Le groupe de la droite et du centre au conseil régional refuse d’entériner le nom arrivée en tête de la consultation organisée par Carole Delga. L’opposition condamne le choix d’Occitanie. Mais elle pointe également la méthode : « la consultation, imposée par la minorité verte-rouge de la majorité régionale, devait être, selon l’exécutif la seule capable de faire émerger un nom rassembleur. Or, il n’en est rien. Comment imposer à tous le choix fait par moins de 1,5 % de nos concitoyens ?« .
La droite régionale met ouvertement en cause la légitimité du « vote » Occitanie et parle d’un fiasco. La consultation a réuni plus de 200 000 « suffrages » mais sur un corps électoral potentiel de 4 à 5 millions d’habitants. Quant à Occitanie, l’Item doit son succès à 91 558 « voix ». L’opposition s’appuie sur ces chiffres relativement faibles pour contester le verdict. Le groupe présidé par le successeur de Dominique Reynié, l’alésien Christophe Rivenq, propose « une solution de consensus, de bon sens et économe des deniers publics et de conserver pour l’avenir le nom provisoire donné à la région fusionnée dans le cadre de la Loi … en la nommant définitivement « Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées » ».
Dans la foulée des résultats de la consultation, Carole Delga a annoncé vouloir trouver un nom fédérateur.
L’objectif est d’ores et déjà hors d’atteinte. On imagine mal un revirement de la droite régionale.
Le soutien des 23 conseillers régionaux de la droite et du centre semble définitivement perdu.
Politiquement, c’est une mauvaise nouvelle. L’image consensuelle d’une assemblée régionale réunie autour d’un même nom s’éloigne.
Mais surtout cela complique le vote du 24 juin.
Lors du scrutin, la présidente de Région pourra compter sur l’appui du groupe de Gérard Onesta. Un groupe qui défend le nom Occitanie. Elle pourra également compter sur les élus socialistes et du PRG.
Mais il faut atteindre la majorité simple des 158 conseillers régionaux pour adopter la délibération.
La défection des élus de la droite ne complique pas l’équation.
Depuis le début du mandat, des élus de Nouveau Monde cultivent la dissidence et refusent de soutenir Carole Delga. Si on ajoute à ces électrons libres, le refus de vote de la droite et si on complète le tableau avec un FN qui ne votera pas avec Carole Delga, un constat s’impose : le vote sera réduit aux voix de gauche. Et encore des voix de gauche risquent de faire défaut. Surtout du côté de communistes attachés au modèle jacobin.
Un modèle dans lequel le simple faire de lire Occitanie suscite une poussée de fièvre.
Laurent Dubois (@laurentdub)