Il y a des coïncidences d’agenda qui tombent parfois très mal. Hier, le secrétaire d’Etat aux Transports recevait les « présidents des collectivités « chefs de file » » des lignes nouvelles Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Mais ce même jour, un rapport sénatorial était rendu recommandant de « geler pendant une quinzaine d’années le financement des nouveaux projets de lignes à grande vitesse pour donner la priorité à la modernisation des réseaux existants ».
45 millions à débloquer
Résultat de ce choc des calendriers : une salve de communiqués voulant rassurer à commencer par celui d’Alain Vidalies. Si les traverses de voies ferrées ne sont plus forcément en bois, la langue de cette même matière a de beaux jours devant elle : « Lors de la réunion de ce jour, qui s’est déroulée dans un excellent esprit de travail, chaque partenaire a réaffirmé son plein soutien au projet et à la démarche engagée » déclare le secrétariat d’Etat.
Plus concrètement 45 millions d’euros sont donc toujours prévus pour « poursuivre les études et engager les acquisitions foncières » sur les 2 LGV du sud-ouest ». C’est aussi ce que rappelle Carole Delga et Jean-Luc Moudenc à travers un communiqué commun, c’est suffisamment rare pour être souligné. « L’intégration de la Métropole toulousaine et de sa Région au réseau européen à grande vitesse demeure donc une priorité des pouvoirs publics. Notre détermination à faire avancer ce projet est entière et partagée. »
Quelle participation de l’Etat ?
Mais qui va payer ces 45 millions d’euros ? Bien avant ce qui se veut comme une tentative de rassurer du Ministère des Transports et une réaffirmation du caractère indispensable de la LGV par la région et la mairie de Toulouse, une autre collectivité a mis les pieds dans le plat. Réagissant aux préconisations des sénateurs, le Président du Conseil Départemental de Haute-Garonne entend mettre les points sur les « i ». « Envisager l’implication financière des collectivités territoriales sans un soutien financier fort de l’Etat n’est pas réaliste » affirme Georges Méric. « Il est urgent de consolider rapidement un plan de financement crédible et soutenable, pour l’ensemble des parties prenantes » rajoute l’élu socialiste.
La Région Occitanie et Toulouse Métropole se sont engagées à inscrire rapidement à l’ordre du jour de leurs prochaines sessions plénières le déblocage des fonds. Mais côté Etat, c’est plus flou, à la fois sur le montant de la participation et sa date de mise à disposition. Et comme il n’a échappé à personne qu’une échéance électorale approche à grands pas, les partisans de la LGV savent qu’ils leur restent encore pas mal d’aiguillages à franchir…
Patrick Noviello