Un collectif pro-Palestine, Palestine Vaincra, s’invite dans la campagne des municipales et multiplie les actions. Qui se trouve derrière Palestine Vaincra ? Éléments de réponse.
Le collectif La Palestine Vaincra fait entendre sa voix. Ce 24 janvier, une manifestation a été organisée afin d’interpeller les candidats aux municipales à Toulouse.
Ce n’est pas la première action du collectif. Une campagne d’affichage a été lancée dans des commerces toulousains.
Que ce soit par voie d’affichage ou dans la rue, Palestine Vaincra fait la promotion d’une pétition pour demander la fin du jumelage entre Toulouse et la ville de Tel-Aviv. Le maire (sortant) de Toulouse n’est pas à l’origine des échanges économiques et culturels entre la ville Rose et la deuxième ville d’Israël. Le fait que Toulouse et Tel Aviv soient jumelées remonte, en effet, à 1962.
Mais Jean-Luc Moudenc est particulièrement ciblé et qualifié de « soutien fidèle d’Israël ». Une proximité qui passe, selon le collectif, par la présence sur sa liste de la présidente d’honneur du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (Crif) mais aussi l’accueil, en 2018, d’un ambassadeur d’Israël.
Cette référence à un membre du Crif n’est pas surprenante. Palestine Vaincra est proche d’un mouvement antisioniste : Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre Israël (BDS).
Les liens entre Palestine Vaincra et BDS sont publics et assumés. Le collectif met à disposition, sur les réseaux sociaux, des autocollants appelant au boycott des produits israéliens. Le 19 janvier dernier, le collectif pro-Palestine a utilisé ces stickers pour mener une action dans un supermarché.
La proximité entre le collectif toulousain et BDS donne une indication sur l’orientation idéologique de Palestine Vaincra. En effet, BDS fédère plusieurs mouvements d’ultragauche.
Mais, surtout, plusieurs membres de BDS ont tenus des propos ouvertement antisémites sur les réseaux sociaux. Selon nos informations, le collectif toulousain n’aurait pas de contact avec des groupuscules islamistes. Mais Palestine Vaincra partage un « ennemi » commun avec les radicaux religieux : Israël.
Du côté des candidats aux municipales, la campagne de lobbying de Palestine Vaincra n’est pas vraiment bien accueillie. S’agissant d’une remise en cause du jumelage Toulouse-Tel-Aviv, la tête de liste du Rassemblement National juge « la demande inacceptable ». Pour Quentin Lamotte « le conflit israëlo-palestinien n’a pas sa place sur le territoire français et des collectifs d’extrême gauche instrumentalisent malheureusement ce conflit pour masquer un antisionisme qui confine parfois à l’antisémitisme ».
Le porte-parole d’Archipel Citoyen déclare, qu’en cas de victoire en mars prochain, « Archipel Citoyen maintiendra pour Toulouse une coopération équilibrée et en soutien à la paix avec le maire de Tel-Aviv ». Romain Cujives précise que, parallèlement, une coopération avec Ramallah sera maintenue et renforcée.
L’ancien maire (PS) de Toulouse est de nouveau candidat pour les municipales de 2020. Pierre Cohen est sur la ligne d’Archipel Citoyen. Il fait « une grosse différence entre la politique du gouvernement d’Israël » qu’il « critique fortement et le peuple de l’Etat d’Israël » qu’il « considère et qu’il « reconnai(t) » Pierre Cohen est « pour garder le jumelage entre Toulouse et Tel Aviv avec un partenariat avec Ramallah pour donner du sens à une paix avec deux états indépendants ».
Laurent Dubois (@laurentdub)