La députée socialiste de la Haute-Garonne, Monique Iborra, a été exclue de son parti par la commission des conflits. Le couperet est tombé. Mais le député de Paris, Christophe Caresche, conteste la sanction (qualifiée « d’injuste et de disproportionnée ») et lance une pétition.
Christophe Caresche (un proche de Manuel Valls) demande au Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, de « reconsidérer » la décision frappant Monique Iborra. Pour appuyer sa demande, le parlementaire sollicite la signature des membres du groupe PS.
L’exclusion de Monique Iborra est l’épilogue d’un long épisode qui remonte aux régionales de décembre dernier. Le dossier semblait clos avec le verdict de la commission des conflits. Mais l’affaire rebondit. Un collègue de la députée de la Haute-Garonne monte au créneau et interpelle le patron des socialistes, Jean-Christophe Cambadélis.
Dans une lettre que s’est procurée France 3 Midi-Pyrénées, Christophe Caresche écrit : « je sais que nous sommes nombreux à ressentir une vive incompréhension face à la décision (ndlr : d’exlusion de Monique Iborra) ». Le député de Paris passe de l’incompréhension aux actes. Il propose à ses collègues du groupe PS de co-signer une requête adressée à Jean-Christophe Cambadélis.
Pour appuyer sa démarche, Christophe Caresche invoque la loyauté de la députée haute-garonnaise envers le gouvernement : « Monique Iborra a toujours été un soutien fidèle et loyal du gouvernement et du groupe. Comme responsable sur la loi travail , elle s’est acquittée de sa tâche avec disponibilité, responsabilité et efficacité ».
Ce dernier point est l’argument massue de Christophe Caresche. Monique Iborra est une fidèle au milieu d’une cohorte de dissidents. Pour la seconde fois, en moins de deux mois, Manuel Valls a été confronté à la menace d’une motion censure brandie par des députés….socialistes. Le député de Paris met en balance la faute de Monique Iborra (un manque de loyauté envers la candidate investie par le PS aux régionales) et un PS qui ne sanctionne pas des frondeurs qui veulent abattre leur propre gouvernement.
« Comment comprendre (une) exclusion alors que les comportements dissidents, récurrents, de certains députés n’ont jamais été sanctionnés…alors que les conséquences de ces comportements pour le parti et le gouvernement sont incomparablement plus graves que la prise de position locale de Monique Iborra qui n’a pas empêché l’élection de Carole Delga » écrit Christophe Caresche dans le courrier adressé à Jean-Christophe Cambadélis.
Le député de Paris reprend une défense développée par Monique Iborra : le deux poids deux mesures et une violation du principe de proportionnalité.
L’impact de la plaidoirie dépendra du nombre de signatures recueillies par la pétition Caresche.
Pour le moment, 25 députés ont répondu à l’appel. Le rapporteur de la loi Travail, Christophe Sirrugue a également manifesté son soutien.
Laurent Dubois (@laurentdub)