22 Juin

Le nom Occitanie pour la région sera sous-titré « Pyrénées-Méditerranée »

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES –  Les conseillers régionaux ont reçu, mardi 21 juin, la résolution sur le nom de la Région. Une résolution qui sera soumise à leur vote vendredi lors de l’assemblée plénière à Montpellier. Sans surprise, c’est le nom Occitanie, qui sera proposé mais complété par un « sous-titre », Pyrénées-Méditerranée.

Photo MaxPPP

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Le texte comporte 6 articles. Il porte sur le nom de la Région (article 1) mais aussi sur la localisation de l’Hôtel de Région à Toulouse (article 3) et la localisation des assemblées plénières dans l’aire urbaine de Montpellier (article 4).

S’agissant précisément du nom de la Région, la résolution indique : « proposer au gouvernement que la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées soit dénommée définitivement « Occitanie ». Ce nom sera enrichi dans la communication institutionnelle de la Région par une référence permanente aux Pyrénées et à la Méditerranée. Ces termes pourront être, dans certaines occasions, traduits en langues catalane et occitane ». 

Pendant un temps, la possibilité d’une résolution soumettant au vote plusieurs noms a été évoquée. Mais le choix final est de mettre un vote le seul nom d’Occitanie. De même, la possibilité de mettre un « sous titre » (Languedoc ou Pyrénées) a été évoqué et elle se traduit dans les faits.. Le document envoyé aux conseillers régionaux évoque « une référence permanente » et cela « dans la communication institutionnelle« .

La Région LRMP met ses pas dans ceux de « Hauts-de-France ». Une région qui a également choisi d’associer à son nom un « sous-titre » : Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Néanmoins l’ex Languedoc-Roussillon-Mid-Pyrénées fait dans la référence géographique (Pyrénées et Méditerranée) alors que « Hauts-de-France » reprend le nom de territoires.

Autre différence, le fait d’encadrer Occitanie de Pyrénées et Méditerranée permet de délimiter un territoire Occitan qui s’étend normalement de Bordeaux en passant par Limoges et l’Italie.

Dans un courrier (qui, selon une source, n’est jamais arrivée sur le bureau de Carole Delga), le président de l’Aquitaine soulève le fait que LRMP ne pouvait pas annexer une Occitanie qui dépasse largement les limites de son territoire. L’ajout de Pyrénées (même si le pays basque et une partie de l’Aquitaine sont également pyrénéennes) et de Méditerranée (même si elle s’étend jusqu’aux plages niçoises) permet de mieux délimiter l’Occitanie version Toulouse et Montpellier.

Concrètement, Occitanie-Pyrénées-Méditerranée va fleurir le courrier administratif ou les supports promotionnels de la Région.

Petite surprise. Ces mentions pourront être traduites en langues catalanes et occitanes. La résolution se contente de parler de « certaines occasions« . Reste à savoir lesquelles. Il semble évident que les manifestations culturelles occitanes et catalanes (festivals, concerts, conférences) bénéficiant des subventions régionales vont également pouvoir bénéficier de matériels de communication (banderoles et logos) « occitanisés » et « catalanisés ».

La résolution qui est arrivée dans la boite aux lettres des conseillers régionaux a toutes les chances d’être votée.

Occitanie peut compter sur les voix de la majorité plurielle de Carole Delga ( PS, PRG, Nouveau Monde En Commun (en dehors peut être de 2 ou 3 absentions du coté du PG)) mais également sur des voix de droite. Bernard Carayon (nouvellement réintégré dans le groupe de Christophe Rivenq) a notamment précisé qu’il votera pour Occitanie. Ou plus précisément, vu le texte de la résolution, pour Occitanie-Pyrénées-Méditerranée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

21 Juin

Occitanie : vendeur ou pas ?

Photo MaxPPP

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L’opération de lobbying se poursuit autour du nom possible de la future Région. Ainsi ce sont 53 chefs d’entreprises qui répondent pour Occitanie. Une initiative lancée par Convergéncia Occitana et Pais Nostre. « L’Occitanie est un beau nom de baptême pour notre Région. L’Occitanie porte des valeurs, un savoir et un dynamisme économique » peut-on lire en préambule de la liste des 53 signataires. Mais d’autres voix dissonantes se font aussi entendre dans le milieu économique.

 

La marque Occitanie

 

Alors « Occitanie » vendeur ou pas ? « Oui pour ceux qui ont pris cette marque pour leurs produits, mais pas pour les autres » ironise Jean-Louis Chauzy. Le Président du CESR n’en démord pas. Pour lui, le nom le plus stratégique reste « Languedoc-Pyrénées ». « Allez demander aux professionnels de l’hôtellerie de plein air ce qu’ils pensent d’Occitanie, eux qui ont fait toute leur promo sur le terme de Languedoc… »

 

Pourtant parmi les signataires cités plus haut un professionnel du tourisme plus que convaincu. Pour Julien Roumagnac, « l’Occitan fait partie de nos racines, de notre culture ». « Avec toutes ses valeurs, il est aussi notre histoire » précise le délégué de l’Union des Métiers de l’Industrie Hôtelière de Haute-Garonne. Il estime également que ce nom fait déjà l’unanimité : « Au cours des discussions au coin du comptoir que j’ai pu avoir, je crois n’avoir entendu personne dire qu’il était contre ».

 

Au-delà de nos frontières

 

Seulement comme l’a rappelé ce lundi à Carole Delga son homologue aquitain Alain Rousset, l’Occitanie va bien au-delà de nos frontières administratives. « L’Occitanie est un espace qui commence à Bordeaux en passant par Limoges, Clermont-Ferrand, Grenoble, descend jusqu’à Nice et s’arrête à Narbonne. Nous n’en représentons que 30% » précise Jean-Louis Chauzy pour enfoncer le clou. D’autres acteurs économiques en dehors de LR-MP qui avaient misé sur cette appellation pourraient donc également en prendre ombrage.

 

Quant à envisager « Occitanie » comme un nom porteur à l’export, là encore les avis divergent. « Mais ça ne veut rien dire. Vous croyez que les Hauts-de-France on sait où c’est vu de l’étranger ? A une époque, les américains plaçaient même Paris à hauteur de Lyon sur une carte de France » tempère Gérard Ramond, président de la CGPME du Tarn et Garonne. « Comme le Pays Basque en son temps, l’Occitanie prendra sa place dans le paysage » argumente également Julien Roumagnac. D’autres qu’eux auraient préféré une appellation incluant « Midi », « Sud » ou au moins « Méditerranée » pour donner des repères à l’extérieur, si ce n’est de notre pays, au moins de notre grande région.

 

« Languedoc », le mieux orthographié

 

Dernier argument mettant en avant « Languedoc » porté cette fois-ci par une TPE toulousaine. « Lors de nos votes personnels pour le nouveau nom de notre région, nous nous sommes aperçus que certaines propositions étaient particulièrement difficiles à orthographier. Nous nous sommes donc penchés sur les difficultés que pouvaient rencontrer les habitants ou les touristes en écrivant le nouveau nom » expliquent les responsables de Cordial, experte en correction orthographique avancée. En se concentrant sur « le nombre de graphies erronées rencontrées sur chaque nom envisagé, le nouveau nom de région serait « Languedoc » grâce à un sans faute. Sur la deuxième marche du podium : « Occitanie ». »

Patrick Noviello

20 Juin

Primaire à Gauche : Christophe Borgel « la primaire sera plus ouverte qu’en 2011 »

C’est l’annonce du week-end et elle conditionne la présidentielle de 2017. Vendredi 17 juin, le premier secrétaire du parti socialiste crée la surprise. Jean-Christophe Cambadélis annonce que les instances nationales de son parti vont se pencher sur l’organisation d’une primaire.

Samedi 18 juin, le bureau national approuve  le projet à l’unanimité . Ce n’est pas la première fois que le parti socialiste se lance dans une primaire ouverte. La précédente (co-organisée avec le Parti Radical de Gauche) remonte à 2011 et elle a ouvert les portes de la présidentielle à…François Hollande. Mais la cuvée 2016 présente une particularité unique : le président sortant peut participer à la compétition. Un chef de l’Etat toujours en exercice qui concourt à une primaire, c’est du jamais vu à gauche comme à droite.

Le numéro 3 du parti socialiste et député de Haute-Garonne Christophe Borgel revient sur ce tournant dans la course à l’Elysée. Interview.

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS et Christophe Borgel, numéro 3 du PS. Photo : MaxPPP

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS et Christophe Borgel, numéro 3 du PS. Photo : MaxPPP

Le Blog Politique. L’annonce de l’organisation d’une primaire à gauche a surpris tout le monde. Pourquoi cette accélération subite ? 

Christophe Borgel. Ce n’est pas subit. Jean-Christophe Cambadélis parle d’une primaire depuis le début de l’année. Il y avait sur la table trois hypothèses : pas de primaire, une primaire et l’organisation d’un congrès extraordinaire. Certains ont pensé qu’un congrès extraordinaire n’est pas une solution. Ne pas organiser de primaire n’était pas non plus une solution.

Le Blog Politique. Sur le papier, il s’agit d’une primaire ouverte. Mais, le PC et Europe Ecologie refusent de participer. Ce sera une primaire réduite aux courants du PS ? 

Christophe Borgel. J’ai vu la déclaration d’Europe Ecologie. Cela revient à acter la division de la gauche et c’est une erreur. C’est le meilleur moyen pour acter l’absence de la gauche du second tour de l’élection présidentielle. La division, c’est l’élimination du camp de la gauche. De notre côté, on veut réunir la gauche. Sur la plan social on voit ce que prépare la droite quand on regarde ce qui ressort de l’examen de la loi El Khomri par le sénat (ndlr un sénat dans lequel la droite est majoritaire) ou quand on entend le discours de Nicolas Sarkozy sur les minorités. Cela fait six mois que nous discutons avec nos partenaires et on nous ballade. Nous prenons nos responsabilités et nous continuerons à essayer de convaincre nos partenaires de nous rejoindre.

La primaire sera plus ouverte qu’en 2011

Le Blog Politique. Vous renvoyez le PC et EELV à leur responsabilité. Mais seul le résultat compte et votre primaire risque d’être une primaire light. Une micro primaire recroquevillée sur le PS.

Christophe Borgel. Non. La primaire sera plus ouverte qu’en 2011. Je ne veux pas parler à la place des radicaux de gauche. Mais ils ont accepté de participer en 2011 et je ne vois pas pourquoi ils ne rejoindraient pas en 2016. Mais il y a aussi tous les représentants ou toutes les composantes de la Belle Alliance Populaire (ndlr mouvement lancé en avril 2016) avec des écologistes  comme François de Rugy ou le Front Démocrate de Jean-Luc Bennhamias mais aussi des personnalités.

Le Blog Politique. L’organisation d’une primaire est plutôt une bonne nouvelle pour François Hollande. Cela peut libérer le terrain en éliminant des candidats avant le 1er tour. Vous avez eu un retour de l’Elysée ? Quel est l’état d’esprit de François Hollande.

François Hollande pas mécontent d’avoir un débat sur ce que nous avons fait pendant 5 ans au gouvernement

Christophe Borgel. Je ne parle jamais à la place du président de la République. Ce n’est pas moi qui l’ai eu directement mais le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis. Il ne semble pas mécontent de pouvoir avoir un débat sur ce que nous avons fait depuis 6 ans au gouvernement mais également de pouvoir se projeter dans l’avenir. François Hollande a annoncé qu’il s’exprimerait pour dire s’il est ou non candidat fin décembre.

Le Blog Politique. Concrètement comment va se dérouler la primaire ? On connait la date. Ce sera fin janvier. Mais on va revivre ce que nous avons connu en 2011 avec des débats télévisés ?

Christophe Borgel. Je commence juste à travailler dessus. Je ne sais pas communiquer sur une organisation qui n’est pas encore en place. Mais cela ressemblera à 2011.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Nom « Occitanie » pour la région : réserves dans les Hautes-Pyrénées, soutien de Philippe Martin

Quatre jours après la communication des résultats, les réactions se multiplient. Le choix du nom Occitanie fait réagir. Manifestation des catalans, prise de position d’opposition régionale, déclaration publique du président de la Région Aquitaine rappelant que LRMP n’a pas le monopole de l’Occitanie. « Si je revendique la liberté d’administration de nos collectivités, et votre liberté à choisir votre nom, je dois porter à votre connaissance notre interrogation sur celle-ci, car il pourrait laisser penser que l’Occitanie se limite à votre seul territoire régional » écrit Alain Rousset dans une lettre envoyée à Carole Delga.

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Toutes ces réserves exprimées publiquement ne sont pas les seules réserves exprimées ouvertement. Selon nos informations, vendredi 17 juin, des élus des Hautes-Pyrénées ont interpellé la présidente de région. Une interpellation (décrite par une source comme vive) qui portait sur l’occultation du mot Pyrénées. Ce week-end, dans le territoire de Carole Delga, le Comminges, des élus locaux ont également exprimé le même point de vue : impossible de laisser de côté la référence aux Pyrénées.

Ces réactions ne semblent pas ébranler Carole Delga. La présidente de région s’est convertie tardivement à l’Occitanisme. Les plus de 90 000 avis (sur 203 598 voix)  en faveur du nom Occitanie, mais aussi la pression « amicale » du Partit Occitan et d’Europe Ecologie ont fait bouger les lignes.

Carole Delga s’est toujours refusé a exprimer publiquement un choix. Dans son entourage professionnel et politique, plusieurs sources affirment que la présidente de Région penche vers Languedoc-Pyrénées. Mais, Carole Delga a toujours respecté une stricte réserve.

Cette retenue n’est plus d’actualité. Ce week-end, Carole Delga a déclaré : « C’est un beau nom de baptême, un nom qui porte les valeurs de l’Occitanie, le partage, la tolérance, la convivialité, la fraternité, l’égalité entre les hommes et les femmes». Selon nos informations, la présidente de région ne cache pas son enthousiasme et se laisse aller à un peu de poésie. D’après une source, la présidente de région, fait rimer Occitanie avec Californie et estime que le nom peut être un véritable atout international.

Carole Delga semble donc insensible aux bémols et aux critiques entendus du côté des catalans ou de certains élus locaux.

La présidente de région peut compter sur sa majorité pour le vote du 24 juin prochain. Mais elle dispose également de voix qui l’appuie. Notamment une voix gersoise. Celle de l’ancien ministre et président du département. Dans un message adressé à France 3 Midi-Pyrénées, Philippe Martin déclare : « Même si ce n’était pas mon choix premier, c’était Languedoc-Pyrénées, j’ai dit à Carole Delga qu’à on avis il ne fallait pas finasser avec le résultat d’une consultation populaire. 90 000 ce n’est pas beaucoup ? Certes mais c’est bien plus qu’un échantillon de 900 personnes si on avait fait un sondage…qui aurait donné surement le même résultat avec Occitanie en tête ! Et puis Occitanie ça fait « région » au même titre que Bretagne ou la Normandie« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

18 Juin

Nom Région LRMP : Occitanie face à ses opposants, les défenseurs serrent les rangs

C’est terminé mais c’est loin d’être fini. Après un long périple et une série de rebondissements (secret puis publication, pas de point presse puis une conférence de presse), les résultats de la consultation sur le nom de la région sont enfin publics. Occitanie arrive en tête des votes.

Photo MaxPPP

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Tout au long de la consultation, Carole Delga a répété que les avis récoltés ne valent pas décision et que le dernier mot appartient aux conseillers régionaux. Mais, face au score d’Occitanie (plus de 90 000 voix sur les 203 598 votes), la présidente de Région a revu sa position. Elle admet que le vote de l’assemblée régionale du 24 juin prochain doit refléter le verdict de la consultation populaire.

Cette ligne ne fait pas l’unanimité. Samedi 18 juin, des catalans sont descendus dans la rue pour manifester contre un nom de région réduit au nom Occitanie. Mais, au sein de l’institution régionale et dans la majorité de Carole Delga, une opposition s’exprime. Selon nos informations, un recours pourrait être déposé contre la délibération soumettant au vote des conseillers régionaux le nom Occitanie. Ce référé pourrait porter sur le non respect du principe de l’information des élus.

Mais, au sein de la majorité de Carole Delga, des voix hostiles existent également.

Face à ce risque de division, une mobilisation s’organise. Le vote du 24 juin repose sur les épaules des élus socialistes, des radicaux de gauche et des représentants de Nouveau Monde en Commun. Du côté des socialistes et des radicaux de gauche, la discipline de vote semble acquise. La 1er vice-présidente PRG du conseil régional, Sylvia Pinel a donné des gages de loyauté. Dans le camp socialiste, le président du groupe tient ses troupes. Après un temps de flottement, le député Christian Assaf est sur la ligne « occitaniste » de Carole Delga.

Le maillon faible reste la nébuleuse Front de Gauche, PC, EELV de Nouveau Monde. Le groupe de Gérard Onesta est à l’origine de la procédure de la consultation. Impossible de prendre le risque d’un torpillage. De plus, au delà de la paternité du procédé, Gérard Onesta est un chaud partisan de l’Occitanie.

Aussi, pour éviter les mauvaises surprises et les votes défavorables, les boulons sont serrés.

Vendredi 17 juin, une réunion de groupe a validé le principe de la liberté de vote.

Mais le lendemain, samedi 18 juin, la liberté est remplacée par une consigne. Tous les Nouveau Monde doivent voter pour Occitanie. Aucun suffrage ne doit faire défaut.

Cette unité (contrainte ou du moins obligatoire) prend acte d’un fait.

La droite et le centre (23 élus) ainsi que le Front National (40 élus) ne sont pas « occitanistes ».

Ce sont 63 voix sur 158 qui vont s’opposer au nom Occitanie. La majorité (simple) pour  adopter la délibération est à 79. La marge est relativement confortable (16 voix) pour Carole Delga et Gérard Onesta. Mais un principe de précaution s’impose. Des électrons libres venus du PC ou du PG pourraient réduire le « matelas » à une couche de paille.

Au delà du résultat lui même, c’est la légitimité et la portée du vote qui peut être entamée. Une victoire étriquée résonnerait comme un (petit) échec.

Pour éviter cette déconvenue, une solution. Des rangs serrés et une liberté de vote sacrifiée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

17 Juin

Nom Région LRMP : L’opposition refuse Occitanie et propose Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

Le groupe de la droite et du centre au conseil régional refuse d’entériner le nom arrivée en tête de la consultation organisée par Carole Delga. L’opposition condamne le choix d’Occitanie. Mais elle pointe également la méthode : « la consultation, imposée par la minorité verte-rouge de la majorité régionale, devait être, selon l’exécutif la seule capable de faire émerger un nom rassembleur. Or, il n’en est rien. Comment imposer à tous le choix fait par moins de 1,5 % de nos concitoyens ?« .

(Crédit : MaxPPP)

(Crédit : MaxPPP)

La droite régionale met ouvertement en cause la légitimité du « vote » Occitanie et parle d’un fiasco. La consultation a réuni plus de 200 000 « suffrages » mais sur un corps électoral potentiel de 4 à 5 millions d’habitants. Quant à Occitanie, l’Item doit son succès à 91 558 « voix ». L’opposition s’appuie sur ces chiffres relativement faibles pour contester le verdict. Le groupe présidé par le successeur de Dominique Reynié, l’alésien Christophe Rivenq, propose  «  une solution de consensus, de bon sens et économe des deniers publics et de conserver pour l’avenir le nom provisoire donné à la région fusionnée dans le cadre de la Loi … en la nommant définitivement « Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées » ».

Dans la foulée des résultats de la consultation, Carole Delga a annoncé vouloir trouver un nom fédérateur.

L’objectif est d’ores et déjà hors d’atteinte. On imagine mal un revirement de la droite régionale.

Le soutien des 23 conseillers régionaux de la droite et du centre semble définitivement perdu. 

Politiquement, c’est une mauvaise nouvelle. L’image consensuelle d’une assemblée régionale réunie autour d’un même nom s’éloigne.

Mais surtout cela complique le vote du 24 juin.

Lors du scrutin, la présidente de Région pourra compter sur l’appui du groupe de Gérard Onesta. Un groupe qui défend le nom Occitanie. Elle pourra également compter sur les élus socialistes et du PRG.

Mais il faut atteindre la majorité simple des 158 conseillers régionaux pour adopter la délibération.

La défection des élus de la droite ne complique pas l’équation.

Depuis le début du mandat, des élus de Nouveau Monde cultivent la dissidence et refusent de soutenir Carole Delga. Si on ajoute à  ces électrons libres, le refus de vote de la droite et si on complète le tableau avec un FN qui ne votera pas avec Carole Delga, un constat s’impose : le vote sera réduit aux voix de gauche. Et encore des voix de gauche risquent de faire défaut. Surtout du côté de communistes attachés au modèle jacobin.

Un modèle dans lequel le simple faire de lire Occitanie suscite une poussée de fièvre.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

Nom Région LRMP : Occitanie c’est validé, Carole Delga s’occupe des Catalans

 44,9 % des avis et 91 598 voix sur les 203 993 suffrages exprimés.  Occitanie arrive en tête de la consultation populaire sur le nom de la région. Les résultats ont été rendus public jeudi 16 juin.

L’opposition régionale attend toujours les chiffres. Mais elle  a pu les découvrir dans la presse. L’étape citoyenne est terminée. Prochaine phase le 24 juin avec le vote des conseillers régionaux. En attendant, la présidente de région entame une série de dialogues. Rencontres avec des acteurs économiques et culturels. Réunion avec les Catalanistes. Le milieu économique a exprimé ses réserves sur le nom Occitanie. Les Catalanistes peuvent se sentir floués et oubliés. Le but est de déminer le terrain et de dégager un consensus.

Carole Delga, présidente de la Région LRMP Photo @MaxPPP

Carole Delga, présidente de la Région LRMP Photo @MaxPPP

5 noms en compétition et 2 items qui se dégagent : Occitanie et Pyrénées. Comme le précise le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau  » la présidente prend acte des résultats et note que Pyrénées revient dans plusieurs choix« . Pendant un temps, un doute a plané. La consultation est-elle une simple consultation ou un vote ? Ces dernières semaines, l’hôtel de Région a insisté sur le caractère consultatif de la consultation. Les citoyens s’expriment. Mais ce sont les conseillers régionaux qui votent. Il peut exister une différence et même une divergence entre le « verdict » populaire et la décision de l’assemblée régionale.

L’ampleur du « vote » en faveur d’Occitanie change la donne. Selon nos informations, des membres de la majorité ont exprimé des réserves, parfois une franche hostilité contre le choix Occitanie. Mais Carole Delga a rapidement admis un fait. Impossible de « trapper » un nom qui s’est (largement) imposé face aux autres noms en compétition.

Désormais la question n’est plus de savoir si Occitanie va être validé mais comment.

Cela passe par une diplomatie active afin de ‘traiter » les éventuelles poches de résistances.

Laurent Blondiau insiste sur un point :  » la présidente ne veut pas que le choix du nom soit source de désunion mais au contraire d’union. Le mot Occitanie pose question par rapport à des territoires et par rapport au milieu économique. Il ne s’agit absolument pas de faire du marchandage. Mais éviter que le choix du nom fasse l’objet de pétitions, de manifestations ou d’un mécontentement« .

Le directeur de cabinet de la présidente de région a clairement identifié les abcès de fixation. Le milieu économique et des Catalanistes dont le fief se situe dans les Pyrénées-Orientales.

Le refus du nom Occitanie par le président du CESER.

Le monde de l’entreprise et des affaires a exprimé publiquement son désaccord au travers d’un communiqué de presse du président du Conseil Economique Social et Environnemental (CESER). Jean-Louis Chauzy est clair :  » ce serait une erreur de suivre le résultat de cette consultation. Si le 24 juin, la Région choisit le nom « Occitanie », nous demanderons au préfet de suivre l’avis du Ceser (Languedoc-Pyrénées, NDLR), car ce nom répondait à tous les critères importants : géographique, historique, culturel, sentiment d’appartenance, lisibilité ».

Du côté des Catalanistes, la contestation reste virtuelle. Une manifestation est prévue. Elle a été annoncée avant la publication des résultats et elle est organisée par la Convergence Démocratique de Catalogne de Jordi Vera. Mais elle n’inquiète pas l’entourage de Carole Delga car le mouvement est considéré comme marginal. En revanche, les catalans ont démontré leur capacité de mobilisation sous la présidence de Georges Frêche. L’ancien président du Languedoc voulait appeler sa région « Septimanie« . Ce projet a mis dans la rue des milliers de manifestants.

Le directeur de cabinet de Carole Delga est bien placé pour se rappeler de l’épisode. Laurent Blondiau était à l’époque aux côtés de Georges Frêche. Les catalans peuvent avoir des réactions explosives. Il est plus prudent d’anticiper et de dialoguer. A priori, pas de véritable danger. Quelques mesures (judicieusement appliquées) peuvent lever l’hypothèque catalane.

Des mesures pour les Catalanistes

Les Catalanistes sont hostiles à un « sous titre » Occitanie-Pyrénées. « Pas besoin d’une référence aux Pyrénées pour situer le Canigou » déclare une source. En revanche, plusieurs mesures peuvent désamorcer une fronde des Catalans. Localisation à Perpignan d’une Euro-Région rebaptisée « Occitanie-Catalogne ». Soutien de la Région pour changer le nom du département des Pyrénées-Orientales. Présence dans le nouveau logo de la Région (à côté de la croix du Languedoc) des couleurs catalanes. Drapeau catalan sur les bâtiments officiels de la Région. Présence sur des panneaux au bord des routes sous l’intitulé « Bienvenue dans la Région Occitanie« .

Avant le 24 juin, que ce soit du côté des Catalanistes ou des chefs d’entreprises, le tour de table sera terminé.

Il restera à soumettre au vote des conseillers régionaux une délibération comportant un ou plusieurs noms. Mais une délibération dans laquelle figurera forcément Occitanie.

La réunion de la conférence des présidents, lundi 20 juin, permettra d’en savoir davantage.

A suivre

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

16 Juin

Nom de Région LRMP : Occitanie arrive (largement) en tête de la consultation avec 44,90 % des choix

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Un point presse va officialiser le résultat à 17 heures, à l’Hôtel de Région de Montpellier.

Mais, selon nos informations, c’est le nom Occitanie qui arrive largement en tête de la consultation populaire sur le nom de la région.

Le nom Occitanie recueille 44,9% des suffrages. Cela représente quasiment 91 598 voix.  

Les votants ont placé en seconde position, Languedoc-Pyrénées avec 17,9 % des suffrages. 

Les 3 autres noms en piste se situent entre 10 et 15%. Pyrénées-Méditerranée : 15,31. Occitanie-Pays Catalan : 12,15 et Languedoc 10,01.

Parmi les 5 appellations en compétition, c’est donc un item à forte connotation historique et culturelle qui  a la préférence des 203 993 habitants de la région ayant participé à la consultation.

La préférence exprimée par les « votants » ne signifie pas qu’Occitanie sera le prochain nom de la région.

Les élus régionaux vont se prononcer le 24 juin prochain et leur vote peut parfaitement s’éloigner du résultat de la consultation populaire.

De plus, même si l’assemblée régionale « valide » Occitanie, il reste une autre étape : le passage devant le Conseil d’Etat et un décret du gouvernement.

Laurent Dubois (@laurentdub) et Benoît Roux (@Benoit1Roux)

Primaire à Droite en Haute-Garonne : les bureaux de vote, c’est parti

Polémique sur le vote des français de l’étranger. Polémique sur l’utilisation des moyens du parti par Nicolas Sarkozy. Polémique sur le nombre de bureaux de vote. L’organisation de la primaire à droite est loin d’être un fleuve tranquille. Mais, en Haute-Garonne, le chantier arrive à son terme sans trop de vague. La localisation des bureaux de vote a été enregistrée ce mercredi 15 juin et transférée à la Haute Autorité de la Primaire. En dehors d’un changement de pilote en cours de vol (le maire adjoint de Toulouse, Sacha Briand a été remplacé par Aurélien Andreu), la trajectoire (placée sous l’autorité de la députée Laurence Arribagé) a permis un atterrissage en douceur. Pas de contestation ou de mise en cause par les représentants des différents candidats à la primaire.

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne

158 bureaux de vote. Plusieurs bureaux se trouvent parfois dans un même lieu. C’est le cas notamment des 4 bureaux de vote de la salle Ossète à Toulouse, rue du lieutenant colonel Pélissier.

La date butoir pour enregistrer les bureaux était le mercredi 15 juin. Il s’agit d’un enregistrement informatique (sur un site extranet) qui rend quasiment définitif le processus. Les données sont transférées à la Haute Autorité en charge de l’organisation de la primaire. Mais il ne s’agit pas d’un contrôle. Tout au plus d’une vérification. Une vérification formelle portant (notamment) sur un principe de base arrêté en juillet 2015 : 9 bureaux de vote au minimum par circonscription.

La Haute-Garonne respecte parfaitement ce critère. Le nombre de bureaux par circonscription oscille entre 11 et 19. 19 bureaux de vote sur les 3eme (Toulouse-Verfeil), 5eme (Fronton), 6eme (Tournefeuille) et 7eme circonscriptions (Auterive). 11 bureaux de vote dans la 9eme circonscription (Portet-sur-Garonne). 13  bureaux de vote dans la 8eme circonscription (Bagnères de Luchon) et 16 bureaux dans la 10eme circonscription (Castanet-Tolosan).

La liste sera rendue publique au plus tard le 30 septembre 2016. Des ajustements peuvent être nécessaires. Entre le moment de la saisie informatique et la publication des lieux de vote. Certains endroits disponibles au 15 juin 2015 peuvent devenir indisponibles (pour des raisons pratiques) et exiger un « déménagement ». Des ajustements paraissent inévitables. Mais, globalement, la carte décidée au niveau départemental sera la bonne.

Ce résultat est le fruit de 12 réunions. Une réunion préambule, 10 réunions dans les 10 circonscriptions du département et une dernière réunion de clôture. Les représentants des candidats à la primaire ont pu assister et participer à ces rencontres. Le bilan est positif. Selon un des participants, « Laurence Arribagé (ndrl président de la commission départementale d’organisation de la primaire) a vraiment jouer le jeu. On va voir pour la suite. Mais rien à redire ». 

Le seul accroc se résume au départ (tonitruant) de Sacha Briand du pilotage de l’opération. Suite à un clash, le maire adjoint de Toulouse a claqué la porte. Il a été remplacé par Aurélien Andreu, maire adjoint de Cugnaux et membre du cabinet du maire de Toulouse. C’est ce dernier qui a préparé les éléments enregistrés depuis le 15 juin au soir sur le réseau extranet de LR.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

15 Juin

Bac Philo – Les copies de Jean-Luc Moudenc et Philippe Martin

Travailler moins est-ce vivre mieux ? Le désir est-il par nature illimité ? Descartes, Arendt et Marleau-Ponty. Comme tous les ans à la même époque, les candidats au bac ont phosphoré sur la philo. France 3 Midi-Pyrénées a proposé au maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, et à l’ancien ministre-président du Gers, Philippe Martin de plancher. Les deux élus ont accepté de reprendre, le temps d’une copie, le chemin du bac philo.

Le sujet est taillée sur mesure. Mais il a vraiment été posée au bac philo 2016. La politique est-elle l’affaire de tous ?

Pour la notation, c’est à l’appréciation des lecteurs du Blog Politique.

En revanche, s’agissant de l’application et de la bonne volonté, c’est 20/20.

Philippe Martin, député du Gers, Photo MaxPPP

Philippe Martin, député du Gers, Photo MaxPPP

La question peut sembler binaire. La réponse ne l’est pas.
La politique est-elle l’affaire de tous ? Oui, mais pas tout le temps. Oui, mais pas encore.
S’agissant de l’organisation collective de la société, la « politeia » incline à considérer que l’assentiment explicite de ses membres doit être recherché par tous moyens. Que l’action publique menée n’en sera que plus robuste politiquement si elle est le fruit d’une délibération large, qui la rende légitimement opposable à ceux qui en contesteraient ultérieurement le bien fondé.
Encore faut-il que la chose publique à mettre mise en oeuvre – décision, loi – soit intelligiblement, préalablement et honnêtement présentée à ce « tous » qui fait Nation.
Oui donc, mais pas tout le temps si, comme Socrate, on ne croit pas à « l’universelle compétence des citoyens », où si l’on juge que celle-ci que doit être précédée d’une indispensable éducation philosophique et politique.
Oui, mais pas encore.
« L’affaire de tous » pose implicitement la question de la représentation politique et de sa légitimité dans la durée.
Dans le système démocratique que nous connaissons en Europe, « l’affaire de tous » est d’abord « l’affaire de ceux qui veulent », de ceux qui s’engagent, et l’on peut se désoler qu’en réalité elle devienne sous nos yeux « l’affaire de moins en moins ».
La politique ne peut pas être l’affaire de tous par intermittence, ni laisser le pouvoir politique démocratiquement élu exercer celui-ci, même au nom du peuple, à l’abri des regards et du contrôle de ce « tous », indéfinissable et curieux. C’est toute là question de l’aspiration nouvelle des citoyens pour une « démocratie continue » qui ne se résume pas son un aspect participatif, lui aussi discriminant, mais qui envisage aussi que des jurys tirés au sort puissent, autant et aussi bien que les 925 élu(e)s du peuple, faire en sorte que la politique devienne vraiment l’affaire de tous.
Philippe MARTIN

©PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI / XAVIER DE FENOYL / TOULOUSE / LE 29/08/15 LE MAIRE JEAN LUC MOUDENC, MAIRE DE TOULOUSE A L'OCCASION DE LA FIN DE L'EDITION ETE 2015 DE TOULOUSE PLAGE. (MaxPPP TagID: maxnewsworldthree820853.jpg) [Photo via MaxPPP]

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse. Photo @MaxPPP

Malheureusement, la vie politique nationale provoque un sentiment d’éloignement chez les citoyens.
En revanche, la vie locale génère davantage de proximité. Le projet choisi par les citoyens lors du vote devient la priorité pour l’élu : l’affaire est à faire !
Après une campagne électorale qui a souvent cristallisé des clivages, l’élu, manches retroussées, doit rassembler, chercher sans cesse le consensus autour de son action. Il doit agir pour tous et non pour défendre tel ou tel intérêt particulier. Rassembler, c’est nécessaire pour impulser une dynamique, créer une émulation collective, favoriser les liens sociaux.
Élus et citoyens : ce couple doit être l’un à l’écoute de l’autre : c’est toujours ensemble que les choses avancent, et pas les uns contre les autres.

J’exhorte tous les jeunes, qu’ils passent le bac ou non ces jours-ci, à s’engager dans la vie publique, pour que les décisions ne se prennent pas sans eux, pour que le quotidien ne soit pas changé sans qu’ils se soient exprimés, sans qu’ils aient enrichi le débat public. Parce que, comme l’écrivait si justement l’académicien Charles de Montalembert : « Vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s’occupe de vous tout de même. ».

Jean-Luc Moudenc

Copies relevées par Laurent Dubois (@laurentdub)

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