Participer ou ne pas participer à l’organisation de la Primaire de la Droite et du Centre ? Deux leaders centristes de Haute-Garonne s’opposent sur la question mais ouvrent le débat.
Le titre du communiqué de Jean-Jacques Bolzan est sans ambiguïté : « le Parti Radical de Haute-Garonne ne participera pas à l’organisation de la Primaire de la Droite ». Selon le Président du Parti Radical Valoisien 31 : « C’est une élection qui concerne les Républicains. Les adhérents de l’UDI ont voté lors du dernier congrès une non-participation à ces Primaires. Nous devons garder notre ligne d’indépendance. »
« Après chacun est libre d’aller voter s’il le souhaite » nuance l’élu toulousain. « Mais soutenir un candidat ou faire campagne pour lui, qu’est-ce que ça veut dire ? Autant aller dissoudre l’UDI ! Et puis, quoi, il n’y a personne de capable chez nous ? »
Qu’as-tu donc fait en politique, à part des paellas, pour te permettre de juger ?
Pierre Médevielle
Seul hic, le patron de l’UDI 31, Pierre Médevielle, lui, appelle sur Twitter à « voter massivement ». Réponse de Jean-Jacques Bolzan sur ce même réseau social : « Faute Politique ». Riposte sanglante de Médevielle : « Qu’as-tu donc fait en politique, à part des paellas, pour te permettre de juger ? ». Dernière joute de Bolzan : « Quel niveau ce sénateur ! »
Il faut pour bien remettre les choses dans leur contexte rappeler que Jean-Jacques Bolzan qui s’était présenté face à lui ne reconnaît pas l’élection de Pierre Medevielle comme Président de l’UDI31. Les deux hommes ne sont donc pas près de travailler ensemble sur quoi que ce soit. Mais alors quelle est la position officielle de l’UDI (dont font partie les Radicaux Valoisiens) ?
Le 24 septembre dernier Jean-Christophe Lagarde, Président de l’UDI a incité les centristes à « participer » à la Primaire, tout en critiquant sévèrement Nicolas Sarkozy. Rappelons que l’UDI a décidé au Printemps dernier de ne pas y présenter de candidat, faute d’accord avec Les Républicains. « L.R a fait ça de son côté. Il aurait fallu qu’on puisse participer à la règle du jeu. Après est-ce que ça aurait été une bonne chose d’avoir un candidat UDI à la Primaire ? » s’interroge Jean-Jacques Bolzan. « Le Centre flotte depuis le départ de Jean-Louis Borloo. Nous nous privons d’une tribune de plusieurs mois » regrette Pierre Médevielle.
Quand on est responsable d’un parti, on ne fait pas campagne pour un autre
Jean-Jacques Bolzan
Ce dernier ne s’en est jamais caché. Il soutient Alain Juppé, « le seul capable de ramener un peu de sérénité dans notre pays ». « Quand on est responsable d’un parti, on ne fait pas campagne pour un autre » assène Jean-Jacques Bolzan. « Que nos Sénateurs planchent plutôt sur un projet » poursuit-il. « Si nous ne participons pas, il ne faudra pas se plaindre ensuite de ne pas avoir choisi » rétorque Pierre Médevielle.
Alors vers qui s’orienteront les militants UDI qui iront voter à cette Primaire ? Vers celui qui est dit le plus centriste, Alain Juppé ? « Pas forcément. On aura un éventail de votes assez varié » selon Jean-Jacques Bolzan. « Vous savez, à l’UDI, nous avons six sous-familles. Chacun a sa sensibilité. Certains sont aussi pour Fillon ou Le Maire, beaucoup moins pour Sarkozy… » analyse Pierre Médevielle.
Une diversité sur laquelle s’accordent au moins les deux élus. Deux élus rassemblés pourtant sous la même bannière, celle des Radicaux Valoisiens. Leur patron national, Laurent Hénart, se prononcera sur la stratégie officielle de leur parti mardi prochain. En attendant, balle au centre…
Patrick Noviello