08 Sep

Aveyron : Luche veut recruter 1000 personnes et atteindre les 300 000 habitants

Voici un challenge alléchant à l’heure où la courbe du chômage a du mal à s’inverser. Sous l’égide de son Président, le département lance demain une campagne de communication pour recruter un millier de personnes. Des postes qui ont du mal à trouver preneur  sur le territoire de l’Aveyron.

Jean-Claude Luche, Président UDI du Conseil départemental de l'Aveyron et Sénateur. Photo Max PPP

Jean-Claude Luche, Président UDI du Conseil départemental de l’Aveyron et Sénateur.
Photo Max PPP

Le Blog Politique : A l’heure où l’emploi est si difficile à trouver, comment expliquez-vous que 1000 postes soient à pourvoir sur votre territoire ?

Jean-Claude Luche : L’Aveyron est un des départements de France où le taux de chômage est le plus bas : 7,4%. Ce chiffre, même si encore important, n’est pas aussi élevé qu’ailleurs. De plus, notre département a un certain dynamisme économique, malgré la conjoncture actuelle.

Le Blog Politique : Quels types d’emplois sont à pourvoir ?

Jean-Claude Luche : Beaucoup de chefs d’entreprise me sollicitent en direct pour des postes de mécaniciens, de chauffeurs poids-lourds pour le TP ou même des places d’ingénieurs ou de programmeurs. Ces offres ne trouvent pas preneurs chez nous. Quand j’étais maire de Saint-Geniez d’Olt, et alors que la conjoncture économique était florissante, j’avais tenté cette expérience à une autre échelle. Je me souviens d’un couvreur de la commune qui avait embauché deux lillois !

Si on ne trouve pas ici, il faut donc aller chercher à l’extérieur.

Des gens valables que notre cadre de vie peut séduire

Le Blog Politique : Justement, vous lancez un appel à tous les départements de l’Occitanie. Pourquoi cibler la grande Région ?

Jean-Claude Luche : C’est un réflexe humain. Rappelons que notre région a un des taux de chômage les plus élevés de France. On a toujours tendance à chercher pas trop loin de chez soi et puis les déménagements seront moins difficiles. Je suis sûr qu’il y a des toulousains, des gardois ou des montpelliérains, des gens valables, que notre cadre de vie peut séduire. D’autant qu’on va lancer une campagne de publicité pour « faire-savoir » et asseoir la notoriété de notre département.

Le Blog Politique : A travers cette campagne de recrutement, vous visez d’ailleurs à attirer de nouveaux résidents en Aveyron. L’objectif c’est 300 000 habitants. Pourquoi est-ce si important ?

Jean-Claude Luche : Il y va de l’avenir des petits commerces mais aussi des services publics et des collectivités territoriales. Et puis ce sont des actifs qui vont venir avec des enfants pour nos écoles. L’Aveyron, ce n’est pas n’importe où ! Ici, nous avons la sécurité, un taux de réussite exceptionnel au BAC ou encore un cadre de vie remarquable sans pollution par exemple.

La grande région : une machine compliquée

Le Blog Politique : Pour revenir et terminer par l’Occitanie où vous lancez votre appel, comment se sent votre département dans cette nouvelle grande région ?

Jean-Claude Luche : Je ne vais pas me renier. J’étais favorable à cette fusion mais avec des réserves. Aujourd’hui, il y a un problème tant administratif que politique. C’est une machine… C’est compliqué… Avant qu’on soit à 100km/h, il faudra des années. Ce n’est pas un problème de territoire mais de mise en place et de structures. Il fallait aller jusqu’au bout au niveau de la répartition des compétences.

Le Blog Politique : D’ailleurs c’est la région qui est normalement en charge de l’emploi, et dans votre cas de figure, c’est le Département qui s’en charge…

Jean-Claude Luche : Ce qui est important, c’est que le lieu d’action soit au plus près du lieu de décision. Pour être efficace, il faut être proche du citoyen. L’outil économique régional est galère. Il n’y a pas de véritables relais locaux. Alors que paradoxalement, il y a beaucoup de doublons administratifs désormais entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Mais là c’est un autre débat…

 

Propos recueillis par Patrick Noviello