20 Oct

Comment le député En Marche ! Michaël Nogal a gonflé son CV

Un député En Marche de la Haute-Garonne se présente comme un ancien cadre dirigeant d’une multinationale. En réalité, Michaël  Nogal était un « simple » salarié du service de communication.

Michaël Nogal. Député de la Haute-Garonne. Photo MaxPPP/Isorel

Michaël Nogal. Député de la Haute-Garonne. Photo MaxPPP/Isorel

Sur le réseau professionnel Linkedln ou dans la presse, Michaël Nogal met en avant son statut d’ancien responsable des relations institutionnelles d’un grand groupe agroalimentaire. Selon nos informations, lors de sa candidature à l’investiture, l’actuel député de la Haute-Garonne a également insisté sur son parcours au sein de l’équipe dirigeante d’Orangina Suntory France. Face aux instances nationales du parti « macroniste », Michaël Nogal, a évoqué son activité dans un groupe présent sur les 4 continents et fort de 42 000 collaborateurs.

Sans titre

Un tel pedigree ne manque pas de poids. Un profil de « top manager » correspond à l’ADN de La République En Marche. La « culture d’entreprise » est ouvertement revendiquée et de nombreux Marcheurs sont issus de l’encadrement de grandes entreprises. Le fait de valoriser un CV de cadre dirigeant présente un autre avantage s’agissant du cas particulier de Michaël Nogal. L’actuel député de la Haute-Garonne est un des plus jeunes élus de la nouvelle Assemblée. Un pedigree prestigieux permet de « contrebalancer » un manque d’expérience et d’incarner un vieux proverbe : la valeur n’attend pas le nombre des années.

« Mini » salaire pour un poste de « direction »

Problème, la mise en scène n’est pas vraiment conforme à la réalité des faits. Michaël Nogal vient de déclarer ses revenus pour ses années Orangina Suntory France à la Haute Autorité Pour la Transparence de la Vie Publique  (HATVP).  Les sommes en question représentent,  pour les années 2015 et 2017, 3750 euros brut annuel. Michaël Nogal précise que ces sommes correspondent à deux mois de travail. L’ex salarié a travaillé 1 an et 4 mois pour la multinationale spécialisée dans les boissons. Les 2 fois 3750 euros sont les premiers et les derniers versements d’un contrat de travail qui débute en décembre 2015 et s’achève en janvier 2017.

Le plus important est le montant de la rémunération mensuelle : 2903 euros net.

C’est un bon salaire surtout pour un jeune salarié. Un jeune salarié qui, de surcroît, ne peut pas monnayer le diplôme d’une grande école de commerce ou de communication. Orangina Suntory France recrute parmi les diplômés d’HEC ou de Sciences Po, des anciens élèves de Sup de Co. Michaël Nogal a fait sa scolarité dans une établissement privé, l‘ISCOM.

L’ancien collaborateur d’Orangina a côtoyé les cénacles socialistes. Avant d’intégrer l’entreprise, Michaël Nogal a notamment été l’assistant parlementaire de l’ex numéro 2 du PS, Christophe Borgel. C’est d’ailleurs le parrainage avec cette figure socialiste, qui lui permet de décrocher un poste à l’exposition universelle de Milan et, « à titre dérogatoire et exceptionnel« , la médaille du Mérite Agricole.

Grace à ce parcours, Michaël Nogal peut « vendre » à Orangina un carnet d’adresse, des entrées dans le milieu politique, une expérience d’un peu plus d’un an dans une agence de communication et 6 mois dans les arcanes d’une exposition universelle.

Le parcours du jeune député est plutôt réussi. Un militant politique, qui ne passe pas par l’ascenseur d’une grande école  et qui finit par décrocher un contrat dans un grand groupe, c’est une vraie trajectoire. Mais, au regard des règles du marché du travail, ce profil ne permet pas de décrocher la lune :  intégrer, à 25 ans, le top management d’une multinationale.

Dans ces conditions, le salaire, proche des 3000 euros net, est plus que convenable. Selon un professionnel de la communication, le salaire pour un communiquant junior se situe dans une fourchette entre 1500 et 2200 euros. Mais, en revanche, elle ne cadre pas avec les déclarations de Michaël Nogal sur un poste de manager. Surtout dans un grand groupe international.

Selon le magazine Challenge, la rémunération brute annuelle d’un responsable de la communication dans une grande entreprise est de 133 600 euros. Le salaire mensuel moyen (en net) est de 11 333 euros.

Les revenus déclarés par le député de la Haute-Garonne sont très nettement inférieurs à ce seuil. L’ancien salarié d’Orangina a peut-être mal négocié son embauche et a cassé les prix du marché. Si c’est le cas, l’ancien « directeur » des relations institutionnelles (en charge selon ses dires du lobbying) a été le manager le moins bien rémunéré de France.

A moins que l’explication de cette « bizarrie » ne se trouve ailleurs.

Un « simple » poste de chargé de communication

Une source confirme les évidences inscrites dans les chiffres communiqués par Michaël Nogal à la HATVP. Le jeune député a été stagiaire au sein du groupe Orangina Suntory France. Mais cette même source indique que le stage a débouché sur un contrat de travail. Contrairement aux affirmations de Michaël Nogal, il ne s’agit pas de la direction des affaires institutionnelles et encore moins d’un travail de lobbyste. Et pour cause. Orangina Suntory France n’emploie pas de lobbystes. Le groupe recourt uniquement à des prestataires extérieurs réputés et expérimentés.

Michaël Nogal a vu rouge lorsque son passé de lobbyste a été rappelé dans la presse. Mais, en vérité, il n’a pas pu exercer une fonction qui n’existe pas dans l’organigramme du groupe dont il a été le salarié.

Sans titre

Avant de démissionner pour se consacrer à la politique, Michaël Nogal travaillait, selon nos informations, au sein d’un service composé de deux adjoints, un pour la presse et un autre s’agissant des relations institutionnelles. Il a été recruté dans un service dirigé par la directrice des Relations Extérieures et du Développement Durable, Héloïse Tarraud. Il a, d’ailleurs, laissé un bon souvenir de son passage dans l’entreprise et sa démission (sous forme de rupture conventionnelle) a surpris sa hiérarchie.

Selon nos informations, après son départ, Michaël Nogal a maintenu un contact avec son ex-employeur. La direction d’Orangina est plutôt satisfaite de compter dans son entourage un vice-président de la commission Economique. Cela peut toujours être utile. Mais, s’agissant de l’ancien poste occupé par le nouveau député aucun doute : un salarié, sans responsabilité managériale ni budget à gérer ou équipe a coaché.

Cette version des faits est conforme à la rémunération déclarée par le parlementaire : 45 000 euros annuel brut pour 2016. Cette rémunération correspond à un salaire mensuel net de 2888 euros. C’est un salaire supérieur à la rémunération d’un chargé de communication junior. Mais on est très largement en dessous d’un salaire pour un cadre dirigeant.

Michaël Nogal ne s’est pas inventé un diplôme. Il n’a pas menti sur son passage dans un grand groupe. Il a simplement « gonflé » son CV.

C’est un simple « pêché » d’orgueil. Mais il fait tâche lorsque l’on appartient à un parti qui vante le renouvellement des pratiques politiques. Comme l’immense majorité des députés de la nouvelle majorité, Michaël Nogal doit son élection à une étiquette Macron. Les électeurs n’ont pas été séduits par un parcours professionnel. Il était inutile d’en rajouter.

Toute cette affaire a, comme le dirait Emmanuel Macron, un côté « croquignolesque ».

Michaël Nogal est rattrapé par ses propres déclarations à la Haute Autorité.

Des déclarations publiques et consultables en ligne. Ca s’appelle un « effet boomerang ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Réponse de Monsieur Mickaël NOGAL (en application de l’article 6 IV de la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 sur la confiance dans l’économie numérique et son Décret d’application n°2007-1527 du 24 octobre 2007) à l’article intitulé « le député En Marche ! Michaël Nogal a gonflé son CV »

« Après plusieurs expériences professionnelles dans le domaine de la communication notamment, j’ai été embauché, au mois de décembre 2015, par la société Orangina Suntory France en qualité de responsable des relations institutionnelles. Je n’ai pas effectué de stage au sein de cette entreprise.

J’étais chargé de représenter l’entreprise dans ses relations avec les fédérations professionnelles, pouvoirs publics et élus et travaillais directement avec les membres de son comité de direction.

Ainsi que plusieurs salariés de l’entreprise Orangina Suntory France l’ont spontanément écrit sur les réseaux sociaux à la suite de la publication d’un démenti par mes soins, j’ai occupé un poste à responsabilité au sein de cette entreprise.

En revanche, contrairement à ce qui est indiqué dans l’article litigieux, je ne me suis à aucun moment présenté comme ayant été un « cadre dirigeant » de cette entreprise ou comme y ayant occupé un « poste de direction ».

Sur ma candidature à l’investiture En Marche ! pour les élections législatives 2017, sur ma déclaration d’intérêts et d’activités à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) ainsi que sur mon profil Linkedin, j’ai uniquement mentionné avoir occupé le poste de responsable des relations institutionnelles au sein de la société Orangina Suntory France, conformément à ce qui figure sur mon contrat de travail et sur mes bulletins de salaire.

Je n’ai donc nullement « gonflé mon CV ». Les déclarations que j’ai faites en lien avec le poste que j’ai occupé au sein de la société Orangina Suntory France sont strictement exactes ».

 

 

17 Oct

Haute-Garonne : l’armée mexicaine des députés En Marche !

Cinq députés de la Haute-Garonne sont membres du groupe d’amitié France-Mexique à l’Assemblée. Un groupe présidé par le toulousain, Jean-François Portarrieu.

Photo : MaxPPP/Isorel

Photo : MaxPPP/Isorel

La Haute-Garonne compte 10 députés. La moitié se retrouve dans le même groupe d’amitié, France Mexique. Ce n’est pas tout. Ce gros bataillon est  très majoritairement constitué d’une même famille politique : La République En Marche. Michaël Nogal, Corinne Vignon, Jean-Luc Lagleize (Modem), Sébastien Nadot, Jean-François Portarieu vont traverser l’océan Atlantique. Un autre député de la majorité présidentielle, le tarnais Philippe Folliot, fera également partie du voyage.

Les groupes d’amitiés parlementaires sont une tradition et une véritable institution. Une institution qui souffre d’une mauvaise image. Celle d’un « Club Med » financé par l’argent public.

Un ancien parlementaire relativise :

ça sert à faire voyager les parlementaires. C’est l’Assemblée ou le Sénat qui payent. Il y a un côté désagréable, on voyage aux frais de la Princesse. Mais, en même temps, cela permet de créer des liens. On est reçu par l’ambassadeur de France. On fait le tour des Alliances Françaises. On voit des ministres. Franchement, c’est utile. Il ne faut pas croire que l’on voyage tout le temps. Les déplacements, c’était un tous les 2 ou 3 ans dans le groupe auquel j’appartenais. En revanche, une fois par mois, il y avait une réunion et des rencontres.

Pour le groupe France-Mexique, les dossiers ne manquent pas. Le « pays ami » souffre d’une violence endémique et d’une véritable gangrène : le trafic de drogue. Les meurtres se comptent par milliers et des régions entières sont sous la coupe des Narcos. Mais, pour la députée Corinne Vignon, les questions de sécurité ne sont pas les seules :

Je pense que notre expérience du champ social peut permettre des échanges positifs auprès des autorités mexicaines afin de les inciter aux bonnes pratiques en matière de santé et de politique familiale. Je souhaite connaître les efforts fournis par le gouvernement mexicain en matière de politique environnementale.

Jean-Luc Lagleize insiste sur les enjeux géopolitiques :

On se polarise trop souvent sur l’Europe, les Etats-Unis et la Chine. Je souhaite que nous établissions des relations fortes également avec l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud.

L’amitié parlementaire n’est pas exclusive. L’attrait pour le Mexique n’empêche pas de cultiver des rapports amicaux avec d’autres pays. Le tarnais, Philippe Folliot, est également inscrit dans les groupes France -Allemagne et France-Espagne.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

16 Oct

Haute-Garonne : démissions en série et exclusion chez Les Républicains

Le parti Les Républicains traverse des turbulences en Haute-Garonne. Des délégués de circonscriptions démissionnent. De son côté, la fédération départementale se prépare à exclure un délégué « historique ».

Jean-Luc Moudenc maire (LR) de Toulouse et Laurence Arribagé présidente de LR31. Photo : MaxPPP

Jean-Luc Moudenc maire (LR) de Toulouse et Laurence Arribagé présidente de LR31. Photo : MaxPPP

La série noire continue chez LR31. Six mois après le départ de l’une de ses figures, la droite toulousaine subit une nouvelle série de démissions. Après la démission du maire de Balma, Vincent Terrail-Novès, c’est au tour de cadres du parti de quitter le navire. La déléguée de la 9ème circonscription, Mathilde Iclanzan, vient d’adresser aux adhérents. Elle quitte ses fonctions. Dans les prochaines semaines, sur les 5ème et 1ère circonscription, deux autres démissions doivent suivre.

Dans le même temps, la fédération départementale, présidée par Laurence Arribagé, s’apprête à exclure un autre délégué. Une figure « historique » qui milite à droite depuis le RPR de Jacques Chirac. Cette « démission d’office » soulève une vague d’indignation dans les rangs des militants de la 2ème circonscription.

Laurence Arribagé précise :

Roger n’assurant plus sa mission depuis plus de 18 mois, 16 membres de son comité de circonscription (sur 20) nous ont contactés par courrier en nous demandant la nomination d’un chargé de mission pour assurer l’intérim jusqu’aux prochaines élections internes. En effet, depuis plus d’un an, Roger ne souhaitant plus s’occuper de la mission pour laquelle il a sollicité la confiance de ses adhérents, il ne participe plus aux réunions et ne souhaite plus nous rencontrer. Cette situation regrettable ne doit pas impacter la volonté de ses adhérents de rester actifs et mobilisés. Il n’y a donc aucune exclusion mais un constat simple d’un abandon de poste que nous regrettons forcément.

Le principale concerné, Roger Savoye, n’a pas le même vision faits et met ouvertement en cause Laurence Arribagé  :

La présidente  et la nouvelle secrétaire départementale ont systématiquement fait obstacle à mes actions…le candidat que nous avions préparé et avec lequel nous travaillions intensivement depuis 5 ans pour les législatives a été soudainement écarté au profit de la secrétaire départementale elle-même. J’ai reçu dans diverses réunions des signes de mépris quant à mon action et quant à mes positions. Je considère que, depuis leur arrivée, je n’avais plus les moyens d’assurer ma mission de délégué de circonscription. Mais j’ai tenu bon. J’étais membre du comité de soutien de François Fillon, et peut-être est-ce ce que je paie aujourd’hui. La présidente et la secrétaire départementale ont mis en place des pratiques très contestables en supprimant la concertation et la discussion, en empêchant aux délégués de circonscription de jouer leur rôle, en refusant de se remettre en question. De nombreux militants de la 2ème circonscription nous ont quitté. Même les délégués de circonscription s’en vont.

Samedi 15 octobre, le comité départemental de LR31 s’est réuni. Une soixantaine de participants sur plus de 200 membres.Ce chiffre résume la situation.

Le parti est démobilisé. Cadres et militants sont désorientés. Ce malaise est lié à la dernière séquence électorale. En juin 2017, les candidats de la droite sur les circonscriptions de la Haute-Garonne n’ont pas seulement été éliminés. Ils ont réalisé des scores inférieurs à 10%. La main tendue de Jean-Luc Moudenc envers Emmanuel Macron a également déboussolé les troupes.

Mais le contexte national et le comportement du maire (LR) de Toulouse n’expliquent pas tout. La direction départementale est ouvertement critiquée. Verrouillage et absence de remise en cause. La gestion du parti par Laurence Arribagé et sa secrétaire départementale, Christine Gennaro-Saint, est pointée du doigt. Dans ce tableau plutôt sombre, il existe toutefois un peu de lumière. Selon un cadre du parti, la 3ème circonscription, gérée par Johnny Dunal, fonctionne et ne connait pas de fuite des adhérents.

Une consolation relative. Un « incident » révèle la profondeur du mal-être. Une hypothèse a circulé dans les rangs du parti. Un élu de la fédération, Damien Laborde, rejoindrait le groupe municipal d’En Marche à Colomiers. Ce ralliement ne susciterait aucune réaction de la part de la direction départementale. Il n’y aurait pas de sanction et le « converti » pourrait conserver l’étiquette LR. Damien Laborde dément catégoriquement et rejette toute velléité de soutien au parti d’Emmanuel Macron. Mais l’existence et la persistance d’un « vrai-faux » départ de Damien Labord montre une chose : le trouble qui règne au sein de la droite toulousaine.

Laurence Arribagé réfute tout malaise interne et précise, s’agissant de Damien Laborde :

Damien Laborde est entré en contact avec notre Secrétaire départementale, Christine Gennaro-Saint, pour évoquer la possibilité de s’associer avec le groupe « En Marche » au sein du Conseil municipal de Colomiers. Damien s’interrogerait sur la compatibilité d’un tel choix avec son statut d’adhérent de notre Mouvement. Nous l’avons informé clairement et sans ambiguïté que s’il faisait un tel choix, nous lui demanderions de prendre ses responsabilités en quittant notre Mouvement. Il est parfaitement faux d’écrire que la Fédération n’aurait aucune réaction. Si Damien ne prenait pas ses responsabilités, la Fédération demanderait son exclusion du Mouvement.

En décembre prochain, Les Républicains doivent élire un nouveau président. Le scrutin est joué d’avance. L’élection de Laurent Wauquiez est plus que probable. A défaut de suspens, le vote interne présente un intérêt : compter les votants et donc évaluer le nombre d’adhérents. Cette comptabilité, hautement politique, sera valable au niveau national. Mais elle s’appliquera également à la fédération de la Haute-Garonne.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

13 Oct

L’ex-préfet de Midi-Pyrénées limogé par le gouvernement

Le préfet du Rhône a été démis de ses fonctions ce mercredi 11 octobre. Avant d’être muté à Lyon, Henri-Michel Comet a représenté l’Etat en Midi-Pyrénées.

Avant de devenir préfet de Région, Henri-Michel Comet a également été préfet du Tarn-et-Garonne.

L'ancien préfet, Pierre-Henri Comet (au centre) avec l'ancien président de Région, Martin Malvy, et l'ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen. Photo : MaxPPP

Henri-Michel Comet (au centre) avec l’ancien président de Région, Martin Malvy, et l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen. Photo : MaxPPP

Henri-Michel Comet est resté 7 mois en poste. Le double meurtre de la gare Saint-Charles et une enquête administrative accablante ont conduit à son remplacement. Le limogeage d’un préfet de Région n’a rien d’exceptionnel. En 2009, Nicolas Sarkozy a muté d’office le représentant de l’Etat à Calais suite à une visite présidentielle mouvementée. De son côté, François Hollande a poussé vers la sortie le préfet de police de Paris, Michel Gaudin. Un préfet considéré comme « sarkozyste ».

Il existe des précédents au limogeage d’Henri-Michel Comet. L’affaire Comet présente uniquement deux particularités. La nature des faits ayant conduit à la sanction : un meurtrier en situation irrégulière, arrêté la veille pour vol et laissé en liberté. Autre spécificité, la méthode. Un limogeage avec tambours et trompettes, annoncé face caméras par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.

Avant d’arriver à la préfecture de Lyon, en mars 2017, Henri Michel Comet, est passé par Nantes. Mais il est surtout resté 3 ans en Midi-Pyrénées, de mai 2011 à mai 2014.

Place Saint-Etienne, à Toulouse, Henri Michel Comet a géré une des suites de l’explosion d’AZF. Il a annulé le  transfert de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. En matière de sécurité, Henri-Michel Comet a milité pour le classement en Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) de plusieurs quartiers toulousains. Dans le domaine économique, l’ancien préfet s’est particulièrement soucié des entreprises en difficultés.

Un proche de l’ancien président de Région, Martin Malvy, déclare :

Un grand commis de l’Etat, à l’aise avec ses dossiers. Moins avec les élus ruraux de type commingeois. Il s’est cogné dans le Tarn-et-Garonne à l’exercice difficile de la gestion de Jean-Michel Baylet. Henri-Michel Comet a réussi à prévenir ou dégonfler pas mal de contentieux.

L’ancien maire (PS) de Toulouse, Pierre Cohen, garde un excellent souvenir du passage du préfet Comet :

Très bon souvenir en tant que maire de Toulouse. Très bon haut-fonctionnaire et surtout très attentionné et compétent sur tous les dossiers que nous avons traité ensemble. Humainement un homme charmant et très agréable dans le cadre institutionnel.

Même tonalité positif pour la députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault :

Le préfet Comet a eu un impact très positif pour nous, dans le 82, à la fois en tant que préfet du 82 puis préfet de Région. Sans son implication personnelle le centre d’art de la cuisine de Négrepelisse n’aurait jamais vu le jour. Il a mobilisé les moyens budgétaires de l’Etat ce qui a divisé par 3 la facture pour le département. Je garde l’imagine d’un préfet visionnaire et amoureux de la culture ce qui est assez rare dans la préfectorale. Je pense que son passage dans le 82 fait qu’il a toujours gardé un œil vigilant pour le 82 quand il était préfet de région.

Actuel adjoint au maire de Jean-Luc Moudenc, en charge du logement, Franck Biasotto se souvient également d’un préfet « cordial et efficace ». Conseiller régional à l’époque, Gérard Onesta évoque des échanges courtois autour du dossier de l’eau en Midi-Pyrénées. Même si, comme le précise l’actuel président du Bureau de l’assemblée régionale, « le préfet ne voulait pas aborder la question des usages agricoles et que l’échange fort courtois à tourner court ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

09 Oct

Jean-Luc Moudenc marche sur les plates-bandes du département de la Haute-Garonne

Toulouse Métropole a signé, en juillet dernier, un partenariat avec des communes gersoises. Jean-Luc Moudenc souhaite étendre le dispositif.

Jean-Luc Moudenc (Photo : MaxPPP)

Jean-Luc Moudenc (Photo : MaxPPP)

Samedi 7 octobre, l’association des maires de la Haute-Garonne a tenu son Assemblée Générale. La fiscalité et les annonces budgétaires du gouvernement se sont invitées à la tribune. Mais un autre sujet, moins brûlant mais hautement stratégique, a alimenté les discussions. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a évoqué une expérience pilote menée dans le Gers. Toulouse Métropole a signé le 10 juillet dernier un partenariat avec une structure intercommunale gersoise, le Pôle d’Équilibre Territorial et Rural (PETR) Pays Portes de Gascogne.

Cette structure regroupe notamment les communes de Gimont, L’Isle Jourdain, Samatan, Lectoure, Saint Clar.

La convention entre Toulouse Métropole et Portes de Gascogne est unique en France. Elle permet une collaboration sur l’agriculture raisonnée, la mobilité, la transition énergétique, l’action culturelle ou l’économie.

Jean-Luc Moudenc a ouvert les bras à d’autres partenariats. Les communes de la Haute-Garonne sont les bienvenues pour une initiative à la Gersoise. Cet appel remet en cause les « potentats » départementaux. En ouvrant les portes aux maires de la Haute-Garonne, Jean-Luc Moudenc « concurrence » le conseil départemental de la Haute-Garonne. Mais la quasi totalité des autres départements sont potentiellement concernés.

L’aire urbaine toulousaine s’étend dans le Tarn-et-Garonne, le Tarn, le Gers et l’Ariège. Des travailleurs toulousains vivent à Montauban, Saint Sulpice, Rabastens, Pamiers ou Saverdun. Des coopérations peuvent se justifier. Mais il existe une différence de taille entre la Haute-Garonne et ses voisins : Emmanuel Macron envisage de supprimer les départements qui cohabitent avec une métropole. Dans toute l’Occitanie, il en existe deux : l’Héraut et la Haute-Garonne.

Selon une source proche du gouvernement, il n’existe pas de calendrier. Mais le chantier reste d’actualité.

Dans ce contexte, le discours de Jean-Luc Moudenc prend une résonance particulière. Celle d’un démembrement anticipé.

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Oct

Les écologistes toulousains réclament le dossier financier de la LGV à Jean-Luc Moudenc

Les écologistes toulousains veulent avoir accès au plan de financement de la LGV. Un plan de financement présenté par la mairie de Toulouse et le conseil régional d’Occitanie auprès du ministère des Transports. Jean-Luc Moudenc refuse de communiquer le document réalisé par un cabinet d’experts internationaux.

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse. Photo : MaxPPP

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse. Photo : MaxPPP

Mardi 5 septembre, le maire de Toulouse et la présidente d’Occitanie ont rencontré la ministre des Transports, Elisabeth BorneJean-Luc Moudenc et Carole Delga ont mis sur la table un plan de financement innovant. Un plan qui, selon le maire de Toulouse, permet d’assurer « 77% du financement de l’annuité de l’emprunt ». Quelques détails se sont retrouvés dans la presse. Il s’agit de transposer le système du « Grand Paris ». Des ressources fiscales nouvelles sont également évoquées : taxes sur les bureaux et sur les produits énergétiques. Dans le modèle « francilien », il existe une taxe foncière sur la cession de terrains par les particuliers et les entreprises. Selon les services de l’Hôtel de Région, Carole Delga exclut de recourir à cette recette fiscale. Une source confirme. La taxe foncière ne fait pas partie des propositions soumises au ministère des transports. Cette même source précise, en revanche, que le principe d’une « éco-taxe » (prélevée sur le transport routier) a été défendu par le maire de Toulouse et la présidente de Région auprès de la ministre des Transports.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, le conseil régional précise qu’il s’agit de ‘ »la création d’une taxe poids lourds en transit européen« .

Les « écologistes » ne veulent pas se satisfaire de ces quelques d’informations. Dans un courrier en date du 15 septembre, la présidente du groupe écologiste à Toulouse Métropole, Michèle Bleuse demande communication de l’expertise à l’origine du plan « innovant » défendu par la mairie de Toulouse :

Je vous demande de bien vouloir communiquer à l’ensemble des élus métropolitains et municipaux l’étude que vous avez présentée (ndlr à la ministre des transports), afin qu’il puisse juger de la pertinence et des implications du schéma proposé et d’organiser à brève échéance à l’occasion d’un Conseil de la Métropole.

Huit jours après le courrier de l’écologiste, le 22 septembre, Jean-Luc Moudenc oppose une fin de non recevoir :

Aucune décision n’engageant notre collectivité n’a été formulée et ll ne s’agit donc que d’une étude réalisée par le Cabinet International Ernst & Young, commanditée et financée par les régions Nouvelles Aquitaine et Occitanie et qui contribue à la réflexion du gouvernement.

La réflexion gouvernementale ne va, d’ailleurs, pas se limiter à une expertise internationale. Des Assises Nationales de la Mobilité sont lancées depuis septembre dernier. Elle vont se dérouler jusqu’en décembre prochain. Une loi d’orientation sera présentée au cours du 1er semestre 2018. Mais, selon une source proche du gouvernement, la LGV n’est pas au programme. La préfecture de Région Occitanie aurait même reçue une consigne : éviter que le sujet s’invite à la table des concertations.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

03 Oct

Le socialiste, Romain Cujives, prépare une « alternative à Jean-Luc Moudenc »

Élu d’opposition au Capitole, Romain Cujives organise une réunion pour préparer les municipales. L’objectif est clair : préparer une alternative à l’actuel maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.

Romain Cujives, conseiller municipal (PS) à Toulouse. Photo : Facebook:RCujives

Romain Cujives, conseiller municipal (PS) à Toulouse. Photo : Facebook:RCujives

Un conseiller municipal qui organise une réunion dans une salle municipale, c’est cohérent. Surtout s’il s’agit de parler des prochaines…municipales. L’élu toulousain, Romain Cujives, réunit la semaine prochaines des socialistes, des chefs d’entreprises, des avocats et des étudiants pour plancher sur Toulouse et les toulousains. La ville, les attentes des habitants et les problèmes du moment sont à l’ordre du jour. La première réunion est, selon Romain Cujives, « une réunion d’installation ». D’autres rencontres, thématiques, suivront.

Mais, pour le lancement, tous les sujets sont sur la table. Sauf un. La désignation d’un candidat pour les prochaines municipales. Romain Cujives insiste sur un point :

La désignation des personnes, ce n’est pas le sujet. La question viendra plus tard. Je ne me défilerai pas. Toulouse, c’est ma vie. Mais, pour le moment, il s’agit de travailler le fond et d’être en capacité de préparer sérieusement une alternative à Jean-Luc Moudenc. C’est une première réunion sans question de personnes. Il s’agit de s’intéresser à Toulouse. Ce n’est rien de plus et rien de moins.

Les municipales sont programmées pour 2020. Le gouvernement envisage un regroupement des élections locales (municipales et régionales) pour 2021. En toute hypothèse, l’échéance est encore lointaine. Romain Cujives le reconnait : « nous nous y prenons longtemps à l’avance mais il s’agit de s’attacher au fond. Il ne faut pas compter sur moi pour les petites phrases« .

Dans son travail de réflexion, Romain Cujives peut compter sur le carnet d’adresses d’un autre socialiste : Henri Matéos. Selon plusieurs sources, l’ancien directeur de cabinet du maire de Portet-sur-Garonne (31) met ses réseaux au service de Romain Cujives. Malgré les précautions oratoires, l’initiative « Cujives-Matéos » ressemble furieusement à la mise en orbite d’une candidature. Ou du moins à un tour de chauffe. C’est, en tout cas, le ressenti de certains socialistes.

Après la candidature de moins en moins  virtuellle du sénateur Claude Raynal, Romain Cujives est le second socialiste à prendre date pour les municipales à Toulouse.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

27 Sep

Assistant parlementaire et suppléant du député, un cumul de fonctions que le sénateur (LR) François Bonhomme voulait interdire

Dans notre région, plusieurs députés salarient leurs suppléants en tant que collaborateur. Ce cumul de fonctions, avec une rémunération à la clé, était interdit par un amendement voté au Sénat.

François Bonhomme, sénateur LR du Tarn-et-Garonne. Photo : SoniaKerlidou/Sénat

François Bonhomme, sénateur LR du Tarn-et-Garonne. Photo : SoniaKerlidou/Sénat

C’est une pratique fréquente. Dans le seule Haute-Garonne, 3 parlementaires emploient leur suppléant en tant qu’assistant parlementaire. Dans le Tarn, un député salarie également sa suppléante. Cette formule n’est pas complètement nouvelle. Elle existait sous la précédente législature. Notamment sur la 1ère circonscription tarnaise. Néanmoins, on assiste à une amplification du phénomène. Dans un précédent article, Le Blog Politique a « dénombré » plusieurs cas.

La pratique est parfaitement légale. Mais elle a manqué être interdite. Le sénateur du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, a déposé un amendement pour interdire le cumul « suppléant-assistant ».

L’amendement (n°166) sur l’article 4 de la loi organique pour la confiance dans la vie publique prévoyait de prohiber le recrutement des suppléants. L’amendement Bonhomme a été adopté par le sénat. Mais il a été « retoqué ». François Bonhomme ne se souvient plus précisément, « si c’est en commission mixte paritaire (ndlr : réunissant députés et sénateurs) ou à  l’Assemblée ». Une chose est certaine. La disposition est passée à la trappe.

Le sénateur du Tarn-et-Garonne estime que « les crédits pour les collaborateurs sont destinés à des collaborateurs qui sont là pour aider les parlementaires dans leur travail législatif. Le suppléant, c’est autre chose. Ils suppléent le député ou le sénateur et ils remplacent le parlementaire en cas d’empêchement. C’est un rôle politique. De surcroît, le suppléant n’est pas un subordonné, ce n’est pas un salarié. S’il devient un assistant, c’est forcément un autre type de relation. Une relation entre un employeur et son employé ».

François Bonhomme soulève également un argument de poids : « c’est comme les recrutements croisés (ndlr la femme; la fille ou le fil d’un parlementaire qui travaille pour un autre parlementaire). Il faut de la clarté ». Autrement dit, le suppléant ne doit pas être payé uniquement parce que c’est le suppléant et sans effectué un vrai travail de collaborateur.

En clair, il y a un risque d’emploi fictif. Tous les mois, un député dispose d’une enveloppe de 9 618 euros. Il peut librement allouer un quart ou un tiers de cette somme à un suppléant. Cette rémunération peut être de « complaisance » et correspondre uniquement à des rubans coupés le week-end. Ou pire. Cela peut être de l’argent de poche distribué par « copinage ».

Evidemment, il ne faut pas voir le mal partout. Beaucoup de parlementaires sont parfaitement honnêtes et consciencieux. Néanmoins, l’amendement avait une vertu capitale : évitez le soupçon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

22 Sep

Exclusif – En Marche appelle à « infiltrer » la manifestation de Jean-Luc Mélenchon

INFO LE BLOG POLITIQUE DE FRANCE 3 MIDI-PYRENEES – La République En Marche demande à ses adhérents d’infiltrer la manifestation organisée par Jean-Luc Mélenchon contre la réforme du code du travail.

Jean-Luc Mélenchon. Photo : MaxPPP/Bataille

Jean-Luc Mélenchon. Photo : MaxPPP/Bataille

Le titre du mail est explicite : « Emmanuel Macron est le seul légitime à représenter le peuple. Manif du 23/09« . La suite du courrier est pour le moins surprenant. A première vue, on peut même penser à un fake. Mais les adresses mails et les noms correspondent bien à des responsables locaux de La République En Marche en Haute-Garonne.

Rédigé par un cadre de LREM en Haute-Garonne, il invite à une drôle de mobilisation :

Soyons nombreux, samedi. Balisons le trajet de la manif. Prenons des photos à adresser à (NDLR : nom d’un animateur local) qui saura en faire le meilleur usage.

S’agit-il de selfies aux côtés des manifestants de Jean-Luc Mélenchon ? S’agit-il de photographier les manifestants eux-mêmes ? Que vont devenir les photos adressés à un cadre LREM ? Mystère.

Dans le même mail, il est demandé aux sympathisants LREM de faire un signe de reconnaissance :

Le 23 accompagnons la manif par ce signe de la main (NDLR : les 4 doigts de la main) pour rappeler à Jean-Mélenchon qu’il est arrivé 4e à la présidentielle et qu’il n’a aucune légitimité à représenter le peuple. Faisons ce signal et sa signification. Beaucoup au-delà de nos rangs se reconnaîtrons.

L’appel à cette infiltration de la manifestation se termine par un rappel : « Et n’oublions jamais que pour Mélenchon, la démocratie est le problème, pas la solution ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Municipales à Toulouse : la candidature de Claude Raynal « mitonnée » autour d’une assiette

Une adresse et un rituel. Tous les mercredis des socialistes se retrouvent dans un restaurant de la rue Peyrolières à Toulouse. La droite se met à table à La Villa Tropézienne. Les élus régionaux se restaurent à Côté Garonne. Mais, pour le PS toulousain, c’est Le Peyrolières. Au menu : les municipales.

Claude Raynal. sénateur de la Haute-Garonne. Photo : MaxPPP

Claude Raynal. sénateur de la Haute-Garonne. Photo : MaxPPP

La tradition est née sous le mandat de Pierre Cohen. Tous les mercredis, la garde rapprochée de l’ancien maire se réunissait autour d’un œuf mayo maison ou d’une côte de porc purée.

Convive attitré, François Briançon craque pour le tartare de bœuf. Après la perte du Capitole, l’ancien adjoint aux sports continue de fréquenter les lieux.

Les clients du Peyrolières croisent parfois l’ancien maire PS de Toulouse. Ils déjeunent, de temps en temps, à quelques mètres de la conseillère municipale, Isabelle Hardy. Mais le pilier des lieux est constitué par François Briançon et deux de ses camarades.

Ces anciens de l’équipe Cohen ont de nouvelles responsabilités. Jean-François Portarrieu, ex Monsieur Communication et nouveau député En Marche de la Haute-Garonne. Eric Daguerre, ex-conseiller Transport de Pierre Cohen et actuel directeur de cabinet du président du Conseil Départemental Georges Méric.

La gastronomie et la cuisine politique font bon ménage. Au menu de ces agapes amicales, il y a forcément une tranche sur l’actualité du moment. Et pourquoi pas le prochain gros morceau à venir : les municipales à Toulouse.

Les convives ont en commun un passé. Mais ils partagent également un dénominateur bien présent, voire futur. Ce sont des proches d’une personnalité dont le nom circule pour les prochaines municipales : le sénateur Claude Raynal. Pour un militant socialiste, les déjeuners du Peyrolières sont « une véritable opération comm’. Ils ne s’en cachent pas et c’est un message très clair : on prépare les municipales. Ce n’est pas très sympa pour Pierre Cohen qui est candidat dans son tête et qui parcourt tout Toulouse car certains de ses anciens proches préparent la candidature de Claude Raynal ».

Interrogé par France 3 Occitanie, Eric Daguerre dément tout activisme municipal : « Je suis directeur de cabinet de Georges Méric (ndlr président du conseil départemental) et c’est ma seule fonction« . Dans une autre vie, Eric Daguerre a contribué à la campagne sénatoriale de Claude Raynal. Mais, pour l’habitué du Peyrolières, les déjeuners du mercredi sont uniquement un moment de convivialité. Profiter de la bonne carte d’un bon restaurant avec de bons amis.

Le Peyrolières est un endroit discret. C’est un des rares restaurants toulousains comportant une seconde salle, facilement « privatisable ». Mais cela reste un endroit public. La participation aux agapes du responsable départemental d’En Marche n’est pas passé inaperçu. Pierre Casteras est en ancien élus PS. Mais sa nouvelle casquette alimente les conversations entre  « camarades ». Un militant socialiste est persuadé que le représentant de La République En Marche met son grain de sel dans une candidature Raynal en apportant le soutien des « macronistes ».

Simple supposition. Mais un fait est avéré. Le Peyrollères a gagné une étoile au Michelin des tables politique. Il est perçu comme l’arrière-cuisine de Claude Raynal.

Une autre candidature socialiste est sur le feu. Celle de Nadia Pellefigue. L’ancien maire de Toulouse est également en piste. Un de ses camarades socialiste qualifie d’ailleurs amicalement Pierre Cohen comme « le candidat préférée de…Jean-Luc Moudenc« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

Suite à la publication de l’article, Pierre Casteras précise : « Je n’ai jamais mis les pieds dans ce restaurant, ni même reçu une invitation. Je n’ai jamais participé à un petit déjeuner, un déjeuner ou un After. Pour l’instant, le sujet (ndlr les municipales à Toulouse) n’est pas à l’ordre du jour et je ne m’en occupe. Je ne sais pas qui diffuse ce genre d’information. C’est de l’acharnement et cela commence à être lassant. Les personnes qui racontent cela, ont menti« .

Suite à la publication de l’article, Jean-François Portarieu précise :  » Je tiens à démentir catégoriquement les allégations selon lesquelles j’ai participé à des déjeuners au Peyrolières au cours desquels il a été question des prochaines élections municipales à Toulouse ! Je n’ai pas mis les pieds dans cet établissement depuis des années et le seul mandat qui m’occupe est celui qui m’a été confié depuis quelques mois par les électeurs de la cinquième circonscription de la Haute-Garonne ».