28 Juin

Annulation de l’AG de l’aéroport : le dessous des cartes

La réunion qui devait décider de la redistribution des dividendes (17,5 millions) réclamée par les actionnaires chinois (Casil, 49 ,9% des parts) a été reportée. Plusieurs avantages à cela. D’abord c’est le moyen de ne froisser personne. Ensuite les actionnaires publics opposés à cette redistribution de bénéfices auraient pu parler à presse et dénoncer le comportement du partenaire privé créant ainsi une division. Enfin, l’Etat détenteur de 10,1% d’actions aurait été obligé de se positionner.

Photo MaxPPP

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« Des considérations extérieures à l’entreprise pourraient interférer avec les débats ». Ainsi le directoire de l’aéroport justifie, dans un communiqué, le report de son Assemblée Générale. La lettre ouverte du président du Conseil Economique et Social Régional au Ministre de l’économie fait-elle partie de ces considérations ? Quoi qu’il en soit Jean-Louis Chauzy n’a pas mâché ses mots dans son courrier daté de lundi envoyé à Emmanuel Macron.

 

Où sont passés les investissements promis ?

 

« Aujourd’hui, l’actionnaire majoritaire au conseil de surveillance veut puiser dans les fonds propres de la société pour la rémunération des actionnaires ». Et le président du CESR d’expliquer que ce serait dangereux pour l’équilibre financier de la structure et de dénoncer l’attitude des partenaires chinois : « Dans sa campagne de séduction des collectivités, des acteurs économiques et de l’Etat, le groupe chinois s’était engagé à investir dans différents projets, notamment dans les infrastructures…à ce jour rien n’est venu ».

 

Une fois cela noté noir sur blanc, ce que veut aussi Jean-Louis Chauzy, c’est que l’Etat se positionne. Il appelle le Ministre à ce que « l’Etat préserve les 10,1% de parts qu’il détient dans ce montage financier et qu’il soit tenu compte de cette situation des concessions pour les aéroports de Nice et Lyon ». Parce que l’enjeu véritable de ce débat est là. L’aéroport de Toulouse-Blagnac est pour l’heure un exemple unique en France de montage financier public-privé d’une telle infrastructure de transport.

 

Beaucoup de salive pour 9 millions

 

Lors de sa conférence de presse de ce matin, la présidente du conseil de surveillance de l’aéroport a mis l’accent sur le fait que les actionnaires chinois ne souhaitaient se reverser au final que 9 millions d’euros : « Vous ne trouvez pas que ça fait beaucoup de salive ? » ironise Anne-Marie Idrac. Seul hic pour un des actionnaires publics locaux « ce n’est pas une question d’argent mais de principe ! ». Sous-entendu, un partenaire fraichement arrivé ne peut se reverser des bénéfices qu’il n’a pas contribué à produire.

 

Toujours lors de cette conférence de presse Anne-Marie Idrac a qualifié de « perturbations exogènes » ce qui l’a décidée à ajourner l’AG : « Une AG n’est pas une tribune politique(…) Une AG n’est pas quelque chose qui se positionne sur la place publique. Ça ne se tient pas en plein vent ! » Mais qui visait-elle puisqu’aucun représentant des actionnaires n’a accepté de nous parler face caméra à ce jour, hormis elle ? Sauf que si cette AG s’était tenue et qu’elle faisait des mécontents, sans aucun doute les micros et caméras seraient apparus comme bienvenus pour certains. Est-ce cela que redoutait la présidente du conseil de surveillance qui pointe tout de même « certains représentants des collectivités qui font un autre débat » ?

 

Le jour où l’Etat ne sera plus là

 

Au-delà de cette question à trancher sur la redistribution des bénéfices, un autre point était à l’ordre du jour : « une réforme des statuts sur lesquels les collectivités et la CCI obtiendraient d’avantage de droits que du temps de l’Etat » avance Anne-Marie Idrac. Elle évoque même « une majorité de blocage des deux tiers dans toutes les circonstances et quoi qu’il puisse arriver à l’avenir,  en particulier le jour où l’Etat ne sera plus là ». Seulement pour avoir cette majorité de blocage, il faut que tous les acteurs publics locaux s’entendent…

 

Or aujourd’hui, pour revenir à la polémique sur la redistribution des dividendes, c’est loin d’être le cas. Deux collectivités y sont clairement opposées : la Région et le Département de Haute-Garonne. Deux autres acteurs publics n’ont pas pris position : la Métropole toulousaine et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse. Une division qui aurait là encore pu éclater au grand jour s’il y avait eu A.G. « Et si nous sommes divisés, il sera évidemment plus facile pour l’Etat de donner raison aux actionnaires chinois en disant : « vous n’aviez qu’à vous mettre d’accord » » prévoient déjà certains.

Patrick Noviello

A Toulouse, un conseil municipal jusqu’au bout de la nuit

Débuté à 13 heures lundi, le conseil municipal de Toulouse s’est achevé juste avant minuit. Déjà en mars, le record de durée (12 heures) avait été battu. Mais pour quelles raisons ?

Jean-Luc Moudenc au conseil municipal de Toulouse (photo : MaxPPP)

Jean-Luc Moudenc au conseil municipal de Toulouse (photo : MaxPPP)

Un début de séance retardé par les obsèques de Jean-Jacques Rouch

Le Conseil municipal de Toulouse n’a débuté qu’à 13 heures ce lundi 28 juin en raison des obsèques de l’ancien journaliste et conseiller municipal PRG Jean-Jacques Rouch décédé la semaine dernière. Une grande partie des élus s’y sont rendus dont le maire LR Jean-Luc Moudenc et son prédécesseur Pierre Cohen.

Le refus du maire de le scinder en deux

Au programme plus de 180 délibérations dont certaines, comme l’examen du compte administratif sur l’état des finances de la ville, a donné lieu de belles (et longues) passes d’armes entre majorité et opposition. En revanche, la mairie, pour gagner du temps, avait supprimé les traditionnels propos liminaires de début de séance.

Les groupes d’opposition avaient demandé vendredi à Jean-Luc Moudenc, en raison des obsèques de Jean-Jacques Rouch de scinder le conseil municipal en deux.

Nous proposons de tenir le conseil municipal du lundi 27 juin à partir de 14h avec les propos liminaires, l’ensemble des délibérations concernant les finances, les délibérations urgentes et de convoquer au plus vite un conseil municipal extraordinaire d’ici le 14 juillet, où pourraient être présentées les délibérations les moins urgentes, les vœux et les questions diverses », ont-ils écrit à Jean-Luc Moudenc.

Mais Jean-Luc Moudenc leur a signifié son refus.

J’ai souhaité que le conseil municipal, lundi 27 juin, puisse se tenir à partir de 13 heures dans des conditions matérielles adaptées aux circonstances (…). A aucun moment, je n’ai envisagé de répartir ce conseil sur deux journées voire d’en organiser un supplémentaire courant juillet. De ce conseil dépendent un grand nombre de décisions intéressant également Toulouse Métropole, je maintiens donc l’organisation des débats en une seule séance (…) avec la faculté d’aller au delà de minuit si nécessaire ».

Seules 4 séances par an

Le Conseil municipal de Toulouse ne se réunit plus que 4 fois par an, le minimum légal. Ce que l’opposition dénonce, précisant que les débats sont trop longs, ne permettant pas l’expression démocratique. Des arguments réfutés par la majorité de droite, François Chollet, le président du groupe Toulouse Ensemble, précisant lundi que le temps de parole est désormais réparti à 50/50 entre la majorité et l’opposition.

Jean-Luc Moudenc, lui, précise que de plus en plus de compétences sont métropolitaines et selon la ville, si l’on additionne les conseils métropolitains, les conseils municipaux et les conseils syndicaux de Tisséo, on arrive à une quinzaine de réunions par an. Un calcul qui ne satisfait pas l’opposition de gauche, vent debout contre ces conseils municipaux marathons.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

27 Juin

La gauche de Carole Delga bascule dans la fronde

Un nom peut cacher un non. Le 24 juin dernier l’assemblée plénière du conseil régional a adopté le  nouveau nom de la nouvelle Grande Région. Mais cette décision symbolique a occulté une autre décision (prise le même jour) tout aussi emblématique. Une composante de la majorité plurielle de Carole Delga s’est heurtée à une fin non recevoir. Des élus appartenant au groupe Nouveau Monde En Commun voulaient tirer les conséquences de divergences de fonds et constituer un nouveau groupe.

Suite à une modification du règlement intérieur, les dissidents sont maintenus de force au bercail. Ils dénoncent un « coup bas » et répliquent par « une fronde permanente« .

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang Ngoc conseiller régional NGS LRMP, Photo Max PPP

Jean-Luc Mélenchon et Liêm Hoang Ngoc conseiller régional NGS LRMP, Photo Max PPP

Abstention lors de l’élection de Carole Delga à la présidence de région. Abstention et vote contre lors de l’adoption du budget. Opposition sur la LGV et le financement de la gare de Montpellier-La Mogère. Une consultation sur le nom de la région jugée « onéreuse et non représentative« . Abstention lors du vote « Occitanie » et dénonciation de l’ouverture d’une « boite de Pandore des identités ethno-régionalistes« . La liste des conflits est longue et suffisamment lourde pour justifier un divorce.

Comme le précise, Liêm Hoang Ngoc (conseiller régional Nouvelle Gauche Socialiste) « depuis le début de la mandature, de nombreux différents divisent à l’évidence le groupe Nouveau Monde En Commun…des divergences clés sont apparues et justifiaient (de) former un nouveau groupe ».

Mais c’était sans compter sur une modification du règlement intérieur.

Un amendement déposé par le PS a relevé le seuil de constitution des groupes. Le passage de 4 à 7 élus condamne 3 représentants du Parti de Gauche et 1 représentant de la Nouvelle Gauche Socialiste à un maintien (contraint) dans le groupe Nouveau Monde En Commun. Un groupe hétéroclite composé d’Ecologistes, d’élus du Partit Occitan, du Front de Gauche, de la Nouvelle Gauche Socialiste et du Parti de Gauche.

Pour les dissidents aucun doute. Gérard Onesta est derrière le verrouillage. L’amendement a été déposé par le groupe Socialiste Républicain et Citoyen (SRC). Mais il est téléguidé par le président (Nouveau Monde En Commun) du bureau de l’assemblée régionale. Motif : remettre les trublions dans le rang et en finir avec l’épée de Damoclès d’un schisme. Selon une source, Gérard Onesta aurait ouvertement avoué son ras-le-bol d’un chantage permanent au « on part, on part pas« .

Le cadenas de 7 élus (pour constituer un groupe) est censé assainir la situation.

Un proche de Carole Delga nuance le tableau : « de toute manière, ils n’avaient pas les 4 pour monter le groupe avant la modification du règlement intérieur. Ils ont fait une pression terrible sur une personne pour qu’elle les suive mais elle ne souhaitait pas quitter Nouveau Monde ».

Selon nos informations, il s’agit de Muriel Ressiguier. La conseillère régionale PG de l’Hérault s’est abstenue lors du vote du budget. Mais elle a (longtemps) été réticente à franchir le rubicon d’une démission du groupe Nouveau Monde. Sous la pression des instances nationales de son parti, l’élue héraultaise a évolué mais après la modification du règlement intérieur. C’est trop tard.

Le maintien forcé d’un sous groupe au sein du groupe Nouveau Monde En Commun ne règle rien sur le fond. Au contraire.

Liêm Hoang Ngoc refuse d’entériner la décision actée par le nouveau règlement intérieur. Il précise surtout que, désormais, lui et ses camarades ne participeront plus aux réunions de Nouveau Monde et arrêteront en « sous-groupe » leur position sur les dossiers régionaux.

Plus que jamais les dissidents sont dissidents. La manœuvre tactique se retourne contre ses instigateurs. Un membre de la majorité dément l’idée de fers aux pieds : « Ils peuvent parfaitement partir s’ils le souhaitent et faire ce qu’ils veulent« . Néanmoins, un fait est indéniable. Avant la réforme du règlement intérieur, la liberté était possible. Après le vote du nouveau règlement intérieur, les élus du PG et NGS sont condamnés à rester.

En politique, les amputations sont parfois thérapeutiques.

Mais les greffes forcées sont rarement une (bonne) solution.

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

24 Juin

Brexit, Gérard Onesta :  » l’Europe des Anglais c’était l’Europe de la City »

La Grande-Bretagne est redevenue une île. Les anglais quittent l’Union Européenne. On ne mesure pas encore toutes les conséquences du Brexit. Mais une chose est certaine, le vendredi 24 juin entre dans les livres d’Histoire. Depuis 1951 et le premier traité fondateur, l’Europe n’a cessé de grandir et de s’agrandir au point de compter 28 Etats membres et 508 millions d’habitants. Pendant des décennies, des candidats ont frappé à la porte de l’Union Européenne. L’Europe a été attractive et enviée. Attractivité d’un espace démocratique. Réussite économique d’un des plus grands marchés du monde.

Mais au fil du temps la répulsion et l’euroscepticisme ont gagné du terrain. Ce processus d’érosion connaît un point d’orgue avec le référendum (historique) organisé en Grande Bretagne.

Un ancien acteur de la scène européenne réagit sur cet événement inédit.

Ancien vice-président (EELV) du Parlement Européen, Gérard Onesta est un  européen convaincu. Mais il ne verse pas de larmes. Interview.

Gérard Onesta, ancien vice-président du Parlement Européen (1999-2009). Photo MaxPPP

Gérard Onesta, ancien vice-président du Parlement Européen (1999-2009). Photo MaxPPP

Le Blog Politique. La Grande-Bretagne quitte l’Union Européenne. Votre réaction. 

Gérard Onesta. J’appartiens à une espèce rare. Je suis un européaniste pas mécontent. J’ai vu comment le libéralisme anglais a toujours eu le pied sur le frein. Je l’ai vécu. Blocage des normes environnementales. Blocage des réformes institutionnelles et chantage permanent. Je peux comprendre que la City ait la gueule de bois. Les Anglais, c’était l’Europe de la City. Je ne suis pas dupe des racistes et des populistes contre qui ont voté en faveur du Brexit. J’ai regardé le détail des votes et j’ai bien vu que ceux qui ont voté pour la sortie de l’Europe ont plus de 50 ans. C’est dramatique de voir que ce sont les jeunes qui vont devoir vivre et grandir avec une décision qu’ils ne voulaient pas.

Le Blog Politique. C’est une journée sombre pour la construction européenne et le début de la fin pour l’Europe ?

Gérard Onesta. C’est un coup de pied dans la fourmilière qui peut secouer le cocotier européen. Ce n’est que le début et le plus important c’est la suite. La crise doit permettre de refonder l’Europe. Mais il y a urgence. Il faut refonder l’Europe aussi vite qu’elle risque de s’effondrer suite au départ de la Grande-Bretagne.

Le Blog Politique. Vous êtes optimiste sur la capacité des européens à se réformer ?

Gérard Onesta. Pendant des années, j’ai été le négociateur entre Europe-Ecologie et le PS sur les questions européennes. Sur 28 propositions pour débloquer le système, le PS en a gardé exactement zéro. Il faut que l’Europe se réforme très vite ou elle risque d’exploser très vite mais je crains que François Hollande et Angela Merkel restent dans leurs petits agendas.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Jean-Luc Moudenc : « L’épargne de Toulouse a vocation à être redonnée aux Toulousains »

La riposte après les attaques. Vendredi 24 juin, Jean-Luc Moudenc a répondu aux tirs de la gauche municipale sur l’existence d’une cagnotte au Capitole. La réplique n’était pas (véritablement) prévue. Elle est intervenue dans la cadre d’une conférence de presse consacrée aux délibérations du prochain conseil municipal, lundi 27 juin. Mais elle est a été visiblement été préparée. Le maire de Toulouse dénonce une opération d’enfumage et affirme que l’existence d’une épargne est une garantie pour l’investissement. Jean-Luc Moudenc a fermement taclé l’ancien maire de Toulouse : « Pierre Cohen ne sait pas lire les documents budgétaires, je comprends mieux sa gestion ».

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse (Photo : L.Dubois/France3)

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse (Photo : L.Dubois/France3)

Une semaine de piques et la réplique est arrivée dans le salon rouge du Capitole. Un salon qui portait bien son nom. Le maire de la ville Rose a décoché un carton écarlate à l’opposition municipale. « L’opposition essaie de faire oublier l’état désastreux dans lequel nous avons trouvé la ville. Il n’y avait pas d’épargne du tout et il manquait 3,5 millions. Nous avons dû prendre des mesures d’urgence ».

Jean-Luc Moudenc ne refuse pas d’utiliser le mot cagnotte. Mais il préfère le mot épargne et précise immédiatement : « L’épargne n’est pas arrivée comme cela par une opération du saint esprit. Nous avons demandé des efforts aux Toulousains et la mairie a également fait des efforts. L’épargne a vocation à être redistribuée et elle va être redonné sans tarder aux Toulousains. Elle est au service de l’investissement et elle a permis de maintenir l’investissement à un haut niveau. Il aurait été irresponsable de tailler dans les investissements. En matière scolaire, ce sont 166 millions d’euros durant tout le mandat. Les Toulousains vont en percevoir le bénéfice direct sur les écoles et les crèches ».

L’opposition reconnaissait elle même qu’une redistribution était prévisible. Jean-Luc Moudenc le confirme et indique les modalités pratiques. C’est par un retour d’investissement. Un retour sous la forme de créations d’écoles et d’emplois.

Evidemment le danger (politique) est de donner l’impression que les caisses municipales sont pleines parce que les poches des Toulousains sont « vides ».

D’un point de vue budgétaire, l’existence d’une épargne est incontestablement une bonne nouvelle. Politiquement, Jean-Luc Moudenc peut en tirer bénéfice : l’image d’une bonne et saine gestion.

Pour les Toulousains (historiques), habitant la ville depuis des années, cela peut avoir des réminiscences de la « Belle Epoque » Baudisienne : des finances municipales en or massif.

Mais il existe toutefois un revers à la médaille. Un revers que l’opposition a beau jeu d’exploiter : le sacrifice des contribuables ne se justifie pas.

Jean-Luc Moudenc va devoir faire preuve de pédagogie et d’un esprit défensif très…offensif. Lundi 27 juin, l’adjoint aux finances du Capitole, Sacha Briand va tenir un point presse. Ce sera la seconde vague de la contre-attaque.

Ce déploiement d’artillerie n’est pas de trop. Il est à la hauteur de l’enjeu.

Laurent Dubois (@laurentdub)

23 Juin

Nom « Occitanie » pour la Région : qui va voter quoi ?

J-1. Dans moins de 24 heures, les conseillers régionaux vont voter le nom de la région. Une seule proposition sur la table : Occitanie et son « sous-titre » Pyrénées-Méditerranée.

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Le scrutin ne présente pas vraiment de suspens. L’issue est (quasiment) connue d’avance. Carole Delga dispose d’une majorité. La seule inconnue est le score. Large ou étriqué ?

En attendant le verdict des urnes ou plutôt des boîtiers électroniques, état des lieux et rapport des forces.

L’assemblée régionale est composée de 158 élus. Des élus repartis en 5 groupes (Socialiste Républicain et Citoyen, Nouveau Monde En Commun, Front National, PRG, Union des élus de la Droite et Centre) mais on compte également 1 non inscrite. Des réunions vont se tenir ce jeudi soir (20 heures pour le PS) et vendredi matin (8 heures 30 pour la Droite et le Centre, 9 heures du côté du Front National). Toutes les positions ne sont pas clairement arrêtées.

Néanmoins, il est possible de faire un pointage. Un pointage qui peut évoluer au fil des heures. Mais les grandes lignes ne doivent pas bouger.

Vendredi 24 juin tous les élus vont devoir trancher entre trois votes : Pour, Contre, Abstention. Quelles proportions de remplissages pour chacun de ses 3 cases ? Eléments de réponse.

Vote Pour. L’immense majorité du groupe PS et des 49 élus. La totalité de la composante Europe-Ecologie-Les Verts ce qui représente 21 élus. La quasi totalité des 17 radicaux de gauche. 1 élu de droite (Bernard Carayon)

Vote Contre. La totalité du groupe FN et ses 40 élus.

Abstention. 2 à 4 abstentions dans le groupe PS. 4 abstentions dans le sous groupe « Parti de Gauche » de Nouveau Monde En Commun. 2 absentions dans le groupe PRG.

Le groupe de la Droite et du Centre n’a pas encore arrêté sa position. Il penche majoritairement du côté du Vote Contre. Mais, pour éviter de faire front uni avec le Front National, une abstention massive est possible.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Toulouse : la gauche pointe la « cagnotte » de Jean-Luc Moudenc

Le lieu est symbolique et un brin décalé. Ce jeudi 23 juin, l’opposition socialiste toulousaine a tenu une conférence de presse dans ses locaux contigus du… Crédit Municipal. Généralement, l’endroit accueille les personnes en manque d’argent et qui recherchent un prêt ou un crédit. Mais, pour une fois, le Crédit Municipal a servi d’écrin à un problème de riches. Les élus socialistes du Capitole (Pierre Cohen, Joël Carreiras, Romain Cujives, Isabelle Hardy) pointent l’existence d’une « cagnotte » municipale. Epargne abondante, surplus d’impôt, augmentation des dotations de l’Etat. Les opposants de Jean-Luc Moudenc veulent faire passer le maire de Toulouse à la « caisse ». Ils demandent une redistribution des surplus budgétaires.

L'opposition PS durant sa conférence de presse (Photo : Laurent Dubois / France 3)

L’opposition PS durant sa conférence de presse (Photo : Laurent Dubois / France 3)

Lundi 27 juin, le compte administratif de la mairie de Toulouse va être présenté en conseil municipal. L’opposition a épluché les chiffres. Pour Pierre Cohen, ils dévoilent le « discours mensonger et alarmiste » de Jean-Luc Moudenc sur l’état des finances toulousaines. La municipalité est, selon l’ancien locataire du Capitole, enfermée dans le « dogme de la dette zéro « . Cette ligne conduit à des restrictions pour les services publics et une augmentation de la fiscalité. Mais, selon Pierre Cohen, ce sont des faux arguments. Les caisses ne sont pas vides. Au contraire.

L’opposition socialiste chiffre l’épargne brute à 74 millions d’euros et parle d’un surplus d’impôt pour un montant de 38 millions d’euros. A ces enveloppes, Joël Carreiras ajoute une somme qui n’est pas inscrite dans le compte administratif. François Hollande a annoncé un gel des baisses de dotation de l’Etat. Cette mesure doit (mécaniquement) offrir 6 millions d’euros au Capitole. Cela correspond, selon l’ancien adjoint aux finances, à 3 points de fiscalité. Il pose une (vraie-fausse) question. Une question qui contient la réponse : « pourquoi ne pas répercuter ? « .

L’opposition met en parallèle les coupes dans les budgets des associations (-1,5 million d’euros) ou dans la masse salariale du Capitole (-13 millions d’euros par rapport au budget primitif) et les marges de manœuvres dont dispose la mairie. Des marges de manœuvres qui existent mais que Jean-Luc Moudenc refuse d’utiliser, selon son opposition, pour des raisons dogmatiques.

« Il y a un trop perçu de recettes, un surplus d’épargne qui a augmenté bien plus que la baisse des dotations de l’Etat et Jean-Luc Moudenc préfère ponctionner dans le pouvoir d’achat des Toulousains en remettant en cause la gratuité de la cantine ou en réduisant les services publics. Il s’enferme dans le dogme de l’investissement exclusivement par l’épargne (ndlr sans recourir à l’emprunt). Nous sommes la seule ville de France à agir de la sorte. Il n’y a pas une seule autre ville qui fait cela » déclare Pierre Cohen.

Les socialistes ne sont pas les seuls à tenir ce discours. Les Écologistes et le Parti Communiste sont exactement sur la même ligne. C’est toute la gauche municipale qui entonne un air bien connu en Angleterre : I Want My Money Back. Rendez-moi mon argent.

Réponse du détenteur de la « cagnotte » demain. Après le point presse d’EELV (mardi 21 juin), du PCF (mercredi 22 juin) et du PS ce 23 juin, ce sera au tour de Jean-Luc Moudenc de s’exprimer sur ce sujet.

Laurent Dubois (@laurentdub)

A Balma, la majorité de Vincent Terrail-Novès se fissure

Le maire LR de Balma, dans la banlieue de Toulouse, vient de retirer leurs délégations à deux adjoints et une conseillère déléguée. 5 élus de la majorité sortie des urnes en mars 2014 dénoncent les méthodes du nouveau maire.

Vincent Terrail-Novès, los de son élection en mars 2014.

Vincent Terrail-Novès, los de son élection en mars 2014.

Mais que se passe-t-il à Balma, paisible commune de la métropole toulousaine ? La majorité du maire Vincent Terrail-Novès, également vice-président de Toulouse Métropole et conseiller régional, s’est fissurée récemment après deux ans de mandat. Le 16 juin dernier, le conseil municipal, sur proposition du maire a retiré à l’adjoint Jean-Jacques Capelli sa délégation à la gestion et au budget, à Corinne Rigole celle de la vie associative et enfin celle de la conseillère déléguée à la cohésion sociale Florence Duterne.

Depuis, le site internet de la mairie de Balma a été rapidement mis à jour et les nouvelles délégations y sont inscrites.

Au total, 7 élus de la majorité de droite ont « proposé au maire une autre façon de travailler pour améliorer le fonctionnement général du groupe, la prise de décision et faire les meilleurs choix pour la commune« . Une proposition « violemment rejetée par le maire », qui dans la foulée a organisé ce « remaniement » parmi ses adjoints.

Alors l’ancien tête de liste aux régionales pour Dominique Reynié dans le département de la Haute-Garonne fait-il preuve d’un excès d’autorité ?

« On n’a pas de problèmes sur le programme pour lequel nous avons été élus, explique Jean-Jacques Capelli, l’un des adjoints « puni » par le maire de Balma. C’est davantage sur la méthode. On veut avoir le droit de débattre au sein de la majorité des dossiers importants, pas de tout évidemment, mais sur les choses importantes, il faut pouvoir discuter ! » 

Ces élus ont « tenté à plusieurs reprises de demander au maire que l’on puisse donner notre point de vue et débattre sur certains dossiers, continue-t-il. Nous n’avons pas été écoutés. Comme nous n’avions pas d’autres solutions, nous avons donc décidé de boycotté le conseil municipal du 16 juin au cours duquel nous avons été rétrogradés ». 

Du pain béni pour l’opposition, qui a perdu la ville de Balma aux dernières municipales. Le socialiste Laurent Méric, a dénoncé sur facebook « un maire incapable de fédérer son équipe, de permettre une cohésion et de donner le sens ».

Mais pour Vincent Terrail-Novès, « ce n’est pas sérieux. Il n’y a pas dans la majorité  20 imbéciles qui subissent ce que je leur impose ! ». Pour lui, ces changements ont été imposés par « des mauvais retours du terrain » et le souhait du groupe majoritaire de mieux bordurer les délégations des élus pour améliorer le fonctionnement de l’administration municipale. « J’ai proposé à ces élus, par écrit, explique-t-il, de retravailler le champ de leurs délégations. Ils ont refusé. Nous étions donc dans une situation de blocage ». 

Quant aux reproches formulés par ces élus sur la méthode du nouveau maire, Vincent Terrail-Novès conteste tout refus de dialogue : « Dans une collectivité il n’y a pas 25 maires ou 25 adjoints. Il y a un certain nombre d’adjoints qui prennent chaque jour des dizaines de décisions et on ne peut pas tout faire valider par tout le monde ! Mais sur les gros dossiers, comme le budget ou l’armement de la police municipale, j’ai toujours consulté ma majorité ». 

Pour le maire, ces élus contestataires ont, « comme tout le monde, le droit à l’erreur. Il faut assumer« . Vincent Terrail-Novès qui indique que certains de ces membres de la majorité ne sont venus « qu’une ou deux fois aux 17 réunions de groupe que j’ai organisées. Quand on veut débattre, il faut venir aux réunions ! ».

Quant aux élus « réfractaires », ils ont décidé de ne pas démissionner du conseil municipal, « par respect pour les Balmanais qui nous ont élus » et se donnent quelques semaines pour décider de leur avenir. Vont-il créer un groupe au sein du conseil municipal ? « Aucune décision n’est prise, nous ferons cela dans la collégialité, explique Jean-Jacques Capelli. Nous n’avons pas de chef. Nous faisons tout pour éviter le dirigisme, ce n’est pas pour faire pareil à plus petite échelle ». 

Fabrice Valéry (@fabvalery)

22 Juin

Les maires renvoyés à leurs chères études ?

Question sensible qu’a soulignée l’élu LR du Tarn et Garonne François Bonhomme devant le Sénat ce mardi. Qui va payer pour les nouveaux manuels scolaires avec le changement de programmes annoncés dès la rentrée prochaine dans le Primaire notamment ?

Chers manuels scolaires ! (Photo MaxPPP) Les éditeurs font le maximum pour que les millions de manuels soient prêts à la rentrée 2016, date de la mise en place des nouveaux programmes scolaires (MaxPPP TagID: maxstockworld339539.jpg) [Photo via MaxPPP]

Chers manuels scolaires ! (Photo MaxPPP)

La pilule des rythmes scolaires pas encore digérée que les maires risquent d’en avoir une autre à avaler. Même si la saison est au retour des couleuvres, le serpent de mer de « qui paie les nouveaux livres de l’école » refait surface. « L’achat des manuels n’étant pas une obligation pour les communes (…) Dans la pratique, il est fréquent que celles-ci acceptent une prise en charge partielle ou totale. Le budget des communes pour l’équipement des écoles varie de 13 à 130 euros par enfant et par an ». François Bonhomme redoute d’emblée des disparités entre communes.  Sa question au gouvernement sur ce qu’il compte faire s’adresse donc à la secrétaire d’Etat en charge de l’égalité réelle.

L’option documents photocopiés ou en ligne

Réponse de Ericka Bareigts : « Les manuels ne sont pas un support obligatoire d’enseignement. Le recours à des documents photocopiés est pris en charge par l’État. 7,7 millions d’euros sont inscrits, à cette fin, en loi de finances initiale 2016 pour le premier degré. D’autres documents sont mis en ligne. En maternelle, par exemple, un livre numérique propose de nombreuses ressources didactiques et pédagogiques. Vous le voyez : le ministère propose des postes concrets aux collectivités territoriales, sans occasionner de nouvelles dépenses. »

Liberté pédagogique et réalité

Pas convaincu François Bonhomme reprend une dernière fois le micro : « Votre réponse me rend dubitatif. Certes, les enseignants jouissent d’une liberté pédagogique mais vous n’ignorez pas comment les choses se passent : c’est aux maires qu’il revient, lorsque les enseignants se tournent vers eux, d’assumer les contraintes nouvelles imposées par l’État – compétent, en la matière, plus que quiconque… »

Réponse concrète à la rentrée.

 

Patrick Noviello

Bernard Debré : « Nicolas Sarkozy doit quitter la présidence du parti et assumer sa candidature »

Bernard Debré est, ce mercredi 22 juin, à Toulouse. L’ancien ministre et député de Paris continue à porter la parole filloniste dans un tour de France qui le ramène dans le Sud-Ouest. Après Bordeaux en mars dernier, c’est au tour de la ville Rose. Et c’est toujours pour la même cause : présenter le programme de François Fillon. L’urologue parisien défend la candidature de l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy.

Dans une interview exclusive, Bernard Debré explique son soutien à François Fillon et demande la démission de Nicolas Sarkozy de la présidence de LR. 

Au-delà de la primaire, le fils du père de la Vème République s’exprime également sur la situation sociale du pays, l’islamisme et… le nom Occitanie pour la grande région LRMP.

Bernard Debré, député de Paris et soutien de François Fillon Photo : MaxPPP

Bernard Debré, député de Paris et soutien de François Fillon Photo : MaxPPP

Le Blog Politique. Vous venez à Toulouse en tant que porte-parole de François Fillon. Pourquoi soutenez-vous l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy ?

Bernard Debré. Tout d’abord parce que François Fillon est un homme honnête, qui fait ce qu’il dit et qui dit ce qu’il fait. Ensuite, il est, à mes yeux, l’homme de la situation et le candidat qui dispose du meilleur programme pour la France de demain. Nous avons besoin d’un Président qui a une expérience du pouvoir et une vision pour notre pays. François Fillon est le seul dans ce cas.

Le Blog Politique. Vous êtes le fils du père de la Constitution de la Ve République. Michel Debré et le général de Gaulle voulaient placer l’élection présidentielle au dessus des partis. Le fait de soutenir un candidat à une primaire ce n’est pas un « crime » de lèse paternité ?

Bernard Debré. Pas du tout. Si en effet, mon père et le général de Gaulle avaient souhaité que le Président soit un arbitre de la vie politique, c’était d’abord et avant tout pour ne pas connaître à nouveau les dérives autoritaires qu’avait connues notre pays. Il faut évoluer et vivre avec son temps. Il nous fallait dépasser ce stade pour aboutir à plus de démocratie et permettre à tous les citoyens de choisir leur candidat. Déjà en 1990, j’avais défendu l’idée de primaires au niveau local. Pourquoi dès lors ne pas élargir ceci au plan national ?

Le Blog Politique. Dans les sondages, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé sont les deux challengers de la primaire. Comment François Fillon peut-il espérer regagner du terrain ?

Bernard Debré. Je suis persuadé que les Français sauront faire la différence. François Fillon est un homme honnête, disponible et proche des gens. Issu du terroir sarthois, il connaît parfaitement bien la vie des Français. Et c’est en multipliant les rencontres et les déplacements, comme il le fait depuis plusieurs mois, qu’il remontera la pente.

Le Blog Politique. Votre frère, Jean-Louis Debré, est très critique sur Nicolas Sarkozy. Vous partagez son point de vue ?

Bernard Debré. On en peut dire pas que je sois un fervent soutien de Nicolas Sarkozy. S’il est tout-à-fait légitime à se présenter à la primaire, il me semble toutefois qu’il doive démissionner immédiatement de la présidence du parti, afin de clarifier la situation. Il doit quitter la présidence du parti et assumer sa candidature dont personne ne doute à Paris comme en province. Les français ne sont pas dupes. Il demeure néanmoins un candidat énergique et fut, je le rappelle, le Président de la République qui permit à notre pays de subir la crise de 2008 sans connaître la même déliquescence que la Grèce.

Le Blog Politique. Vous trouvez qu’Alain Juppé n’est pas assez fonceur. A la différence de François Fillon ?

Bernard Debré. Alain Juppé, que je connais bien, a toutes les raisons de se présenter à la primaire de la droite et du centre. Mais, pour moi, il n’est pas le « meilleur d’entre-nous », même si je le respecte énormément et il le sait.

Le Blog Politique. Cette semaine de nouvelles manifestations sont prévues. Le premier ministre, Manuel Valls demande à la CGT de les reporter pour cause d’euro. Vous partagez ce point de vue ?

Bernard Debré. Le gouvernement de Manuel Valls est incapable de gérer une situation qu’il a lui-même créée. Nous sommes en état d’urgence et l’Euro est maintenu. Comment accepte-t-on dès lors que des manifestations aussi violentes que celles auxquelles nous avons à faire face soient encore autorisées ? Et que dire de Nuit Debout ! Soyons sérieux cinq minutes. Que le gouvernement assume son rôle plutôt que de laisser la chienlit s’installer durablement.

Le Blog Politique. Faut-il interdire les manifestations ?

Bernard Debré. Interdire ? Certainement pas. L’état d’urgence autorise les manifestations. Mais il faut un meilleur encadrement et ne surtout pas permettre à des organisations syndicales de faire de la politique et d’insulter, comme la CGT l’a fait, les policiers.

Le Blog Politique.  Le gouvernement pointe la responsabilité de la CGT dans les violences qui accompagnent les manifestations. Pensez-vous que la CGT est un syndicat de casseurs ?

Bernard Debré. Un syndicat de casseurs ? N’exagérons rien. Mais il est vrai que la CGT met tout en œuvre pour créer un climat pré-insurrectionnel avec l’aval tacite du gouvernement.

Le Blog Politique. Vous avez qualifié la loi El-Khomri de loi El Connerie. Le Sénat vient de retoucher le texte adopté au forceps à l’Assemblée Nationale. Le projet est moins c… ?

Bernard Debré. S’agissant du qualificatif utilisé, comme je l’ai déjà expliqué il s’agissait d’un lapsus. J’ai d’ailleurs présenté tout de suite après mes excuses à la ministre et nous en avons parlé de vive voix tous les deux. L’affaire est close. Le texte du Sénat me semble en effet plus adapté et surtout moins vide de sens ! Car qui lirait le texte adopté à l’Assemblée nationale comprendrait rapidement qu’il était en réalité complètement vide de toute portée significative.

Le Blog Politique. Vous venez dans une ville meurtrie par l’islamisme et qui a connu l’affaire Merah. Quelles solutions pour lutter contre le radicalisme et le terrorisme ?

Bernard Debré. Il faut tout d’abord, et c’est primordial, permettre aux musulmans de France de pratiquer leur culte dans les limites qu’imposent la République. Ensuite, s’agissant de la lutte contre le terrorisme, il faut continuer les perquisitions, les écoutes et les arrestations, tout en développant les infiltrations, empêcher les individus partis en Syrie et en Irak de pouvoir revenir tranquillement en France, et couper les moyens de financement des terroristes, en luttant contre le trafic de drogue qui finance directement leurs activités, en gelant les avoirs suspects, en conditionnant nos partenariats avec les pays soutenant DAESH, en discutant à nouveau avec les forces politiques syriennes qui combattent ces fous de Dieu, et en continuant la fragilisation militaire d’un régime dangereux qui prône la mort.

Le Blog Politique. Toulouse, en juin 2016 c’est également une des villes de l’Euro. Vous êtes un amateur de ballon rond ? Une équipe favorite ?

Bernard Debré. Oui. L’équipe de France ! Et tout élu parisien que je suis, je soutiens bien évidemment le Paris Saint-Germain.

Le Blog Politique. La nouvelle grande région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées va probablement s’appeler Occitanie. Le sentiment du député de Paris sur ce nom  ?

Bernard Debré. Les grandes régions sont un non-sens. Mais si les habitants de cette nouvelle région ont choisi l’Occitanie, il faut s’y soumettre !

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

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