terre d’élection est au sens propre comme figuré les Pyrénées Orientales. Des terres sur lesquelles il est assuré de faire un bon score. Lors des dernières départementales, les PO ont voté à plus de 30% pour le FN. Une tête de liste dans ce fief frontiste est une garantie de succès.

Chantal Dounot-Sobraques peut donc, malgré les propos de Louis Aliot, devenir la future tête de liste en Haute-Garonne. En revanche, aucun doute, sur sa participation au scrutin.

Chantal Dounot-Sobraques permet d’afficher une « prise » et de faire les poches de Dominique Reynié. Louis Aliot veut accrocher les 30 points au 1er tour. Pour ce faire, il doit siphonner des voix au candidat de la droite et du centre.

L’affichage de Chantal Dounot-Sobraques est symbolique. Chantal Douno-Sobraqués est le prédécesseur de Laurence Arribagé.  Elle a été secrétaire départementale et la véritable patronne de la droite toulousaine au temps de Christine de Veyrac. D’ailleurs, selon nos informations, Jean-Luc Moudenc aurait été le premier à la féliciter lors de sa désignation par le patron de l’UMP de l’époque, Xavier Bertrand.

Sans parler de son élection sur la liste municipale de Dominique Baudis et de son passage dans les rangs de l’opposition municipale.

L’annonce de ce ralliement suscite de vives réactions au sein de la fédération haute-garonnaise des Républicains. Des réactions très critiques rappelant que Chantal Dounot-Sobraques a tenu des propos homophobes lors d’une déclaration polémique en plein conseil municipal. Ou de simples précisions sur son  » Baudissisme » de façade en soulignant que sa présence sur les listes de Dominique Baudis était simplement liée à  » un quota RPR ».

A noter que Chantal Dounot-Sobraques n’était pas la seule « représentante » de la droite et du centre toulousains lors de la conférence de presse de Louis Aliot. Maïté Carsalade (ex-centriste) était également présente. Ancienne adjointe au maire sous le mandat de Philippe Douste-Blazy, elle est qualifiée par un ancien camarade de route de « centriste virulente ». Mais ce ralliement surprend davantage que celui de Chantal Dounot-Sobraqués. Un ancien élu du Capitole parle carrément de « prise de guerre ».

Laurent Dubois

Addendum : Chantal Dounot-Sobraqués souhaite apporter les précisions suivantes :

– comme je l’ai dit lors de la conférence de presse , je n’ai pas la carte du FN et apporte mon appui à Louis Aliot en toute indépendance .

– Je n’ai pas été une baudisienne de façade , mais au contraire une  » baudisisienne  » très convaincue .
Dominique Baudis a été un très grand maire que j’ai servi avec beaucoup de plaisir . Certes nous avions parfois des analyses politiques très différentes ( notamment sur l’Europe ) , mais jamais sur la gestion de notre ville .
Ce qui m’a valu de travailler 3 mandats avec lui ! Et lors de l’affaire Allègre je l’ai toujours soutenu ( ce qui n’a pas été le cas de tous mes collègues …) absolument convaincue de son innocence .

Merci de bien vouloir tenir compte de ces deux éléments .

Cordialement .

C.Dounot

 

 

13 Sep

[Echo de campagne] « Aligot-Méluche » pour Gérard Onesta

Dimanche, toute la gauche a pris le ciel sur la tête. Les socialistes se sont réunis dans une Lozère douchée par la pluie. Mais ils ne sont pas les seuls. les écologistes, le Parti de Gauche, la gauche socialiste et le communistes ont eu les pieds dans la boue. La « gauche de la gauche » régionale s’est rendue à la Fête de l’Humanité. Une fête qui s’est déroulée sous des trombes d’eau.

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Pour Gérard Onesta, c’était une première. Le leader écolo a participé à plusieurs fêtes de L’Huma en région. Mais il a découvert aujourd’hui les immenses stands de la Courneuve. Il n’est pas monté seul. Marie Pierre Vieu (Front de Gauche), Guilhem Serieys (Parti de Gauche) et Myriam Martin (Ensemble!) ont également pris le chemin de la banlieue parisienne.

La délégation est montée avec le coeur léger. Elle revient, pour la bonne cause, avec un estomac lourd.

Le sondage rendu public jeudi  montre que l’alliance « Rouge-Verte » prend son envol.

En revanche, le collectif du « Projet En Commun » a du plomber son régime alimentaire

Il s’est restaurée sur le stand de l’Aveyron. A la place de la rituelle merguez, Gérard Onesta et ses camarades ont partagé un aligot avec Jean-Luc Mélenchon. Ce genre de plat peut contrarier les amateurs de menus végétaliens. Des menus très prisés dans le milieu écolo.

Ce n’est pas grave.

Gérard Onesta a bousculé, avec plaisir, ses habitudes gastronomiques.

Un accord avec le Front de Gauche vaut bien 545 Kcal. Pour le « Projet En Commun »,  l’heure du verdict approche. Ses différentes composantes vont devoir passer dans le dur. La phase de la présentation de la plateforme collaborative (pour reprendre le « jargon officiel) est validée. Mais il faut maintenant passer au programme et, plus difficile encore, à la confection des listes. Une confection qui doit assurer la représentativité de toutes les composantes : EELV, PC, PG, Occitanistes, Gauche Socialiste, Ensemble!

L’alchimie peut être explosive. Gérard Onesta a un atout dans sa manche : la détermination et la bonne volonté de Marie Pierre Vieu. La responsable du Front de Gauche parle d’une nécessité politique. Pour elle, pas de doute Verts et Rouges doivent s’unir. Ils n’ont pas le choix.

Mais un dérapage incontrôlé est toujours possible.

Un « Aligot-Méluche » à la Fête de l’Huma peut toujours aider.

Même si, lors de cette même fête, le patron des communistes, Pierre Laurent a taclé le Front de Gauche qui, en retour, boycotté le discours du leader du PC.

Décidément, les relations au sein de la gauche de la gauche sont plus épicées qu’une recette d’aligot.

Laurent Dubois

 

 

 

[Echo de campagne] Philippe Martin passe entre les gouttes

Violents orages sur le Languedoc-Roussillon. L’autoroute entre Montpellier et Clermont est coupée. Une partie de l’A 75 s’est effondrée. Ce n’est pas un temps à mettre un bus dehors. Et pourtant un convoi exceptionnel de Gersois rentre de la Lozère et se dirige actuellement vers Auch.

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A son bord des élus socialistes qui reviennent d’un rassemblement politique. Les proches et la famille de Philippe Martin peuvent se rassurer. L’ancien ministre et président du département passe entre les gouttes. Il vient d’envoyer un SMS :

Bien qu’un peu perturbé par l’épisode cévenole d’hier, et l’impossibilité matérielle pour certains élus de nos rejoindre, notre rassemblement des territoires a été un grand moment de mobilisation, d’engagements et de solidarité (engagement des 11 départements de gauche de mettre leurs services d’entretien des routes à disposition des départements sinistrés).

Visiblement, les nuages noirs n’ont pas empêché les échanges. Philippe Martin peut retrouver les rives du Gers avec le sens du devoir accompli. L’ancien ministre a activement préparé ce rendez-vous consacré à la ruralité. Il bénéficiait d’un double entrainement. Face aux intempéries, l’ancien ministre de François Hollande a pu bénéficier des conseils d’un spécialiste des  averses, bourrasques, parapluies retournés et lunettes trempées : le président de la République. Sur la question de la ruralité, il a prononcé un discours (appuyé sur sa pratique) lors de la récente visite de Manuel Valls dans le Gers.

 

Laurent Dubois

 

[L’interview du Dimanche] Louis Aliot : « un plan Marshall pour la ruralité »

Après un dimanche au Grau-du-Roi, dans le Gard, Louis Aliot se prépare pour un lundi toulousain. Demain, à 11 H 30, le leader régional du Front National va faire une conférence de presse place du Capitole. Au menu des propositions agricoles. Détail dans un entretien qui revient également sur le dernier sondage publié et la déclaration de Robert Ménard concernant les réfugiés venus de Syrie.

Louis Aliot Député européen et leader du FN pour les régionales 2015

Louis Aliot Député européen et leader du FN pour les régionales 2015

Régionales 2015 – Quel va être le menu de votre conférence de presse ?Vous venez à Toulouse pour présenter vos candidats en Haute-Garonne ?

Louis Aliot. Pas encore. La commission d’investiture interviendra le 21 septembre. Mais je peux vous dire que des femmes seront là. Je viens pour présenter un plan Marshall pour la ruralité. Il faut une aide massive pour les agriculteurs et notamment des aides à l’installation.

Régionales 2015–Vous pouvez être plus précis ? Vous pouvez citer une de vos propositions ?

Louis Aliot. Le développement des circuits courts. Il doit y avoir une vraie politique régionale en la matière. Il faut rapprocher la production des lieux de consommation. Il faut des aides massives pour favoriser le concept. C’est bon pour l’environnement, pour les revenus des agriculteurs et cela favorise le fameux « patriotisme économique ».

Régionales 2015–Jeudi dernier, un sondage OpinionWay pour « Europe-Ecologie » a été rendu public. Il vous donne en tête au 1er tour avec 27 % mais vous êtes battu au second tour. Votre réaction ?

Louis Aliot. C’est un excellent point de départ. On doit pouvoir accrocher les 30 points. Mais le point le plus important c’est que les sondages ne mesurent jamais les 2nd tours. Bien sur, ils fournissent des chiffres. Mais ils ne veulent rien dire car c’est une question de dynamique au 1er tour et les cartes sont rebattues en fonction du résultat des urnes. A gauche, je me demande comment vont faire Europe-Ecologie et le Front de gauche pour rejoindre le PS au 2nd tour après s’être combattu au 1er. Il ne suffira pas de dire que le programme, c’est la lutte contre le FN.

Régionales 2015–Votre adversaire c’est qui ? La gauche ? Dominique Reynié ?

Louis Aliot. C’est la gauche qui détient les 2 régions (NDLR Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon). Mais c’est une gauche minoritaire et divisée. Je suis la seule alternative parce que je suis d’ici. Je connais parfaitement la mécanique des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. J’ai siégé dans les deux conseils régionaux. Et quant à Dominique Reynié, on se demande pourquoi il a échoué dans notre région. En plus, c’est un européaniste convaincu. Il aurait pu être sur la liste d’un Martin Malvy ou d’une Carole Delga.

Régionales 2015-L’accueil des réfugiés venus de Syrie occupe la Une de l’actualité. Pensez vous que le dossier va s’inviter dans la campagne des régionales ?

Louis Aliot. Oui cela peut jouer. J’attends de savoir si Carole Delga va en accueillir à Martres-Tolosane (NDRL commune de Haute-Garonne dont elle est maire). On n’entend pas Dominique Reynié qui ne dit rien sur le sujet. Mais, quand on va voir arriver des réfugiés dans les campagnes pour occuper des logements que les français espéraient occuper cela va faire réagir les habitants de la région. Je suis partisan du principe « charité bien ordonnée commence par soi même ».

Régionales 2015- Vous êtes d’accord avec la position du maire de Béziers, Robert Ménard ?

Louis Aliot. J’ai vu une vidéo dans laquelle Robert Ménard vient expulser avec des policiers municipaux des réfugiés qui occupent illégalement un logement. On doit commencer par là et faire respecter les lois. Après je pense que les maires de gauche qui veulent accueillir des réfugiés doivent commencer à le faire chez eux, à leur domicile, au lieu de le faire financer par le contribuable.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

12 Sep

[Fact-checking] Un enterrement de la « Présidence Déléguée »

Le feuilleton de l’été ne survivra pas à l’automne. Depuis la fin juillet, le PS est empêtré dans la polémique de la « Loi Alary-Pinel ». L’annonce d’une réforme législative pour créer un poste de « président délégué » a soulevé une tempête politico-médiatique. Visiblement, le projet est enterré.

cimetiere

Vendredi dernier, Sylvia Pinel lance un pavé dans la mare. La ministre radicale prend ses distances avec la « présidence déléguée ». Immédiatement, cela fait tourner le sang des socialistes gardois et de certains parlementaires. Un député PS déclare : « c’est incroyable, c’est une ministre qui laisse sous entendre que son parti pourrait ne pas voter un texte soutenu par le gouvernement ».

D’autres réactions sont plus désabusées.

D’après des responsables socialistes, Sylvia Pinel a compris que le projet est mort. Elle dresse (implicitement) l’acte de décès. Cette version est (visiblement) la bonne.

D’après nos informations, Martin Malvy est catégorique. A plusieurs de ses interlocuteurs, il a annoncé ouvertement : «ça ne passera jamais ». Le président de Midi-Pyrénées est bien placé pour le savoir. Il a une ligne directe avec le président des Régions de France. Son homologue aquitain, Alain Rousset, ne cache pas son opposition et même son agacement par rapport à une réforme législative « parachutée » en plein été.

Au delà des propos, il y a les faits.

La création d’une présidence déléguée suppose et impose le dépôt d’un projet ou d’une proposition de loi. Le gouvernement ou un parlementaire doit déposer un texte sur le bureau de l’une des deux chambres.

Au Palais-Bourbon, le groupe PS se réunit mercredi prochain, le 15 septembre. Aucune trace de la « présidence déléguée » dans la liste des textes prévus. Un séminaire de groupe doit se tenir du 21 au 23 septembre. Les députés socialistes n’ont pas encore reçus le programme. Mais, d’après les parlementaires consultés, il n’existe aucune information ou indice permettant de penser que la « présidence déléguée » va être mise au menu.

Ordre du jour de la réunion du groupe députés PS

Du côté du Sénat, les socialistes sont minoritaires. Il serait surprenant que la proposition émane d’une assemblée dont la majorité est ouvertement hostile. De plus, les sénateurs contactés (au nombre de 4, 3 de gauche et 1 de droite) affirment ne pas avoir entendu parler d’une proposition sur la « présidence déléguée ».

Enfin, s’agissant du gouvernement et d’un éventuel projet de loi, c’est clair et précis. Aucun texte sur la présidence déléguée jusqu’au 9 octobre. Cette date est d’ailleurs déterminante et plaide pour un abandon. En effet, moins de deux mois avant le 1er tour des régionales, il est improbable que le gouvernement se lance dans un chantier houleux qui parasiterait la campagne de ses candidats.

Vu l’hostilité farouche des sénateurs (un parlementaire Républicain dit : « les orgues de Staline sont prêtes » NDLR : Nom d’un lance roquettes multiple soviétique), le débat va s’éterniser et s’enliser. Attendre la mi-octobre est plus qu’imprudent.

Dans les prochaines semaines, il va falloir surveiller l’agenda des assemblées et de Matignon. Manuel Valls s’est engagé personnellement et publiquement sur le dossier.

Une reculade serait un vrai camouflet. Il est toujours possible que le gouvernement veuille sauver les apparences. Mais plus le temps passe et plus un enterrement est probable.

Laurent Dubois

11 Sep

[Echo de campagne] C’est loin, mais c’est le début de la vraie campagne

72 724 km2. Le chiffre est totalement abstrait pour l’immense majorité des midi-pyrénéeens et languedociens. Sauf pour une catégorie de la population : les élus socialistes. Ils connaissent la superficie d’une Grande Région qui porte bien son nom. Et pour cause.  Au gré des réunions, ils parcourent les départementales. La dernière en date s’est déroulée à Baziège, en Haute-Garonne et la première se situait dans l’Aude. Dimanche, les élus socialistes vont exploser le compteur kilométrique. Direction : la Lozère. 

saint-germain-du-teil

Saint Germain du Teil. Cette commune de Lozère est aux antipodes des Hautes-Pyrénées et du pays Catalan. Pourtant, dimanche, malgré une alerte météo concernant des pluies diluviennes, des cortèges d’élus départementaux et régionaux vont pendre leur bâton de pèlerin.

Le choix du lieu ne doit rien au hasard. Comme le précise le responsable « presse » de Carole Delga, Yvon Le Gall, la Lozère est une terre de conquête. Il a basculé à gauche lors des précédentes départementales. Une victoire, même très disputée, est toujours un signal positif. Surtout s’il s’agit d’une femme (Sophie Pantel) qui bat un cacique de droite (Jean-Paul Pourquier).

En plus, au delà du symbole, le choix d’une commune de 840 habitants, plantée sur un plateau qui s’ouvre sur l’Aubrac est un endroit idéal pour parler ruralité. Tant pis pour les kilomètres et (si Météo France ne se trompe pas) le risque d’aquaplaning.

Martin Malvy et Sylvia Pinel viendront en voiture. Mais Philippe Martin est bien un ancien ministre de l’Ecologie. Son bilan carbone va être « nickel ». Pour rejoindre les 10 autres présidents de départements invités, Philippe Martin a choisi d’affréter un bus. Via Michelin affiche 301 km et 4 heures 13 de route entre Auch et la destination lozérienne. Les gersois ont le temps d’arriver et de profiter de l’humour de Philippe Martin.

Chaque délégation départementale doit apporter des spécialités gastronomiques pour un buffet. Dans le cas (improbable) d’un assoupissement de Philippe Martin, la délégation du pays d’Artagnan pourra toujours « piocher » dans les vivres.

En tout cas, les gersois ne sont pas ceux qui vont avaler le plus de bitume.

Les Hauts-Pyrénéens et la Catalans détiendront la palme des kilomètres parcourus.

Mais, une fois arrivés, les participants vont assister à une première.

Pour la première fois, Carole Delga va parler « programme ».

Depuis des semaines, la tête de liste PS-PRG parcourt le terrain. Au risque de mener une « super-cantonale » à la place d’une vraie régionale.

En basculant dans les idées et les propositions, Carole Delga change de braquet et entre vraiment dans la campagne. Evidemment, l’essentiel n’est pas de le faire. Tout dépendra de ce qui va être dit.

A défaut d’être sur place, on jugera sur pièces.

Laurent Dubois

 

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