Une adresse et un rituel. Tous les mercredis des socialistes se retrouvent dans un restaurant de la rue Peyrolières à Toulouse. La droite se met à table à La Villa Tropézienne. Les élus régionaux se restaurent à Côté Garonne. Mais, pour le PS toulousain, c’est Le Peyrolières. Au menu : les municipales.
La tradition est née sous le mandat de Pierre Cohen. Tous les mercredis, la garde rapprochée de l’ancien maire se réunissait autour d’un œuf mayo maison ou d’une côte de porc purée.
Convive attitré, François Briançon craque pour le tartare de bœuf. Après la perte du Capitole, l’ancien adjoint aux sports continue de fréquenter les lieux.
Les clients du Peyrolières croisent parfois l’ancien maire PS de Toulouse. Ils déjeunent, de temps en temps, à quelques mètres de la conseillère municipale, Isabelle Hardy. Mais le pilier des lieux est constitué par François Briançon et deux de ses camarades.
Ces anciens de l’équipe Cohen ont de nouvelles responsabilités. Jean-François Portarrieu, ex Monsieur Communication et nouveau député En Marche de la Haute-Garonne. Eric Daguerre, ex-conseiller Transport de Pierre Cohen et actuel directeur de cabinet du président du Conseil Départemental Georges Méric.
La gastronomie et la cuisine politique font bon ménage. Au menu de ces agapes amicales, il y a forcément une tranche sur l’actualité du moment. Et pourquoi pas le prochain gros morceau à venir : les municipales à Toulouse.
Les convives ont en commun un passé. Mais ils partagent également un dénominateur bien présent, voire futur. Ce sont des proches d’une personnalité dont le nom circule pour les prochaines municipales : le sénateur Claude Raynal. Pour un militant socialiste, les déjeuners du Peyrolières sont « une véritable opération comm’. Ils ne s’en cachent pas et c’est un message très clair : on prépare les municipales. Ce n’est pas très sympa pour Pierre Cohen qui est candidat dans son tête et qui parcourt tout Toulouse car certains de ses anciens proches préparent la candidature de Claude Raynal ».
Interrogé par France 3 Occitanie, Eric Daguerre dément tout activisme municipal : « Je suis directeur de cabinet de Georges Méric (ndlr président du conseil départemental) et c’est ma seule fonction« . Dans une autre vie, Eric Daguerre a contribué à la campagne sénatoriale de Claude Raynal. Mais, pour l’habitué du Peyrolières, les déjeuners du mercredi sont uniquement un moment de convivialité. Profiter de la bonne carte d’un bon restaurant avec de bons amis.
Le Peyrolières est un endroit discret. C’est un des rares restaurants toulousains comportant une seconde salle, facilement « privatisable ». Mais cela reste un endroit public. La participation aux agapes du responsable départemental d’En Marche n’est pas passé inaperçu. Pierre Casteras est en ancien élus PS. Mais sa nouvelle casquette alimente les conversations entre « camarades ». Un militant socialiste est persuadé que le représentant de La République En Marche met son grain de sel dans une candidature Raynal en apportant le soutien des « macronistes ».
Simple supposition. Mais un fait est avéré. Le Peyrollères a gagné une étoile au Michelin des tables politique. Il est perçu comme l’arrière-cuisine de Claude Raynal.
Une autre candidature socialiste est sur le feu. Celle de Nadia Pellefigue. L’ancien maire de Toulouse est également en piste. Un de ses camarades socialiste qualifie d’ailleurs amicalement Pierre Cohen comme « le candidat préférée de…Jean-Luc Moudenc« .
Laurent Dubois (@laurentdub)
Suite à la publication de l’article, Pierre Casteras précise : « Je n’ai jamais mis les pieds dans ce restaurant, ni même reçu une invitation. Je n’ai jamais participé à un petit déjeuner, un déjeuner ou un After. Pour l’instant, le sujet (ndlr les municipales à Toulouse) n’est pas à l’ordre du jour et je ne m’en occupe. Je ne sais pas qui diffuse ce genre d’information. C’est de l’acharnement et cela commence à être lassant. Les personnes qui racontent cela, ont menti« .
Suite à la publication de l’article, Jean-François Portarieu précise : » Je tiens à démentir catégoriquement les allégations selon lesquelles j’ai participé à des déjeuners au Peyrolières au cours desquels il a été question des prochaines élections municipales à Toulouse ! Je n’ai pas mis les pieds dans cet établissement depuis des années et le seul mandat qui m’occupe est celui qui m’a été confié depuis quelques mois par les électeurs de la cinquième circonscription de la Haute-Garonne ».